51吃瓜

Afin d'assurer une meilleure utilisation de l'aide limit茅e consentie 脿 l'Afrique, les dirigeants du continent appellent les donateurs 脿 conjuguer leurs efforts en vue d'am茅liorer la qualit茅 et l'efficacit茅 de l'aide qu'ils fournissent. Ils demandent aux partenaires de d茅veloppement de l'Afrique d'accro卯tre l'efficacit茅 des structures d'aide, d'harmoniser leurs programmes avec les plans de d茅veloppement de l'Afrique, d'am茅liorer la coordination entre les donateurs et d'int茅grer les politiques d'aide 脿 l'action dans les domaines tels que le commerce mondial et l'all茅gement de la dette.

Ces quarante derni猫res ann茅es, le d茅bat que l'Afrique a eu avec la communaut茅 internationale concernant l'aide 茅conomique a port茅 largement sur le montant de l'aide publique au d茅veloppement (APD) et les conditions 茅conomiques, sociales et politiques 脿 satisfaire pour l'obtenir. Cela est d'autant plus compr茅hensible que les conditions impos茅es par les donateurs ont souvent contraint les gouvernements b茅n茅ficiaires 脿 r茅duire les budgets essentiels dans les domaines de la sant茅, de l'茅ducation et des infrastructures, et que le niveau actuel de l'APD 脿 l'茅chelle mondiale, soit 57听milliards de dollars par an, est inf茅rieur, en valeur r茅elle, 脿 ce qu'il 茅tait il y a dix ans. Malgr茅 l'augmentation de l'aide au d茅veloppement ces derni猫res ann茅es, ce montant ne repr茅sente qu'environ la moiti茅 de ce qui, selon les 茅conomistes, est n茅cessaire pour r茅aliser les objectifs du Mill茅naire pour le d茅veloppement (OMD), convenus sur le plan international.

On s'accorde 脿 reconna卯tre que le manque de ressources 脿 consacrer 脿 des investissements dans les domaines de la sant茅, de l'茅ducation, du d茅veloppement industriel et rural, des transports et des communications constitue le plus grave obstacle 脿 la r茅alisation des OMD en Afrique et dans les autres r茅gions pauvres. Or, le 30听octobre, le Secr茅taire g茅n茅ral de l'ONU, Kofi Annan, a d茅clar茅 脿 l'Assembl茅e g茅n茅rale qu'en 2002, les pays en d茅veloppement ont transf茅r茅 pr猫s de 200听milliards de dollars de plus vers les pays d茅velopp茅s -- au titre du service de la dette, du paiement de b茅n茅fices et d'autres op茅rations -- qu'ils n'en ont re莽u. C'茅tait la sixi猫me ann茅e cons茅cutive que les pays pauvres ont 茅t茅 des exportateurs nets de capitaux vers les r茅gions riches et la sortie de capitaux la plus importante jamais r茅alis茅e. "Les fonds qui auraient pu permettre de promouvoir l'investissement et la croissance dans les pays en d茅veloppement, de construire des 茅coles et des h么pitaux ou d'appuyer d'autres activit茅s visant 脿 r茅aliser les objectifs du Mill茅naire pour le d茅veloppement," a-t-il d茅plor茅, "sont, au lieu de cela, transf茅r茅s 脿 l'ext茅rieur."

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Projet d'aide allemand en Tanzanie : Le Gouvernement tanzanien a pu amener les diff茅rents donateurs 脿 mieux coordonner leurs activit茅s.

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Photo: 漏 Das Fotoarchiv / Hacky Hagemeyer

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En novembre 2002, des dirigeants africains ont, sous les auspices du NEPAD, exhort茅 les partenaires de l'Afrique 脿 acheminer plus efficacement l'aide, harmoniser les programmes des donateurs avec les plans nationaux, am茅liorer la coordination entre donateurs, mieux int茅grer l'APD aux politiques relatives au commerce mondial et 脿 la r茅duction de la dette.

