21 septembre 2015

La P¨¦riode de La Guerre Froide

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Il ¨¦tait peut-¨ºtre in¨¦vitable que l¡¯Organisation des Nations Unies n¡¯ait pas ¨¦t¨¦ ¨¤ la hauteur des attentes ¨¦lev¨¦es qui ont suivi sa cr¨¦ation. L¡¯organisation charg¨¦e de la s¨¦curit¨¦ mondiale, telle que le pr¨¦voyait la Charte des Nations Unies, bas¨¦e sur la p¨¦rennisation de l¡¯alliance victorieuse contre l¡¯Allemagne nazie, ¨¦tait mort-n¨¦e en raison de l¡¯¨¦mergence rapide du clivage entre l¡¯Union sovi¨¦tique et ses alli¨¦s occi- dentaux. Le Conseil de s¨¦curit¨¦, ¨¤ qui ¨¦tait confi¨¦ la t?che du maintien de la paix et de la s¨¦curit¨¦ internationales, s¡¯est trouv¨¦ vite paralys¨¦ par l¡¯incapacit¨¦ de ses membres permanents ¨¤ prendre des d¨¦cisions sur toute question o¨´ leurs int¨¦r¨ºts s¡¯opposaient1. Le fait que cette ? guerre froide ? n¡¯ait pas d¨¦g¨¦n¨¦r¨¦ en un conflit ouvert est g¨¦n¨¦ralement d? non pas aux Nations Unies, mais ¨¤ l¡¯? ¨¦quilibre de la terreur ? entre les deux superpuissances dot¨¦es de l¡¯arme nucl¨¦aire, car toutes deux auraient probablement ¨¦t¨¦ d¨¦truites par un conflit direct. Le r?le du Secr¨¦taire g¨¦n¨¦ral U Thant pour ¨¦viter ce type de conflit pendant la crise des missiles cubains de 1962 a ¨¦t¨¦ en grande partie oubli¨¦, m¨ºme si, ¨¤ l¡¯¨¦poque, les deux superpuissances l¡¯ont reconnu par ¨¦crit.

L¡¯¨¦volution du r?le de ? bons offices ? du Secr¨¦taire g¨¦n¨¦ral dans la pr¨¦vention des conflits au moyen de la diplomatie silencieuse, ¨¤ laquelle la Charte ne fait pas mention, bien qu¡¯elle soit peut-¨ºtre implicite dans l¡¯article 99, a certainement ¨¦t¨¦ l¡¯une des r¨¦ussites de l¡¯Organisation pendant la guerre froide bien que, de par sa nature, ce types d¡¯initiative fasse rarement la une des m¨¦dias et que son efficacit¨¦ soit difficile ¨¤ mesurer ou m¨ºme ¨¤ prouver. La pr¨¦vention ne peut jamais ¨ºtre prouv¨¦e ¨¦tant donn¨¦ que les sc¨¦narios en l¡¯absence d¡¯intervention sont, par?d¨¦finition, incertains. Une autre r¨¦alisation a ¨¦t¨¦ l¡¯improvisation du r?le de maintien de la paix, souvent un ¨¦l¨¦ment important permettant aux parties en conflit de conclure un accord et d¡¯observer une tr¨ºve ou un cessez-le-feu, les deux camps ¨¦tant assur¨¦s qu¡¯une nouvelle attaque ne serait pas lanc¨¦e sans ¨ºtre d¨¦tect¨¦e.

Les superpuissances ont ¨¦galement r¨¦ussi, de temps ¨¤ autre, ¨¤ se mettre d¡¯accord sur les r¨¦solutions du Conseil de s¨¦curit¨¦ visant ¨¤ stabiliser les parties du monde o¨´ elles n¡¯¨¦taient pas certaines de pouvoir contr?ler leurs alli¨¦s respectifs, notamment au Moyen-Orient, o¨´ ces r¨¦solutions ont consacr¨¦ les termes des cessez-le-feu et d¨¦fini les principes d¡¯un r¨¨glement politique possible en 1967, puis en 1973.

