19 mai 2016

Le syst¨¨me d¡¯aide humanitaire fait-il ce qu¡¯il faut ? Et le fait-il bien ? Les donn¨¦es peuvent-elles contribuer ¨¤ rendre l¡¯aide humanitaire plus efficace ? ? premi¨¨re vue, ces questions semblent superflues. On pourrait supposer que des donn¨¦es plus compl¨¨tes auraient pour effet d¡¯am¨¦liorer la fourniture de l¡¯aide humanitaire. Peut-¨ºtre, mais rien n¡¯est moins s?r : un plus grand nombre de donn¨¦es ne se traduit pas n¨¦cessairement par une action humanitaire plus efficace ni par une meilleure qualit¨¦ des services.

En 2014, le budget de l¡¯aide humanitaires¡¯ ¨¦levait ¨¤ 24,5 millions de dollars. Selon le Rapport de l¡¯aide humanitaire internationale (2015), les besoins non satisfaits

¨¦taient de l¡¯ordre de 38 %. Avec les crises actuelles li¨¦es aux r¨¦fugi¨¦s, les ressources des budgets de l¡¯aide publique au d¨¦veloppement (APD) ont ¨¦t¨¦ allou¨¦es ¨¤ l¡¯aide humanitaire. Toutefois, davantage de fonds sont n¨¦cessaires et il est peu probable que le d¨¦ficit soit combl¨¦ au cours de la prochaine d¨¦cennie. Il n¡¯est donc pas sur prenant que les organismes donateurs et fournisseurs d¡¯aide s¡¯interrogent sur l¡¯efficacit¨¦ et l¡¯impact de leur assistance. Actuellement, 93 % des personnes touch¨¦es par une extr¨ºme pauvret¨¦ vivent dans des pays qui font face ¨¤ des crises humanitaires. De toute ¨¦vidence, chaque dollar de l¡¯aide doit ¨ºtre utilis¨¦ pour att¨¦nuer leurs souffrances.

Alors que les dirigeants du monde se r¨¦uniront lors du Sommet mondial sur l¡¯action humanitaire, qui aura lieu ¨¤ Istanbul en mai 2016, ce sera l¡¯occasion de se demander si l¡¯aide humanitaire est distribu¨¦e de mani¨¨re efficace. ? vrai dire, le secteur humanitaire utilise d¨¦j¨¤ de nombreux moyens pour savoir si ce but est atteint. ? cet ¨¦gard, il a parcouru un long chemin depuis l¡¯¨¦poque o¨´ les intentions et les actions men¨¦es pour fournir une assistance ¨¦taient jug¨¦es suffisantes. Aujourd¡¯hui, la plupart des programmes d¡¯aide humanitaire font, dans la mesure du possible, des ¨¦valuations rapides, recueillent r¨¦guli¨¨rement les donn¨¦es des programmes, r¨¦alisent des sondages d¡¯opinion et effectuent un suivi et des ¨¦valuations en temps r¨¦el qui contribuent ¨¤ la compr¨¦hension et ¨¤ la mise en ?uvre des activit¨¦s.

La r¨¦volution actuelle en mati¨¨re de donn¨¦es permet de recueillir celles-ci plus facilement et d¡¯am¨¦liorer les capacit¨¦s d¡¯illustration, de visualisation et d¡¯analyse. Recueillies plus rapidement, plus efficacement et plus intelligemment, elles peuvent ¨ºtre utiles ¨¤ de nombreux aspects de l¡¯aide humanitaire. Le tableau ci-dessous pr¨¦sente les diff¨¦rentes fa?ons dont elles peuvent ¨ºtre utilis¨¦es pour mieux informer le syst¨¨me humanitaire. Il ne fait aucun doute que des donn¨¦es de meilleure qualit¨¦ sont n¨¦cessaires pour savoir si l¡¯aide humanitaire est distribu¨¦e ¨¤ temps, de mani¨¨re appropri¨¦e et efficace, dans le respect de l¡¯¨¦thique humanitaire.

Sources de donn¨¦e applicables ¨¤ l¡¯aide humanitaire avec les avantages et les inconv¨¦nients (Puri et Dhody, 2016).

No.

Type

Permet d¡¯informer sur

Autres notes

1.

Images satellites

Les changements sur la condition physique de la zone g¨¦ographique, l¡¯estimation visuelle et l¡¯illustration de l¡¯ampleur de la destruction, la densit¨¦ de construction, l¡¯utilisation des terres.

Les images ¨¤ haute r¨¦solution Landsat doivent ¨ºtre interpr¨¦t¨¦es et v¨¦rifi¨¦es au sol.

2.

Photos a¨¦riennes, autres images de t¨¦l¨¦d¨¦tection

La surveillance, la cartographie et la r¨¦alisation de cartes, les mouvements li¨¦s aux d¨¦placements, l¡¯altitude, l¡¯¨¦l¨¦vation, la topographie.

