Le moment ne pouvait pas ¨ºtre mieux choisi.
Cette ann¨¦e, la Journ¨¦e internationale pour la r¨¦duction des risques de catastrophe, c¨¦l¨¦br¨¦e le 13 octobre, se concentre sur un sujet qui a ¨¦t¨¦ mis en avant par des d¨¦bats anim¨¦s concernant l¡¯insuffisance des mesures prises pour faire face aux urgences plan¨¦taires comme la pand¨¦mie de COVID-19, les changements climatiques, la destruction des ¨¦cosyst¨¨mes protecteurs, la d¨¦sertification et plus encore. Chaque ann¨¦e, nous comm¨¦morons cette journ¨¦e sous l¡¯angle de l¡¯un des sept objectifs du , adopt¨¦ par les ?tats Membres des Nations Unies en 2015. Cette ann¨¦e est centr¨¦e sur l¡¯objectif (F)?: am¨¦liorer nettement, d¡¯ici ¨¤ 2030, la coop¨¦ration internationale avec les pays en d¨¦veloppement en leur fournissant un appui appropri¨¦ et continu afin de compl¨¦ter l¡¯action qu¡¯ils m¨¨nent ¨¤ l¡¯¨¦chelle nationale pour mettre en ?uvre le pr¨¦sent Cadre.
Bien qu¡¯¨¤ ce jour 101 ?tats Membres aient ¨¦labor¨¦ de telles strat¨¦gies, de nombreux pays en d¨¦veloppement pauvres en ressources ont du mal ¨¤ les mettre en ?uvre sans l¡¯aide publique au d¨¦veloppement, un appui au renforcement des capacit¨¦s et le transfert de technologies.
Malgr¨¦ la preuve ¨¦vidente que la r¨¦duction des risques de catastrophe apporte de nombreux avantages, notamment pour freiner?l¡¯augmentation de la demande en aide humanitaire, seule une partie de la coop¨¦ration internationale est canalis¨¦e pour appuyer ces efforts. Sur l¡¯ensemble du financement fourni entre 2010 et 2019, les 5,5 milliards de dollars d¨¦pens¨¦s pour la r¨¦duction des risques de catastrophe ne repr¨¦sentent que 0,5 % du montant total de l¡¯aide internationale1.
De plus en plus de vies sont sauv¨¦es gr?ce aux syst¨¨mes d¡¯alerte pr¨¦coce, et nous le constatons dans le monde entier, du golfe du Mexique au golfe du Bengale. Gr?ce aux progr¨¨s en mati¨¨re de m¨¦t¨¦orologie, de pr¨¦visions m¨¦t¨¦orologiques et d¡¯images par satellite, ainsi qu¡¯¨¤ une meilleure gestion des risques, les catastrophes qui auraient co?t¨¦ des milliers de vies par le pass¨¦ ne sont plus autant d¨¦vastatrices.
Mais nous pouvons, et nous devons, faire davantage par le biais de la coop¨¦ration internationale. Seule la moiti¨¦ des 193 membres de l¡¯Organisation m¨¦t¨¦orologique mondiale (OMM) dispose de syst¨¨mes d¡¯alerte pr¨¦coce multirisques, et les r¨¦seaux d¡¯observation m¨¦t¨¦orologique et hydrologique pr¨¦sentent de graves lacunes en Afrique, dans certaines r¨¦gions d¡¯Am¨¦rique latine ainsi que dans les ?tats insulaires du Pacifique et des Cara?bes.
C¡¯est pourquoi le Bureau des Nations Unies pour la pr¨¦vention des catastrophes (UNDRR), l¡¯OMM ainsi que de nombreux ?tats Membres soutiennent fermement des initiatives telles que l¡¯, lanc¨¦e lors de la . L¡¯initiative CREWS a permis de lever 330 millions de dollars pour soutenir un vaste ¨¦ventail de projets pour les pays les moins avanc¨¦s (PMA) et les petits ?tats insulaires en d¨¦veloppement (PEID), notamment l¡¯am¨¦lioration des pr¨¦visions m¨¦t¨¦orologiques qui permettent aux agriculteurs de planter des cultures appropri¨¦es afin d¡¯¨¦viter de les perdre en cas de catastrophe, ainsi qu¡¯un syst¨¨me am¨¦lior¨¦ d¡¯indications relatives aux crues ¨¦clair en Afrique de l¡¯Ouest.
Lors du Sommet sur l¡¯action climatique de 2019, le , dirig¨¦ par la F¨¦d¨¦ration internationale des soci¨¦t¨¦s de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, a ¨¦t¨¦ lanc¨¦ avec pour objectif de prot¨¦ger d¡¯ici ¨¤ 2025 un milliard de personnes contre les catastrophes.
