Centrafrique : l'ONU enquête sur un incident meurtrier impliquant des soldats tchadiens
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Centrafrique : l'ONU enquête sur un incident meurtrier impliquant des soldats tchadiens
4 avril 2014 – Des experts des droits de l'homme au sein du Bureau intégré des Nations Unies en République centrafricaine (BINUCA) ont mené une enquête préliminaire sur un incident meurtrier ayant impliqué des soldats tchadiens fin mars, a indiqué vendredi le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme ().
« Selon les conclusions préliminaires de l'équipe d'experts, environ 30 personnes ont été tuées à la suite de la fusillade et plus de 300 ont été grièvement blessés, y compris des enfants, des personnes handicapées, des femmes enceintes et des personnes âgées », a dit le porte-parole du HCDH, Rupert Colville, lors d'un point de presse à Genève.
L'équipe des droits de l'homme du BINUCA s'est rendue en début de semaine dans deux centres médicaux, l'Hôpital communautaire et l'Hôpital général, où la plupart des blessés sont traités. Elle s'est également rendue sur le site de la fusillade qui a eu lieu le 29 mars dans le quartier de PK 12, dans le nord de la capitale Bangui.
Selon les informations collectées, les soldats tchadiens qui se trouvaient dans un convoi composé de plusieurs véhicules militaires traversaient le quartier de PK 12. Plusieurs sources ont dit aux enquêteurs qu'elles pensaient que les Tchadiens venaient extraire des musulmans, afin de les protéger de nouvelles attaques par des milices chrétiennes anti-Balaka.
Dès que le convoi est arrivé dans la zone du marché à PK 12, les soldats auraient commencé à ouvrir le feu sur la population sans qu'il n'y ait eu de provocation. A ce moment de la journée, le marché était bondé. Alors que les gens s'enfuyaient dans toutes les directions, les soldats auraient continué à tirer aveuglément.
« Selon les informations récoltées par l'équipe de droits de l'homme jusqu'à maintenant, il semble que la force tchadienne a agi de manière totalement disproportionnée en tirant sur un marché rempli de civils non armés », a dit M. Colville.