Un comit¨¦ form¨¦ de dirigeants politiques et de conseillers des Nations Unies s¡¯est r¨¦uni, en parall¨¨le avec la 65e session de la Commission ¨¦conomique et financi¨¨re, pour discuter des moyens de renforcer le soutien international envers les pays parmi les plus pauvres du monde. La r¨¦union s'est tenue en pr¨¦paration de la quatri¨¨me Conf¨¦rence des Nations Unies sur les pays les moins avanc¨¦s, qui aura lieu en Turquie l'ann¨¦e prochaine.

Un discours d'ouverture a ¨¦t¨¦ prononc¨¦ par S.E. M. Abul Maal Abdul Muhith, ministre des Finances du Bangladesh. Celui-ci rappel¨¦ ¨¤ l'Assembl¨¦e que l'effet de la triple crise mondiale de l'¨¦conomie, de l¡¯alimentation et de l'¨¦nergie, avait durement frapp¨¦ le pays les plus pauvres. Ces pays sont d¨¦sormais confront¨¦s un grand d¨¦savantage, a-t-il dit.

Il a ¨¦galement appel¨¦ la communaut¨¦ internationale ¨¤ envisager la cr¨¦ation d'une nouvelle cat¨¦gorie de ?pays vuln¨¦rables et fragiles? pour aider ¨¤ soutenir les pays du monde les plus d¨¦favoris¨¦es g¨¦ographiquement, y compris ceux affect¨¦s de mani¨¨re disproportionn¨¦e par le changement climatique.

Il y a actuellement 49 pays class¨¦s comme Pays les Moins Avanc¨¦s (PMA) et ces pays ont ¨¦t¨¦ identifi¨¦s comme ¨¦tant ceux qui souffrent le plus profond¨¦ment d¡¯obstacles structurels ¨¤ la croissance et de la pr¨¦valence d¡¯une pauvret¨¦ aigu?. Alors que ces pays comptent quelques 800 millions habitants (soit environ 12% de la population mondiale), ils ne repr¨¦sentent que 2% de la richesse mondiale (PIB mondial) et 1% du commerce mondial des marchandises.

La plupart des PMA sont aussi classes comme Petits ?tats Insulaires en D¨¦veloppement, aussi appel¨¦s PEID. Depuis sa cr¨¦ation en 1970, seuls deux pays (le Botswana et le Cap-Vert) ont jusqu'¨¤ pr¨¦sent ¨¦t¨¦ ?gradu¨¦s? de la cat¨¦gorie.

Professeur Patrick Guillaumont, Professeur ¨¦m¨¦rite, Universit¨¦ d'Auvergne (France), a examin¨¦ la possibilit¨¦ que statut de PMA devienne un "pi¨¨ge". Le paradoxe est que ces pays ont souvent peur d'¨ºtre ?gradu¨¦? de la cat¨¦gorie des PMA une fois que leur situation financi¨¨re et sociale se soit am¨¦lior¨¦e, a-t-il dit. En effet, les nations incluses dans cette cat¨¦gorie ont droit ¨¤ des prestations, telles que des pr¨¦f¨¦rences commerciales et d¡¯autres mesures de soutien. La transition ne peut se produire que si le fait d¡¯¨ºtre gradu¨¦e est b¨¦n¨¦fique pour le pays en question, a-t-il conclu.

Ce sentiment a ¨¦t¨¦ partag¨¦ par M. Pierre Encontre, de la Conf¨¦rence des Nations Unies sur le commerce et le d¨¦veloppement, Afrique (CNUCED). Il a d¨¦taill¨¦ les mesures pratiques qui pourraient ¨ºtre prises pour s'assurer que les PMA gradu¨¦s re?oivent un traitement ¨¦quitable. Il a exhort¨¦ la communaut¨¦ internationale ¨¤ imiter l'Union europ¨¦enne dans son geste de 2008, qui permet aux PMA d'exporter des marchandises vers l'UE sans payer de taxes ni d'¨ºtre soumis ¨¤ des quotas.

L'expansion des mesures sp¨¦ciales pour les pays qui sortent de la cat¨¦gorie serait facile ¨¤ impl¨¦menter, a-t-il dit, et n¡¯ont peu, voire pas d'impact ¨¦conomique n¨¦gatif pour les donneurs de pr¨¦f¨¦rence. "Ces pays ne constituent aucune une menace, ils p¨¨sent presque rien ¨¦conomiquement" a-t-il dit.

Le ministre d'?tat aux Affaires ¨¦trang¨¨res des Iles des Maldives, S.E M. Ahmed Naseem, a donn¨¦ un aper?u des opinions d'un pays en voie de graduation sur le processus de transition. Il a parl¨¦ du ? paradoxe des petites ?les ? au quel font face les Iles des Maldives: d¡¯un cote une prosp¨¦rit¨¦ relative contre une extr¨ºme vuln¨¦rabilit¨¦ de l¡¯autre.

En outre, M. Naseem a exprim¨¦ son inqui¨¦tude au sujet de la menace pos¨¦e aux Maldives par le changement climatique. "Les Iles des Maldives sont trop vuln¨¦rables pour ¨ºtre gradu¨¦s, a-t-il dit, appelant ¨¤ la misant en place de mesures sp¨¦ciales pour prot¨¦ger les petits ?tats insulaires en d¨¦veloppement (PEID), lorsqu¡¯ ils sortent de la cat¨¦gorie des PMA. Il a soulign¨¦ que les PEID n'ont ni les ressources ni l'exp¨¦rience pour faire face ¨¤ la mondialisation, mais que leur droit d'exister doit ¨ºtre reconnu par la communaut¨¦ internationale.

L'¨¦v¨¦nement a ¨¦t¨¦ conclu par une intervention de M. Peter Thompson, de la Commission de l'Union europ¨¦enne, qui a soulign¨¦ l'importance de l'acc¨¨s aux march¨¦s et du commerce comme stimulateurs de la croissance ¨¦conomique. ?L'UE ne peut fournir seul des efforts pour tous les partenaires?, a-t-il averti, soulignant que l'UE avait d¨¦j¨¤ mis en ?uvre de r¨¨gles assouplies sur les importations et un soutien d¡¯all¨¦gement de la dette, en faisant le plus grand donateur d'aide en faveur des PMA. "Nous faisons tout notre possible pour pousser nos amis dans le monde d¨¦velopp¨¦ vers l'action, a-t-il conclu.