? La justice n’est jamais justice si elle est rendue dans une langue que l’on ne comprend pas ?, a déclaré l’auteur kenyan Ng?g? wa Thiong’o.

Lors de la Conférence académique sur l’Afrique [en anglais], M. wa Thiong’o a parlé des langues africaines, des peuples d’Afrique et de leur déni de vérité, de pouvoir et de justice.

Son discours d’ouverture reflétait parfaitement le thème de la conférence de cette année : ? Le pouvoir, la justice et le peuple : les droits de l’homme et l’?tat de droit pour la transformation de l’Afrique ?.

Les intervenants et les participants ont appelé à un changement de paradigme qui favorise des solutions plus innovantes centrées sur l’Afrique pour répondre aux défis du continent. Ils ont souligné l’importance de renforcer la collaboration entre les universitaires et les décideurs politiques pour travailler plus étroitement en tant qu’alliés, d’utiliser les institutions de transformation pour combler le déficit de chercheurs-praticiens, d’élaborer des politiques plus contextuelles centrées sur les personnes et de favoriser le développement en s’appuyant sur les riches connaissances autochtones du continent pour résoudre les défis actuels.

En conclusion de l'événement, la Secrétaire générale adjointe et Conseillère spéciale pour l'Afrique, Cristina Duarte, a déclaré que le continent a la capacité et les ressources pour financer son développement et le finance déjà en majeure partie, l'aide extérieure n’en fournissant qu'une fraction.

Toutefois, a-t-elle déclaré, les efforts doivent tenir compte du nexus quadruple que constituent le développement, la paix et la sécurité, le travail humanitaire et les droits de l’homme.

Elle a résumé sa pensée en quatre points :

  • Une paix durable en Afrique nécessite un développement durable?;
  • Le développement durable nécessite un financement durable ;
  • Un financement durable nécessite une ma?trise des flux économiques et financiers?;
  • Le contr?le des flux économiques et financiers nécessite des ?tats efficaces (gouvernance).

Cela nécessite une plus grande collaboration entre les universitaires, les praticiens et les décideurs politiques africains pour générer des solutions dirigées par l’Afrique qui renforcent la paix et la sécurité, l’état de droit et les droits de l’homme afin de créer un environnement propice au développement.

L’ONU 2.0, récemment lancée, qui vise à b?tir un système des Nations Unies capable de mieux soutenir les ?tats Membres dans les années à venir, constitue une excellente occasion de fournir le soutien nécessaire.

Dans le prolongement de la conférence, le Bureau du Conseiller spécial pour l’Afrique a lancé un appel à contributions sur des recherches originales, des études de cas et des analyses politiques qui explorent le cheminement de l’Afrique vers des systèmes judiciaires plus inclusifs et plus efficaces.