Les donateurs 'ne coop猫rent pas'

C'est une entreprise ambitieuse, 茅tant donn茅 le d茅s茅quilibre 茅vident des forces entre riches et pauvres et le fait que les consid茅rations politiques int茅rieures guident souvent les d茅cisions prises en mati猫re d'aide dans les pays riches. Pendant la guerre froide, l'APD 茅tait souvent consentie pour obtenir des avantages commerciaux dans les pays b茅n茅ficiaires ou pour r茅compenser des all茅geances id茅ologiques au d茅triment des objectifs de d茅veloppement. Les pays donateurs et les organismes multilat茅raux de pr锚t imposaient parfois des conditions incompatibles 脿 l'octroi de pr锚ts tandis que l'absence de coop茅ration entre les donateurs bilat茅raux entra卯nait souvent un chevauchement des projets dans le m锚me secteur.

Selon un rapport sur l'efficacit茅 du d茅veloppement 茅tabli par le Programme des Nations Unies pour le d茅veloppement (PNUD) en novembre 2003, quelque 40听donateurs ont ex茅cut茅 2听000 projets distincts en Tanzanie pendant les ann茅es听80. Il s'en est suivi une situation de chaos, qui a cr茅茅 un surcro卯t de formalit茅s administratives pour le gouvernement mais n'a gu猫re conduit 脿 un d茅veloppement durable sur le terrain. Selon le Pr茅sident de la Banque mondiale, James Wolfensohn, il s'agit d'un probl猫me mondial. Prenant la parole en f茅vrier听2003 lors d'une r茅union des donateurs 脿 Rome, il a fait observer que depuis 1992, plus de 400听000 projets de d茅veloppement distincts 茅taient ex茅cut茅s dans le monde et que 80听000 se poursuivaient. "C'est ridicule," a-t-il dit. "Nous ne coop茅rons pas. Nous ne coordonnons pas nos activit茅s. Nous ne tirons pas parti des exp茅riences des autres et, dans certains cas, nous ne tirons m锚me pas d'enseignements de notre propre exp茅rience." Pour que le monde r茅alise les OMD d'ici 脿 2015, a-t-il poursuivi, il est primordial d'am茅liorer la qualit茅 de l'aide et d'茅tablir des partenariats v茅ritables entre pays d茅velopp茅s et pays en d茅veloppement.

En Tanzanie, le gouvernement a nomm茅, au milieu des ann茅es听90, une commission ind茅pendante pour 茅tudier les programmes d'APD et recommander des r茅formes. Ses conclusions ont permis de r茅duire le nombre de projets et d'accro卯tre le montant des fonds de d茅veloppement allou茅s par l'interm茅diaire du budget national, ce qui a r茅duit les formalit茅s administratives et rendu les ressources plus pr茅visibles et leur utilisation plus souple. En 2002, le gouvernement a publi茅 la strat茅gie d'aide pour la Tanzanie, qui d茅finissait clairement ses relations avec les donateurs et a conduit 脿 la cr茅ation d'un secr茅tariat mixte donateurs-gouvernement pour surveiller les programmes de d茅veloppement et am茅liorer davantage la coordination des activit茅s des donateurs et la responsabilisation r茅ciproque.

L'exp茅rience tanzanienne et les initiatives semblables en cours au S茅n茅gal, en Ouganda, au Mozambique, au Ghana et dans d'autres pays indiquent que les pays b茅n茅ficiaires et les pays donateurs commencent 脿 comprendre la situation pour ce qui est de la qualit茅 de l'aide, a d茅clar茅 l'ancienne Ministre du d茅veloppement des Pays-Bas, Mme Eveline Herfkens, 脿听Afrique Relance. Pendant 15 ans, les budgets consacr茅s 脿 l'aide dans les pays riches n'ont cess茅 de baisser, a-t-elle not茅. "Aujourd'hui, les gouvernements se voient contraints d'accro卯tre les engagements au titre de l'aide afin de r茅aliser les OMD, et ils se rendent compte qu'ils peuvent en avoir beaucoup plus pour leur argent" en am茅liorant l'efficacit茅 de l'aide.