Une autre r¨¦alisation de cette p¨¦riode tr¨¨s souvent cit¨¦e est la d¨¦colonisation, m¨ºme si elle est sans doute davantage due ¨¤ la d¨¦termination des peuples colonis¨¦s et ¨¤ l¡¯acceptation progressive des puissances coloniales que le prix physique et moral ¨¤ payer pour le maintien de la domination ¨¦tait trop?¨¦lev¨¦. Ce qui est s?r, c¡¯est que l¡¯adh¨¦sion aux Nations Unies?¨¦tait devenue une attestation de l¡¯ind¨¦pendance d¡¯un pays et une carte diplomatique pr¨¦cieuse pour un ?tat dont l¡¯int¨¦grit¨¦ territoriale ¨¦tait menac¨¦e, que ce soit par une agression ext¨¦rieure ou une s¨¦cession int¨¦rieure (ou par une combinaison des deux). Cela a ¨¦t¨¦ possible gr?ce ¨¤ un accord pr¨¦alable, conclu en 1955, portant sur la ? composition universelle ?, qui emp¨ºchait que les demandes d¡¯adh¨¦sion fassent l¡¯objet d¡¯un veto de la part de l¡¯une ou de l¡¯autre superpuissance pour des motifs id¨¦ologiques. En cons¨¦quence, dans les ann¨¦es 1970, la grande majorit¨¦ des peuples du monde ¨¦taient repr¨¦sent¨¦s aux Nations Unies par des gouvernements ind¨¦pendants, les pays en d¨¦veloppement formant la grande majorit¨¦ des membres. Par contrecoup, la Chine a pris place en tant que l¡¯un des cinq membres permanents du Conseil de s¨¦curit¨¦.

Enfin, d¡¯autres r¨¦alisations marquantes ont eu lieu en dehors du domaine imm¨¦diat de la paix et de la s¨¦curit¨¦, notamment l¡¯adoption de la D¨¦claration universelle des droits de l¡¯homme en 1948, suivie des deux pactes internationaux de 1966 (le Pacte international relatif aux droits civils et politiques et le Pacte international relatif aux droits ¨¦conomiques, sociaux et culturels); et la cr¨¦ation des fonds et des programmes sp¨¦cialis¨¦s dans divers aspects de l¡¯aide humanitaire et l¡¯aide au d¨¦veloppement (le Fonds des Nations Unies pour l¡¯enfance, le Haut-Commissariat pour les r¨¦fugi¨¦s, le Fonds des Nations Unies pour la population, le Programme alimentaire mondial, le Programme des Nations Unies pour le d¨¦veloppement, pour n¡¯en citer que quelques-uns).