Une action anticip¨¦e est essentielle pour ¨¦viter les cons¨¦quences d¡¯une catastrophe. L¡¯importance de cette action est soulign¨¦e par l¡¯augmentation alarmante, ces derni¨¨res ann¨¦es, des personnes d¨¦plac¨¦es ¨¤ l¡¯int¨¦rieur de leur pays en raison d¡¯inondations, de temp¨ºtes et de s¨¦cheresse. En 2018, 16,1 millions de personnes ont ¨¦t¨¦ d¨¦plac¨¦es par des ph¨¦nom¨¨nes m¨¦t¨¦orologiques2 et, en 2020, ce chiffre avait atteint 30 millions3.
Le Partenariat de la Corne de l¡¯Afrique pour une alerte pr¨¦coce et une action rapide a ¨¦t¨¦ lanc¨¦ ¨¤ Stockholm lors de l¡¯¨¦v¨¦nement de haut niveau sur le th¨¨me ??Faire face aux cons¨¦quences humanitaires des changements climatiques?: anticiper et agir??, qui s¡¯est tenu en octobre 2020. Le partenariat comprend le Gouvernement su¨¦dois, l¡¯Autorit¨¦ intergouvernementale pour le d¨¦veloppement (IGAD), l¡¯UNDRR et le Programme alimentaire mondial. Il vise ¨¤ encourager la coop¨¦ration transfrontali¨¨re et ¨¤ relever les d¨¦fis persistants en mati¨¨re de s¨¦curit¨¦ alimentaire dans l¡¯ensemble de la r¨¦gion. Les r¨¦sultats obtenus jusqu¡¯ici comprennent un profil r¨¦gional des risques d¡¯inondation de l¡¯IGAD qui renforce la gestion de ces risques et anticipe les effets probables sur les populations, le produit int¨¦rieur brut, les cultures, le b¨¦tail et les routes. D¡¯autres risques majeurs, comme la s¨¦cheresse, seront abord¨¦s.
L¡¯anticipation n¡¯est qu¡¯une partie de l¡¯¨¦quation de la pr¨¦vention. L¡¯autre partie consiste ¨¤ s¡¯assurer que la r¨¦silience aux catastrophes est int¨¦gr¨¦e dans toutes les infrastructures essentielles, notamment les ¨¦coles et les ¨¦tablissements de sant¨¦, susceptibles d¡¯¨ºtre expos¨¦es ¨¤ un risque de catastrophe naturelle, comme une temp¨ºte, une inondation, un s¨¦isme ou un tsunami. Consciente du fait que la majeure partie des pertes ¨¦conomiques dues aux catastrophes r¨¦sulte de dommages importants caus¨¦s aux infrastructures essentielles, l¡¯UNDRR participe activement ¨¤ la Coalition pour une infrastructure r¨¦siliente aux catastrophes (CDRI), qui a ¨¦t¨¦ lanc¨¦e par le Gouvernement de l¡¯Inde lors du Sommet sur l¡¯action climatique en 2019.
La pand¨¦mie de COVID-19 a mis en ¨¦vidence des vuln¨¦rabilit¨¦s profond¨¦ment ancr¨¦es dans les infrastructures de sant¨¦ publique et les cha?nes d¡¯approvisionnement. J¡¯ai r¨¦cemment f¨¦licit¨¦ la coalition CRI pour avoir initi¨¦ un d¨¦bat sur cette question importante qui, avec les disparit¨¦s en mati¨¨re de distribution des vaccins, constitue une priorit¨¦ mondiale pour la coop¨¦ration internationale.?
L¡¯UNDRR soutient pleinement l¡¯appel lanc¨¦ par l¡¯Organisation mondiale de la sant¨¦ (OMS) pour que des mesures soient prises aux niveaux mondial, r¨¦gional et national afin de multiplier les investissements dans des programmes et des initiatives visant ¨¤ renforcer les infrastructures de sant¨¦, telles que les ¨¦tablissements de sant¨¦ et les cha?nes d¡¯approvisionnement, pour prot¨¦ger la sant¨¦ des populations et leur bien-¨ºtre en cas d¡¯urgence ou de catastrophe, y compris en cas d¡¯¨¦pid¨¦mie.