Mme Herfkens qui, en sa qualit茅 de coordinatrice ex茅cutive des Nations Unies pour la campagne en faveur des OMD, est charg茅e de mobiliser l'appui international aux OMD, a affirm茅 que la moiti茅 des fonds allou茅s 脿 l'APD est gaspill茅e en raison d'une 'fuite' de l'aide vers les pays 脿 revenu interm茅diaire, de projets conduits par les donateurs et ex茅cut茅s sans tenir compte des strat茅gies de r茅duction de la pauvret茅 et de d茅veloppement des pays en d茅veloppement et du manque de capacit茅s des pays b茅n茅ficiaires. Une plus grande responsabilisation de toutes les parties, dit-elle, "permettrait d'accro卯tre davantage la valeur des montants actuels d'APD".

Par ailleurs, a ajout茅 Mme Herfkens, une am茅lioration de l'efficacit茅 de l'aide permettrait d'acc茅l茅rer les progr猫s vers la r茅alisation des OMD, notamment la r茅duction de moiti茅 du nombre de personnes vivant dans la pauvret茅 absolue d'ici 脿 2015 (voir听Afrique Relance, octobre 2003). L'appui des donateurs aux services sociaux, essentiel pour la r茅alisation des OMD, notamment dans les domaines de la sant茅 et de l'茅ducation, s'est consolid茅 ces derni猫res ann茅es, quoique au d茅triment d'investissements en faveur des secteurs productifs et de l'assistance aux programmes, qui englobe l'appui 脿 la balance des paiements et au budget ().

Responsabilisation r茅ciproque et coh茅rence

Pour leur part, les gouvernements africains se sont efforc茅s d'institutionnaliser des examens conjoints des programmes de d茅veloppement avec leurs partenaires et d'am茅liorer la coop茅ration ou l'harmonisation entre les donateurs en vue de r茅duire le gaspillage, le double emploi et les d茅penses administratives. Les organismes de d茅veloppement tels que la CEA et la Banque mondiale ont 茅galement exhort茅 les gouvernements africains et les pays donateurs 脿 coordonner davantage leurs politiques ou 脿 les rendre plus coh茅rentes, 脿 veiller 脿 ce que les diff茅rentes activit茅s de l'Etat, notamment en mati猫re de sant茅, d'茅ducation, d'agriculture, de commerce, d'investissement, de d茅fense et d'茅tablissement du budget, renforcent les objectifs de d茅veloppement. Dans un rapport d'activit茅 pr茅sent茅 aux ministres africains des finances en juin 2003, la CEA a soutenu que seul un processus de responsabilisation r茅ciproque pourrait garantir que les deux parties respectent leurs engagements et tirent le meilleur parti de l'APD.

Pour l'Afrique, le principal moyen d'am茅liorer l'efficacit茅 de l'aide est le NEPAD, qui engage les gouvernements africains 脿 :

-- promouvoir des politiques macro茅conomiques judicieuses听;

-- combattre la corruption ;

-- respecter les droits de l'homme, la d茅mocratie et la bonne gouvernance听;

-- r茅aliser les objectifs du Mill茅naire pour le d茅veloppement dans le cadre des strat茅gies nationales de d茅veloppement听;

-- am茅liorer le cadre national des affaires en vue d'attirer les investissements priv茅s.

C'est pour assurer le suivi de ces engagements qu'a 茅t茅 cr茅茅 le M茅canisme d'茅valuation intraafricaine du NEPAD (voir听Afrique Relance, f茅vrier 2003), dans le cadre duquel les pays africains doivent 茅valuer les progr猫s entrepris en mati猫re de gouvernance. A ce jour, 16 gouvernements ont accept茅 d'y participer.

Les engagements pris par les donateurs au Sommet du Mill茅naire en 2000 et 脿 la Conf茅rence internationale de Monterrey (Mexique) sur le financement du d茅veloppement en 2002 sont les suivants :

-- accro卯tre le montant de l'APD allou茅e 脿 la r茅alisation des OMD ;

-- mieux harmoniser les priorit茅s des donateurs avec les strat茅gies nationales de d茅veloppement ;

-- r茅duire les doubles emplois et les crit猫res de suivi ;

-- faire en sorte que l'aide soit plus pr茅visible et d茅caiss茅e en temps voulu ;

o renforcer la ma卯trise du processus de d茅veloppement par les pays b茅n茅ficiaires en d茅veloppant les capacit茅s techniques des pays en d茅veloppement, en r茅duisant le nombre de consultants expatri茅s et en cessant d'imposer aux pays b茅n茅ficiaires qu'ils ach猫tent les biens et services li茅s aux projets dans les pays donateurs, r茅forme consistant 脿 'd茅lier' l'aide.