Le monde de l¡¯apr¨¨s-guerre froide

? la fin des ann¨¦es 1980, l¡¯offensive de charme de , Pr¨¦sident de l¡¯Union sovi¨¦tique, a marqu¨¦ la fin de la guerre froide et une courte p¨¦riode a suivi o¨´ le monde a de nouveau plac¨¦ de grands espoirs dans les Nations Unies pour cr¨¦er un monde pacifique et stable. En 1998, les agents de la paix des Nations Unies ont re?u le prix Nobel de la paix. En 1990, le Conseil de s¨¦curit¨¦ a adopt¨¦ une s¨¦rie de r¨¦solutions en r¨¦ponse ¨¤ l¡¯attaque du Kowe?t par l¡¯Iraq permettant d¡¯utiliser ? tous les moyens n¨¦cessaires ? (c¡¯est-¨¤-dire le recours ¨¤ la force) et qui a abouti au r¨¦tablissement de la souverainet¨¦ et de l¡¯int¨¦grit¨¦ du Kowe?t en f¨¦vrier 1991 par une coalition dirig¨¦e par les Nations Unies. Cela?¨¦tait clairement conforme ¨¤ l¡¯esprit, sinon ¨¤ la lettre, de la Charte et a inspir¨¦ le Pr¨¦sident am¨¦ricain George H. W. Bush de proclamer un ? nouvel ordre mondial ?. En m¨ºme temps, de nombreux conflits postcoloniaux qui ¨¦taient entretenus par les superpuissances rivales ont pris fin, g¨¦n¨¦ralement par le biais de n¨¦gociations auxquelles les missions de maintien de la paix ont pris part. Celles-ci n¡¯¨¦taient plus l¨¤ pour surveiller passivement un cessez-le-feu entre deux arm¨¦es r¨¦guli¨¨res, mais ¨¦taient des partenaires charg¨¦s de nombreuses t?ches (d¨¦sarmement, d¨¦mobilisation, r¨¦int¨¦gration, surveillance des ¨¦lections, r¨¦forme du secteur judiciaire et s¨¦curitaire) dans le contexte d¡¯op¨¦rations de consolidation de la paix complexes que les parties (g¨¦n¨¦ralement des factions rivales au sein d¡¯un ?tat Membre) avaient accept¨¦es au pr¨¦alable. ? cette p¨¦riode, le Conseil de s¨¦curit¨¦ a montr¨¦ une souplesse impressionnante, permettant ¨¤ la F¨¦d¨¦ration de Russie de prendre la place de l¡¯Union sovi¨¦tique parmi les cinq membres permanents et acceptant de plus en plus sa responsabilit¨¦ de g¨¦rer les conflits au sein des ?tats Membres et entre eux.

Les ann¨¦es 1990 ont connu une s¨¦rie de conf¨¦rences mondiales impressionnantes qui ont convenu de normes et d¡¯objectifs dans de nombreux domaines du d¨¦veloppement social et ¨¦conomique, comme les droits de l¡¯homme et des peuples et la condition de la femme, aboutissant au Sommet du Mill¨¦naire en 2000 et l¡¯adoption des objectifs du Mill¨¦naire pour le d¨¦veloppement. Mais dans le domaine de la paix et de la s¨¦curit¨¦, le bilan a ¨¦t¨¦ beaucoup plus mitig¨¦, l¡¯effondrement de l¡¯Union sovi¨¦tique ayant donn¨¦ lieu ¨¤ un ? moment unipolaire ? marqu¨¦ par la r¨¦ticence de plus en plus marqu¨¦e des ?tats-Unis ¨¤ prendre en compte le point de vue des autres puissances. Le Conseil de s¨¦curit¨¦, d¨¦barrass¨¦ de l¡¯antagonisme des superpuissances, a pein¨¦ ¨¤ contenir des conflits ethniques dans diverses parties du monde, votant des r¨¦solutions irr¨¦alistes qui attribuaient des mandats ambitieux aux agents de la paix des Nations Unies sans fournir les ressources n¨¦cessaires. Cela a donn¨¦ lieu ¨¤ une s¨¦rie de catastrophes en Somalie, au Rwanda et dans l¡¯ex-Yougoslavie, ce qui a terni l¡¯image de l¡¯Organisation. De l¡¯avis de beaucoup, le ? nouvel ordre mondial ? s¡¯est r¨¦v¨¦l¨¦ ¨ºtre en r¨¦alit¨¦ un ? nouveau d¨¦sordre mondial ?.

Apr¨¨s une br¨¨ve ¨¦clipse, les op¨¦rations de maintien de la paix ont acquis leurs lettres de noblesse en 1999, lorsque deux territoires, le Kosovo et le Timor oriental, ont ¨¦t¨¦ plac¨¦s sous administration temporaire des Nations Unies en attendant une r¨¦solution de leur statut politique. L¡¯ann¨¦e suivante, une ¨¦tude approfondie des op¨¦rations de maintien de la paix, dirig¨¦e par Lakhdar Brahimi, a fourni une base plus solide et plus r¨¦aliste aux futurs mandats de ces op¨¦rations, ¨¤ leur organisation et aux r¨¨gles de l¡¯engagement.

