51吃瓜

Les banques traditionnelles n鈥檕nt pour clients que 20 % des Africains. Si elles parviennent 脿 mieux exploiter les vastes ressources financi猫res qui leur 茅chappent, de plus larges sommes d鈥檃rgent seront disponibles pour les investissements.

Photo: Associated Press

Et si les riches africains d茅cidaient d鈥檌nvestir leurs revenus en Afrique plut么t qu鈥檈n dehors du continent ? Et si les 80 % d鈥橝fricains qui n鈥檕nt pas de compte en banque avaient acc猫s aux services financiers du secteur bancaire conventionnel ? Et si les gouvernements africains investissaient leurs revenus nationaux de mani猫re productive ? 鈥淟es taux d鈥櫭﹑argne augmenteraient consid茅rablement et l鈥橝frique pourrait peut-锚tre satisfaire ses besoins en ressources financi猫res et au-del脿鈥�, r茅pond Samuel Gayi, 茅conomiste principal pour l鈥橝frique 脿 la Conf茅rence des Nations Unies sur le commerce et le d茅veloppement (CNUCED) de Gen猫ve.

La capacit茅 des pays africains 脿 financer une plus grande part de leurs besoins de d茅veloppement 脿 partir de leurs ressources int茅rieures, 鈥渓eur donnerait la flexibilit茅 indispensable pour formuler et mettre en 艙uvre des politiques adapt茅es鈥� pour r茅pondre aux d茅fis du d茅veloppement, orienter leurs ressources vers les secteurs 脿 haute priorit茅 tout en 鈥渞enfor莽ant la capacit茅 de leurs Etats鈥�, affirme le rapport 2007 de la CNUCED intitul茅 : Le D茅veloppement 脡conomique en Afrique, Retrouver une marge d鈥檃ction: La mobilisation des ressources int茅rieures et l鈥櫭塼at d茅veloppementiste.

On estime que l鈥橝frique perd chaque ann茅e des centaines de milliards de dollars 脿 cause de la fuite des capitaux, de la fraude fiscale, du rapatriement des profits par les soci茅t茅s multinationales et du montant 茅lev茅 du remboursement de la dette ext茅rieure. Mais simultan茅ment, le large 鈥渟ecteur informel鈥� de l鈥櫭ヽonomie poss猫de des ressources financi猫res consid茅rables qui ne sont pas d茅pos茅es sur des comptes en banque et qui ne passent pas non plus par d鈥檃utres canaux du secteur financier traditionnel.

Malgr茅 cela, jusqu鈥櫭� tr猫s r茅cemment la plupart des conf茅rences et des sommets internationaux qui se penchaient sur le financement du d茅veloppement 茅conomique et social de l鈥橝frique s鈥檕ccupaient g茅n茅ralement des moyens de mobiliser de plus importantes ressources ext茅rieures. Cela est en train de changer. Mais les flux de l鈥檃ide publique au d茅veloppement (APD) restent volatiles, et comme le note le rapport de la CNUCED 鈥渦ne d茅pendance excessive vis-脿-vis des flux de capitaux 茅trangers鈥� rend ces pays vuln茅rables aux chocs externes. De plus, la part du total mondial des investissements 茅trangers directs (IED) de la r茅gion est rest茅e basse.

Un fonds panafricain

En cons茅quence, les gouvernements africains se pr茅occupent de plus en plus de mieux mobiliser leurs ressources int茅rieures. Au sommet de l鈥橴nion africaine tenu en juillet 2007 au Ghana, les dirigeants du continent ont lanc茅 une initiative destin茅e 脿 exploiter les ressources locales pour financer le d茅veloppement des infrastructures africaines. Le Fonds panafricain de d茅veloppement des infrastructures (PAIDF) qui rentre dans le cadre du Nouveau partenariat pour le d茅veloppement de l鈥橝frique (NEPAD), le plan de d茅veloppement du continent, cherche 脿 trouver des ressources principalement aupr猫s des fonds de pension publics et priv茅s et des soci茅t茅s de services fiduciaires de l鈥橝frique.

Une caisse d鈥櫭﹑argne en Gambie. Les institutions de microfinance font appel 脿 des m茅thodes innovatrices pour aider les plus pauvres 脿 茅pargner et 脿 emprunter.

