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芦 听En tant qu'investisseur, en tant que quelqu'un qui veut contribuer 脿 la grandeur de l'Afrique, je dois demander 35 visas diff茅rents 禄, a 茅galement d茅plor茅 M. Dangote lors de l'Africa CEO Forum qui se tenait 脿 Kigali, au Rwanda, en mai 2024.

Pour M. Dangote et de nombreux chefs d'entreprise africains, les restrictions 脿 la mobilit茅 entravent les affaires ; leur suppression permettrait de lib茅rer le potentiel du commerce intra-africain, qui se situe actuellement 脿 un niveau peu impressionnant de 17 %, loin derri猫re l'Europe qui r茅alise 60 % de ses 茅changes 脿 l'int茅rieur de ses fronti猫res.

La Zone de libre-茅change continentale africaine (ZLECAf), d茅voil茅e par les dirigeants africains en mars 2018, devrait stimuler le commerce intra-africain et consolider un march茅 de 1,3 milliard de personnes avec un PIB combin茅 de 3 400 milliards de dollars. La Banque mondiale estime qu'il pourrait accro卯tre les revenus de l'Afrique de 450 milliards de dollars d'ici 2035, ce qui pourrait permettre 脿 30 millions de personnes de sortir de l'extr锚me pauvret茅.

La ZLECAf pourrait 茅largir l'assiette fiscale de l'Afrique et sa capacit茅 脿 g茅rer durablement sa dette d'environ 1 100 milliards de dollars, qui ne cesse de cro卯tre, affirme la Brookings Institution, un groupe de r茅flexion bas茅 aux 脡tats-Unis.

La mise en 艙uvre du pacte commercial progresse bien, a d茅clar茅 Wamkele Mene, secr茅taire g茅n茅ral du secr茅tariat de la ZLECAf, bas茅 脿 Accra, lors de l'茅v茅nement organis茅 par GABI. Avec 54 脡tats membres de l'UA signataires (seule l'脡rythr茅e ne l'est pas) et 48 pays ayant soumis des instruments de ratification, M. Mene s'attend 脿 ce que les 茅changes commerciaux augmentent de mani猫re significative, m锚me si des d茅fis subsistent.

La libre circulation est essentielle

Une 茅tude de l'UA et de la Commission 茅conomique des Nations Unies pour l'Afrique (UNECA) de 2023 soutient que la libre circulation sur le continent est 芦 indispensable au commerce intra-africain et au programme d'int茅gration et de d茅veloppement de la r茅gion. 禄

Pourtant, seuls quatre pays africains - le B茅nin, la Gambie, le Rwanda et les Seychelles - offrent une entr茅e sans visa 脿 tous les citoyens africains ; 33 pays offrent un voyage sans visa aux citoyens d'au moins 10 pays africains ; et 30 pays exigent encore des visas pour plus de la moiti茅 des nations africaines, selon l'Indice d'ouverture des visas en Afrique 2023, produit par le Groupe de la Banque africaine de d茅veloppement et la Commission de l'Union africaine.

D'un point de vue conceptuel, les dirigeants africains eux-m锚mes souhaiteraient assouplir les restrictions de circulation. Par exemple, l'Agenda 2063 de l'UA pr茅voit 芦 une Afrique int茅gr茅e, prosp猫re et pacifique 禄. En 2018, ils ont adopt茅 le protocole sur la libre circulation des personnes, avant l'entr茅e en vigueur de la ZLECAf.

De m锚me, le Secr茅tariat de la ZLECAf identifie les 芦 retards excessifs aux fronti猫res 禄 et les 芦 lourdes exigences en mati猫re de documents 禄 comme des barri猫res non tarifaires qui doivent 锚tre 茅limin茅es pour faciliter un commerce intra-africain plus fluide.

Mais lorsque les 茅changes dans le cadre de la ZLECAf ont commenc茅 en janvier 2021, le protocole de libre circulation n'茅tait toujours pas en vigueur. En octobre 2024, seuls 32 pays avaient sign茅 le protocole et quatre seulement (le Mali, le Niger, le Rwanda et S茫o Tom茅 e Pr铆ncipe) l'avaient ratifi茅, bien loin des 15 ratifications requises pour qu'il prenne effet.