Les r茅sultats des donateurs sont actuellement 茅valu茅s par d'autres gouvernements donateurs, dans le cadre du Comit茅 d'aide au d茅veloppement de l'OCDE (voir encadr茅). Toutefois, peu de possibilit茅s sont offertes aux pays d茅velopp茅s et aux pays en d茅veloppement d'entreprendre des 茅valuations communes de programmes d'aide, et les gouvernements africains ont encore moins de moyens de rendre leurs partenaires comptables de leurs engagements.

C'est particuli猫rement le cas de la coh茅rence des politiques, domaine o霉 la CEA estime que les gouvernements africains et leurs partenaires ont des lacunes. Une augmentation des d茅penses militaires par exemple rend impossible, pour un gouvernement africain, tout accroissement du budget allou茅 aux programmes de sant茅 et d'茅ducation indispensables 脿 la r茅alisation des OMD.

Le Pr茅sident fran莽ais, Jacques Chirac, au Mali, avec le Pr茅sident Ahmadou Toumani Tour茅 (en boubou blanc) : La France a fait de l'aide 脿 l'Afrique une de ses premi猫res priorit茅s.

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Photo: 漏 Getty Images / AFP / Patrick Kovarik

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La d茅mocratisation en Afrique, ainsi qu'une meilleure gestion 茅conomique et une plus grande transparence budg茅taire, a permis de rendre plus coh茅rentes les politiques dans de nombreux pays africains ces derni猫res ann茅es. La CEA estime que les politiques sont moins coh茅rentes dans les pays d茅velopp茅s car ceux-ci continuent de mettre en oeuvre des politiques et objectifs antagoniques. Les subventions agricoles accord茅es par les Etats-Unis, les pays d'Europe et le Japon, par exemple, ont eu un effet d茅vastateur sur les 茅conomies des pays africains auxquels ils apportent une assistance en mati猫re de d茅veloppement rural. Selon le rapport sur le d茅veloppement du PNUD, le co没t des subventions agricoles pour les pays en d茅veloppement, en termes de part de march茅s perdue et de baisse des prix mondiaux, se situe entre 125听milliards et 310听milliards de dollars par an, soit beaucoup plus que le montant qu'ils re莽oivent au titre de l'APD. De m锚me, les tarifs douaniers 茅lev茅s impos茅s aux produits transform茅s et manufactur茅s provenant d'Afrique sont courants dans les pays industrialis茅s, m锚me si les tarifs douaniers d茅couragent l'investissement priv茅, la cr茅ation d'emplois et la diversification de l'茅conomie.

Les gouvernements africains ont aussi demand茅 que le Fonds mon茅taire international et les autres institutions 茅conomiques multilat茅rales appuient davantage leurs priorit茅s de d茅veloppement et les OMD. Or, malgr茅 des am茅liorations dans certains domaines, "on n'a pas vu en pratique un cadre macro茅conomique qui soit r茅ellement ax茅 sur la r茅duction de la pauvret茅", a d茅clar茅 脿听Afrique Relance听Jan Vandemoortele, 茅conomiste au PNUD. "Tr猫s souvent, les programmes de r茅duction de la pauvret茅 ... doivent 锚tre con莽us, ajust茅s et r茅am茅nag茅s pour pouvoir 锚tre ins茅r茅s dans un cadre macro茅conomique pr茅alablement d茅fini avant m锚me que le mot 'pauvret茅' ne soit mentionn茅."

De l'ajustement au partenariat

N茅anmoins, l'茅volution des mod猫les de d茅veloppement, qui sont pass茅s des mesures rigides d'aust茅rit茅 et de lib茅ralisation des march茅s dans les ann茅es听80 et 90 au discours actuel portant sur le partenariat et la propri茅t茅, ont confort茅 l'Afrique dans sa position et son d茅sir d'avoir une plus grande voix au chapitre dans le d茅bat sur l'aide. Le NEPAD a aussi contraint les donateurs 脿 茅tablir des partenariats plus 茅quitables.

