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Soudan du Sud : des centaines d'enfants enlevés seraient sur le point d'être envoyés au front

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Soudan du Sud : des centaines d'enfants enlevés seraient sur le point d'être envoyés au front

UN News
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Des enfants soldats libérés au Soudan du Sud. Photo : UNICEF/2015/Sebastian Rich
Photo : UNICEF/2015/Sebastian Rich
Des enfants soldats libérés au Soudan du Sud. Photo : UNICEF/2015/Sebastian Rich

2 mars 2015 – Suite à de nouveaux rapports faisant état de centaines d'enfants enlevés par des hommes armés dans un village au Soudan du Sud, le représentant du Fonds des Nations Unies pour l'enfance () dans le pays s'est inquiété de leur utilisation imminente dans les combats en cours.

Le 21 février dernier, l'agence de l'ONU avait condamné dans les termes les plus vigoureux l'enlèvement de dizaines de garçons, dont certains âgés d'à peine 13 ans, par un groupe armé près de Malakal dans le nord du Soudan du Sud. L'UNICEF avait alors indiqué qu'au moins 89 enfants avaient été enlevés par des soldats armés dans la localité de Wau Shilluk, dans l'État pétrolier du Haut-Nil, où des milliers de personnes ont été déplacées par le conflit qui sévit dans le pays.

Dans un communiqué de presse rendu public dimanche à Juba, la capitale du Soudan du Sud, l'UNICEF a exprimé à nouveau son inquiétude face aux derniers rapports selon lesquels les enfants ne seraient pas 89 mais des centaines à avoir été enlevés afin d'être enrôlés de force dans le conflit. Ces mêmes rapports font en outre état du recrutement par la force d'hommes adultes, à l'occasion de raids menés les 15 et 16 février derniers.

Selon des témoins, a indiqué l'UNICEF, des enfants armés ne portant pas l'uniforme, âgés d'à peine plus de 12 ans, ont été aperçus dans un camp d'entrainement militaire. L'agence de l'ONU soupçonne la milice proche du chef de guerre Johnson Olony, qui contrôle la zone et a déjà été accusé par le passé d'enrôlement d'enfants soldats, d'être responsable de ces exactions.

« Nous craignons qu'ils aillent directement de la salle de classe à la ligne de front », a déclaré le Représentant de l'UNICEF au Soudan du Sud, Jonathan Veitch. « L'UNICEF appelle Johnson Olony à laisser ces enfants retourner à l'école et réintégrer leurs familles immédiatement », a-t-il ajouté.

M. Veitch a également exhorté les autorités du Soudan du Sud à faire usage de leur influence auprès de la milice de Johnson Olony, qui est proche des forces gouvernementales, pour obtenir la libération des enfants.

Dans un effort important de collecte d'information, tant à Juba que dans l'Etat du Haut-Nil, l'UNICEF et ses partenaires ont tenté de reconstituer les fait qui se sont produits durant et après le raid et de découvrir l'emplacement des enfants. L'une des principales difficultés rencontrées dans la collecte de preuves, cependant, est liée à la forte présence de la milice dans la zone qui entrave l'accès à des informations de première main.

D'après les rapports reçus par l'UNICEF, les enfants enlevés n'ont pas été rassemblés en un seul groupe. Certains d'entre eux auraient même été autorisés à revenir dans leur village pour manger avec leurs parents, voire dans certains cas à retourner à l'école, avant d'être à nouveau repris par la milice à la tombée de la nuit.

L'UNICEF estime qu'au moins 12.000 enfants au total ont été utilisés par les différentes parties au conflit au Soudan du Sud. Ìý Ìý Ìý Ìý

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