Obstacles 脿 la mise en 艙uvre

Pourquoi les pays h茅sitent-ils 脿 ratifier le protocole sur la libre circulation ? Selon l'茅tude de l'UA-CEA, les 脡tats sont peu conscients des avantages 茅conomiques de la libre circulation. Une plus grande mobilit茅 de la main-d'艙uvre pourrait favoriser le commerce intra-africain, le transfert de connaissances, le renforcement des capacit茅s et l'am茅lioration de l'acc猫s au march茅 pour les produits et services africains.

En outre, de nombreux pays ne disposent pas d'infrastructures ad茅quates de gestion des fronti猫res, ce qui rend difficile la gestion efficace des flux migratoires et l'application des mesures de s茅curit茅.

Par ailleurs, certains 脡tats craignent que les travailleurs 茅trangers ne prennent des emplois locaux ou ne p猫sent sur les ressources publiques telles que les services de sant茅, d'茅ducation et d'assainissement.

Les droits de visa restent une source de revenus essentielle pour de nombreux pays, contribuant souvent 脿 compenser les d茅ficits budg茅taires. La suppression de ces droits pourrait avoir un impact temporaire sur les budgets nationaux, m锚me si la libre circulation est susceptible de g茅n茅rer des avantages 茅conomiques plus importants 脿 long terme.

La pand茅mie de COVID-19 a 茅galement suscit茅 des inqui茅tudes en mati猫re de sant茅, certains pays craignant que la libre circulation transfrontali猫re ne facilite la propagation des maladies, compliquant ainsi la gestion de la sant茅 publique.

L'茅tude de l'UA-CEA constate un d茅calage entre le protocole sur la libre circulation des personnes et l'accent mis par la ZLECAf sur la libre circulation des biens et des services, et s'inqui猫te de l'importance disproportionn茅e accord茅e 脿 cette derni猫re. Elle recommande de donner la priorit茅 aux deux aspects.

La voie 脿 suivre

Malgr茅 ces d茅fis, les d茅fenseurs de la zone de libre-茅change font preuve d'optimisme. L'initiative commerciale guid茅e (GTI) de la ZLECAF, qui a d茅but茅 en octobre 2022 avec sept pays, s'est 茅largie 脿 39 pays, dont les puissances 茅conomiques que sont l'Afrique du Sud et le Nig茅ria. L'ITG est un pilote pour le cadre juridique et op茅rationnel de la ZLECAf, et son succ猫s est de bon augure pour des objectifs plus larges comme la libre circulation des personnes.

Le syst猫me panafricain de paiement et de r猫glement (PAPSS), une initiative conjointe du secr茅tariat de la ZLECAf et de la Banque africaine d'import-export (Afreximbank), facilite les paiements transfrontaliers en monnaie locale et gagne progressivement du terrain aupr猫s des commer莽ants. Avec plus de 42 monnaies utilis茅es dans les 48 pays participants, le PAPSS vise 脿 r茅duire les co没ts associ茅s aux 茅changes de devises, ce qui profite particuli猫rement aux chefs d'entreprise en d茅placement et aux jeunes entrepreneurs.

Les succ猫s relatifs en mati猫re d'int茅gration dans les communaut茅s 茅conomiques r茅gionales d'Afrique - la Communaut茅 de l'Afrique de l'Est (CAE) et la Communaut茅 茅conomique des 脡tats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), par exemple - pourraient ouvrir la voie 脿 une int茅gration continentale plus large.

脌 long terme, le lancement du passeport panafricain en juillet 2016 pourrait contribuer 脿 lever les obstacles 脿 la mobilit茅. L'UA esp猫re que les citoyens auront acc猫s 脿 ces passeports 脿 l'avenir, ce qui sera une bonne nouvelle pour les femmes commer莽antes qui repr茅sentent environ 70 % du commerce transfrontalier informel en Afrique et qui sont souvent confront茅es 脿 des goulets d'茅tranglement aux postes-fronti猫res.

Les 茅toiles semblent align茅es pour la r茅ussite de la ZLECAf. De nombreux efforts ont d茅j脿 茅t茅 d茅ploy茅s pour 茅tablir les cadres juridiques du commerce num茅rique, les r猫gles d'origine, un m茅canisme de r猫glement des diff茅rends, etc., ainsi que des instruments tels que le PAPSS et l'Observatoire africain du commerce, un portail d'information.

M. Mene souligne qu'il faudra redoubler d'efforts pour persuader les 脡tats d'assouplir les restrictions 脿 la circulation des personnes.