Les progr猫s ont 茅t茅 les plus appr茅ciables en ce qui concerne l'harmonisation et la coordination des programmes des donateurs au niveau national et la mise en place de m茅canismes d'茅valuation conjointe et de responsabilisation r茅ciproque. Dans une d茅claration faite 脿 la fin de la r茅union de Rome en f茅vrier, les 76 pays et organismes d'aide qui y ont particip茅 ont reconnu que "le grand nombre de crit猫res et de proc茅dures suivis par les donateurs pour la pr茅paration, la fourniture et le suivi de l'aide au d茅veloppement engendrent des co没ts de transaction non productifs pour les pays partenaires et mettent 脿 rude 茅preuve leurs capacit茅s". Les participants ont 茅galement reconnu que les pratiques des donateurs vont souvent 脿 l'encontre des priorit茅s nationales de d茅veloppement des b茅n茅ficiaires. "Pour r茅soudre ces questions, il nous faut d'urgence adopter des mesures coordonn茅es et soutenues pour accro卯tre notre efficacit茅 sur le terrain." Une 茅quipe sp茅ciale de l'OCDE a 茅t茅 cr茅茅e en vue d'oeuvrer avec la CEA 脿 l'茅laboration de recommandations visant 脿 am茅liorer la coordination entre les donateurs au niveau des pays ; une r茅union de suivi est pr茅vue en 2005.

On s'attache 茅galement 脿 mettre en place des m茅canismes d'examen conjoint. Des consultations entre des experts techniques de la CEA et de l'OCDE ont permis de parvenir 脿 un accord de principe pour des examens conjoints tous les deux ans. Une nouvelle entit茅 de l'OCDE, le Groupe de travail sur l'efficacit茅 de l'aide et les pratiques des donateurs, donnera l'occasion aux pays en d茅veloppement de participer directement 脿 ce processus.

Dans l'intervalle, les groupes techniques s'efforceront de parvenir 脿 un accord sur les questions en suspens, notamment concilier les examens bilat茅raux entrepris par les donateurs et les b茅n茅ficiaires avec le processus d'examen par des pairs du NEPAD, assurer la ma卯trise du d茅veloppement par les pays africains dans le cadre de partenariats internationaux plus solides et faire en sorte que les organismes multilat茅raux ind茅pendants tels que l'Organisation mondiale du commerce (OMC) rendent davantage de comptes et fassent preuve de plus de coh茅rence. Les recommandations finales sur le m茅canisme d'examen mutuel devraient 锚tre soumises au Comit茅 de mise en oeuvre du NEPAD et 脿 l'OCDE au d茅but de 2004.

Int茅r锚ts nationaux contre coh茅rence

L'茅chec de la r茅union de l'OMC 脿 Cancun suite 脿 l'exigence des pays en d茅veloppement de voir les pays du Nord mettre fin aux subventions agricoles, accro卯tre l'acc猫s 脿 leurs march茅s et proc茅der 脿 une r茅forme des autres politiques commerciales in茅quitables (voir听Afrique Relance, octobre 2003), atteste la difficult茅 d'harmoniser les politiques commerciales et financi猫res mondiales avec les initiatives nationales d'aide et de d茅veloppement. Si on s'accorde g茅n茅ralement 脿 reconna卯tre que les subventions et les barri猫res tarifaires contribuent consid茅rablement 脿 la pauvret茅 dans les pays en d茅veloppement, nombreux sont les gouvernements des pays du Nord qui craignent les cons茅quences politiques que leur 茅limination aurait dans leur pays.

Le r茅sultat, selon Mme Herfkens, est qu'"on devra attendre pour se pencher s茅rieusement sur les questions des subventions et de l'acc猫s aux march茅s". C'est, dit-elle, "tr猫s mauvais pour les pauvres et en particulier pour l'Afrique". La plupart des pauvres, fait-elle remarquer, "vivent en milieu rural et d茅pendent de l'agriculture ou des activit茅s connexes... La distorsion continue des march茅s par les subventions ne peut que d茅truire les moyens de subsistance en milieu rural en Afrique". Le fait que les pays les plus riches ne soient pas dispos茅s 脿 茅liminer les barri猫res commerciales et les subventions, poursuit-elle, influe sur d'autres aspects du d茅veloppement et r茅duit davantage les chances pour les pays les moins d茅velopp茅s de r茅aliser les OMD. "La question de la viabilit茅 de la dette est li茅e aux recettes d'exportation, qui sont 脿 leur tour li茅es 脿 l'acc猫s aux march茅s; on s'achemine donc vers un cercle vicieux."

