2 avril 2020

2 avril 2020 ¡ª La pand¨¦mie de COVID-19 s¡¯accompagne sur les r¨¦seaux sociaux d¡¯un d¨¦luge d¡¯informations, dont bon nombre se r¨¦v¨¨lent fausses voire malveillantes. En riposte ¨¤ ce ph¨¦nom¨¨ne qu¡¯elles qualifient d¡¯ ? infod¨¦mie ?, les Nations Unies intensifient leur lutte contre les diff¨¦rentes formes de d¨¦sinformation, tout en combattant l¡¯exploitation de la crise par des cybercriminels.

? Notre ennemi commun est la COVID-19, mais notre ennemi est aussi une ¡¯infod¨¦mie¡¯ de d¨¦sinformation ?, a averti Ant¨®nio Guterres, Secr¨¦taire g¨¦n¨¦ral de l¡¯ONU, le 27 mars, en appelant ¨¤ ? promouvoir de toute urgence les faits et la science, l'espoir et la solidarit¨¦ au d¨¦triment du d¨¦sespoir et de la division ?.  Une alerte qui faisait ¨¦cho ¨¤ celle lanc¨¦e d¨¨s f¨¦vrier par Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur g¨¦n¨¦ral de l¡¯Organisation mondiale de la Sant¨¦ (OMS), selon lequel ? les fausses nouvelles se propagent plus rapidement et plus facilement que ce virus et sont tout aussi dangereuses ?.

Pour r¨¦pondre ¨¤ la propagation des rumeurs et de la d¨¦sinformation dans le contexte actuel, l¡¯OMS a publi¨¦ une qui vise ¨¤ ? en finir avec les id¨¦es re?ues ?. Il y est notamment rappel¨¦ que le nouveau coronavirus peut se transmettre dans toutes les r¨¦gions, quel que soit le climat, que la pulv¨¦risation d¡¯alcool ou de chlore ne le tue pas ou encore que manger de l¡¯ail n¡¯aide pas ¨¤ pr¨¦venir l¡¯infection. Le Fonds des Nations Unies pour l¡¯enfance (UNICEF) propose pour sa part un destin¨¦ ¨¤ faire la part entre ? r¨¦alit¨¦ et fiction ?.  

 

Si les fausses informations, th¨¦ories complotistes et rem¨¨des inefficaces sont l¨¦gion sur Internet, la cybercriminalit¨¦ en relation avec la pand¨¦mie est elle aussi en plein essor.

 

R¨¦f¨¦rencement, mod¨¦ration et fiabilit¨¦ des sources

Soucieuse de r¨¦pondre le plus t?t possible aux fausses nouvelles, l¡¯OMS travaille ¨¦galement avec Google afin de s¡¯assurer que les personnes effectuant des recherches sur le coronavirus voient s¡¯afficher ses informations en t¨ºte de liste. L¡¯agence onusienne a d¡¯autre part nou¨¦ des partenariats avec des plateformes de m¨¦dias sociaux comme Facebook (propri¨¦taire d¡¯Instagram et WhatsApp), Pinterest, Tencent, TikTok, Twitter et YouTube. Le but est cette fois de pouvoir contrer la d¨¦sinformation sur des supports atteignant diff¨¦rents types de public.

Cet effort de mod¨¦ration a d¨¦j¨¤ valu ¨¤ plusieurs personnalit¨¦s politiques, dont un chef d¡¯Etat, d¡¯¨ºtre censur¨¦s par plusieurs de ces plateformes pour avoir vant¨¦, contre l¡¯avis des autorit¨¦s m¨¦dicales et de la communaut¨¦ scientifique, les vertus de l¡¯hydroxychloroquine, un d¨¦riv¨¦ de la chloroquine actuellement exp¨¦riment¨¦ dans diff¨¦rents pays.   

? Les gens cherchent des sources d¡¯informations fiables et nous voulons jouer ce r?le pour ¨ºtre au-devant et pr¨¦server la sant¨¦ mondiale ?, a r¨¦cemment fait valoir le Dr Sylvie Briand, Directrice de l'OMS pour la pr¨¦paration aux risques infectieux mondiaux, lors d¡¯une conf¨¦rence de presse ¨¤ Gen¨¨ve.  Elle y soulignait ¨¦galement l¡¯importance d¡¯une collaboration avec les journalistes ? pour que la bonne information aille au bon endroit, aux bonnes personnes, au bon moment ?.

Gare aux arnaques

Si les fausses informations, th¨¦ories complotistes et rem¨¨des inefficaces sont l¨¦gion sur Internet, la cybercriminalit¨¦ en relation avec la pand¨¦mie est elle aussi en plein essor. Certains escrocs se font ainsi passer pour des repr¨¦sentants de l¡¯OMS pour obtenir des renseignements confidentiels par la m¨¦thode dite de l¡¯hame?onnage (ou phishing), qui consiste ¨¤ adresser un courriel comportant un pi¨¨ge sous forme de lien ou de pi¨¨ce jointe. L¡¯agence pr¨¦cise dans un qu¡¯elle ne demandera jamais ni identifiant, ni mot de passe, ni num¨¦ro de carte de cr¨¦dit. Elle ajoute que son seul appel aux dons a concern¨¦ le Fonds de solidarit¨¦ contre la COVID-19.

