Cette ann¨¦e, la Journ¨¦e internationale de r¨¦duction des risques de catastrophe, qui a ¨¦t¨¦ c¨¦l¨¦br¨¦e le 13 octobre 2022, a ¨¦t¨¦ ax¨¦e sur l¡¯objectif visant ¨¤ ??accro?tre de mani¨¨re consid¨¦rable la disponibilit¨¦ des syst¨¨mes d¡¯alerte pr¨¦coce multirisques, des informations et des ¨¦valuations sur les risques de catastrophe ainsi que leur acc¨¨s d¡¯ici ¨¤ 2030??, qui constitue le septi¨¨me et dernier objectif du . ?
Les catastrophes ne sont pas discriminatoires, mais les ¨ºtres humains le sont. Les recherches montrent que les catastrophes renforcent, perp¨¦tuent et accroissent l¡¯in¨¦galit¨¦ des sexes en termes de perte de moyens de subsistance,?de violence sexiste et, m¨ºme, de taux de mortalit¨¦ pendant et apr¨¨s les catastrophes. Dans ce contexte, la vuln¨¦rabilit¨¦ des femmes aux catastrophes a souvent ¨¦t¨¦ mise en ¨¦vidence, de m¨ºme que la n¨¦cessit¨¦ de prendre de mesures de r¨¦duction des risques de catastrophe tenant compte de la diff¨¦rence entre les sexes afin de mieux reconna?tre le r?le des femmes dans ces efforts. Une alerte et une action pr¨¦coces permettent de sauver des vies. Ces efforts devraient inclure l¡¯¨¦vacuation en temps voulu, la fourniture d¡¯abris appropri¨¦s, le pr¨¦positionnement d¡¯articles de secours ainsi que d¡¯autres mesures pouvant contribuer ¨¤ r¨¦duire et ¨¤ pr¨¦venir une catastrophe. Pour atteindre ces objectifs, les syst¨¨mes d¡¯alerte pr¨¦coce doivent ¨ºtre inclusifs.
Syst¨¨mes d¡¯alerte pr¨¦coce inclusifs
Les catastrophes naturelles ont des effets diff¨¦rents sur les hommes et sur les femmes. Les femmes sont souvent expos¨¦es ¨¤ des risques plus importants en raison d¡¯un manque d¡¯informations opportunes et pertinentes sur les dangers imminents. Souvent, elles n¡¯ont pas acc¨¨s ¨¤ la technologie, ¨¤ la communication ni aux services sur un pied d¡¯¨¦galit¨¦ et ne re?oivent donc pas les informations essentielles. Si cela est particuli¨¨rement le cas pour elles, il en est de m¨ºme pour les autres groupes marginalis¨¦s vivant dans des zones rurales ou isol¨¦es. Lors des derni¨¨res catastrophes naturelles, des taux de mortalit¨¦ plus ¨¦lev¨¦s ont ¨¦t¨¦ observ¨¦s chez les femmes. Par exemple, lors du tsunami qui a eu lieu en 2004 dans l¡¯oc¨¦an Indien, le nombre de d¨¦c¨¨s signal¨¦s chez les femmes ¨¦tait quatre fois plus ¨¦lev¨¦ que chez les hommes1. Lors du tremblement de terre qui s¡¯est produit en 2015 au N¨¦pal, 55?% des victimes ¨¦taient des femmes et des filles2. Des ¨¦tudes montrent que de nombreuses raisons expliquent ces diff¨¦rences. On a constat¨¦ que dans certaines soci¨¦t¨¦s, les femmes n¡¯acqui¨¨rent pas certaines comp¨¦tences vitales, comme savoir nager, en raison de pratiques et de normes culturelles. Lors du tsunami mentionn¨¦ ci-dessus, nombreuses sont celles qui se sont noy¨¦es parce qu¡¯elles ne savaient pas nager. Cela d¨¦montre comment des normes de genre socialement construites peuvent limiter l¡¯acc¨¨s des femmes aux informations et aux comp¨¦tences importantes, les rendant plus vuln¨¦rables aux catastrophes. De m¨ºme, des ¨¦tudes ont montr¨¦ que l¡¯acc¨¨s des m¨¦nages et de la soci¨¦t¨¦ aux ressources et ¨¤ la richesse , ainsi que l¡¯acc¨¨s ¨¤ l¡¯¨¦ducation, diminuaient leur vuln¨¦rabilit¨¦.? ?