Jusqu¡¯ici, plus de 160 nations se sont jointes ¨¤ l¡¯initiative COVAX, le M¨¦canisme COVAX pour un acc¨¨s mondial aux vaccins contre la COVID-19, qui vise ¨¤ fournir un acc¨¨s ¨¦quitable aux vaccins sous l¡¯¨¦gide de l¡¯OMS, de l¡¯Alliance mondiale pour les vaccins et la vaccination (GAVI) et de la Coalition pour les innovations en mati¨¨re de pr¨¦paration aux ¨¦pid¨¦mies.
Au moment de la r¨¦daction de cet article, dont 73?% dans seulement dix pays, et . On ne peut qu¡¯esp¨¦rer que l¡¯¨¦lan g¨¦n¨¦r¨¦ par le Sommet mondial sur la COVID-19, organis¨¦ par le Pr¨¦sident am¨¦ricain Joe Biden, permettra d¡¯am¨¦liorer l¡¯approvisionnement en vaccins des pays en d¨¦veloppement.
L¡¯¨¦mergence du variant Delta souligne le message que personne n¡¯est en s¨¦curit¨¦ tant que tout le monde ne l¡¯est pas et que l¡¯exclusion est plus co?teuse ¨¤ long terme. Ceux qui sont ¨¤ l¡¯origine de l¡¯initiative COVAX en sont pleinement conscients et ont besoin d¡¯un plus grand soutien pour leurs efforts si nous voulons ma?triser l¡¯¨¦pid¨¦mie le plus rapidement possible en perdant moins de vies.?
Si le d¨¦ploiement des vaccinations dans le monde est d¡¯une importance capitale pour mettre fin ¨¤ l¡¯¨¦pid¨¦mie actuelle, nous savons aussi qu¡¯il n¡¯existe pas de vaccin contre la pauvret¨¦. La coop¨¦ration internationale est essentielle pour soutenir les pays en d¨¦veloppement afin qu¡¯un grand nombre d¡¯entre eux puissent survivre aux urgences climatiques et s¡¯adapter aux d¨¦fis du r¨¦chauffement de la plan¨¨te auquel ils ont peu contribu¨¦. Les nations en d¨¦veloppement doivent passer ¨¤ l¡¯action, non seulement pour honorer leurs promesses de r¨¦duire les ¨¦missions de gaz ¨¤ effet de serre mais aussi de fournir une aide financi¨¨re, technologique et de renforcement des capacit¨¦s aux pays en d¨¦veloppement qui luttent pour faire face ¨¤ l¡¯¨¦l¨¦vation du niveau de la mer, au r¨¦chauffement des mers, ¨¤ l¡¯irr¨¦gularit¨¦ des pr¨¦cipitations et ¨¤ la menace constante de ph¨¦nom¨¨nes m¨¦t¨¦orologiques extr¨ºmes.
Comme l¡¯a soulign¨¦ le Secr¨¦taire g¨¦n¨¦ral des Nations Unies Ant¨®nio Guterres, lors du lancement de son dernier rapport ????: ??De la crise climatique ¨¤ la guerre suicidaire contre la nature, en passant par l¡¯effondrement de la biodiversit¨¦, le monde agit trop peu et trop tard4. ?
Nous pouvons continuer sur la voie de l¡¯effondrement mondial ou soutenir des solutions qui conduiront ¨¤ une perc¨¦e mondiale et ¨¤ un monde plus s?r, plus durable dans lequel personne ne sera laiss¨¦ pour compte.
La coop¨¦ration internationale visant ¨¤ am¨¦liorer la fa?on dont les pays en d¨¦veloppement g¨¨rent leurs risques de catastrophe est essentielle au d¨¦veloppement et au progr¨¨s de l¡¯humanit¨¦, car rien ne nuit plus au d¨¦veloppement qu¡¯une catastrophe.
Notes
1?Informations fournies par l¡¯UNDRR.
2?Observatoire des situations de d¨¦placement interne,?Rapport mondial sur le d¨¦placement interne 2019?(Gen¨¨ve, 2019), p. 7. Disponible sur le site?
3?Observatoire des situations de d¨¦placement interne,?Rapport mondial sur le d¨¦placement interne 2021?(Gen¨¨ve, 2021), p. 12. Disponible sur le site?
4?Nations Unies, ? Le monde agit trop peu et trop tard ?, le Secr¨¦taire g¨¦n¨¦ral pr¨¦sente ¨¤ l¡¯Assembl¨¦e g¨¦n¨¦rale son rapport ??Notre programme commun?? lan?ant un avertissement ¨¤ l¡¯instabilit¨¦ et au chaos climatique, communiqu¨¦ de presse, 10 septembre 2021. Disponible sur le site?/press/en/2021/sgsm20891.doc.htm
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