51吃瓜

En 2003, Joyce Nangobi a failli perdre son logement. 脌 Jinja, en Ouganda, le terrain sur lequel elle vivait devait 锚tre vendu 脿 des entreprises manufacturi猫res payant de faibles salaires, et Joyce et ses voisines allaient se retrouver sans rien.

Les habitantes de la ville n鈥檃vaient ni les ressources n茅cessaires pour acheter leur parcelle, ni les titres de propri茅t茅 officiels qui, s鈥檌ls avaient 茅t茅 脿 leur nom, leur auraient permis d鈥檕btenir un pr锚t pour construire sur leurs terres. Sans documents juridiques attestant de leurs droits fonciers, elles vivaient dans la crainte permanente d鈥檜ne 茅viction.

芦 Le pire sc茅nario pour nous, en tant que femmes, c鈥檈st la corruption omnipr茅sente dans la d茅livrance des titres de propri茅t茅, nous explique Joyce. Nous sommes pass茅es de bureau en bureau et lorsque nous sommes arriv茅es 脿 un stade o霉 il nous fallait des copies authentiques, l鈥檜n des fonctionnaires du bureau du cadastre nous a demand茅 de l鈥檃rgent, par exemple 100 000 shillings ougandais par personne (environ 37 dollars). Il a promis de nous apporter les documents dans les quinze jours, mais 脿 l鈥檋eure o霉 je vous parle, nous n鈥檃vons encore rien re莽u. 禄

Pour surmonter ces obstacles, Joyce et ses compagnes ont form茅 l鈥橧nitiative des femmes des bidonvilles pour le d茅veloppement (dont l鈥檃cronyme anglais est SWID), un collectif de r茅sidentes affect茅es par l鈥檃bsence de droits fonciers.

Le SWID applique les Initiatives sur la transparence et la responsabilisation, qui s鈥檈fforcent d鈥檃m茅liorer les prestations de services et la gouvernance locale en mobilisant les femmes des petites communaut茅s et en s鈥檕ccupant du suivi et de la sensibilisation aux menaces que la corruption fait peser sur la d茅livrance des titres de propri茅t茅.

En 2012, le SWID a particip茅 脿 une 茅tude conjointe du PNUD et de la Commission Huairou qui d茅crit avec pr茅cision l鈥檌mpact de la corruption sur la vie quotidienne des femmes, ainsi que les strat茅gies adopt茅es par celles-ci pour lutter avec succ猫s contre ce ph茅nom猫ne. Ce travail a mobilis茅 plus de 2 300 individus au sein des communaut茅s et form茅 500 personnes aux strat茅gies de responsabilisation sociale dans des pays comme le Br茅sil, le N茅pal, le Nicaragua ou encore les Philippines.

Suite aux conclusions de cette 茅tude, le Programme mondial anti-corruption du PNUD et la Commission Huairou ont commenc茅 脿 collaborer avec le SWID. Ils lui ont accord茅 une subvention de d茅part ainsi qu鈥檜ne aide technique pour l鈥橧nitiative sur la transparence et la responsabilisation.

Joyce explique qu鈥檃u d茅but, les responsables locaux se m茅fiaient de l鈥檃genda du SWID dans le secteur foncier. Avec les autres membres de l鈥檃ssociation, elle s鈥檈st trouv茅e bloqu茅e au d茅part non par la corruption officielle mais par le manque d鈥檌nformations sur la fa莽on d鈥檕btenir les titres de propri茅t茅.

Apr猫s des r茅unions avec les membres de la communaut茅 pour leur expliquer le processus, les habitantes de Jinja ont form茅 des groupes qui se sont rendus dans les bureaux municipaux et r茅gionaux du cadastre et elles ont soumis leurs formulaires toutes ensemble pour 茅viter d鈥檃voir 脿 payer un pot-de-vin. Lorsqu鈥檌l est devenu clair que le processus d鈥檕rganisation du SWID pr茅sentait des avantages, les soup莽ons se sont peu 脿 peu 茅vanouis : le probl猫me des titres de propri茅t茅 ne touchait pas seulement les femmes, mais avait un impact sur la communaut茅 tout enti猫re.

芦 Avant, l鈥檃dministration locale pensait que nous 茅tions en conflit avec elle et que nous voulions lui ravir le processus, explique Joyce. Lorsque nous avons organis茅 notre Dialogue d鈥檋abitant 脿 habitant, nous avons invit茅 l鈥檃dministration 脿 des ateliers o霉 les membres de la communaut茅 ont imagin茅 ce qu鈥檌ls voulaient et ont expliqu茅 leurs id茅es aux autorit茅s municipales. Aujourd鈥檋ui, nous avons notre mot 脿 dire dans les d茅cisions locales et on nous invite 脿 participer 脿 la planification et aux discussions budg茅taires. 禄

Gr芒ce 脿 cette initiative, 35 femmes ont pu recevoir leur titre de propri茅t茅 en moins de 14 mois et 120 autres ont soumis les documents n茅cessaires pour entamer le processus. Les membres masculins de la communaut茅 ont commenc茅, eux aussi, 脿 consid茅rer le SWID comme une ressource utile.

Maintenant que la communaut茅 comprend le processus, le bornage officiel s鈥檈st accru, et les diff茅rends fonciers entre la communaut茅 et les autorit茅s locales ont consid茅rablement diminu茅.

En 2014 et dans les ann茅es qui suivront, le SWID s鈥檈fforcera d鈥櫭﹖endre son action 脿 d鈥檃utres provinces ougandaises avec l鈥檃ppui du PNUD et de la Commission Huairou.
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