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Bureau du Conseiller sp¨¦cial pour la pr¨¦vention du g¨¦nocide

La responsabilit¨¦ de prot¨¦ger

La souverainet¨¦ ne peut plus ¨ºtre invoqu¨¦e par l¡¯?tat pour refuser toute ing¨¦rence ext¨¦rieure; d¨¦sormais, ce principe met ¨¤ la charge de l¡¯?tat la responsabilit¨¦ d¡¯assurer le bien-¨ºtre de sa population.

La pr¨¦vention suppose la r¨¦partition des responsabilit¨¦s et la collaboration entre les ?tats concern¨¦s et la communaut¨¦ internationale. L¡¯obligation de pr¨¦venir et de mettre fin au g¨¦nocide et aux atrocit¨¦s de masse incombe avant tout ¨¤ l¡¯?tat, mais la communaut¨¦ internationale a aussi un r?le ¨¤ jouer, auquel la souverainet¨¦ n¡¯est pas opposable. Le principe de souverainet¨¦ ne peut plus ¨ºtre invoqu¨¦ par l¡¯?tat pour refuser toute ing¨¦rence ext¨¦rieure; dor¨¦navant, il met ¨¤ sa charge la responsabilit¨¦ d¡¯assurer le bien-¨ºtre de sa population. Consacr¨¦ par l¡¯article premier de la Convention sur le g¨¦nocide, il s¡¯incarne dans les notions de ? souverainet¨¦ responsable ? et de ? responsabilit¨¦ de prot¨¦ger ?.

Les trois piliers de la responsabilit¨¦ de prot¨¦ger que d¨¦finit le et que le Secr¨¦taire g¨¦n¨¦ral a formul¨¦s dans le sont les suivants :

  1. Il incombe au premier chef ¨¤ l¡¯?tat de prot¨¦ger les populations contre le g¨¦nocide, les crimes de guerre, les crimes contre l¡¯humanit¨¦ et le nettoyage ethnique, ainsi que contre les incitations ¨¤ les commettre;
  2. Il incombe ¨¤ la communaut¨¦ internationale d¡¯encourager et d¡¯aider les ?tats ¨¤ s¡¯acquitter de cette responsabilit¨¦;
  3. Il incombe ¨¤ la communaut¨¦ internationale de mettre en ?uvre les moyens diplomatiques, humanitaires et autres de prot¨¦ger les populations contre ces crimes. Si un ?tat n¡¯assure manifestement pas la protection de ses populations, la communaut¨¦ internationale doit ¨ºtre pr¨ºte ¨¤ mener une action collective destin¨¦e ¨¤ prot¨¦ger ces populations, conform¨¦ment ¨¤ la Charte des Nations Unies.
Entretien avec Edward Luck

D¨¦finir la responsabilit¨¦ de prot¨¦ger : Entretien avec Edward Luck, ancien Conseiller sp¨¦cial

L¡¯action du Conseiller sp¨¦cial pour la pr¨¦vention du g¨¦nocide est ¨¦troitement li¨¦e ¨¤ celle du Conseiller sp¨¦cial pour la responsabilit¨¦ de prot¨¦ger, qui est charg¨¦ de pr¨¦ciser les dimensions th¨¦oriques, politiques et op¨¦rationnelles de la responsabilit¨¦ de prot¨¦ger. Soucieux d¡¯¨¦liminer tout chevauchement et de m¨¦nager les ressources, le Secr¨¦taire g¨¦n¨¦ral a donn¨¦ en 2007 pour instructions aux deux pr¨¦c¨¦dents Conseillers sp¨¦ciaux de cr¨¦er un bureau commun qui regrouperait leurs t?ches et leurs activit¨¦s. Il a ¨¦voqu¨¦ cette d¨¦cision dans la lettre qu¡¯il a adress¨¦e le 31 ao?t 2007 au Pr¨¦sident du Conseil de s¨¦curit¨¦ [] , ainsi que dans les d¨¦clarations et les rapports qu¡¯il a pr¨¦sent¨¦s ¨¤ l¡¯Assembl¨¦e g¨¦n¨¦rale en 2009 et 2010 sur le m¨ºme sujet [, ]. ), le tout apr¨¨s des consultations approfondies avec les ?tats Membres et les organismes des Nations Unies, notamment de nombreuses r¨¦unions du Comit¨¦ des politiques du Secr¨¦taire g¨¦n¨¦ral consacr¨¦es ¨¤ la question. Cette fusion s¡¯est traduite par un r¨¦am¨¦nagement du cadre th¨¦orique, des m¨¦thodes et des activit¨¦s op¨¦rationnelles.

L¡¯Assembl¨¦e g¨¦n¨¦rale examine la question de la responsabilit¨¦ de prot¨¦ger

Le 21 juillet 2009, le Secr¨¦taire g¨¦n¨¦ral a pr¨¦sent¨¦ ¨¤ l¡¯Assembl¨¦e g¨¦n¨¦rale son. ? la suite d'un d¨¦bat th¨¦matique informel le 23 juillet, les ?tats Membres ont particip¨¦ ¨¤ un d¨¦bat en s¨¦ance pl¨¦ni¨¨re sur la meilleure mani¨¨re de donner effet ¨¤ cette responsabilit¨¦ et d¡¯ex¨¦cuter la strat¨¦gie du Secr¨¦taire g¨¦n¨¦ral. Dans sa du 2 octobre 2009, elle a d¨¦cid¨¦ de continuer d¡¯examiner la question.