Selon Neil Walsh, Chef de la Section de la cybercriminalit¨¦ et de la lutte contre le blanchiment d'argent ¨¤ l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), le meilleur moyen d¡¯¨¦chapper aux arnaques ou au ran?onnage est de v¨¦rifier que le courriel re?u provient d¡¯une source digne de foi, comme par exemple les institutions, fonds et programmes de l¡¯ONU.

En temps de crise, la cybers¨¦curit¨¦ prend une importance cruciale, souligne l¡¯expert, qui rel¨¨ve que la p¨¦riode actuelle est particuli¨¨rement propice ¨¤ ce genre d¡¯agissements. De tr¨¨s nombreuses personnes dans le monde sont en effet confin¨¦es ¨¤ leur domicile et passent de longs moments en ligne pour travailler, ¨¦tudier ¨¤ distance ou simplement surfer, ce qui les rend vuln¨¦rables. Le nombre des cyberattaques et des arnaques par courriel utilisant les mots ? COVID-19 ? ou ? coronavirus ? sont en forte hausse, indique M. Wash, ajoutant que nul n¡¯est ¨¤ l¡¯abri de ces comportements criminels, pas m¨ºme les h?pitaux.

Face ¨¤ ces dangers, les enfants peuvent facilement devenir la proie des cybercriminels dans la mesure o¨´ ils ne font pas la distinction entre les mondes r¨¦el et virtuel, explique encore le sp¨¦cialiste de l¡¯ONUDC.  Apr¨¨s avoir inform¨¦ mardi le personnel de l¡¯ONU sur les risques li¨¦s au t¨¦l¨¦travail dans le contexte de la COVID-19, lors d¡¯une s¨¦ance d¡¯information virtuelle, cet expert doit coanimer vendredi un consacr¨¦ ¨¤ l¡¯exploitation sexuelle des enfants en ligne.

Le syst¨¨me onusien mobilis¨¦

La vigilance contre l¡¯exploitation de la crise sanitaire que traverse le monde est partag¨¦e par l¡¯ensemble du syst¨¨me des Nations Unies, du Secr¨¦tariat aux personnels des diff¨¦rentes institutions sp¨¦cialis¨¦es. Plusieurs bureaux de l¡¯UNICEF, en Malaisie, au Pakistan et au Niger, ont ainsi averti ces derni¨¨res semaines que des ? messages trompeurs ? se pr¨¦sentant comme des communications de l¡¯agence circulaient sur les r¨¦seaux sociaux et Internet ¨¤ propos du coronavirus.

? Nous demandons aux citoyens de s¡¯efforcer d¡¯obtenir des informations fiables aupr¨¨s de sources v¨¦rifi¨¦es telles que l¡¯UNICEF ou l¡¯OMS, les repr¨¦sentants des autorit¨¦s sanitaires et les professionnels de sant¨¦ de confiance, sur la mani¨¨re dont ils peuvent se prot¨¦ger eux et leur famille, et nous les appelons ¨¤ s¡¯abstenir de partager des informations provenant de sources non fiables ou non v¨¦rifi¨¦es ?, a invit¨¦ l¡¯agence dans un message de clarification.

? Les informations qui ne sont pas scientifiquement prouv¨¦es ne doivent pas ¨ºtre divulgu¨¦es ?, a quant ¨¤ lui martel¨¦ le Dr Ibrahima Soc¨¦ Fall, Directeur g¨¦n¨¦ral adjoint de l¡¯OMS en charge de la r¨¦ponse aux urgences, dans un entretien ¨¤ ONU Info, battant en br¨¨che la th¨¦orie erron¨¦e selon laquelle le virus ne se transmettrait pas sous les climats chauds et humides.

Partenaire avec l¡¯OMS et l¡¯UNICEF du nouveau  lanc¨¦ par WhatsApp, le Programme des Nations Unies pour le d¨¦veloppement (PNUD) s¡¯est f¨¦licit¨¦ de la donation d¡¯un million de dollars effectu¨¦e par l¡¯application de messagerie ¨¤ l¡¯International Fact-Checking Network (IFCN) afin de soutenir l¡¯alliance ? Corona Virus Facts ? qui rassemble plus d¡¯une centaine d¡¯organisations dans 45 pays.

De son c?t¨¦, la Secr¨¦taire g¨¦n¨¦rale adjointe ¨¤ la communication globale, Melissa Fleming, a assur¨¦ sur Facebook que son ¨¦quipe intensifiera ses efforts de communication afin de ? veiller ¨¤ ce que les gens disposent des informations les meilleures et les plus cr¨¦dibles et s¡¯inspirent ¨¦galement d¡¯exemples de coop¨¦ration mondiale et d¡¯actes viraux d¡¯humanit¨¦ ?.

Restez en s¨¦curit¨¦ en ligne pendant la pand¨¦mie de COVID-19

 

Lutter contre la d¨¦sinformation aux temps de la COVID-19 : l'appel du Secr¨¦taire g¨¦n¨¦ral de l'ONU (14 avril 2020)