Peuvent ¨ºtre facilement associ¨¦es aux donn¨¦es GPS. L¡¯activit¨¦ est discr¨¨te et, selon la r¨¦solution, peut ¨ºtre facilement utilis¨¦e dans les syst¨¨mes d¡¯information g¨¦ographique (SIG). Les images de t¨¦l¨¦d¨¦tection permettent de recueillir des donn¨¦es sur des objets inaccessibles ou dangereux. Peuvent remplacer les donn¨¦es sur le terrain co?teuses et assurer que les zones ne sont pas perturb¨¦es.

3.

Donn¨¦es ventil¨¦es par secteur g¨¦ographique et explicites (cartes)

L¡¯¨¦valuation des sols; les routes; leur acc¨¨s; leur utilisation;

les limites des propri¨¦t¨¦s, y compris les villages, les ?tats et autres unit¨¦s administratives; l¡¯altitude; la densit¨¦ de la population; les cartes climatiques; l¡¯appartenance ethnique; et les mouvements migratoires. Les cartes donnant?des indices comme des donn¨¦es ventil¨¦es relatives ¨¤ la pauvret¨¦ sont de plus en plus courantes.

Comprennent les cartes topographiques et du sol. N¨¦cessitent g¨¦n¨¦ralement d¡¯autres m¨¦thodes de construction comme la t¨¦l¨¦d¨¦tection, mais aussi le recueil de donn¨¦es du m¨ºme type que les recensements (p. ex., pour les droits ¨¤ la propri¨¦t¨¦ et les limites des propri¨¦t¨¦s).

4.

Enqu¨ºtes (sociales, th¨¦matiques, sondages d¡¯opinion aupr¨¨s des m¨¦nages ou des particuliers)

Les moyens de subsistance; les mod¨¨les comportementaux; l¡¯¨¦ligibilit¨¦ aux programmes; les perceptions; les indicateurs socio-¨¦conomiques; l¡¯acc¨¨s physique/¨¦conomique/social; l¡¯utilisation; les revenus, les biens et les impacts sur le bien-¨ºtre, y compris les changements dans ces niveaux selon que les donn¨¦es sont des s¨¦ries chronologiques, des donn¨¦es de panel, des donn¨¦es transversales ou des donn¨¦es transversales r¨¦p¨¦t¨¦es.

N¨¦cessitent un travail de qualit¨¦ avant et apr¨¨s en vue de l¡¯interpr¨¦tation; la formation de responsables du recueil des donn¨¦es et le pilotage attentif des instruments afin d¡¯assurer que les questions transmettent ce qui est demand¨¦; et la suppression des erreurs. Les initiatives en mati¨¨re de sant¨¦ sur mobile et de cybersant¨¦ conviennent particuli¨¨rement aux enqu¨ºtes et rel¨¨vent le d¨¦fi?en recueillant plus rapidement des donn¨¦es de meilleure qualit¨¦ et plus utiles. Dans la plupart des cas, cela n¨¦cessite une saisie minutieuse des donn¨¦es et une v¨¦rification des tests algorithmiques ce qui peut, si des t¨¦l¨¦phones mobiles ou des PDA sont utilis¨¦s, ¨ºtre r¨¦alis¨¦ sur l¡¯enqu¨ºte elle-m¨ºme. Les donn¨¦es, transversales et r¨¦p¨¦t¨¦es, ou les donn¨¦es de panel pr¨¦sentent des caract¨¦ristiques qui sont particuli¨¨rement utiles pour comprendre les changements au fil du temps.?

Il est important de comprendre l¡¯attrition dans les donn¨¦es et les raisons. Il est aussi important d¡¯¨¦laborer ces enqu¨ºtes pour comprendre les incidences et le sens de la distorsion.

5.

Donn¨¦es administratives et donn¨¦es des programmes recueillies par les organisations humanitaires, les minist¨¨res?ou les organisations gouvernementales; au niveau de l¡¯unit¨¦ administrative

L¡¯¨¦ligibilit¨¦; les caract¨¦ristiques socio-¨¦conomiques moyennes; la gestion des donn¨¦es administratives, op¨¦rationnelles et du processus de distribution; les lois et les modifications de la l¨¦gislation.

Il s¡¯agit le plus souvent de plages de donn¨¦es pouvant ¨ºtre utilis¨¦es pour les sous- populations. Illustrent les principaux changements et attributs. Peuvent permettre de cibler les sous-sections de la population.

6.

Entretiens individuels, structur¨¦s ou semi-structur¨¦s

Les perceptions, les croyances, les coutumes, les raisons du changement de comportement, certains facteurs d¨¦terminants des actions, le statut social, le processus et les ¨¦changes. Permettent aussi d¡¯expliquer la distorsion du?processus de s¨¦lection qui n¡¯est pas observable ainsi que la participation et la non-participation.

