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Afrique : améliorer les cultures locales grâce aux phytogénéticiens

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Afrique : améliorer les cultures locales grâce aux phytogénéticiens

Afrique Renouveau: 
Guests view publications at the opening of the African Plant Breeding Academy in Nairobi, Kenya. Photo: ICRAF/Thellesi Media
Photo: ICRAF/Thellesi Media
Des invités consultent des publications lors de l’ouverture de l’Académie africaine de sélection végétale à Nairobi, Kenya. Photo: ICRAF/Thellesi Media

AÌýl’Académie africaine de sélection végétale de Nairobi se trouvent actuellement 250 phytogénéticiens de pays d’Afrique afin d’analyser les capacités nutritionnelles et la productivitéÌý d’une centaine de cultures africaines. À l’issue de ce projet de cinq ans, ces phytogénéticiens pourront conseiller les agriculteurs de leurs pays respectifs sur les cultures à fort rendement etÌýhaute valeur nutritive.Ìý

Ces dernières augmentent en sélectionnant les plantes les plus adaptées, explique Howard-Yana Shapiro, professeur adjoint à l’école d’agriculture et de sciences de l’environnement de l’Université de Californie, qui participe au projet. «Nous nous efforçons de remédier à l’insuffisance de la valeur nutritive desÌý cultures vivrières en Afrique. » Ìý Ìý Ìý

Sous l’égide du Consortium du groupe « African Orphan Crops Consortium »,Ìýl’Université de Californie collabore notamment avec l’Union africaine au travers du Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique(NEPAD), l’Institut international de recherche sur l’élevage, et le Centre mondial d’agroforesterie pour mettre en Å“uvreÌýcette initiative de pointe.Ìý

Le Consortium a inauguré la première Académie de sélection végétale d’Afrique en décembre dernier. Ngozi Abu, l’un des phytogénéticiens en formation, conférencière au Département de sciences végétales et de biotechnologies de l’Université du Nigéria, souligne que les chercheurs africains ou qui travaillent en Afrique devraient être le fer de lance de la recherche car ils connaissent les désirs des agriculteurs et des consommateurs locaux. Les cultures comme « le taro ou les bananiers plantains pourraient devenir les aliments nutritifs de base dans le monde de demain,»Ìýestime-t-elle.

Les 250 phytogénéticiens utiliseront de nouveaux équipements et de nouvelles techniques pour « assurer le séquençage, l’assemblage et l’annotation » des génomes des cent cultures africaines, explique Margaret Kroma, directrice générale adjointe du Centre mondial d’agroforesterie. Cela consiste à récupérer l’ADN des cultures, explique Allen Van Deynze du Seed Biotechnology Center à l’Université de Californie. Pour lui, si les phytogénéticiens comprennent l’ADN des cultures, les agriculteurs peuvent déterminer celles qui résistent le mieux au changement climatique et qui possèdent la plus forte valeur nutritionnelle et leÌýplus haut rendement.Ìý Ìý

Ibrahim Mayaki, le secrétaire exécutif du NEPAD, estime que « la malnutrition est une conséquence de l’insécurité alimentaire. Beaucoup d’Africains souffrent de carences en micronutriments tels que les minéraux, le fer et la vitamine A, et les effets sont catastrophiques. » Selon l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, la malnutrition est à l’origine de plus de la moitié des décès d’enfants dans les pays en développement.Ìý Ìý

Pour M. Deynze cette initiative est comparable au fait d’utiliser un smartphone: les phytogénéticiens « tireront partie des technologies récentes pour favoriser le développement des cultures essentielles pour la santé des Africains », ajoutant que les agriculteurs peuvent doubler leur rendement avec des semences adaptées.

L’une des premières cultures séquencée sera le baobab. Son fruit peut être réduit à l’état de poudre pour la consommation courante. Les agronomes l’appellentÌý« l’arbre aux merveilles » car il possède dix fois plus d’antioxydants et trois fois plus de vitamine C que les oranges, deux fois plus de calcium que les épinards, et quatre fois plus de potassium que les bananes. Ìý

C’est le genre de connaissances que les 250 phytogénéticiens acquerront sur les cultures, laissant espérer à M. Deynze une évolution agricole en Afrique. En coordonnant davantage les projets agricoles du continent,Ìý « l’avenir de l’agriculture s’annonceraitÌýpassionnant » estime M. Deynze. 

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