Il n¡¯y a rien de plus fondamental ¨¤ la condition humaine que le besoin de s¨¦curit¨¦. ?crivant il y a trois cent cinquante ans, en pleine guerre civile anglaise, Thomas Hobbes rappelait ¨¤ ses concitoyens que sans s¨¦curit¨¦, la vie ne serait qu'une ? guerre de tous contre tous ?, o¨´ la vie serait ? m¨¦chante, brutale et courte ?. Pour un trop grand nombre de personnes dans le monde, l¡¯ins¨¦curit¨¦ est la norme et non l¡¯exception. Elle est caus¨¦e par une pauvret¨¦ profonde ; maladie physique et mentale; troubles sociaux; marginalisation ¨¦conomique; conflit physique violent, personnel ou politique ; catastrophes naturelles ; le changement climatique ; et d'autres facteurs.
Nous vivons actuellement une p¨¦riode de profonde ins¨¦curit¨¦ dans de nombreuses r¨¦gions du monde. M¨ºme si l¡¯¨¦conomie mondiale continue de cro?tre, elle laisse encore beaucoup de gens derri¨¨re elle, ou pire, les laisse de c?t¨¦ face aux vagues de changements technologiques. Alors que des milliards de personnes profitent de la r¨¦volution num¨¦rique, des milliards d¡¯autres sont exclus de son impact. La violence familiale laisse chaque ann¨¦e des millions de femmes et d¡¯enfants vuln¨¦rables ¨¤ l¡¯itin¨¦rance. La violence ethnique et l¡¯agression nationaliste conduisent ¨¤ des conflits et ¨¤ des guerres qui d¨¦placent des millions de personnes, tant ¨¤ l¡¯int¨¦rieur de leur pays qu¡¯au-del¨¤.
Malheureusement, les estimations du Haut Commissariat des Nations Unies pour les r¨¦fugi¨¦s et de l¡¯Organisation internationale pour les migrations montrent que le nombre de personnes d¨¦plac¨¦es a consid¨¦rablement augment¨¦ ces derni¨¨res ann¨¦es, pour atteindre plus de 120 millions. Mais m¨ºme ce chiffre sous-estime un nombre plus large de personnes sans abri, sans abri ad¨¦quat ou vivant sans sentiment d¡¯appartenance et d¡¯appartenance. Cela affecte plus particuli¨¨rement les femmes et les enfants, parce que la discrimination et la violence sont davantage dirig¨¦es contre eux que contre les hommes, et parce que les normes sociales leur refusent souvent la possibilit¨¦ de s¡¯exprimer et d¡¯influencer.
Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale et la cr¨¦ation des Nations Unies, des efforts plus forts et plus coordonn¨¦s ont ¨¦t¨¦ d¨¦ploy¨¦s, au niveau national et plus largement, pour donner un nom ¨¤ cette r¨¦alit¨¦ et pour cr¨¦er des politiques destin¨¦es ¨¤ y r¨¦pondre. La forte volont¨¦ men¨¦e dans de nombreux pays en faveur d¡¯une meilleure protection sociale, de normes minimales de travail, de retraites, de logements et de soins de sant¨¦, ainsi que d¡¯une meilleure ¨¦ducation et formation, a fait une diff¨¦rence pour des milliards de personnes. La crise des r¨¦fugi¨¦s et des personnes d¨¦plac¨¦es provoqu¨¦e par les conflits mondiaux des ann¨¦es 1930 et 1940 ainsi que l'impact de la Grande D¨¦pression ont g¨¦n¨¦r¨¦ des efforts internationaux pour d¨¦finir les droits des r¨¦fugi¨¦s et des personnes d¨¦plac¨¦es, ¨¤ tel point que, dans les ann¨¦es 1960, on parlait beaucoup de ces probl¨¨mes ayant ¨¦t¨¦ ? r¨¦solus ?. Cependant, des ¨¦v¨¦nements plus r¨¦cents ont provoqu¨¦ la plus grande crise depuis 1945.
La mobilit¨¦ fait partie int¨¦grante de l'¨ºtre humain. Les gens se d¨¦placent depuis des milliers d'ann¨¦es, remontant aux origines de l'Homme de N¨¦andertal et de l'Homo sapiens. La cr¨¦ation de grandes communaut¨¦s agricoles a assur¨¦ la stabilit¨¦ mais a ¨¦galement conduit ¨¤ des guerres et des batailles entre royaumes, empires et civilisations. Les ¨¦changes, le commerce et l¡¯exploration ont fait prendre conscience aux gens des opportunit¨¦s qui ont consolid¨¦ la migration comme une r¨¦alit¨¦ permanente, tant ¨¤ l¡¯int¨¦rieur des ?tats-nations en croissance qu¡¯au-del¨¤. Nous disposons d¨¦sormais d'un Pacte mondial pour des migrations s?res, ordonn¨¦es et r¨¦guli¨¨res et d'un Pacte mondial sur les r¨¦fugi¨¦s qui visent ¨¤ fournir un cadre pour une approche globale, une coop¨¦ration mondiale renforc¨¦e et une meilleure compr¨¦hension de la mani¨¨re de g¨¦rer ce qui constitue une r¨¦alit¨¦ mondiale complexe.
