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Egypt « Ify » Ufele

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Egypt « Ify » Ufele

La jeune créatrice s’inspire de thèmes africains
Afrique Renouveau: 
Egypt ‘Ify’ Ufele
Egypt « Ify » Ufele

Le showroom de sa maison du Queens à New York est garni de tous les accessoires représentatifs du style de cette jeune créatrice qui a attiré l’attention du monde new-yorkais de la mode de haut vol.

Les murs sont ornés de distinctions : honneurs du Conseil municipal de la ville de New York, prix décerné par une université de l’Ivy League, reconnaissances de célébrités et autres certificats.

Une étagère dans le coin regorge de modèles raffinés sur le thème de l’Afrique, récemment présentés par des mannequins sur les podiums de la Fashion Week à New York.

Lors d’une récente interview dans les médias, Egypt « Ify »

Ufele, 13 ans, est assise sur un trône de cuir blanc serti de cristaux digne d’une princesse. Elle est entourée de ses poupées Barbie au teint moka, portant des tenues d’inspiration africaine qu’elle a cousues à la main plus tôt dans sa carrière. Ces Barbies étaient ses premières clientes, lui rappelant tout le chemin parcouru.

Le New York Times, Teen Vogue, People et d’autres grands magazines américains ont tiré le portrait d’Egypt en raison de ses créations dans l’industrie de la mode ainsi que pour BullyChasers, la fondation qu’elle a créée pour combattre le harcèlement scolaire.

Le monde n’a pas toujours été bon et doux pour l’aimable adolescente. « J’ai été harcelée et insultée à l’école », confie-t-elle, racontant la fois où elle a été frappée dans le dos et démis le doigt. « Un jour, un garçon m’a agressé au crayon. »

Egypt se souvient d’un moment particulièrement douloureux lors d’un défilé de mode communautaire. Une créatrice mal avisée l’a rejetée en lui disant qu’elle ne faisait pas de vêtements pour les « enfants gros ».

Sa mère, Reba Perry-Ufele explique : « Je lui dis tout le temps :

tu es une princesse ! Tu es magnifique ! Tu es intelligente ! Quand les gens t’attaquent, c’est comme si Dieu voulait que tu t’élèves à un autre niveau. » Mme Perry-Ufele est aumônière au service de police de

New York.

Egypt est née aux États-Unis d’un père nigérian et d’une mère américaine, mais elle se considère comme une « princesse Igbo ».

Elle est PDG de Chubiiline, une ligne de mode grande taille spécialisée dans les tenues pour femmes pulpeuses, qui propose des tailles allant du 34 au 58. « Si une personne vient me voir, elle n’entendra jamais : “Nous n’avons rien pour vous” », déclare Egypt, qui crée aussi pour les hommes, les enfants et les chiots.

À cinq ans, « j’aidais ma grand-mère en appuyant sur les pédales de sa machine à coudre », a-t-elle confié lors d’un entretien accordé à Afrique Renouveau. À 10 ans, elle était la plus jeune créatrice à participer à la Fashion Week de New York.

Elle prépare actuellement sa collection automne 2019 qu’elle exposera à Paris et Milan. Cette fois, c’est sa grand-mère qui l’aide avec le prêt-à-porter sur le thème de l’Afrique.

Egypt est fréquemment invitée à intervenir aux Nations Unies pour le compte du Center for Global Education, qui fait partie de la US Federation of UNESCO Clubs, Centers and Associations. Elle est également « Jeune ambassadrice » pour Guns Down, Life Up, une initiative de lutte contre la violence basée à New York.

Sous les auspices de Bullychasers, Egypt s’est rendue en Afrique du Sud, au Ghana, au Kenya, au Togo et dans les îles Vierges.

Lors d’un voyage au Nigéria en 2017, Egypt a remarqué que certains enfants ne portaient pas de chaussures. De retour chez elle, elle a lancé une campagne de collecte. « Nous en avons collecté 2 000 paires. Les gens ont fait des dons et nous les avons envoyés au Nigéria pour les enfants », dit Mme Perry-Ufele.

En plus de son succès comme entrepreneure, Egypt a de très bonnes notes à la Medgar Evers College Prep School de Brooklyn. Elle a déclaré à Afrique Renouveau qu’elle se demandait si elle allait devenir chirurgienne cardiothoracique ou chimiste pharmaceutique. Et d’ajouter : « Je devrais peut-être devenir astronaute. Avec cette immense galaxie, et si c’était nous les extraterrestres ? Vous n’y avez jamais pensé ? »

Quelle que soit la voie choisie par Egypt, elle n’a pas l’intention de renoncer à Chubiiline. « J’aime recréer mes anciens modèles pour en faire quelque chose de nouveau », dit-elle en souriant.