Prenant la parole devant des parlementaires europ茅ens 脿 Paris au d茅but d'octobre, Mme Herfkens a 茅voqu茅 sa propre carri猫re au parlement et en qualit茅 de Ministre du d茅veloppement, indiquant que les discussions sur l'augmentation et l'am茅lioration de l'aide ont commenc茅 il y a pr猫s de 20听ans, "pourtant nous continuons de d茅battre du m锚me sujet aujourd'hui", sans adopter de r茅forme.

Les parlementaires, soutient Mme Herfkens, ont un r么le essentiel 脿 jouer pour ce qui est d'am茅liorer la qualit茅 et la quantit茅 de l'aide au d茅veloppement, en mettant fin aux subventions et aux tarifs douaniers qui perturbent le commerce et en insistant pour que l'APD soit fournie de mani猫re plus efficace et plus judicieuse. Bien que chaque Etat membre de l'Union europ茅enne ait promis d'allouer au moins 0,39 % de son PNB 脿 l'aide au d茅veloppement d'ici 脿 2006 -- d茅cision qui devrait permettre de d茅gager un montant suppl茅mentaire de 20听milliards de dollars d'APD par an -- seulement 8 des 15 gouvernements de l'Union europ茅enne ont fix茅 un d茅lai pour les objectifs convenus 脿 l'茅chelle internationale (consacrer 0,7听% du PNB 脿 l'APD).

En attendant, une am茅lioration de la qualit茅 de l'aide, a-t-elle ajout茅, "pourrait avoir un double effet sur le niveau actuel des d茅penses. Le simple fait de d茅lier l'aide, fait-elle remarquer, entra卯nerait une augmentation de 30听% de la valeur actuelle de l'APD. La normalisation et la simplification des proc茅dures administratives, l'acheminement d'une part accrue de l'aide par le biais du budget national des pays en d茅veloppement et le fait de prendre des engagements sur plusieurs ann茅es pourraient permettre aux pays africains de mieux ma卯triser leur d茅veloppement. "Nous devons... arr锚ter de cr茅er nous-m锚mes des probl猫mes de capacit茅s d'absorption ... que certains donateurs en viennent 脿 invoquer comme raison pour ne pas accro卯tre l'aide."

'2015, pas d'excuses'

En tant que coordinatrice de la Campagne sur les OMD, Mme Herfkens dit avoir pour fonction de "rendre les gouvernements responsables de leurs actes. Nous allons collaborer 茅troitement avec la soci茅t茅 civile et les parlements pour amener les gouvernements 脿 rendre compte 脿 leur peuple des engagements qu'ils ont pris." Les gouvernements africains, affirme-t-elle, se sont engag茅s clairement en faveur des OMD. Il est temps que ces gouvernements et leurs partenaires pour le d茅veloppement s'acquittent de leurs obligations. "La campagne est intitul茅e '2015, pas d'excuses'."

L'enjeu est certes de veiller 脿 ce que les gouvernements tiennent leurs promesses en ce qui concerne les OMD, mais Mme Herfkens n'entend pas se rendre dans un pays pour faire la le莽on aux hauts responsables quant aux obligations qui leur incombent. Son objectif est de donner aux citoyens des pays en d茅veloppement comme 脿 ceux des pays d茅velopp茅s les moyens d'amener leurs gouvernements 脿 rendre compte de l'efficacit茅 des programmes d'aide. Les perspectives 茅conomiques de l'Afrique, dit-elle, ont 茅t茅 gravement compromises par des politiques qui rendent les gouvernements africains plus responsables devant leurs donateurs que devant leurs propres citoyens. "Nous devons y rem茅dier. Les gouvernements doivent rendre compte 脿 leur peuple." En mobilisant la soci茅t茅 civile, les mouvements de justice sociale et les parlementaires, et en 茅tablissant des liens entre les campagnes locales et les efforts entrepris 脿 l'茅chelle mondiale en faveur des OMD, on cr茅e un mouvement en faveur du d茅veloppement 脿 long terme. "On sauve ainsi des vies humaines en cas de succ猫s."

