L'¨¦conomie mondiale se redresse mais la croissance est encore trop faible pour compenser les millions d'emplois d¨¦truits par la crise et combler la chute de la production due ¨¤ la r¨¦cession, affirme l'ONU dans son Rapport 2010 r¨¦vis¨¦ sur la situation de l'¨¦conomie mondiale.
Le produit mondial brut devrait conna?tre une croissance de 3% en 2010 et de 3,1% en 2011 apr¨¨s une contraction de 2% en 2009, indique ce rapport de l'ONU publi¨¦ mercredi, qui salue les initiatives prises par les gouvernements pour enrayer la crise financi¨¨re de 2008, mais s'inqui¨¨te encore de la faiblesse de la reprise.
Si les pr¨¦visions de croissance sont globalement encourageantes, elles restent trop faibles pour enrayer la flamb¨¦e du ch?mage dont le taux mondial est pass¨¦ de 5,7% ¨¤ la fin 2007, ¨¤ 6,6% fin 2009. En 2010, les cons¨¦quences de la crise internationale se feront sentir, pr¨¦vient le rapport. A la fin de cette ann¨¦e, 64 millions de personnes suppl¨¦mentaires seront dans une situation d'extr¨ºme pauvret¨¦ dans le monde. Dans les pays en d¨¦veloppement, la crise aura pouss¨¦ des millions de personnes vers des ? emplois vuln¨¦rables ? et le nombre de travailleurs pauvres aura augment¨¦ de 215 millions.
Dans les pays d¨¦velopp¨¦s, le rapport note que la croissance est de retour, mais encore largement en de?¨¤ du potentiel des ¨¦conomies. Les experts de l'ONU s'inqui¨¨tent ¨¦galement de la d¨¦t¨¦rioration des finances publiques de plusieurs pays d'Europe, comme la Gr¨¨ce, le Portugal, l'Espagne et l'Irlande et de l'effet ? contagion ? sur toute la zone euro. Ils notent que plusieurs pays de l'Union europ¨¦enne ont maintenant lanc¨¦ des politiques de rigueur ? n¨¦cessaires mais qui vont r¨¦duire les perspectives de croissance forte pour les prochaines ann¨¦es ?.
? Il y a eu une ¨¦norme perte de confiance concernant l'euro. L'Union europ¨¦enne est venue plut?t tard ¨¤ sa rescousse, prouvant le besoin de profondes r¨¦formes dans l'architecture du syst¨¨me financier international, afin de r¨¦duire la contagion entre march¨¦s financiers, de mieux organiser le renflouage des finances publiques et d'¨ºtre plus ¨¤ l'abri des dissensions politiques ?, a soulign¨¦ l'un des experts de l'ONU ayant particip¨¦ ¨¤ la r¨¦daction du rapport, Rob Vos.
Cons¨¦quence principale du haut niveau de ch?mage, de l'envol¨¦e des dettes publiques et des incertitudes financi¨¨res, les ¨¦conomies de la plupart des pays d¨¦velopp¨¦s resteront ternes en 2010. La sant¨¦ de l'¨¦conomie mondiale d¨¦pendra donc beaucoup plus des pays en d¨¦veloppement, en particulier la Chine et l'Inde, indique le rapport qui propose une analyse de la situation par r¨¦gion.
Dans les pays d¨¦velopp¨¦s, il souligne que les Etats-Unis sont sortis de la r¨¦cession et ont retrouv¨¦ le chemin de la croissance d¨¨s la seconde moiti¨¦ de 2009. Celle-ci devrait atteindre 2,9% en 2010, avant de retomber ¨¤ 2,5% en 2011. Au Japon, l'¨¦conomie a connu son plus fort recul depuis les ann¨¦es 1970. En d¨¦pit des mesures de soutien et du rebond favorable des exportations, la croissance restera faible en 2010 et 2011 avec un taux de 1,3%. Quant ¨¤ l'Europe de l'Ouest, elle n'est sortie de la r¨¦cession qu'¨¤ la fin de l'ann¨¦e 2009. En 2010, la croissance ne devrait pas d¨¦passer 0,9% et 1,3% en 2011. ? Avec une si maigre reprise, le taux de ch?mage restera ¨¦lev¨¦ dans les deux prochaines ann¨¦es ?, pr¨¦cise le rapport.
Dans les pays en d¨¦veloppement, l'ONU constate en revanche ? un rebond des ¨¦conomies ?. En Afrique, le prix ¨¦lev¨¦ des mati¨¨res premi¨¨res et la reprise des exportations ont renforc¨¦ les pr¨¦visions. La croissance de 2,4% en 2009 devrait passer ¨¤ 4,7% cette ann¨¦e et 5,3% en 2011. De bons chiffres, qui ne permettent pas pour autant aux ¨¦conomies africaines de retrouver leur niveau d'avant la crise.
Les pays de l'est asiatique ont en revanche connu une reprise plus forte, emmen¨¦e par la Chine, qui restera l'¨¦conomie ¨¤ la croissance la plus rapide de la plan¨¨te en 2010 et 2011 (9,2% et 8 ,8%). Gr?ce ¨¤ cette tendance, le produit r¨¦gional brut devrait augmenter de 7,3% en 2010 et 6,9% en 2011, contre 4,7% en 2009, estime le rapport.
M¨ºme sch¨¦mas et m¨ºmes effets dans la r¨¦gion Asie du sud, o¨´ la croissance est tir¨¦e par l'¨¦conomie indienne qui retrouve ses performances d'avant la crise. La croissance moyenne de la r¨¦gion devrait atteindre 6,5% en 2010 -son niveau de 2008- et passera ¨¤ 6,9% en 2011.
Enfin, les pays d'Am¨¦rique Latine et des Cara?bes se remettent aussi de la crise, avec des taux de croissance de 4% dans les deux prochaines ann¨¦es, contre 2,1% en 2009. Soutenue par une forte demande int¨¦rieure, l'¨¦conomie br¨¦silienne conna?tra une croissance de 5,8% en 2010. La reprise au Mexique sera moins rapide, avec des pr¨¦visions ¨¤ 3,5% en 2010.
Pour conclure, l'ONU indique que le r¨¦tablissement encore fragile de l'¨¦conomie mondiale n¨¦cessite la poursuite des mesures de soutien, qui doivent se concentrer sur la cr¨¦ation d'emplois. ? S'occuper de la crise de l'emploi est une urgence imm¨¦diate dans la mesure o¨´ la persistance d'un taux de ch?mage ¨¦lev¨¦ ralenti encore la reprise globale, autant que les progr¨¨s vers une r¨¦duction de la pauvret¨¦ dans les pays en d¨¦veloppement ?, met en garde le rapport. Les auteurs du document appellent ¨¤ un renforcement de la coordination mondiale des politiques ¨¦conomiques, en particulier dans la perspective d'une plus forte r¨¦gulation du syst¨¨me financier.
? Le r¨¦¨¦quilibrage durable de l'¨¦conomie mondiale ne sera pas possible sans assurer de meilleurs flux financiers ¨¤ destination des pays en d¨¦veloppement, afin de stimuler leurs ¨¦conomies et d'impulser de nouveaux investissements dans les ¨¦nergies renouvelables et l'adaptation aux changements climatiques ?, conclut le rapport.