Sont g¨¦n¨¦ralement n¨¦cessaires avant, pendant et apr¨¨s le recueil des donn¨¦es les plus quantitatives afin d¡¯ancrer et de recueillir celles-ci correctement et de les interpr¨¦ter facilement. Sont ¨¦galement n¨¦cessaires pour la conception et l¡¯¨¦chantillonnage du questionnaire.

7.

?tudes de cas

La compr¨¦hension qualitative des facteurs d¨¦terminants locaux et de la dynamique locale y compris des processus.

Les ¨¦tudes de cas sont particuli¨¨rement importantes pour comprendre les processus et les comportements et fournir un aper?u plus d¨¦taill¨¦ des informations que nous donnent les donn¨¦es quantitatives.

8.

Donn¨¦es GPS

Peuvent aider ¨¤ d¨¦terminer l¡¯emplacement des villes, des march¨¦s, des h?pitaux et des ¨¦coles ainsi que les limites des propri¨¦t¨¦s et des zones.

Peuvent ¨ºtre associ¨¦es aux SIG avec d¡¯autres donn¨¦es et permettent de combiner les donn¨¦es a¨¦riennes et les donn¨¦es sur le terrain. Les donn¨¦es GPS peuvent fournir des coordonn¨¦es spatiales qui peuvent ¨ºtre associ¨¦es aux mosa?ques d¡¯images satellites qui pourront ensuite servir avec d¡¯autres types de donn¨¦es.

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9.

Syst¨¨mes de gestion des informations

La capture de la fourniture, la fid¨¦lit¨¦ de la mise en ?uvre, la mesure dans laquelle les objectifs du projet sont atteints.

Ces syst¨¨mes sont g¨¦n¨¦ralement utilis¨¦s avec les donn¨¦es de processus pour comprendre la fid¨¦lit¨¦ de la mise en ?uvre.

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Malgr¨¦ les progr¨¨s en mati¨¨re de recueil de donn¨¦es, nous avons besoin de donn¨¦es complexes pour orienter l¡¯action. Trois types de donn¨¦es utilis¨¦es ¨¤ des fins sp¨¦cifiques sont d¨¦crits ci-dessous.

Donn¨¦es pour une action rapide. Quels sont les besoins de la population touch¨¦e par la crise ? Quelles sont les personnes les plus vuln¨¦rables ? Quelles sont les capacit¨¦s au niveau local ? O¨´ l¡¯assistance devrait-elle ¨ºtre orient¨¦e lors d¡¯une crise humanitaire ? Comment am¨¦liorer l¡¯ampleur et la port¨¦e des interventions ? Pendant la flamb¨¦e d¡¯Ebola en Afrique de l¡¯Ouest et de la grippe aviaire en Asie, une forte impulsion a ¨¦t¨¦ donn¨¦e pour accro?tre la rapidit¨¦ et la qualit¨¦ du recueil des donn¨¦es afin d¡¯am¨¦liorer les interventions en fournissant des donn¨¦es de r¨¦f¨¦rence apr¨¨s la catastrophe et en identifiant les besoins en mati¨¨re de vuln¨¦rabilit¨¦, de capacit¨¦s et de ressources. Lors de catastrophes naturelles et de conflits violents, la libre circulation des donn¨¦es est essentielle pour am¨¦liorer la coordination entre les organisations et leurs interventions. Les organisations ont des modes op¨¦ratoires normalis¨¦s diff¨¦rents et il est clair que la qualit¨¦ des donn¨¦es recueillies par la plupart d¡¯entre elles varie beaucoup.

Donn¨¦es pour mesurer l¡¯impact. De fait, nous devons commencer ¨¤ mesurer et ¨¤ comprendre si l¡¯aide humanitaire a un impact important, et dans quelle mesure. Par exemple, le Programme alimentaire mondial pose la question importante de savoir dans quelle mesure la pr¨¦vention et le traitement de la malnutrition mod¨¦r¨¦e et aigu? contribuent ¨¤ une am¨¦lioration mesurable des niveaux de nutrition et de l¡¯¨¦tat de sant¨¦ g¨¦n¨¦ral. Ces ¨¦valuations, qui concernent les changements apport¨¦s par le programme (appel¨¦es aussi ¨¦valuations des r¨¦sultats), sont de plus en plus r¨¦alis¨¦es. Toutefois, on constate un manque important de donn¨¦es probantes dans ce domaine : selon une ¨¦valuation globale, r¨¦alis¨¦e en 2014 par l¡¯Initiative internationale sur l¡¯¨¦valuation des impacts (3ie), les programmes d¡¯aide humanitaire avaient fait l¡¯objet de moins de 50 ¨¦valuations des r¨¦sultats alors que plus de 100 milliards de dollars avaient ¨¦t¨¦ investis dans ce domaine en ¨¤ peine dix ans (Puri et al., 2014).

