1 mars 2007

Lors de la soixanti¨¨me et uni¨¨me session de l'Assembl¨¦e g¨¦n¨¦rale, la Troisi¨¨me Commission a plac¨¦ en t¨ºte de son agenda les droits des femmes, des enfants et des migrants ainsi que l'¨¦valuation des travaux du Conseil des droits de l'homme. Un projet de r¨¦solution sur le droit au d¨¦veloppement a ¨¦t¨¦ approuv¨¦, un objectif majeur de ce Conseil nouvellement ¨¦tabli. Face aux inqui¨¦tudes de nombreux pays concernant ses travaux initiaux, de telles mesures permettront de le renforcer et de consolider sa relation avec l'Assembl¨¦e. Les violations des droits de l'homme dans des pays comme l'Iran, le Myanmar et la R¨¦publique populaire d¨¦mocratique de Cor¨¦e, ont ¨¦t¨¦ plac¨¦es au centre des d¨¦bats, d'importants d¨¦saccords ¨¦tant exprim¨¦s par les ?tats Membres sur la fa?on de traiter les violations pr¨¦sum¨¦es. ? Nous devons faire pression autant que possible sur les pays pour qu'ils am¨¦liorent les conditions des droits de l'homme, et parfois, nous sommes contraints de montrer du doigt les fautifs ?, a indiqu¨¦ le pr¨¦sident de la Commission, Hamid al Bayati. ? Nous ne voulons cependant pas les provoquer inutilement ou les accuser ¨¤ tort. ? Un nombre impressionnant de r¨¦solutions ont ¨¦t¨¦ adopt¨¦es par consensus mais certains points de divergence ont port¨¦ sur les projets de texte concernant des violations des droits de l'homme sp¨¦cifiques.
D¨¦fendre les femmes pauvres contre la traite ¨¤ des fins d'exploitation sexuelle
Une fillette de douze ans a ¨¦t¨¦ violemment battue apr¨¨s avoir tent¨¦e de s'¨¦chapper d'un bordel ¨¤ Bangkok, en Tha?lande. Tous les soirs, un gar?on de 14 ans doit servir six ? clients ?. Il a contract¨¦ le VIH. Aux Philippines, une famille survit gr?ce aux revenus de leur fille qui se prostitue ¨¤ l'¨¦tranger.


La traite des femmes et des filles enr?l¨¦es de force dans la prostitution est un ph¨¦nom¨¨ne largement r¨¦pandu dont l'horreur nous laisse sans voix. Cette pratique a rejoint le travail forc¨¦ et la servitude pour dette pour former une sorte d'esclavage moderne, mieux connu sous le nom de traite des ¨ºtres humains. Une r¨¦solution parrain¨¦e par les Philippines a ¨¦t¨¦ adopt¨¦e ¨¤ l'unanimit¨¦ par la Troisi¨¨me Commission, constituant l'une des nouvelles mesures prises pour tenter de mettre un frein ¨¤ l'exploitation sexuelle. Non seulement cette l¨¦gislation traite un des probl¨¨mes les plus insidieux auquel la communaut¨¦ internationale est confront¨¦e mais elle est aussi une ¨¦tude de cas pour la mobilisation : cerner les causes de ce probl¨¨me et trouver les moyens d'y rem¨¦dier, au plus vite.


En Asie, probablement la plaque-tournante de la traite ¨¤ des fins sexuelles dans le monde, la traite est devenue une pratique courante dans les ann¨¦es 1970 et 1980. Selon Vital Vices, une organisation non gouvernementale (ONG), la demande s'est accrue en raison de la pr¨¦sence de soldats ¨¦trangers dans la r¨¦gion et de l'essor ¨¦conomique du Japon durant cette p¨¦riode. Aujourd'hui, les femmes victimes de la traite sont escort¨¦es par des interm¨¦diaires dans des bars et des night-clubs qui les ? ach¨¨tent ? et les gardent contre leur gr¨¦, li¨¦es par la dette qu'elles ont contract¨¦e et sous menace de violence physique. ? La pauvret¨¦ rend les gens vuln¨¦rables, puis des gens sans scrupule exploitent leur r¨ºve d'une vie meilleure ?, a d¨¦clar¨¦ Antonio Maria Costa, le directeur ex¨¦cutif de l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), lors d'une manifestation sur la traite des ¨ºtres humains coparrain¨¦e par New York University. Selon l'ONUDC, plus de 2 millions de personnes dans le monde sont d'une fa?on ou d'une autre sous le contr?le des trafiquants. M¨ºme si une vaste majorit¨¦ des cas de traite ne sont probablement pas connus, on estime qu'il y a au moins 10 millions de femmes qui en sont victimes.


Mais il y a des signes d'espoir. Des experts commencent ¨¤ examiner le probl¨¨me de mani¨¨re plus globale. En f¨¦vrier 2006, le Rapporteur sp¨¦cial de l'ONU sur les aspects des droits de l'homme des victimes a publi¨¦ un rapport centr¨¦ sur la demande plut?t que sur l'approche traditionnelle de l'offre. ? On entend par demande celle qui favorise l'exploitation, pas n¨¦cessairement celle qui la vise directement ?, indique le rapport. Cette vision large de la demande place la responsabilit¨¦ non seulement sur les trafiquants et les consommateurs de services sexuels, mais aussi sur ? les conditions ¨¦conomiques, sociales, l¨¦gales, politiques, institutionnelles et culturelles qui oppriment les femmes et les enfants dans le monde entier ?.


Depuis l'adoption en 2000 ¨¤ Vienne du Protocole des Nations Unies visant ¨¤ pr¨¦venir, r¨¦primer et punir la traite des personnes, en particulier des femmes et des enfants, la traite des personnes est un concept qui a ¨¦volu¨¦ de nombreuses mani¨¨res. Dans le Protocole, la traite des personnes d¨¦signe ? le recrutement, le transport, le transfert, l'h¨¦bergement ou l'accueil de personnes, par la menace de recours ou le recours ¨¤ la force ou ¨¤ d'autres formes de contraintes ?, par enl¨¨vement, fraude, contrainte aux fins d'exploitation, y compris le travail ou les services forc¨¦s, l'esclavage ou d'autres formes d'exploitation sexuelle. Les ?tats Membres qui ont ratifi¨¦ le Protocole sont tenus de promulguer des lois nationales pour sanctionner ces activit¨¦s et poursuivre les trafiquants. ? L'ONU a ¨¦galement apport¨¦ une aide importante ¨¤ de nombreux pays signataires du Protocole. Par exemple, le Projet interinstitutions des Nations Unies sur la traite des personnes dans la sous-r¨¦gion du M¨¦kong apporte un appui et une aide ¨¤ la recherche ¨¤ la r¨¦gion, y compris au Cambodge, ¨¤ la Tha?lande et aux quatre pays voisins, o¨´ l'on estime que 225 000 femmes et enfants ont ¨¦t¨¦ victimes de la traite.

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