Jean-Philippe Laberge, 1974 - 2010Â
Administrateur chargé de la coordination civile et militaire (Canada)
Jean-Philippe Laberge, originaire du Canada, travaillait comme administrateur chargé de la coordination civile et militaire à la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH) depuis 2005
Il était titulaire d'un baccalauréat universitaire en relations internationales et analyse politique de l'Université du Québec à Montréal. Par la suite, il obtint un Masters in European Politics and Policy à la London School of Economics.
Depuis le début de l'année 2000, Jean-Philippe, toujours désireux de transmettre ses connaissances et de partager son expérience professionnelle, intervenait régulièrement devant les étudiants du prestigieux Institut d'études politiques de Paris. Il était également sollicité par l'école pour la préparation d'études de cas.
Après son premier emploi en tant qu'assistant parlementaire au Parlement canadien, il travailla en Bosnie, de 1999 à 2000, comme spécialiste des droits de l'homme et chef de projet pour le compte de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OCSE). De là, il gagna le Kosovo pour travailler à la Mission des Nations Unies au Kosovo (MINUK) en tant qu'administrateur des retours et des minorités.
Au Kosovo, Jean-Philippe était « un défenseur inlassable de la minorité ethnique la plus opprimée du territoire, l'importante population rom, qui se réfugia massivement dans les pays voisins lors de la campagne de bombardements de l'OTAN. L'enthousiasme et la passion qu'il manifesta à l'égard de leur cause, ainsi que les relations de confiance qu'il noua avec les représentants des Roms se révélèrent primordiaux pour dissiper leur méfiance envers l'ONU et les encourager à regagner leurs maisons au Kosovo et à y reconstruire leurs vies », témoigne son ancien chef.
À la fin de la guerre, Jean-Philippe travailla au Kosovo pendant plus de trois ans durant la phase de reconstruction. Il y rencontra sa future épouse, Victoria, également employée par la MINUK.
Après le Kosovo, il accepta un emploi au Moyen-Orient au sein de l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) comme administrateur d'appui opérationnel dans la bande de Gaza.
Victoria le rejoignit plus tard, lorsqu'elle obtint un poste dans le cadre du Programme alimentaire mondial (PAM) de Jérusalem.
« Sa gentillesse et sa générosité étaient sans pareil et faisaient de lui une personne et un ami merveilleux » témoignent ses anciens collègues de l'UNRWA dans une lettre signée entre autres par Karen Abu Zayd, la commissaire générale de l'Office. « C'était un vrai chef qui prenait les bonnes décisions, en particulier dans les situations difficiles, comme il y en a souvent à Gaza. »
« Je n'oublierai pas son sens de l'humour, même dans des conditions très difficiles et dangereuses, par exemple dans le village de Beit Hanoun où nous devions faciliter l'accès du personnel médial de l'UNRWA », se souvient un collègue, qui décrit également la manière dont Jean-Philippe sacrifiait de longues heures à d'âpres négociations.
Jean-Philippe quitta l'UNRWA pour accompagner Victoria en Haïti. « Ils avaient un accord tacite, chacun suivait l'autre à tour de rôle. Ils voyageaient énormément ensemble, avaient toujours de nouvelles idées et de nouveaux projets; ils étaient extrêmement respectueux l'un de l'autre. Aux yeux de leurs amis, c'était un couple magnifique et délicieux. Tout le monde les admirait en tant qu'amis, personnel humanitaire, couple, et bien sûr en tant que parents », raconte un ami proche.
Une cérémonie funèbre a été célébrée à Montréal le 10 février 2010.
Jean-Philippe laisse derrière lui sa femme, Victoria, et leurs deux enfants, Emilie, trois ans, et Maxime Antoine, un an, ainsi que sa mère, Marjolaine Lord, et son père, Jocelyn Laberge.