Traditionnellement, les femmes ont ¨¦t¨¦ consid¨¦r¨¦es comme des victimes des catastrophes3,4 et ne constituent toujours qu¡¯un pourcentage marginal des d¨¦cideurs en mati¨¨re de r¨¦duction des risques de catastrophe, bien qu¡¯elles soient tr¨¨s repr¨¦sent¨¦es en tant que responsables de l¡¯ex¨¦cution au niveau local. Des efforts r¨¦cents se sont concentr¨¦s sur l¡¯identification de leurs capacit¨¦s et de leurs comp¨¦tences ainsi que sur la mani¨¨re dont elles pourraient contribuer. Mais, dans la pratique, leur r?le diff¨¨re selon les nations, les r¨¦gions et les continents5. Leur v¨¦ritable position dans la r¨¦duction des risques de catastrophe n¡¯appara?t que lorsque ce chiffre est ventil¨¦. Quatre-vingt-quatre pour cent d¡¯entre elles occupent des postes de secr¨¦tariat, tandis que seulement 10?% sont employ¨¦es en raison de leurs comp¨¦tences professionnelles; les 6?% restants travaillent dans les secteurs de l¡¯artisanat et du commerce. Selon une autre enqu¨ºte, le rapport entre le personnel masculin et f¨¦minin charg¨¦ de la gestion est de 94?% contre 6?%6. En outre, dans la cat¨¦gorie ??gestion et administration??, les femmes sont concentr¨¦es dans des postes sp¨¦cialis¨¦s, y compris les relations avec le?personnel et les relations publiques, plut?t que la gestion g¨¦n¨¦rale.
La premi¨¨re mesure pour am¨¦liorer leur participation consisterait ¨¤ identifier les obstacles qui les emp¨ºchent d¡¯¨ºtre prises en consid¨¦ration dans la prise de d¨¦cisions, la gouvernance et les efforts d¨¦ploy¨¦s. Elles doivent ¨ºtre reconnues non seulement comme des mod¨¨les importants, mais aussi comme des ¨¦l¨¦ments catalyseurs du changement aux niveaux national et mondial. L¡¯argument principal pour une plus grande participation des femmes dans l¡¯alerte pr¨¦coce et la prise de d¨¦cisions en mati¨¨re de r¨¦duction des risques de catastrophe est leur capacit¨¦ ¨¤ am¨¦liorer l¡¯action du gouvernement et son efficacit¨¦, ce qui conduit ¨¤ soutenir la r¨¦alisation d¡¯un d¨¦veloppement inclusif et d¡¯une gouvernance d¨¦mocratique et, donc, ¨¤ accro?tre la confiance dans les institutions gouvernementales et ¨¤ am¨¦liorer la durabilit¨¦ et la r¨¦activit¨¦ des politiques publiques.
Les femmes jouent souvent un r?le moteur, savent d¨¦velopper des r¨¦seaux, sont des gestionnaires, des organisatrices et des prestataires de soins importantes dans une communaut¨¦, jouant un r?le constructif et productif en mati¨¨re de r¨¦duction des risques de catastrophe. Il existe de nombreux exemples de r¨¦ussites dans ce domaine ainsi que dans le renforcement de la r¨¦silience au niveau communautaire. Pourtant, aujourd¡¯hui encore, elles tendent ¨¤ ¨ºtre consid¨¦r¨¦es comme des ??victimes??, un ??groupe vuln¨¦rable?? ayant besoin d¡¯¨ºtre prot¨¦g¨¦ de l¡¯impact des catastrophes. Cela emp¨ºche de reconna?tre leurs capacit¨¦s et leurs contributions et de promouvoir leur leadership ainsi que leur r?le en tant qu¡¯agent du changement dans le renforcement de la r¨¦silience des communaut¨¦s aux catastrophes. En outre, lors des discussions au plus haut niveau, ce sont les les hommes qui, le plus souvent, s¡¯expriment et prennent des d¨¦cisions7. Cette situation a ¨¦t¨¦ attribu¨¦e aux conditions socio¨¦conomiques existantes, aux croyances culturelles ainsi qu¡¯aux pratiques traditionnelles et n¨¦glige les contributions potentielles des femmes ¨¤ la r¨¦duction des risques de catastrophe.