Il y a une diff¨¦rence entre choisir de d¨¦m¨¦nager et ¨ºtre oblig¨¦ de fuir. Cette diff¨¦rence est essentielle pour apprendre ¨¤ faire face ¨¤ la vague actuelle d¡¯ins¨¦curit¨¦ mondiale. Il est ¨¦galement important de faire la distinction entre les diff¨¦rentes raisons pour lesquelles les gens sont soudainement d¨¦racin¨¦s, m¨ºme si l¡¯on peut affirmer avec force que nous passons d¨¦sormais trop de temps ¨¤ discuter de la diff¨¦rence entre ceux qui sont class¨¦s comme r¨¦fugi¨¦s en vertu de la Convention de 1951 relative au statut des r¨¦fugi¨¦s et ceux qui sont d¨¦plac¨¦s pour d¡¯autres raisons.
Par exemple, les agriculteurs contraints de quitter leurs terres en raison de s¨¦cheresses qui durent plus longtemps, ou les insulaires qui ne sont plus en mesure de survivre ¨¤ la mont¨¦e du niveau de la mer, sont d¨¦plac¨¦s par les conditions climatiques changeantes et ne correspondent pas parfaitement aux d¨¦finitions traditionnelles des r¨¦fugi¨¦s, qui se limitent ¨¤ ceux qui fuient les pers¨¦cutions.
Historiquement, les Highlanders ¨¦cossais confront¨¦s ¨¤ des encl?tures qui les privaient d¡¯acc¨¨s aux biens communaux, et qui prenaient la mer ou s¡¯installaient dans les villes, auraient pu ¨ºtre d¨¦crits comme des ? d¨¦plac¨¦s de force ?. Leurs descendants urbains, qui ont connu la pauvret¨¦ et le manque d¡¯opportunit¨¦s, se joindraient ¨¤ la Grande Migration vers une Am¨¦rique du Nord qui avait d¨¦sesp¨¦r¨¦ment besoin des immigrants. Les choix qu¡¯ils ont faits ont ¨¦t¨¦ cr¨¦¨¦s par un contexte plus large qui aurait pu aller au-del¨¤ de la simple fuite, mais ces questions doivent ¨ºtre envisag¨¦es ¨¤ grande ¨¦chelle et de fa?on concomitante, plut?t que de rester enlis¨¦es dans une terminologie restrictive.
Il est d¨¦sormais clair que les cadres politiques et juridiques du pass¨¦ ne sont plus adapt¨¦s pour r¨¦pondre ¨¤ la crise actuelle. Le Conseil ¨¦conomique et social des Nations Unies, dont je pr¨¦side cette ann¨¦e, peut jouer un r?le utile en encourageant un d¨¦bat plus approfondi entre les ?tats Membres et avec les agences nationales et internationales pour faire face ¨¤ toutes les dimensions de la situation actuelle. Nous le faisons ¨¤ un moment difficile. La mont¨¦e du nationalisme populiste, l¡¯explosion des m¨¦dias sociaux et les voix de plus en plus en col¨¨re au niveau local rendent les gouvernements nationaux r¨¦ticents ¨¤ s¡¯engager au niveau international. Il y a une pression sur les budgets ¨¤ tous les niveaux. L¡¯offre d¡¯argent, de ressources et de volont¨¦ politique diminue alors m¨ºme que le niveau d¡¯ins¨¦curit¨¦ humaine et les besoins humanitaires et de d¨¦veloppement augmentent.
C'est une erreur de penser que ces probl¨¨mes se limitent ¨¤ une seule r¨¦gion ou ¨¤ un seul niveau de revenu. Les r¨¦cents incendies ¨¤ Los Angeles, en Californie, r¨¦v¨¨lent que la protection contre de graves catastrophes peut ¨ºtre inad¨¦quate, m¨ºme dans les communaut¨¦s les plus riches ; le sans-abrisme est une condition chronique dans les pays riches et pauvres ; et la marginalisation ¨¦conomique existe dans les r¨¦gions prosp¨¨res. Tous les continents sont concern¨¦s. Il existe tr¨¨s peu d¡¯endroits o¨´ les gens peuvent se regarder dans le miroir et dire avec assurance ? cela ne peut pas arriver ici ?. Cela se produit partout et les probl¨¨mes s¡¯aggravent.
Il est ¨¦galement clair qu¡¯il existe des exemples de r¨¦ussites r¨¦elles dans la gestion des perturbations li¨¦es aux d¨¦placements, o¨´ les personnes d¨¦plac¨¦es b¨¦n¨¦ficient d¡¯une capacit¨¦ d¡¯action et d¡¯une voix ; o¨´ ils sont autoris¨¦s ¨¤ travailler ; o¨´ l'¨¦ducation et la formation sont dispens¨¦es ; o¨´ il y a des efforts visant ¨¤ l'int¨¦gration; o¨´ il n¡¯y a pas de guerres de territoire entre les fournisseurs d¡¯aide ; o¨´ des opportunit¨¦s de d¨¦veloppement plus larges sont disponibles dans les communaut¨¦s locales ; et lorsque des liens nouveaux et plus forts seront forg¨¦s entre les pays donateurs, les communaut¨¦s d¡¯accueil et les personnes d¨¦plac¨¦es elles-m¨ºmes. Tout cela se produit partout dans le monde.
Nous vivons dans un monde de grands d¨¦fis et difficult¨¦s, mais il n¡¯est pas sans espoir. Le Conseil ¨¦conomique et social des Nations Unies peut contribuer ¨¤ un d¨¦bat public en constante ¨¦volution en soulignant ¨¤ la fois la profondeur du probl¨¨me mondial du d¨¦placement et la n¨¦cessit¨¦ de nouvelles approches fermement fond¨¦es sur le droit international et les meilleures pratiques ¨¤ travers le monde.
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