Burundi : l'ONU condamne la tentative d'assassinat d'un défenseur des droits humains
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Burundi : l'ONU condamne la tentative d'assassinat d'un défenseur des droits humains
Le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a condamné fermement la tentative d'assassinat de Pierre Claver Mbonimpa, un défenseur des droits humains burundais respecté, qui a été blessé par balle par des inconnus à Bujumbura lundi.
M. Ban a souhaité un prompt et complet rétablissement à M. Mbonimpa et a appelé « à une enquête rapide et transparente afin de traduire les auteurs de ce crime en justice », a dit son porte-parole dans une déclaration à la presse publiée lundi soir.
Cet incident, qui intervient un jour seulement après l'assassinat du général Adolphe Nshimirimana, s'inscrit dans une tendance croissante à la violence ayant une motivation politique au Burundi.
Le Secrétaire général a jugé nécessaire de mettre fin à cette violence avant qu'elle ne devienne hors de contrôle.
« Le Secrétaire général souligne que la reddition de comptes et la reprise d'un véritable dialogue politique et inclusif sont la meilleure réponse à ces tentatives de déstabilisation du Burundi », a ajouté son porte-parole.
Plus tôt dans la journée de lundi, Ban Ki-moon s'était déjà inquiété de la détérioration de la situation sécuritaire au Burundi et avait condamné l'assassinat du général Adolphe Nshimirimana.
Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme () a aussi vivement condamné mardi l'attaque contre Pierre Claver Mbonhimpa et s'est dit très préoccupé par l'arrestation brutale et le mauvais traitement, le 2 août, du correspondant local de RFI et de l'AFP, Esdras Ndikumana, par des agents du Service national de renseignement (SNR).
« M. Ndikumana prenait des photos sur le site du crime où le général Adolphe Nshimirmana a été tué, quand il a été arrêté et brutalisé par des agents du SNR », a précisé une porte-parole du HCDH, Cécile Pouilly, lors d'un point de presse à Genève. « Ils l'ont emmené à leur quartier-général à Bujumbura et l'aurait soumis à la torture, affirmant qu'il était un 'journaliste ennemi' ».
M. Ndikumana reçoit actuellement des soins, souffrant d'un doigt cassé et d'un traumatisme psychologique, a ajouté la porte-parole.
« Nous appelons les autorités burundaises à lancer des enquêtes rapides, transparentes et complètes sur ces incidents très graves et à s'assurer que les responsables rendent des comptes. L'impunité pour les auteurs de violations des droits de l'homme doit cesser », a-t-elle encore dit.
Le HCDH, qui a condamné le meurtre du général Nshimirimana, s'est aussi dit préoccupé par le grand nombre d'arrestations arbitraires au cours des derniers mois. Plus de 600 personnes ont été arrêtées et restent en détention sans avoir été inculpées, certaines depuis avril.
« Notre équipe, qui se rend régulièrement dans les lieux de détention, a enregistré plus de 40 cas de torture et de mauvais traitement », a dit Mme Pouilly.