Le facteur humain joue un r?le important dans une approche de la r¨¦duction des risques ax¨¦e sur l¡¯¨ºtre humain lors de catastrophes naturelles. Les besoins des femmes ne sont pas suffisamment pris en compte et leurs contributions et leurs solutions propres ne sont pas valoris¨¦es, car elles sont souvent absentes de l¡¯¨¦laboration des syst¨¨mes d¡¯alerte pr¨¦coce et de la prise de d¨¦cisions. Une approche int¨¦gr¨¦e est n¨¦cessaire, une approche qui inclut des acteurs qui ne sont pas g¨¦n¨¦ralement reconnus comme faisant partie du syst¨¨me, comme les femmes, et ceux qui ont des r?les politiques et administratifs ainsi que les dirigeants communautaires. L¡¯acc¨¨s des femmes aux postes de d¨¦cisions?est un ¨¦l¨¦ment essentiel des syst¨¨mes d¡¯alerte pr¨¦coce plus inclusifs.
Contexte politique
Le , le et l¡¯ comprennent l¡¯objectif commun d¡¯atteindre l¡¯¨¦galit¨¦ et la parit¨¦ des sexes d¡¯ici ¨¤ 2030 tout en ¨¦laborant des approches coh¨¦rentes entre le d¨¦veloppement durable, l¡¯adaptation au changement climatique et la r¨¦duction des risques de catastrophe. Plus pr¨¦cis¨¦ment, le Cadre d¡¯action souligne combien ? il est crucial que les femmes participent ¨¤ la gestion efficace des risques de catastrophe et prennent part ¨¤ l¡¯¨¦laboration et ¨¤ la mise en ?uvre de politiques, de plans et de programmes de r¨¦duction des risques de catastrophe soucieux de la probl¨¦matique hommes-femmes ainsi qu¡¯¨¤ l¡¯allocation de ressources n¨¦cessaires. Il convient de prendre des mesures ad¨¦quates de renforcement des capacit¨¦s pour donner aux femmes les moyens de se pr¨¦parer et de trouver d¡¯autres moyens de subsistance au lendemain d¡¯une catastrophe??.? ?
Le Cadre d¡¯action propose aussi de renforcer le pouvoir d¡¯action des femmes en leur accordant des ressources, un plus grand pouvoir de d¨¦cisions ainsi que des mesures incitatives. Par exemple, dans sa quatri¨¨me priorit¨¦, il met l¡¯accent sur leur participation ¨¤ la prise de d¨¦cisions dans les strat¨¦gies de pr¨¦paration aux catastrophes et le renforcement de leurs capacit¨¦s vers une plus grande r¨¦silience. En outre, l¡¯alin¨¦a a (i) de la section 36 souligne la n¨¦cessit¨¦ de leur donner les moyens de jouer un r?le crucial dans la r¨¦duction des risques de catastrophe. Il met en ¨¦vidence leur r?le dans l¡¯¨¦laboration, le financement et la mise en ?uvre de strat¨¦gies de r¨¦duction des risques en tenant compte de la probl¨¦matique hommes-femmes dans la gestion efficace des risques.
R¨¦cemment, des progr¨¨s ont ¨¦t¨¦ faits?: on est pass¨¦ d¡¯une approche centr¨¦e sur les femmes ¨¤ une r¨¦duction proactive et ¨¤ long terme des risques et de la vuln¨¦rabilit¨¦ o¨´ le genre et la r¨¦duction des risques sont consid¨¦r¨¦s comme ¨¦tant n¨¦cessaires ¨¤ la r¨¦alisation du d¨¦veloppement durable. La Convention sur l¡¯¨¦limination de toutes les formes de discrimination ¨¤ l¡¯¨¦gard des femmes (CEDEF), qui a ¨¦t¨¦ introduite en 1979 par l¡¯Assembl¨¦e g¨¦n¨¦rale des Nations Unies, comprend des recommandations g¨¦n¨¦rales relatives aux afin de promouvoir et de prot¨¦ger les droits des femmes ¨¤ toutes les ¨¦tapes des catastrophes, y compris la pr¨¦vention, la pr¨¦paration, la r¨¦ponse, les op¨¦rations de rel¨¨vement et l¡¯adaptation aux changements climatiques. En outre, 2015 a marqu¨¦ une autre ¨¦tape importante, reconfirmant l¡¯¨¦galit¨¦ des sexes et la promotion des femmes pour atteindre les cibles du Cadre d¡¯action de Sendai et les objectifs de d¨¦veloppement durable d¡¯ici ¨¤ 2030, avec la publication du Cadre. Les actions recommand¨¦es comprennent l¡¯¨¦laboration de politiques et de plans nationaux de gestion des risques fond¨¦s sur l¡¯¨¦galit¨¦ des sexes, l¡¯¨¦tablissement de budgets d¨¦di¨¦s, la cr¨¦ation de plans pr¨¦voyant un renforcement ad¨¦quat des capacit¨¦s et reconnaissant les capacit¨¦s et le r?le existants des femmes, la collecte de donn¨¦es ventil¨¦es par sexe, la garantie de l¡¯acc¨¨s des femmes ¨¤ la protection sociale et ¨¤ l¡¯assurance ainsi que la promotion du leadership des femmes et de l¡¯¨¦galit¨¦ des sexes.
