Jamais il n¡¯a ¨¦t¨¦ aussi urgent pour le monde de donner la priorit¨¦ ¨¤ la sant¨¦ mentale. Le triple impact de la COVID-19, les pr¨¦occupations li¨¦es au changement climatique ainsi que les guerres et les conflits actuels font payer un lourd tribut ¨¤ nos populations, qu¡¯elles soient directement ou indirectement touch¨¦es.?
L¡¯¨¦tat de la sant¨¦ mentale dans le monde est extr¨ºmement pr¨¦occupant. Avant la pand¨¦mie, , dont 82?% dans les pays ¨¤ revenu faible ou interm¨¦diaire, et celles atteintes de troubles mentaux graves mouraient 10 ¨¤ 20 ans plus t?t que la population g¨¦n¨¦rale. Depuis, la pand¨¦mie de COVID-19 a eu de profondes r¨¦percussions sur la sant¨¦ mentale et le bien-¨ºtre d¡¯un grand nombre de personnes, qu¡¯elles aient eu ou non des probl¨¨mes pr¨¦existants, et a aggrav¨¦ les insuffisances des services syst¨¦miques ainsi que les in¨¦galit¨¦s socio-¨¦conomiques. On qu¡¯au cours de la pand¨¦mie, la pr¨¦valence mondiale de la d¨¦pression et de l¡¯anxi¨¦t¨¦ a augment¨¦ de 25 ¨¤ 27 %.
Les traitements et les soins demeurent rares, inad¨¦quats, inaccessibles ou trop chers et la stigmatisation g¨¦n¨¦ralis¨¦e d¨¦courage les personnes ¨¤ demander de l¡¯aide. On que 1 personne sur 4 dans le monde souffre d¡¯un trouble mental, les lacunes de la couverture th¨¦rapeutique pouvant atteindre 90 % dans certains pays. Pour aggraver les choses, la stigmatisation et l¡¯incompr¨¦hension emp¨ºchent les personnes d¡¯identifier les troubles mentaux dont elles souffrent, ainsi que ceux dont souffrent d¡¯autres personnes,?et de chercher des moyens de se faire aider. Les institutions et les communaut¨¦s mondiales continuent d¡¯¨ºtre vuln¨¦rables aux violations des droits de l¡¯homme, notamment les services de sant¨¦. En outre, m¨ºme lorsque les services tentent de traiter les probl¨¨mes de sant¨¦ mentale, la plupart d¡¯entre eux n¨¦gligent la sant¨¦ physique et les besoins sociaux.
Malgr¨¦ les disponibles concernant les cons¨¦quences des troubles mentaux sur l¡¯¨¦conomie, et des preuves que l¡¯investissement dans la sant¨¦ mentale peut avoir un retour sur investissement positif, seuls environ 2?% des budgets de sant¨¦ sont allou¨¦s ¨¤ la sant¨¦ mentale. Cela se traduit notamment par un , qui peut tomber ¨¤ 2 pour 100 000 habitants dans certains pays.
Malgr¨¦ les progr¨¨s majeurs r¨¦alis¨¦s au cours des 20 derni¨¨res ann¨¦es dans la compr¨¦hension des causes des troubles mentaux et de la mani¨¨re de les traiter, tr¨¨s peu d¡¯am¨¦liorations ont ¨¦t¨¦ apport¨¦es ¨¤ la couverture ainsi qu¡¯¨¤ la qualit¨¦ des services.?
Parmi ses nombreuses actions, l¡¯Organisation mondiale de la sant¨¦ (OMS) a lanc¨¦ en 2019 un programme phare en mati¨¨re de sant¨¦ mentale, l¡¯. Cette initiative vise ¨¤ lancer une action au niveau des syst¨¨mes et ¨¤ mettre en ?uvre des programmes dot¨¦s d¡¯une vision ¨¤ long terme, ax¨¦s sur la transformation du syst¨¨me de sant¨¦ mentale, l¡¯int¨¦gration de la sant¨¦ mentale dans la couverture sanitaire universelle (CSU) et le changement durable. Il s¡¯agit d¡¯un programme mondial qui inclut la r¨¦ponse aux urgences en mati¨¨re de sant¨¦ mentale et de soutien psychosocial, et au-del¨¤, et envisage la sant¨¦ mentale sous l¡¯angle de la sant¨¦ publique et du renforcement des syst¨¨mes.
Il s¡¯agit d¡¯un projet ambitieux visant ¨¤ am¨¦liorer l¡¯acc¨¨s aux soins pour 100?millions de personnes dans 12 pays diff¨¦rents. Neuf pays ont d¨¦j¨¤ adh¨¦r¨¦ au programme, le Bangladesh, la Jordanie, le Paraguay, les Philippines, l¡¯Ukraine et le Zimbabwe ¨¦tant les premiers ¨¤ l¡¯avoir adopt¨¦ depuis?janvier 2020, et l¡¯Argentine, le Ghana et le N¨¦pal l¡¯ayant adopt¨¦ les deux ann¨¦es suivantes.
Dans chaque pays, le programme se concentre sur deux principaux domaines d¡¯action : (i) faire progresser la politique de sant¨¦ mentale, la sensibilisation et les droits humains et (ii) renforcer les interventions ainsi que les services dans les ¨¦tablissements communautaires, sp¨¦cialis¨¦s et de sant¨¦ g¨¦n¨¦rale. Ces priorit¨¦s strat¨¦giques contribueront ¨¤ la r¨¦alisation des objectifs mondiaux et des cibles du ??triple milliard?? du et du . Il vise ¨¦galement ¨¤ d¨¦montrer la transformation des services de sant¨¦ mentale recommand¨¦e dans et ¨¤ montrer aux ?tats Membres comment les objectifs du peuvent ¨ºtre atteints.