Photo: Panos / Sean Sprague

Le PAIDF investira directement dans les grands projets d鈥檌nfrastructure africains : 茅nergie, r茅seau routier, informatique et t茅l茅communications, adduction d鈥檈au. Il investira aussi dans le capital de soci茅t茅s propri茅taires d鈥檌nfrastructures ou d鈥櫭﹒uipements similaires, ou qui en contr么lent, en assurent le fonctionnement ou la gestion. Firmino Mucavele, 脿 l鈥櫭﹑oque directeur du secr茅tariat du NEPAD 脿 Pretoria en Afrique du Sud, d茅clarait que l鈥檕bjectif 茅tait d鈥檌nvestir dans les projets qui g茅n茅reront des rendements importants.

En juillet 2008, le fonds s鈥檈st fix茅 l鈥檕bjectif de recueillir 1 milliard de dollars dont environ 625 millions avaient 茅t茅 obtenus 脿 la date de son lancement. Les actionnaires potentiels du PAIDF sont des fonds de pension r茅gionaux r茅put茅s, tels que la soci茅t茅 d鈥檌nvestissement public (Public Investment Corporation) sud-africaine qui d茅tient des actifs de plus de 90 milliards de dollars, et des fonds similaires du Nigeria, du Ghana, de Namibie et du Botswana.

Jusqu鈥檌ci, les gestionnaires des fonds de pension africains publics et priv茅s qui cherchaient 脿 obtenir s茅curit茅 et rendements 茅lev茅s, investissaient une grande partie de leurs ressources dans des soci茅t茅s et des valeurs mobili猫res 脿 l鈥檈xt茅rieur de l鈥橝frique, contribuant ainsi 脿 la sortie des capitaux du continent. En essayant de diriger une petite portion de ces flux financiers vers l鈥檌nt茅rieur, ainsi que par d鈥檃utres initiatives parall猫les, les gouvernements africains tentent aujourd鈥檋ui de renforcer l鈥櫭﹑argne nationale sur le continent.

De faibles taux d鈥櫭﹑argne

L鈥橝frique subsaharienne a le taux d鈥櫭﹑argne le plus bas du monde en d茅veloppement. Bien que les chiffres varient d鈥檜n pays 脿 l鈥檃utre, selon les estimations de la Banque mondiale l鈥櫭﹑argne int茅rieure brute de la r茅gion se situait en moyenne en 2005 脿 18 % du produit int茅rieur brut (PIB), contre 26 % en Asie du Sud et presque 43 % en Asie orientale et dans les pays du Pacifique.

Dans certains pays, ce taux est m锚me 脿 la baisse. L鈥橝frique du Sud repr茅sente 脿 elle seule presque 40 % du PIB de l鈥橝frique subsaharienne, mais malgr茅 cela en 2006 le taux d鈥櫭﹑argne int茅rieure brute est tomb茅 脿 13 %, contre 26,7 % au d茅but des ann茅es 1980.

En Ouganda, le taux d鈥櫭﹑argne n鈥檈st que de 10 % du PIB. Japheth Katto, directeur de l鈥橝utorit茅 des march茅s financiers du pays, a d茅clar茅 r茅cemment que ce taux ne s鈥檃m茅liorerait pas dans un avenir proche 鈥溍� moins que des efforts concert茅s soient faits pour accro卯tre le rayon d鈥檃ction du secteur financier."

Bien que quelques pays aient atteint des taux d鈥櫭﹑argne plus 茅lev茅s, le fonds de l鈥檃ffaire est que le taux d鈥櫭﹑argne de la r茅gion 鈥渘鈥檈st pas compatible avec les besoins d鈥檌nvestissement de 25 % du PIB n茅cessaires pour r茅duire la pauvret茅 d鈥檌ci 脿 2015鈥�, soutient Jean Thisen, haut responsable des affaires 茅conomiques 脿 la Commission 茅conomique des Nations Unies pour l鈥橝frique (CEA), 茅tablie 脿 Addis Abeba en Ethiopie.

Les obstacles 脿 l鈥櫭﹑argne

Il y a de nombreuses causes 脿 ce faible taux d鈥櫭﹑argne en Afrique, dont des services financiers inad茅quats. L鈥櫭﹍oignement physique des institutions bancaires et des exigences de d茅p么t et de solde minimum 茅lev茅s font que la majorit茅 de la population n鈥檃 pas acc猫s aux services bancaires. En cons茅quence, seulement 20 % des familles africaines d茅tiennent un compte en banque.

En Afrique de l鈥橢st, l鈥橢thiopie, l鈥橭uganda et la Tanzanie ont tous moins d鈥檜ne agence bancaire pour 100 000 habitants. Le rapport est meilleur pour certains pays d鈥橝frique australe ; plus de 4 en Namibie, plus de 3 au Zimbabwe et presque 4 au Botswana.