Si, depuis 2015, des progr¨¨s ont ¨¦t¨¦ r¨¦alis¨¦s dans la mise en ?uvre du Cadre d¡¯action de Sendai, il est largement reconnu que de graves lacunes et des d¨¦fis persistent concernant le respect des engagements de la communaut¨¦ internationale en mati¨¨re d¡¯¨¦galit¨¦ des sexes et de droits des femmes dans les efforts de r¨¦duction des risques aux catastrophes. L¡¯engagement et le leadership des femmes en tant qu¡¯agents du changement dans leur soci¨¦t¨¦ sont toujours n¨¦glig¨¦s. Les femmes ont droit ¨¤ l¡¯¨¦galit¨¦ dans tous les domaines. Le principe d¡¯¨¦galit¨¦ doit ¨ºtre int¨¦gr¨¦ dans les processus institutionnels ainsi que dans les syst¨¨mes juridiques et ¨ºtre soutenu par des lois et des pratiques juridiques. Le droit et les politiques jouent un r?le important dans la lutte contre l¡¯in¨¦galit¨¦ des sexes et la pr¨¦vention de la discrimination fond¨¦e sur le sexe lors de catastrophes. Tous les efforts doivent ¨ºtre faits pour couper le mal ¨¤ la racine de ce type de discrimination o¨´ qu¡¯il appara?t et assurer l¡¯¨¦galit¨¦ des chances aux femmes et aux filles, notamment en termes d¡¯acc¨¨s ¨¤ l¡¯information, aux possibilit¨¦s d¡¯emploi et aux m¨¦canismes de financement, ainsi que pour influencer la prise de d¨¦cisions8. ?
Que peut-on faire pour donner aux femmes un plus grand pouvoir de d¨¦cision dans les syst¨¨mes d¡¯alerte pr¨¦coce??
Renforcement du pouvoir d¡¯action des femmes. Partout, les femmes font face ¨¤ de s¨¦rieux obstacles qui limitent leurs possibilit¨¦s de rechercher des postes de direction dans les organisations civiques, les partis politiques et les institutions publiques. Il faut leur offrir des possibilit¨¦s et leur donner les moyens d¡¯assumer des r?les de chef de premier plan aux postes charg¨¦s de la r¨¦duction des risques de catastrophe, de la pr¨¦paration, de la r¨¦ponse et du rel¨¨vement. Cela les aidera ¨¤ influencer l¡¯orientation du d¨¦veloppement et permettra l¡¯¨¦mergence de r?les et de relations plus progressistes entre les sexes.
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Institutionalisation.?La priorit¨¦ donn¨¦e ¨¤ l¡¯¨¦galit¨¦ des sexes dans tous les aspects de la gouvernance en mati¨¨re de r¨¦duction des risques de catastrophe, en particulier, la planification nationale et locale, est un facteur essentiel des r¨¦sultats durables pour les femmes et les hommes. Les cadres juridiques nationaux, les politiques et les modalit¨¦s d¡¯organisation devraient ¨ºtre r¨¦vis¨¦s afin d¡¯inclure des dispositions sp¨¦cifiques pour des actions cibl¨¦es pratiques et mesurables en vue de la r¨¦alisation de l¡¯¨¦galit¨¦ des sexes ainsi que de la participation et du leadership des femmes dans les strat¨¦gies institutionnelles. Une gouvernance tenant compte de la probl¨¦matique hommes-femmes devrait ¨ºtre clairement d¨¦finie dans le syst¨¨me l¨¦gislatif, en promouvant des politiques, des strat¨¦gies et des institutions ¨¦galitaires entre les sexes, plus pr¨¦cis¨¦ment, en ce qui concerne le r?le et les responsabilit¨¦s des femmes. Par exemple, cela pourrait ¨ºtre r¨¦alis¨¦ par des r¨¦formes constitutionnelles ainsi que par d¡¯autres documents l¨¦gislatifs.? ?