Il est important de noter que bien que l¡¯Initiative sp¨¦ciale pour la sant¨¦ mentale de l¡¯OMS ait ¨¦t¨¦ con?ue avant le d¨¦but de la pand¨¦mie de COVID-19 et de la guerre en Ukraine, elle a ¨¦t¨¦ essentielle pour faire face ¨¤ ces ¨¦v¨¦nements. Comme on pouvait s¡¯y attendre, le d¨¦veloppement des syst¨¨mes de sant¨¦ mentale a permis aux pays d¡¯¨ºtre mieux pr¨¦par¨¦s pour r¨¦pondre aux besoins cr¨¦¨¦s par ces crises et d¡¯¨¦laborer et de mettre en ?uvre plus rapidement des strat¨¦gies d¡¯action.
L¡¯Initiative sp¨¦ciale pour la sant¨¦ mentale de l¡¯OMS a r¨¦alis¨¦ des progr¨¨s constants et positifs dans la plupart des pays participants en renfor?ant progressivement les services et en favorisant le changement. Elle met en ?uvre des orientations ainsi que des outils fond¨¦s sur des »å´Ç²Ô²Ô¨¦±ð²õ probantes visant ¨¤ atteindre les groupes en situation de vuln¨¦rabilit¨¦ (les femmes, les enfants, les jeunes, les personnes ?g¨¦es et les r¨¦fugi¨¦s); applique les normes internationales relatives aux droits de l¡¯homme afin de r¨¦former les politiques, les strat¨¦gies et les lois relatives ¨¤ la sant¨¦ mentale; et pr¨¦conise une approche de renforcement des syst¨¨mes de sant¨¦ mentale pour un changement durable ¨¤ long terme.
Le rapport sur la sant¨¦ mentale de l¡¯OMS est un autre ¨¦v¨¦nement majeur ¨¤ comm¨¦morer en cette Journ¨¦e. Premier rapport de ce type depuis 20 ans, il fournit aux gouvernements, aux universitaires, aux professionnels de la sant¨¦, ¨¤ la soci¨¦t¨¦ civile ainsi qu¡¯¨¤ d¡¯autres un plan ambitieux visant ¨¤ aider les pays ¨¤ transformer la sant¨¦ mentale. Il d¨¦finit les priorit¨¦s qu¡¯il faut adopter pour favoriser la sant¨¦ mentale des populations et leur permettre de s¡¯¨¦panouir. S¡¯appuyant sur les »å´Ç²Ô²Ô¨¦±ð²õ disponibles les plus r¨¦centes, le rapport utilise des exemples de bonnes pratiques du monde entier afin de d¨¦montrer ce qui marche. Par la voix de ceux qui ont souffert de troubles mentaux, il explique clairement pourquoi les choses doivent changer.
Il souligne pourquoi et o¨´ le changement est le plus n¨¦cessaire ainsi que la mani¨¨re de le r¨¦aliser au mieux. Il a pour ambition d¡¯inciter les parties prenantes ¨¤ collaborer afin de renforcer la valeur et l¡¯engagement accord¨¦s ¨¤ la sant¨¦ mentale, de remodeler les environnements qui influencent celle-ci et de renforcer les syst¨¨mes qui la prennent en charge. Cet objectif peut ¨ºtre atteint en mettant en ?uvre le Plan d¡¯action global pour la sant¨¦ mentale qui propose des mesures claires pour promouvoir la sant¨¦ mentale et le bien-¨ºtre de tous, pr¨¦venir les troubles mentaux chez les personnes ¨¤ risque et assurer une couverture universelle des services de sant¨¦ mentale.
Les personnes souffrant de troubles mentaux font face ¨¤ un risque accru d¡¯abus physiques et ¨¦motionnels, sont priv¨¦s du droit ¨¤ l¡¯¨¦ducation et ¨¤ l¡¯emploi et subissent d¡¯autres violations des droits humains. Surtout, il est temps pour tous de relever le niveau des discussions sur la sant¨¦ mentale. Le lourd poids de la stigmatisation ne peut ¨ºtre une raison pour nous d¡¯¨¦chouer. Ce n¡¯est que par le biais de partenariats et d¡¯accords que nous pourrons am¨¦liorer son ¨¦tat dans le monde.
Le th¨¨me de cette ann¨¦e, ??Faire de la sant¨¦ mentale et du bien-¨ºtre une priorit¨¦ pour tous??, est une occasion pour les gouvernements et autres parties prenantes concern¨¦es d¡¯adopter les orientations propos¨¦es dans les ressources telles que le rapport de l¡¯OMS sur la sant¨¦ mentale. Le moment est crucial, car sous l¡¯angle de la phase post-aigu? de la pand¨¦mie, nous avons une occasion ainsi que les outils pour r¨¦ellement jouer un r?le d¨¦terminant d¨¨s maintenant.
?
?
La?Chronique de l¡¯ONU?ne constitue pas un document officiel. Elle a le privil¨¨ge d¡¯accueillir des hauts fonctionnaires des Nations Unies ainsi que des contributeurs distingu¨¦s ne faisant pas partie du syst¨¨me des Nations Unies dont les points de vue ne refl¨¨tent pas n¨¦cessairement ceux de l¡¯Organisation. De m¨ºme, les fronti¨¨res et les noms indiqu¨¦s ainsi que les d¨¦signations employ¨¦es sur les cartes ou dans les articles n¡¯impliquent pas n¨¦cessairement la reconnaissance ni l¡¯acceptation officielle de l¡¯Organisation des Nations Unies.?
