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Les humanitaires, ces « héros du quotidien » de plus en plus pris pour cibles

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Les humanitaires, ces « héros du quotidien » de plus en plus pris pour cibles

En temps de crises, ils sont «les premiers à répondre et les derniers à partir»
UN News
19 Août 2020
Auteur: 
WHO/Lindsay Mackenzie | Marie-Roseline Darnycka Bélizaire, épidémiologiste de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) chargée de lutter contre l'épidémie d'Ebola en République démocratique du Congo se rend en hélicoptère à Butembo, dans l'est du pays.
Marie-Roseline Darnycka Bélizaire, épidémiologiste de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) chargée de lutter contre l'épidémie d'Ebola en République démocratique du Congo se rend en hélicoptère à Butembo, dans l'est du pays, en janvier 2019. Photo: WHO/Lindsay Mackenzie

A l’occasion de la Journée mondiale de l’aide humanitaire (19 août), les Nations Unies appellent à soutenir les femmes et hommes qui viennent en aide aux personnes les plus vulnérables souvent au péril de leurs vies.

Portrait of 51³Ô¹Ï Secretary-General António Guterres
Ces héroïnes et ces héros ordinaires font des choses extraordinaires en des temps extraordinaires pour aider des femmes, des hommes et des enfants dont la vie est bouleversée par des crises.
António Guterres
Le Secrétaire général de l’ONU

LesÌýhumanitaires, qu'ils travaillent pour des agences des Nations Unies ou des ONG, « sont les personnes qui aident ceux qui en ont le plus besoin », a rappelé Mark Lowcock, le Secrétaire général adjoint de l’ONU aux affaires humanitaires, dans un message vidéo publié pour la Journée. « Leur travail fait la différence entre la vie et la mort », a-t-il souligné.

Dans les situations de conflits, de crises et de catastrophes, les premiers travailleurs humanitaires à répondre sont souvent des personnes dans le besoin elles-mêmes : des réfugiés, des membres d’organisations de la société civile et des travailleurs de santé locaux. Ils apportent nourriture, abri, soins de santé, protection et espoir aux personnes les plus démunies.

« Ces héroïnes et ces héros ordinaires font des choses extraordinaires en des temps extraordinaires pour aider des femmes, des hommes et des enfants dont la vie est bouleversée par des crises », a, pour sa part, déclaréÌýAntónio Guterres, le Secrétaire général de l’ONU, dans un message vidéo dans lequel il rend hommage au travail des humanitaires « qui relèvent de formidables défis pour sauver des millions de vies et améliorer l’existence d’innombrables personnes ».

Umra Omar, from the Lamu archipelago in Kenya, is the founder of Safari Doctors, a mobile doctors unit that provides free basic medical care to hundreds of people every month from more than 17 villages in Lamu. Photo: Neil Thomas
Umra Omar, de l'archipel de Lamu au Kenya, est la fondatrice de Safari Doctors, une unité mobile de médecins qui fournit des soins médicaux de base gratuits à des centaines de personnes chaque mois dans plus de 17 villages de Lamu. Photo: Neil Thomas

Les humanitaires en première ligne face à la crise de la Covid-19

La pandémie de Covid-19 a aggravé des crises existantes déjà aigües à travers le monde. Alors que le coronavirus n’épargne aucun pays et aucune population, les travailleurs humanitaires sont sollicités comme jamais auparavant.

« Ces femmes et ces hommes répondent à la crise mondiale provoquée par la Covid-19 et à la multiplication exponentielle des besoins humanitaires que les retombées de la pandémie ont entraînée », a souligné M. Guterres qui, avant de devenir Secrétaire général de l’ONU, a dirigé l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) pendant 10 années.

OCHAÌýrappelle que le dévouement, la persévérance et l’abnégation des travailleurs humanitaires - « ces héros du quotidien » - représentent le meilleur de l’humanité, et ce alors qu’ils répondent à la crise de la Covid-19 et à l’augmentation massive des besoins humanitaires que la pandémie a déclenchée.

Mieux protéger et financer le travail des humanitaires

Trop souvent, les travailleurs humanitaires risquent leur propre vie pour sauver celle des autres. Rien qu’au cours des dernières semaines, des attaques ignobles ont coûté la vie à des travailleurs humanitaires au Niger et au Cameroun, et depuis le début de la pandémie de Covid-19, des dizaines de travailleurs de santé ont été attaqués dans le monde entier.

Selon la base de données sur la sécurité des travailleurs humanitaires publiée par l’organisationÌýHumanitarian Outcomes, les attaques contre les humanitaires l’année dernière ont dépassé toutes les années précédentes. Au total, 483 travailleurs humanitaires ont été attaqués, 125 tués, 234 blessés et 124 kidnappés lors de 277 incidents distincts. Cela représente une augmentation de 18 % du nombre de victimes par rapport à 2018.

President of the seventy-fourth session of the General Assembly
Ils sont «les premiers à répondre et les derniers à partir» en acceptant les risques d’être menacés, blessés, kidnappés et tués.
Tijjani Muhammad-Bande
Président de la soixante-quatorzième session de l'Assemblée générale

La Journée mondiale de l’aide humanitaire a été instaurée par l’Assemblée générale des Nations Unies en hommage aux 22 personnes qui ont été tuées dans l’attaque contre le complexe de l’ONU à Bagdad, le 19 août 2003. Depuis lors, près de 5.000 humanitaires ont été tués, blessés ou enlevés, la décennie 2010-2019 ayant connu une augmentation de 117 % des attaques par rapport à la période 2000-2009. Une recrudescence des attaques contre les travailleurs de santé a été enregistrée en 2019, notamment des violences contre les médecins en Syrie et des attaques contre des agents engagés dans la lutte contre le virus Ebola en République démocratique du Congo (RDC). La plupart des attaques ont eu lieu en Syrie, au Soudan du Sud, en RDC, en Afghanistan et en République centrafricaine (RCA). Le Mali et le Yémen ont tous deux connu un doublement des attaques par rapport à l’année précédente.

L’ONU condamne ces attaques et rappellent que travailleurs humanitaires ne peuvent être pris pour cible. M. Lowcock a rappelé que leur protection est primordiale «afin de pouvoir continuer à aider les personnes qui en ont le plus besoin». «La meilleure façon de rendre hommage aux travailleurs humanitaires est de financer leur travail et d’assurer leur sécurité», a-t-il souligné.