Image. Se contenter de mettre en ?uvre?une campagne diffusant des images positives, sans r¨¦v¨¦ler la r¨¦alit¨¦ telle qu¡¯elle est, peut attirer plus de femmes, mais a peu de chances de les retenir. D¡¯autres strat¨¦gies pour cr¨¦er la ??bonne image?? pourraient consister ¨¤ inviter des femmes mod¨¨les actives dans la r¨¦duction des risques de catastrophe dans les ¨¦tablissements scolaires pour partager leurs exp¨¦riences avec les ¨¦l¨¨ves et ¨¤ organiser des ateliers destin¨¦s aux femmes sur la mani¨¨re de travailler avec succ¨¨s dans un secteur domin¨¦ par les hommes. L¡¯engagement des femmes dans les syst¨¨mes d¡¯alerte pr¨¦coce ainsi que dans d¡¯autres activit¨¦s de pr¨¦paration peut r¨¦duire la n¨¦cessit¨¦ de les ??sauver??, elles et d¡¯autres. La projection de la ??bonne image?? peut cr¨¦er de tels sc¨¦narios.
?ducation.?Le Cadre d¡¯action de Sendai souligne l¡¯importance d¡¯engager de multiples parties prenantes. Cependant, des questions subsistent quant ¨¤ savoir si l¡¯¨¦ventail de plus en plus large de personnes appel¨¦es ¨¤ prendre des d¨¦cisions ¨¦clair¨¦es sur la r¨¦duction des risques de catastrophe poss¨¨dent r¨¦ellement les comp¨¦tences professionnelles pour le faire. Les femmes ont besoin de bien plus qu¡¯une ¨¦ducation de base et d¡¯un revenu pour influencer la prise de d¨¦cisions ¨¤ un niveau ¨¦lev¨¦. Leurs pairs (et, pour les ¨¦lus, les ¨¦lecteurs) doivent les consid¨¦rer comme ¨¦tant cr¨¦dibles, ce qui implique souvent un niveau d¡¯¨¦ducation et de connaissances techniques plus ¨¦lev¨¦, une ind¨¦pendance ¨¦conomique et, dans certains pays, des moyens ou un acc¨¨s ¨¤ des r¨¦seaux de soutien.
Participation.?Les femmes doivent ¨ºtre des parties prenantes et des d¨¦cisionnaires actives dans les efforts de r¨¦duction des risques de catastrophe et non seulement une ressource humaine et ¨¦conomique. Le leadership f¨¦minin peut ¨ºtre facilit¨¦ lorsqu¡¯elles sont syst¨¦matiquement incluses et inform¨¦es et que leur participation est encourag¨¦e. Cela signifie supprimer les obstacles qui les emp¨ºchent d¡¯exprimer leurs besoins et leurs priorit¨¦s, d¡¯acc¨¦der ¨¤ l¡¯information et de l¡¯utiliser, d¡¯acc¨¦der aux possibilit¨¦s de d¨¦veloppement des capacit¨¦s, ¨¤ la formation et d¡¯accorder la priorit¨¦ ¨¤ l¡¯¨¦ducation formelle et informelle sur la r¨¦duction des risques de catastrophe. Cela peut ¨ºtre facilit¨¦ par le renforcement de l¡¯¨¦galit¨¦ d¡¯acc¨¨s des femmes ¨¤ l¡¯information, y compris l¡¯alerte pr¨¦coce, la formation, l¡¯¨¦ducation, le renforcement des capacit¨¦s, afin de renforcer leur autonomie et d¡¯assurer la mise en ?uvre des syst¨¨mes d¡¯information et de communication tenant compte de la probl¨¦matique hommes-femmes.
¸é¨¦²õ±ð²¹³Ü³æ.?Les femmes comptent les unes sur les autres et mobilisent le capital collectif par le biais de r¨¦seaux afin de r¨¦soudre les nombreux probl¨¨mes auxquels elles font face. Il peut s¡¯agir de r¨¦seaux professionnels ou d¡¯affinit¨¦, qui cr¨¦ent des plates-formes leur permettant de faire du commerce et d¡¯avoir acc¨¨s au cr¨¦dit, au marketing, aux soins des enfants, etc.9. Les femmes qui font partie des r¨¦seaux sont s?res d¡¯elles et s¡¯expriment mieux lorsqu¡¯elles ont un pouvoir d¡¯action et sont en mesure d¡¯apporter des changements dans la gestion locale des risques au sein de leur communaut¨¦.