Le pire recul dans l¡¯histoire r¨¦cente des Nations Unies est, sans aucun doute, l¡¯invasion anglo-am¨¦ricaine de l¡¯Iraq en mars 2003, et la destruction du si¨¨ge des Nations Unies ¨¤ Bagdad qui s¡¯en est suivie le 19 ao?t 2003, co?tant la vie ¨¤ plusieurs hauts responsables internationaux. La d¨¦cision de deux membres permanents du Conseil de s¨¦curit¨¦ d¡¯intervenir militairement sans y ¨ºtre d?ment autoris¨¦s, ignorant les points de vue de leurs coll¨¨gues et, d¡¯ailleurs, de la vaste majorit¨¦ des ?tats, a engendr¨¦ une crise au Moyen-Orient qui a pouss¨¦ la r¨¦gion dans un conflit sectaire, mais a aussi instaur¨¦ une m¨¦fiance persistante entre ? l¡¯Ouest et les autres ?. M¨ºme si elle n¡¯¨¦tait pas aussi structurelle ni aussi syst¨¦mique que la guerre froide, cette crise a fait appara?tre la m¨ºme incapacit¨¦ ¨¤ agir de mani¨¨re d¨¦cisive dans les crises o¨´ les puissances mondiales et les acteurs locaux ont des opinions tr¨¨s divergentes. Les membres permanents qui subissent l¡¯opprobre ne sont pas toujours les m¨ºmes (¨¤ Gaza, les ?tats-Unis; en Syrie, la Russie), mais le sentiment de m¨¦fiance et d¡¯acrimonie est omnipr¨¦sent. D¡¯autre part, il est clair que le drapeau de l¡¯ONU ne prot¨¨ge plus ceux qui travaillent pour l¡¯Organisation, que ce soit les agents de la paix ou les travailleurs humanitaires. Divers acteurs non ¨¦tatiques, principalement, mais pas exclusivement, dans le monde musulman, consid¨¨rent d¨¦sormais que l¡¯Organisation fait partie de l¡¯ordre mondial injuste contre lequel ils ont pris les armes, et n¡¯ont aucun scrupule ¨¤ cibler ses repr¨¦sentants.

Pistes ¨¤ envisager

Tout n¡¯est pas perdu. Les cinq membres permanents du Conseil de s¨¦curit¨¦ restent dispos¨¦s ¨¤ travailler ensemble dans les domaines o¨´ ils ont un int¨¦r¨ºt commun : par exemple, dans les n¨¦gociations nucl¨¦aires avec l¡¯Iran, ou en Afrique subsaharienne o¨´ les missions de maintien de la paix continuent d¡¯¨ºtre cr¨¦¨¦es par des r¨¦solutions adopt¨¦es ¨¤ l¡¯unanimit¨¦ par le Conseil de s¨¦curit¨¦ dont beaucoup continuent d¡¯invoquer la Responsabilit¨¦ de prot¨¦ger malgr¨¦ l¡¯acrimonie qui a suivi l¡¯action de l¡¯OTAN en Lybie, per?ue par beaucoup comme un abus d¡¯autorit¨¦ au titre de cette rubrique dans la r¨¦solution 1973 du Conseil de s¨¦curit¨¦ (2011).