Donn¨¦es pour am¨¦liorer la distribution. Pour veiller ¨¤ ce que l¡¯aide humanitaire soit apport¨¦e aux personnes les plus vuln¨¦rables, il est important de comprendre les r¨¦alit¨¦s sur le terrain ainsi que les d¨¦fis jusqu¡¯¨¤ la fin des op¨¦rations. La mise en place de mod¨¨les de distribution efficaces n¨¦cessite une analyse p¨¦riodique des donn¨¦es et des r¨¦actions des b¨¦n¨¦ficiaires. Par exemple, dans les zones pauvres en ressources, on compte sur les agents de sant¨¦ communautaires pour fournir la plus grande partie des soins de sant¨¦ primaires. Les contraintes des capacit¨¦s emp¨ºchent souvent ces agents, qui sont sous-pay¨¦s et peu form¨¦s, de fournir efficacement un ensemble de services complet. Le transfert des t?ches et l¡¯int¨¦gration d¡¯experts dans la prise en charge des patients en ce qui concerne la fourniture des soins sont des moyens innovants qui ont permis aux patients infect¨¦s par le virus du VIH d¡¯adh¨¦rer au traitement antir¨¦troviral en Afrique du Sud et dans d¡¯autres pays.

Les consultations qui ont ¨¦t¨¦ r¨¦alis¨¦es avant le Sommet mondial sur l¡¯action humanitaire ont seulement abord¨¦ de mani¨¨re p¨¦riph¨¦rique la question des r¨¦sultats. Le rapport de synth¨¨se du processus de consultation fait mention d¡¯un aspect important ¨¤ ce sujet ¨C la n¨¦cessit¨¦ de fournir de meilleures donn¨¦es ¨C mais de nombreuses questions restent sans r¨¦ponses. Comment les programmes devraient-ils ¨ºtre ex¨¦cut¨¦s?? Quelles sont les mesures incitatives qui encourageront le personnel de sant¨¦ ¨¤ fournir des soins de meilleure qualit¨¦ ? Comment les organisations et le personnel humanitaires peuvent-ils ¨ºtre encourag¨¦s ¨¤ adopter des innovations qui ont fait leur preuve ? Les incitations en esp¨¨ces sont-elles toujours efficaces ou, ¨¤ titre d¡¯alternative, la reconnaissance sociale peut-elle jouer un r?le efficace ? Dans quelle mesure la communaut¨¦ devrait-elle ¨ºtre encourag¨¦e ¨¤ participer ¨¤ l¡¯¨¦laboration et au ciblage des programmes ? Quel niveau de formation et de mesures incitatives optimal faut-il assurer pour am¨¦liorer l¡¯efficacit¨¦ sur le terrain ? Existe-t-il d¡¯autres moyens de s¡¯assurer que les programmes seront ex¨¦cut¨¦s jusqu¡¯¨¤ la fin des op¨¦rations, ¨¦tant donn¨¦ les pr¨¦occupations des travailleurs humanitaires concernant la s¨¦curit¨¦ ? Comment s¡¯assurer que les personnes sont trait¨¦es avec humanit¨¦, impartialit¨¦ et efficacit¨¦ ?

? l¡¯¨¦vidence, l¡¯am¨¦lioration du recueil des donn¨¦es ne suffira pas ¨¤ elle seule. La communaut¨¦ humanitaire doit aborder avec efficacit¨¦ la question des donn¨¦es afin de faire ce qu¡¯il faut et de le faire bien. Il leur faudra d¨¦terminer le type de donn¨¦es dont elles ont besoin et leur but plut?t que de recueillir des donn¨¦es pour simplement recueillir des donn¨¦es.

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Programme mondial d¡¯aide humanitaire (2015). Rapport de l¡¯aide humanitaire internationale 2015. Bristol, R.-U, Initiatives de d¨¦veloppement. Disponible sur le site .

Puri, Jyotsna et Bharat Dhody (2016). Missing the Forests for the Trees? Assessing the use of Impact Evaluations in Forestry Programmes. Dans Sustainable Development and Disaster Risk Reduction, Juha I. Uitto et Rajib Shaw dir., Tokyo, New York, Springer.

Puri, Jyotsna et al (2014). What methods may be used in impact evaluations of humanitarian assistance? 3ie Document de travail, n¡ã 22. New Delhi, International Initiative for Impact Evaluation (3ie). Disponible sur le site .

Secr¨¦tariat du Sommet mondial sur l¡¯action humanitaire (2015), R¨¦tablir l¡¯humanit¨¦ : synth¨¨se du processus de consultation en vue du Sommet mondial sur l¡¯action humanitaire. New York, Nations Unies. Disponible sur le site .

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