Le Secr¨¦taire g¨¦n¨¦ral Ban Ki-moon lors d'un d¨¦bat sur la responsabilit¨¦ de prot¨¦ger

Le Secr¨¦taire g¨¦n¨¦ral lors d'un dialogue interactif informel en 2011 sur le r?le des arrangements r¨¦gionaux et sous-r¨¦gionaux pour la mise en ?uvre de la responsabilit¨¦ de prot¨¦ger, photo ONU/Evan Schneider

Le 9 ao?t 2010, le Secr¨¦taire g¨¦n¨¦ral a fait ¨¤ l¡¯Assembl¨¦e g¨¦n¨¦rale, qui poursuivait sa r¨¦flexion sur le nouveau principe, un expos¨¦ sur l¡¯alerte rapide, l¡¯¨¦valuation et la responsabilit¨¦ de prot¨¦ger, ¨¤ l¡¯occasion du dialogue interactif informel. Dans son rapport sur la question [], le Secr¨¦taire g¨¦n¨¦ral propose des solutions pour que les organismes des Nations Unies puissent mieux exploiter les donn¨¦es d¡¯alerte rapide, notamment les renseignements provenant des op¨¦rations sur le terrain, et pour que soient perfectionn¨¦s les moyens d¡¯intervenir rapidement, de mani¨¨re adapt¨¦e et ¨¦quilibr¨¦e, chaque fois qu¡¯il existe un risque de g¨¦nocide, de crime contre l¡¯humanit¨¦, de crime de guerre ou de nettoyage ethnique.

Le 12 juillet 2011, l¡¯Assembl¨¦e g¨¦n¨¦rale a tenu un dialogue interactif informel sur le r?le des arrangements r¨¦gionaux et sous-r¨¦gionaux dans la mise en ?uvre de la responsabilit¨¦ de prot¨¦ger. Dans son , le Secr¨¦taire g¨¦n¨¦ral souligne combien il est important de susciter la collaboration mondiale-r¨¦gionale pour r¨¦aliser les espoirs que fait na?tre le nouveau principe. Ce rapport analyse les limites existantes et propose des mesures pour permettre ¨¤ l¡¯ONU de renforcer sa collaboration et d¡¯exploiter les informations et les analyses des organismes r¨¦gionaux et sous-r¨¦gionaux afin de rep¨¦rer les signes de danger et d¡¯engager ¨¤ temps une action pr¨¦ventive efficace aux niveaux sous-r¨¦gional, r¨¦gional et mondial.

Adama Dieng

Adama Dieng, Conseiller sp¨¦cial du Secr¨¦taire g¨¦n¨¦ral pour la pr¨¦vention du g¨¦nocide, le 5 septembre 2012. Photo ONU / Evan Schneider

Le 5 septembre 2012, le Secr¨¦taire g¨¦n¨¦ral a pr¨¦sent¨¦ son rapport (A/66/874-S/2012/578) au quatri¨¨me dialogue informel et interactif annuel de l'Assembl¨¦e g¨¦n¨¦rale sur la Responsabilit¨¦ de prot¨¦ger. Le rapport examine les outils disponibles dans le cadre du troisi¨¨me pilier de la Responsabilit¨¦ de prot¨¦ger, les partenaires disponibles pour la mise en ?uvre et les liens ¨¦troits entre la pr¨¦vention et la r¨¦ponse. Un total de 58 ?tats Membres et une organisation r¨¦gionale ont pris la parole pendant le d¨¦bat.

Jennifer Welsh, Conseill¨¨re sp¨¦ciale, le 11 septembre 2013. Photo ONU / Paulo Filgueiras

Le 11 septembre 2013, l'Assembl¨¦e g¨¦n¨¦rale a tenu un dialogue interactif informel annuel bas¨¦ sur le cinqui¨¨me rapport du Secr¨¦taire g¨¦n¨¦ral, (A/67/929¨CS/2013/399). Le rapport explore les causes et la dynamique de crimes atroces et ¨¦nonce des mesures que les ?tats peuvent prendre pour pr¨¦venir ces crimes et construire des soci¨¦t¨¦s capables d'y resister. Le rapport souligne ¨¦galement quelques exemples d'initiatives que les ?tats prennent d¨¦j¨¤ ¨¤ cet ¨¦gard. Un total de 68 ?tats Membres ont pris la parole au cours du d¨¦bat.

En septembre 2014, l'Assembl¨¦e g¨¦n¨¦rale tiendra une discussion sur le sixi¨¨me rapport du Secr¨¦taire g¨¦n¨¦ral : (A/68/947¨CS/2014/449). Le rapport identifie les diff¨¦rents acteurs, approches et principes pour guider les efforts pour aider les ?tats ¨¤ travers l'encouragement, la protection et l'aide au renforcement des capacit¨¦s.

Entretien avec Jennifer Welsh, Conseill¨¨re sp¨¦ciale sur la responsabilit¨¦ de prot¨¦ger ¨¤ l'occasion de la 20e comm¨¦moration du g¨¦nocide au Rwanda

16 avril 2014



Vid¨¦o produite par Nathan Beriro pour le Programme de communication sur le g¨¦nocide au Rwanda et les Nations Unies