Les exigences de solde minimum des banques et les frais de tenue de compte sont trop 茅lev茅s pour de nombreux Africains. Selon un rapport de 2007 de la Banque mondiale, ouvrir un compte au Cameroun exige un d茅p么t de 700 dollars. C鈥檈st une somme sup茅rieure au revenu annuel de nombreux Camerounais.

De nombreuses banques requi猫rent 茅galement une importante documentation pour ouvrir un compte. Au Cameroun, en Sierra Leone, en Ouganda et en Zambie, les banques exigent au minimum quatre documents, dont une carte d鈥檌dentit茅 ou un passeport, une lettre de recommandation, un bulletin de salaire et une preuve de domiciliation.

M锚me quand les gens disposent d鈥檜n peu d鈥檃rgent, il peut n鈥檡 avoir qu鈥檜ne faible incitation 脿 茅pargner. Au Ghana, les int茅r锚ts r茅tribuant l鈥櫭﹑argne sont n茅gligeables, alors que les taux d鈥檌nt茅r锚ts annuels sur les pr锚ts vont de 23 脿 25 %.

Le faible niveau de l鈥櫭﹑argne d茅pos茅e dans le syst猫me bancaire fait que beaucoup de banques n鈥檕nt que des fonds limit茅s 脿 pr锚ter. En cons茅quence, selon les estimations de la Banque mondiale, les entreprises de l鈥橝frique subsaharienne financent entre la moiti茅 et les trois quarts de leurs nouveaux investissements sur leur 茅pargne propre. Un tel 鈥渁uto-investissement鈥� peut 锚tre productif, mais les sp茅cialistes jugent que les b茅n茅fices non distribu茅s ne sont pas normalement suffisants et que ceci restreint les activit茅s de nombreuses entreprises.

Une 茅pargne qui attend d鈥櫭猼re mobilis茅e

En Afrique, de nombreuses activit茅s 茅conomiques se d茅roulent dans le secteur informel. De nombreux m茅nages ont des 茅conomies, mais 鈥渓e probl猫me est qu鈥檈lles sont conserv茅es sous des formes non financi猫res, a d茅clar茅 M. Gayi 脿 Afrique Renouveau, elles ne sont pas suffisamment dirig茅es vers des investissements productifs."

De nombreux Africains conservent encore la plus grande partie de leur 茅pargne sous forme de b茅tail, de stocks de marchandises destin茅es au commerce, de c茅r茅ales, de bijoux ou de mat茅riaux de construction. Les donn茅es sont peu nombreuses, mais certains experts estiment qu鈥檈nviron 80 % des avoirs d茅tenus par les m茅nages ruraux d鈥橝frique le sont sous une forme non financi猫re.

Avoir acc猫s 脿 cette 茅pargne n茅cessite 鈥渓鈥檌ntroduction de nouveaux produits ou instruments financiers qui r茅pondent aux besoins d鈥櫭﹑argne des m茅nages鈥�, estime M. Gayi de la CNUCED. Des produits qui 鈥減ermettent un acc猫s facile鈥� 脿 cette 茅pargne et autorisent 鈥渄e petites transactions 脿 intervalles fr茅quents鈥� encourageraient les m茅nages 脿 passer au syst猫me bancaire conventionnel, rendant ainsi ces avoirs disponibles pour l鈥檌nvestissement productif, affirme-t-il.

En Ouganda, selon une enqu锚te approfondie cit茅e par le Fonds d鈥櫭﹒uipement des Nations Unies (FENU), au cours des 12 mois de l鈥櫭﹖ude, les d茅tenteurs de comptes bancaires avaient 茅pargn茅 trois fois plus que ceux qui d茅tenaient leurs avoirs dans les 鈥渟ecteurs semi-formel et informel."

Le FENU notait dans son rapport 2004 qu鈥檃u Rwanda environ un demi-million de comptes d鈥櫭﹑argne avec livret, dont le montant moyen de d茅p么ts 茅tait de 57 dollars, avaient mis pr猫s de 40 millions de dollars en circulation en 2001. 鈥淏ien que cela puisse appara卯tre relativement insignifiant, expliquait le FENU, la circulation appropri茅e de ces fonds sous forme de produits de cr茅dit pourrait avoir un effet d茅multiplicateur important pour l鈥櫭ヽonomie du Rwanda.鈥�

R茅forme bancaire et 茅largissement de la client猫le

Dans de nombreux pays d鈥橝frique, gouvernements et banques changent la mani猫re dont ils op猫rent. Au Nigeria, une s茅rie de r茅formes du secteur bancaire lanc茅es en 2004 a limit茅 la participation de l鈥橢tat dans les banques et introduit une plus forte concurrence, ce qui a men茅 au rachat des petites banques par des banques plus importantes et 脿 des fusions.