?galit¨¦ des sexes dans les strat¨¦gies nationales.?Le m¨¦canisme de coordination national et local de la r¨¦duction des risques de catastrophe doit ?avoir une politique en mati¨¨re d¡¯¨¦galit¨¦ des sexes qui soutient une pleine participation des femmes, sur un pied d¡¯¨¦galit¨¦ dans la planification, y compris l¡¯alerte pr¨¦coce, ainsi que des possibilit¨¦s d¡¯acc¨¦der ¨¤ des postes de responsabilit¨¦ qui sont mesur¨¦es/indiqu¨¦es par le nombre de repr¨¦sentants ayant une expertise en mati¨¨re d¡¯¨¦galit¨¦ des sexes et qui font partie?des plates-formes/m¨¦canismes de coordination nationaux et locaux.?
Poursuivre les recherches sur le pouvoir d¡¯action des femmes. Les recherches sur les femmes?et leur engagement ¨¤ la r¨¦duction des risques de catastrophe sont un facteur n¨¦cessaire pour renforcer leur r?le et leur leadership dans la prise de d¨¦cisions. Des ¨¦tudes suppl¨¦mentaires sont n¨¦cessaires pour identifier les obstacles ainsi que les avantages des femmes dans la prise de d¨¦cisions, ce qui peut ¨ºtre utile aux d¨¦cideurs et aux praticiens et leur permettre de prendre des mesures visant ¨¤ garantir le pouvoir d¡¯action des femmes.
?Notes
1Kottegoda, S. (2011).?Mainstreaming gender in disaster management policy: key issues and challenges in the Asia-Pacific region. Disponible sur le site?:?.
2Vineeta Thapa and Pairote Pathranarakul, ??Gender inclusiveness in disaster risk governance for sustainable recovery of 2015 Gorkha Earthquake, Nepal??,?International Journal of Disaster Risk Reduction, vol. 34, (mars 2019), pp. 209¨C219. Disponible sur le site?:?.
3?Mir Rabiul Islam et al., ??The Changing Role of Women in Resilience, Recovery and Economic Development at the Intersection of Recurrent Disaster: A Case Study from Sirajgang??, Bangladesh,?Journal of Asian and African Studies, vol. 52, n¡ã 1 (2017), pp. 50¨C67.
4Sarah Bradshaw et Maureen Fordham, ??Women, Girls and Disasters: A Review for DFID?? (2013). Disponible sur le site :?.
5Kinkini Hemachandra, Dilanthi Amaratunga et Richard Haigh, ??Role of women in disaster risk governance??,?Procedia Engineering, vol. 212 (2018), pp. 1187¨C1194, SCOPUS indexed. Disponible sur le site?:?,.
6Niraj Thurairajah, Dilanthi G. Amaratunga et Richard Haigh, ??Empowering Women in Communities: A Comparison Between Developed and Developing Countries, Conference on Development and Wellbeing in Sri Lanka, 2¨C3 avril 2009??, Colombo : Universit¨¦ de Colombo.
7Dilanthi Amaratunga, ??Women¡¯s Leadership in Disaster Risk Reduction: Why Mobilising Women¡¯s Leadership Is Critical to Effective Disaster Risk Reduction??, rapport non publi¨¦ (2021).
8Christel Rose (UNISDR), Rahel Steinbach (UN-Women), et Amjad Saleem (IFRC), ??Reducing disaster risk through gender parity and women¡¯s leadership??,?Bulletin de l¡¯Organisation mondiale du commerce?vol. 66(2) (2017).
Disponible sur le site?:?.
9?M.J. Williams, ??Women in the Fisheries: Pointers for Development ?. Disponible sur le site?:?.
International Development Law Organization, ??Accessing to justice: models, strategies and best practices on women¡¯s empowerment?? (2013). Disponible sur le site?:?.
Sarah Gammage, Nancy Diamond and Melinda Packman, ??Enhancing Women¡¯s Access to Markets: An Overview of Donor Programs and Best Practices??, United States Agency for International Development (2005). Disponible sur le site?:?
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