Les d¨¦fis humanitaires demeurent consid¨¦rables dus en particulier au nombre croissant de personnes d¨¦plac¨¦es non seulement par les conflits, mais par la diversit¨¦ et la complexit¨¦ de facteurs comme le changement climatique. Pourtant, quelles que soient leurs critiques, peu nombreux sont ceux qui voient un autre organisme que les Nations Unies capable de diriger et de coordonner l¡¯action. De m¨ºme, si la communaut¨¦ internationale n¡¯a pas encore, loin s¡¯en faut, trouv¨¦ une r¨¦ponse ad¨¦quate ¨¤ la menace pos¨¦e par le changement climatique, l¡¯Organisation est g¨¦n¨¦ralement per?ue comme l¡¯instance in¨¦vitable au sein de laquelle de telles mesures doivent ¨ºtre ¨¦labor¨¦es et coordonn¨¦es. De plus, les objectifs de d¨¦veloppement durable, qui seront adopt¨¦s en automne 2015, fourniront le cadre essentiel dans lequel s¡¯inscrivent les efforts communs du monde pour par venir ¨¤ des progr¨¨s ¨¦conomiques et sociaux au cours des 15 prochaines ann¨¦es.

C¡¯est dans le domaine de la paix et de la s¨¦curit¨¦ que le besoin de renforcer l¡¯Organisation est le plus imp¨¦rieux. L¡¯agonie de la Syrie, en particulier, qui se poursuit d¡¯ann¨¦e en ann¨¦e, ridiculise la d¨¦termination des fondateurs de ? pr¨¦server les g¨¦n¨¦rations futures du fl¨¦au de la guerre ?; et le r?le des cinq membres permanents semble de plus en plus? anachronique pour une vaste majorit¨¦ d¡¯?tats Membres et, d¡¯ailleurs, pour les peuples du monde entier.? La? r¨¦forme du Conseil de s¨¦curit¨¦ est une question plus urgente que beaucoup, enferm¨¦s dans leur tour d¡¯ivoire ¨¤ New York, ne semblent r¨¦aliser. Toutefois, compte tenu des difficult¨¦s ¨¤ proc¨¦der ¨¤ un amendement de la Charte, la r¨¦forme ne peut ¨ºtre r¨¦alis¨¦e sans un compromis qui impliquerait des concessions douloureuses ¨¤ la fois par ceux qui aspirent ¨¤ devenir de nouveaux membres permanents et ceux qui s¡¯efforcent ¨¤ leur refuser ce statut.

Un tel compromis devra ¨ºtre n¨¦goci¨¦ par les Chefs d¡¯?tat et de gouvernement et prendra donc du temps. En attendant, comme l¡¯ont sugg¨¦r¨¦ The Elders, il est possible de faire de l¨¦gers ajustements qui ne n¨¦cessitent pas un amendement de la Charte. Les cinq ?tats permanents actuels peuvent faire plus d¡¯efforts pour trouver un accord visant ¨¤ mener une action efficace dans les cas o¨´ la vie et le bien-¨ºtre de la population enti¨¨re sont en jeu. Les membres du Conseil de s¨¦curit¨¦ peuvent ¨¦couter le point de vue, au plus haut niveau, des repr¨¦sentants de la soci¨¦t¨¦ civile dans les pays ou les r¨¦gions directement touch¨¦s par ses d¨¦cisions. Peut-¨ºtre plus important, l¡¯Assembl¨¦e g¨¦n¨¦rale peut insister pour mettre au point une m¨¦thode de s¨¦lection du prochain Secr¨¦taire g¨¦n¨¦ral plus juste et plus transparente, dont le leadership sera crucial pour assurer le succ¨¨s des Nations Unies dans les ann¨¦es ¨¤ venir. ?

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Notes

1??? La principale exception ¨C la d¨¦cision du recours ¨¤ la force en r¨¦ponse ¨¤ l¡¯agression de la R¨¦publique populaire d¨¦mocratique de Cor¨¦e contre la r¨¦publique de Cor¨¦e en 1950 ¨C a ¨¦t¨¦ une anomalie due uniquement ¨¤ l¡¯absence de la d¨¦l¨¦gation sovi¨¦tique au Conseil de s¨¦curit¨¦ ¨¤ ce moment-l¨¤.

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