La filiale de la Standard Trust Bank au Ghana, aujourd鈥檋ui United Bank of Africa, a introduit un compte 鈥渮茅ro-dep么t鈥� qui permet d鈥檕uvrir un compte sans, dans un premier temps, d茅poser d鈥檃rgent, ce qui a multipli茅 son nombre de clients.

Au Ghana, la lib茅ralisation du secteur financier a introduit une plus grande concurrence et forc茅 les banques 脿 锚tre plus novatrices et 脿 faire des efforts pour attirer la client猫le. En 2006, Barclays Bank Ghana a commenc茅 脿 travailler avec des agents susu qui d茅posent l鈥櫭﹑argne collective de leurs mandants 脿 la banque, qui les r茅tribue et leur accorde des facilit茅s d鈥檈mprunt.

Le susu est la plus ancienne forme de collecte de l鈥檃rgent au Ghana. Dans ce syst猫me, un groupe fait une contribution r茅guli猫re 脿 un fonds commun d茅tenu par un agent percepteur susu. Chaque membre du groupe re莽oit 脿 tour de r么le 脿 la fin d鈥檜n cycle le total des sommes recueillies pour les investir ou r茅pondre 脿 d鈥檃utres besoins. Dans certains cas, l鈥檃rgent est rembours茅 aux membres tous les 31 jours, une contribution d鈥檜n jour 茅tant per莽ue pour couvrir les frais du fonds.

Beaucoup de commer莽antes des march茅s pr茅f猫rent confier leur argent 脿 un percepteur susu que de laisser leurs marchandises sans surveillance sur le march茅 pendant qu鈥檈lles vont 脿 la banque. A la diff茅rence des banquiers traditionnels, les percepteurs susu passent 脿 l鈥櫭﹖al ou 脿 la maison de leurs clients pour recueillir leur contribution quotidienne, hebdomadaire ou mensuelle, suivant les circonstances. Il n鈥檡 a pratiquement pas de formalit茅s pour le client. L鈥檃ctivit茅 de ces agents percepteurs sur des march茅s qui sont hors de la port茅e des banques traditionnelles est fond茅e sur les rapports personnels, la confiance et diff茅rentes formes de garantie.

Le Ghana compte environ 5 000 de ces percepteurs qui ont plus de 2 millions de clients. La banque Barclays collabore aujourd鈥檋ui avec 100 de ces interm茅diaires et esp猫re en recruter d鈥檃utres.

Au B茅nin, 脿 la suite de la r茅forme du secteur financier op茅r茅e dans les ann茅es 1990, le gouvernement a introduit un programme de caisses d鈥櫭﹑argne rurales pour mieux servir les plus pauvres. Le FENU notait dans son rapport 2004 que 鈥渓鈥櫭ヽonomie a connu une croissance annuelle de 5 % au cours des cinq derni猫res ann茅es 脿 la suite de ces interventions.鈥� Il ajoutait qu鈥檜ne bonne politique financi猫re et la mise en place de syst猫mes d鈥櫭﹑argne s没rs et accessibles am茅lioreraient le taux d鈥櫭﹑argne et que des investissements int茅rieurs accrus stimuleraient la croissance de l鈥櫭ヽonomie.

Pour accro卯tre l鈥櫭﹑argne, 鈥渓a r茅glementation bancaire doit 锚tre adapt茅e pour encourager les institutions de microfinance qui ont les capacit茅s de mobiliser l茅galement les 茅conomies de leurs clients ou du grand public鈥�, d茅clare M. Thisen de la CEA.

Le retour des caisses d鈥櫭﹑argne postales

Pendant des d茅cennies, les gouvernements ont utilis茅 leur r茅seau postal extensif pour mobiliser de petits montants d鈥櫭﹑argne et fournir des services financiers de base dans les zones rurales et urbaines. R茅cemment, les r茅formes du secteur financier de nombreux pays africains ont 茅largi l鈥檕ffre de produits pr茅sent茅s par ces banques postales.

La caisse d鈥櫭﹑argne de la poste kenyane, fond茅e en 1978, fournit toute une gamme de services et constitue un syst猫me bancaire 茅volu茅. L鈥檃nn茅e derni猫re, la 鈥淏anque postale鈥�, nom qui lui est commun茅ment attribu茅, a recueilli 12 milliards de shillings kenyans (1 dollar U.S. = 68,7 shillings kenyans) de l鈥櫭﹑argne nationale et a r茅alis茅 des b茅n茅fices de 174 millions de shillings, principalement par l鈥檌nvestissement des fonds ainsi recueillis. Les directeurs de cette caisse d鈥櫭﹑argne pensent que ces recettes pourraient encore 锚tre am茅lior茅es par la poursuite de l鈥檈xpansion de la caisse et une diversification de ses produits et services. La caisse cherche 脿 faire amender la loi sur la caisse d鈥櫭﹑argne postale pour pouvoir offrir des pr锚ts et des facilit茅s de cr茅dit aux personnes 脿 faibles revenus et aux microentreprises.

