La numéro deux de l'ONU a souligné jeudi « l'importance vitale » de la paix et de la sécurité en Afrique et appelé tous les États membres à travailler avec l'Union africaine et les organisations sous-régionales pour rendre la vie plus sûre à travers le continent.
S'exprimant au nom du Secrétaire général lors d’un débat du Conseil de sécurité, Amina J. Mohammed a attiré l'attention des membres du Conseil sur « un certain nombre de tendances préoccupantes » auxquelles les Africains sont confrontés aujourd'hui.
La Vice-Secrétaire générale a souligné les fardeaux socio-économiques de la Covid-19, affirmant que la pandémie a non seulement eu un impact sur la mise en œuvre des objectifs de développement durable (ODD) à travers l'Afrique, mais a également exacerbé la pauvreté, les inégalités et tous les facteurs de conflit.
« Cela a fragilisé la fourniture de services publics, perturbé les chaînes d'approvisionnement, ralenti l'activité économique et entravé les accords de paix et la résolution des conflits », a-t-elle déclaré.
Augmentation des prises de pouvoir par la force
Et du coup d'État militaire au Soudan au début de la semaine, à la poursuite du conflit dans la région du Tigré au nord de l'Éthiopie, en passant par les menaces persistantes du terrorisme et de l'extrémisme violent, elle a observé « une augmentation des prises de pouvoir par la force » et « une prolifération de milices ». à travers l'Afrique.
Elle a déclaré qu'en dépit de ces « développements inquiétants », les Africains continuent de travailler sans relâche pour un continent prospère, durable et pacifique, basé sur les principes universels des droits de l'homme, comme en témoigne la coopération croissante entre l'ONU, l'Union africaine et les organisations sous-régionales sur le développement durable, les élections et les processus de paix.
Mme Mohammed a cité l'exemple de la Libye, où l'ONU, l'UA, la Ligue des États arabes et l'Union européenne s'efforcent de soutenir l'accord de cessez-le-feu et de préparer les prochaines élections.
« Nous travaillons également en étroite collaboration avec l'Union africaine et les organisations sous-régionales, pour soutenir les pays du Sahel et au-delà , notamment pour faire face au retour des mercenaires et des combattants étrangers dans leurs pays d'origine », a-t-elle déclaré.
Les missions politiques spéciales, les missions de maintien de la paix et les équipes de pays des Nations Unies en Afrique continuent de fournir un soutien global à d'autres initiatives de paix et transitions politiques, notamment au Cameroun, au Mali, en Somalie et au Soudan du Sud.
Renouer avec la solidarité mondiale
Le partenariat solide de l'ONU avec l'UA et les organisations sous-régionales doit être soutenu par tous les États membres, a affirmé la Vice-Secrétaire générale.
Citant « Notre programme commun », elle a souligné la nécessité de « renouer avec la solidarité mondiale » pour trouver de nouvelles façons de travailler ensemble pour le bien commun de tous, dans tous les pays.
Soulignant trois actions urgentes, elle a commencé par donner la priorité à la réponse à la Covid-19 en Afrique à travers « une distribution accélérée de vaccins, le renforcement des systèmes de santé nationaux et des investissements indispensables dans la préparation ».
Elle Ìýa réaffirmé « l’accent mis par l'ONU sur le développement durable », avec le Programme de développement durable à l'horizon 2030 et l'Agenda 2063 de l'UA « au cÅ“ur de nos efforts communs ». « En fin de compte, le développement durable et inclusif est notre meilleure chance de s'attaquer aux causes profondes des conflits et de parvenir à un avenir de paix et de prospérité pour tous », a-t-elle déclaré.
Diplomatie préventive
Au nom de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), le Président du Ghana, Nana Addo Dankwa Akufo-Addo, a encouragé un engagement africain plus efficace avec les capacités de diplomatie préventive de l'ONU tout en appelant à des niveaux plus élevés de solidarité et à une meilleure compréhension des menaces actuelles.
Il a également souligné la nécessité d'un plus grand nombre de femmes et de jeunes à toutes les étapes de la prise de décision et de la gestion liées aux conflits, y compris l'initiative pour faire taire les armes, et a appelé à de meilleures réponses aux problèmes de sécurité, tels que les menaces posées par les terroristes et les activités qui sapent les gouvernements démocratiquement élus.
Le Kenya assurant la Présidence du Conseil de sécurité, le Président du pays, Uhuru Kenyatta, a averti que les divergences politiques et les récits toxiques, qui prolifèrent sur le continent, étaient utilisés comme des armes, même dans les démocraties les plus stables.
Il a également expliqué que les missions de l'ONU et de l'UA sont confrontées à des menaces terroristes de plus en plus sophistiquées alors que les réponses multilatérales sont insuffisantes dans de nombreux pays, y compris sur le climat et l'accès aux vaccins, réclamant « une nouvelle conversation » sur l'architecture de sécurité de l'Afrique.