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Efficacit茅 de la dette :听
Comment les autres donateurs 茅valuent les Etats-Unis

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Les Etats-Unis ont la particularit茅 d'锚tre 脿 la fois le pays qui fournit la plus grande contribution en mati猫re d'aide publique au d茅veloppement, selon le montant en dollars, mais aussi la plus faible, lorsque l'aide est exprim茅e en pourcentage du revenu national (). Les politiques d'aide am茅ricaines ont 茅t茅 examin茅es par le Comit茅 d'aide au d茅veloppement de l'OCDE en 2002. Il ressort de cette 茅valuation que "les Etats-Unis font beaucoup pour promouvoir la croissance 茅conomique et r茅duire la pauvret茅 dans les pays en d茅veloppement" en raison de leur influence 茅conomique et politique.

L'茅tude indique cependant que la capacit茅 du Gouvernement am茅ricain d'茅tablir des partenariats solides et d'am茅liorer la coordination avec les autres donateurs est entrav茅e par le grand nombre d'institutions publiques charg茅es de fournir l'aide publique au d茅veloppement. Les programmes antagoniques et l'absence d'un id茅al strat茅gique commun, soutiennent les auteurs de l'茅tude, peuvent obliger les Etats-Unis 脿 prendre les d茅cisions en mati猫re de d茅veloppement de fa莽on ponctuelle. Ils demandent que l'Agency for International Development des Etats-Unis (USAID), qui ne contr么le actuellement qu'environ la moiti茅 du budget que Washington consacre 脿 l'aide, exerce une plus grande autorit茅 en mati猫re de d茅caissements de l'APD.

La pratique du Congr猫s consistant 脿 r茅server l'aide 脿 des pays donn茅s et la l茅gislation exigeant que la plus grande partie de l'aide publique au d茅veloppement fournie par les Etats-Unis soit li茅e 脿 l'achat de biens et services am茅ricains limitent davantage l'efficacit茅 des programmes d'aide de Washington. Cette pratique, selon les auteurs de l'茅tude, peut parfois constituer un obstacle au renforcement de la coop茅ration avec les donateurs et les b茅n茅ficiaires, et d茅tourner l'aide des pays qui en ont le plus besoin.

L'incapacit茅 d'int茅grer l'aide, le commerce, la d茅fense et les autres aspects de la politique 茅trang猫re des Etats-Unis dans une approche coh茅rente 脿 l'茅gard des pays en d茅veloppement a r茅duit l'efficacit茅 de l'aide, indique l'茅tude. Il est recommand茅 que l'USAID assume davantage de responsabilit茅s pour ce qui est de rendre les politiques plus coh茅rentes et l'aide fournie plus efficace. Les auteurs ont engag茅 les Etats-Unis 脿 d茅lier une part plus importante de leur aide et 脿 envisager des moyens de mieux harmoniser les priorit茅s en mati猫re d'APD avec les strat茅gies de r茅duction de la pauvret茅 et de d茅veloppement des b茅n茅ficiaires. Ils ont 茅galement demand茅 脿 Washington d'oeuvrer avec les autres pays de l'OCDE en vue de r茅duire et de normaliser les crit猫res d'茅tablissement de rapports sur les projets. Enfin, le groupe de r茅flexion de l'OCDE a recommand茅 que les restrictions juridiques au plaidoyer de l'USAID en faveur de programmes d'APD soient assouplies afin de renforcer l'appui du public et du parlement aux activit茅s de d茅veloppement des Etats-Unis.

Les 茅valuations par les pairs de l'OCDE, fait observer Mme Eveline Herfkens, coordinatrice de la campagne sur les objectifs du Mill茅naire pour le d茅veloppement adopt茅s par l'ONU, et ancienne Ministre n茅erlandaise du d茅veloppement, "sont des rapports int茅ressants, s茅rieux et approfondis". Malheureusement, dit-elle, "rares sont les d茅cideurs et les militants qui sont au courant de ces rapports". On peut consulter ces examens sur le site Web de l'OCDE, 脿 l'adresse suivante :