L鈥橧nstitut mondial des caisses d鈥櫭﹑argne estime que le nombre de comptes d鈥櫭﹑argne postaux d茅passe dans certains pays celui de tous les comptes de d茅p么t d茅tenus par les banques ordinaires. La caisse nationale d鈥櫭﹑argne postale du B茅nin g茅rait en 2001 environ 360 000 comptes d鈥櫭﹑argne, par comparaison aux 162 000 des banques traditionnelles. Au Kenya en 2003, le nombre de comptes postaux atteignait presque celui des comptes de d茅p么t bancaires.

Selon Hugues Kamewe, un conseiller financier de l鈥橧nstitut, les caisses d鈥櫭﹑argne postales ont un r么le vital 脿 jouer dans l鈥檌nfrastructure 茅conomique et sociale des pays d鈥橝frique o霉 la majorit茅 de la population 茅conomiquement active n鈥檃 pas acc猫s aux banques traditionnelles.

La contribution des nouvelles technologies

Les r茅cents d茅veloppements technologiques de la t茅l茅phonie mobile peuvent aider 脿 am茅liorer l鈥檃cc猫s des plus pauvres aux services financiers, et on l鈥檈sp猫re, 脿 mobiliser l鈥櫭﹑argne. En Afrique du Sud, en R茅publique d茅mocratique du Congo, en Zambie et au Kenya la t茅l茅phonie mobile a 茅tendu les services bancaires 脿 des r茅gions 茅loign茅es o霉 les banques traditionnelles 茅taient physiquement absentes ou trop ch猫res. Les abonn茅s au t茅l茅phone peuvent ouvrir un compte, v茅rifier leur solde, r茅gler des factures ou transf茅rer de l鈥檃rgent (cf. Afrique Renouveau, janvier 2008).

Bien que peu d鈥橝fricains aient un compte en banque, selon l鈥橴nion internationale des t茅l茅communications, pr猫s de 80 millions ont un t茅l茅phone cellulaire. FinMark Trust, un cabinet d鈥櫭﹖udes qui veut rendre les services financiers plus accessibles, rapporte qu鈥檃u Kenya et au Botswana 17 % de ceux qui n鈥檕nt pas de compte en banque ont n茅anmoins un t茅l茅phone mobile. Au Kenya, 1 million de personnes utilisent le syst猫me de paiement par t茅l茅phonie mobile M-Pesa.

Viser l鈥檌nvestissement

鈥淒茅velopper l鈥櫭﹑argne et s鈥檃ssurer qu鈥檈lle est orient茅e vers des investissements productifs est essentiel pour la croissance 茅conomique鈥�, note le rapport 2005 du D茅partement des affaires 茅conomiques et sociales des Nations Unies intitul茅 Mobiliser les ressources financi猫res nationales pour le d茅veloppement. Le rapport affirme que 鈥渃es objectifs devraient par cons茅quent 锚tre une pr茅occupation centrale des d茅cideurs nationaux."

Actuellement cependant, les pays africains n鈥檕nt pas la capacit茅 d鈥檕rienter efficacement l鈥櫭﹑argne nationale vers les investissements productifs 脿 cause de leurs 鈥渟yst猫mes financiers peu diversifi茅s鈥� et d鈥檌nstitutions financi猫res peu performantes, note M. Gayi. Il sugg猫re la mise sur pied de fonds d鈥檌nvestissements 脿 long terme. 鈥淟es ressources n茅cessaires pourraient 锚tre mises en commun par un large rassemblement d鈥檕p茅rateurs financiers poss茅dant d鈥檌mportantes liquidit茅s, comme les compagnies d鈥檃ssurance, les banques priv茅es ou les fonds de pension."

Quand il y a un boom des mati猫res premi猫res ou des revenus d鈥檈xportation plus 茅lev茅s que pr茅vus, ajoute M. Gayi, 鈥渦ne partie de cette aubaine pourrait 锚tre allou茅e 脿 ce fonds.鈥� 鈥淟es politiques qui aident les pays africains 脿 am茅liorer la mobilisation et l鈥檜tilisation de leurs ressources nationales pourraient ainsi profiter 脿 l鈥櫭ヽonomie en g茅n茅ral.鈥