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Petits Etats insulaires
Session extraordinaire


Communiqué de presse

Les questions relatives au commerce et à l'environnement primeront lors de la Session extraordinaire de l'Assemblée générale des Nations Unies consacrée aux petits Etats insulaires en développement



(New York, août 1999) - Une quarantaine de petits Etats insulaires en développement profiteront des deux journées où les feux de l’actualité mondiale seront braqués sur eux, pendant la session extraordinaire que l’Assemblée générale des Nations Unies doit consacrer aux Etats insulaires les 27 et 28septembre à New York pour demander à la communauté internationale de les aider à résoudre leurs problèmes dans les domaines du commerce et de l’environnement.

S’il est vrai que les Etats insulaires évoquent une vision de « paradis », leur littoral, leurs récifs coralliens et leurs forêts sont de plus en plus menacés par la pollution, le développement, les changements climatiques et les catastrophes naturelles, problèmes dont l’ampleur dépasse souvent leurs moyens d’action ou de prévention.

La session extraordinaire de l'Assemblée générale des Nations Unies, à laquelle participeront plusieurs chefs d'Etat et premiers ministres d'Etats insulaires, fera le point des progrès accomplis dans l’application du Programme d’action adopté par plus de 100 pays, il y a cinq ans, en 1994, lors de la Conférence mondiale sur le développement durable des petits Etats insulaires en développement, tenue à la Barbade, où les petits Etats insulaires et les pays donateurs ont décidé de s’attaquer ensemble aux problèmes des petites îles.

Les difficultés auxquelles se heurtent les petits Etats insulaires dans une économie mondiale de plus en plus concurrentielle ont été au centre des débats préparatoires menés en avril dernier à la Commission du développement durable de l’ONU. Les pays des Caraïbes ont contesté les arrêtés publiés récemment par l’Organisation mondiale du commerce contre les préférences commerciales dont bénéficiaient de longue date leurs bananes et d’autres produits sur les marchés européens. Les économies des îles du Pacifique ont souffert de la crise financière frappant leurs partenaires commerciaux asiatiques. Au vu des faibles ressources dont ils disposent et des perspectives limitées qui s’offrent à eux, les Etats insulaires demandent que leur soit accordée une forme ou une autre de versements compensatoires ou d’assistance alors qu’ils s’efforcent de restructurer leur économie.

« La plupart des petits Etats insulaires en développement ont pris des mesures constructives depuis la Conférence de la Barbade », a déclaré le Secrétaire général de l’ONU, M. Kofi Annan, « mais ils reçoivent moins d’aide internationale ». Il a ajouté : « Si nous pouvons trouver des remèdes à la précarité qui leur est propre, il nous sera plus facile de résoudre les problèmes d’une plus vaste portée géographique. »

Le Programme d’action pour les petits Etats insulaires s’efforce de réaliser un équilibre propice au « développement durable », qui favorise la croissance économique nécessaire et améliore le bien-être social tout en sauvegardant l’environnement. Ce mode de développement a été popularisé au Sommet planète Terre de Rio, en 1992, qui a annoncé la Conférence de la Barbade.

Financement du Programme d’action

Les Etats insulaires en développement affirment que, s’ils ont pris à cœur le Programme d’action de la Barbade, les pays donateurs sont lents à remplir leur part du contrat. A une époque marquée par la baisse de l’aide mondiale, l’aide publique au développement versée aux petits Etats insulaires en développement n’a cessé de diminuer depuis 1994, lorsque la Conférence des Nations Unies avait suscité un regain d’intérêt pour ces pays. Le montant net des versements au titre de l’aide bilatérale et multilatérale est passé de 2,36milliards de dollars en 1994 à 1,96milliard en 1997.

Bien qu’aucune facture n’ait été dressée au titre du Programme d’action pour les petits Etats insulaires en développement, les gouvernements réunis à la Barbade avaient décidé que, pour appliquer le plan, il faudrait fournir « des ressources suffisantes, prévisibles, nouvelles et additionnelles ». Lors des débats préparatoires du mois d’avril, les donateurs ont signalé qu’ils réaffirmeraient ce principe, mais qu’étant donné la chute de l’aide mondiale il fallait reconnaître, dans la pratique, que ces promesses risquaient de rester lettre morte. Selon M.Gordon Bispham, du Réseau des ONG de la Barbade, et porte-parole de groupes de petits Etats insulaires, le principal problème est que « les pays donateurs n’ont pas tenu leurs engagements en vertu de cet accord ». De leur côté, les donateurs ont proposé la création de partenariats avec le secteur privé et les organisations non gouvernementales, une meilleure coordination et un emploi plus judicieux de l’aide et des politiques nationales plus rationnelles.

Le Président de l’Alliance des petits Etats insulaires, M.Tuiloma Neroni Slade, du Samoa, a déclaré que, si les îles « tenaient beaucoup au principe de l’autosuffisance, elles reconnaissaient aussi que leurs vulnérabilités et l’exiguïté de leur territoire contribuaient souvent à aggraver considérablement les problèmes de développement. L’appui de la communauté internationale était donc indispensable dans le cadre des efforts en faveur du développement durable ».

Progrès dans le domaine de l’environnement

Malgré le manque de moyens financiers, la plupart des petits Etats insulaires en développement ont fait des progrès en matière de protection de l’environnement depuis la Conférence de la Barbade. Bon nombre d’entre eux ont établi des plans nationaux pour l’environnement et créé des conseils ou des bureaux du développement durable. Plusieurs dizaines de projets ont été mis en œuvre à l’échelle nationale et régionale, mais il reste beaucoup à faire.

Parmi les 14 secteurs critiques énumérés dans le Programme d’action pour les petits Etats insulaires, six ont été retenus comme nécessitant une intervention urgente lors des cinq années à venir:

— Adaptation aux changements climatiques et à l’élévation du niveau de la mer, qui risquent de provoquer la submersion des pays de faible altitude;

— Amélioration des dispositifs de planification préalable et de relèvement en cas de catastrophes naturelles et écologiques;

— Action préventive contre l’aggravation des pénuries d’eau douce dues à l’accroissement de la consommation;

— Protection des écosystèmes côtiers et des récifs coralliens contre la pollution et la surpêche;

— Développement de l’énergie solaire et des énergies renouvelables pour réduire la dépendance à l’égard du pétrole importé, coûteux pour l’économie;

— Gestion de la croissance du secteur touristique pour protéger l’environnement et l’intégrité culturelle.

Les débats initiaux ont fait apparaître un point litigieux, celui du droit des petits Etats insulaires de restreindre ou interdire le transport de déchets dangereux et radioactifs dans leurs mers,qui a été reconnu dans le Programme d’action de la Barbade. Les petits Etats insulaires entendent réaffirmer ce droit, mais d’autres propositions encore en cours de négociation réaffirment le droit à la liberté de passage et de navigation.

Pour tous renseignements complémentaires et pour suivre en direct sur Internet les débats de la session extraordinaire, consulter les sites Web ci-après: , et .

Attachée de presse :

Mme Pascale Pragati
Tél. : (212) 963-6870
Télécopie : (212) 963-1186
Adresse électronique : pascale@un.org
Section du développement et des droits de l’homme
Département de l’information du Secrétariat de l’ONU
Publié par le Département de l’information du Secrétariat de l’ONU
DPI/2063 — Août 1999 — 5M

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