L'ONU condamne l'expulsion du Directeur du Bureau des Nations Unies aux droits de l'homme en RDC
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L'ONU condamne l'expulsion du Directeur du Bureau des Nations Unies aux droits de l'homme en RDC
20 octobre 2014 – Le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, Zeid Ra'ad Al Hussein, a condamné dimanche la décision du gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) d'expulser le Directeur du Bureau conjoint des Nations Unies aux droits de l'homme dans le pays ainsi que les actes d'intimidation dont sont victimes d'autres membres du personnel en RDC.
« Non seulement a-t-on demandé à Scott Campbell, mon très expérimenté et respecté représentant en RDC, de partir, mais, ces derniers jours, deux autres membres du personnel travaillant dans son équipe ont été sérieusement menacés. C'est inacceptable », a déclaré M. Zeid.
La décision d'expulser M. Campbell a été rendue publique par le ministère de l'intérieur jeudi, au lendemain de la publication d'un rapport de l'ONU détaillant de graves violations des droits de l'homme par les forces de sécurité congolaises dont le ministère est responsable. La décision a été officiellement confirmée par le ministère des Affaires étrangères vendredi, en dépit des efforts déployés par le chef de la Mission de l'ONU en RDC (), Martin Kobler, afin de convaincre le gouvernement de revenir sur sa décision.
Le rapport, basé sur les enquêtes menées par le Bureau conjoint des Nations Unies aux droits de l'homme, documente la mort d'au moins neuf civils et la disparition forcée d'au moins 32 autres par des agents de la police nationale congolaise. Il a été partagé avec les Ministres de l'intérieur et de la justice et droits de l'homme le 18 août. Les commentaires du Ministre de l'intérieur ont été annexés à la version publiée du rapport.
« Le rapport a été publié conjointement par la MONUSCO et mon bureau », a expliqué M. Zeid. « Je me joins entièrement à M. Kobler afin de soutenir ses conclusions et recommandations. Le rapport décrit un ensemble de violations très graves, y compris des exécutions sommaires et extrajudiciaires et des disparitions forcées, commises contre des civils par les forces de sécurité congolaises. Le gouvernement de la RDC devrait enquêter sur ses conclusions profondément troublantes et poursuivre les auteurs présumés en justice plutôt que de chercher à punir le chef de l'équipe qui a fait les recherches et produit le rapport ».
« Au cours des dernières années, le Bureau conjoint des Nations Unies aux droits de l'homme en RDC, sous la direction de M. Campbell, a été à l'avant-garde de la lutte pour promouvoir et protéger les droits de l'homme et combattre l'impunité », a déclaré le Haut-Commissaire. « Le fait que le travail du Bureau, mandaté par le Conseil de sécurité, a conduit à ces actes de représailles est un développement très inquiétant ».
Le Haut-Commissaire a exhorté le gouvernement de la RDC à revenir sur sa décision au sujet de M. Campbell, à enquêter sur les menaces et intimidations continues contre les autres membres du personnel des droits de l'homme des Nations Unies, et à traduire en justice les responsables.
« Par ces actes de représailles, les autorités congolaises risquent de mettre en péril des années d'efforts du personnel des droits de l'homme de l'ONU et de certains secteurs des autorités congolaises pour aider les victimes de violations des droits de l'homme et renforcer l'état de droit », a prévenu M. Zeid.
Selon les responsables de la MONUSCO, M. Campbell a quitté la RDC vendredi pour des vacances.