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Un h¨¦licopt¨¨re s'approche de la centrale nucl¨¦aire de Tchernobyl apr¨¨s la catastrophe, en avril 1986. Photo : AIEA/USFCRFC

Contexte

La catastrophe de Tchernobyl

L'accident

Le 26 avril 1986, ¨¤ la centrale nucl¨¦aire de Tchernobyl : un arr¨ºt de routine du syst¨¨me durant 20 secondes ne semblait ¨ºtre qu'un test de l'¨¦quipement ¨¦lectrique mais, sept secondes plus tard, une surtension suscite une explosion chimique qui disperse pr¨¨s de 520 radionucl¨¦ides dangereux dans l'atmosph¨¨re. La force de l'explosion a propag¨¦ la contamination sur de grandes parties de l'ancienne Union sovi¨¦tique, aujourd'hui les territoires de la Bi¨¦lorussie, de la F¨¦d¨¦ration de Russie et de l'Ukraine.

Des millions de personnes touch¨¦es

Selon les rapports officiels, 31 personnes sont mortes imm¨¦diatement apr¨¨s l'accident et 600.000 ? liquidateurs ?, impliqu¨¦s dans la lutte contre le feu et les op¨¦rations de nettoyage, ont ¨¦t¨¦ expos¨¦s ¨¤ de fortes doses de radiations. Selon des chiffres officiels, pr¨¨s de 8,4 millions de personnes dans ce qui est aujourd'hui la Bi¨¦lorussie, la F¨¦d¨¦ration de Russie et l'Ukraine ont ¨¦t¨¦ les plus expos¨¦es aux radiations. Environ 155 000 km? de territoires ont ¨¦t¨¦ contamin¨¦s dans ces trois pays. Des zones agricoles d'une superficie de pr¨¨s de 52 000 km? ont ¨¦t¨¦ contamin¨¦es par le c¨¦sium-137 et le strontium-90, dont la dur¨¦e de vie est estim¨¦e ¨¤ une trentaine d'ann¨¦es. Pr¨¨s de 404.000 personnes ont ¨¦t¨¦ relog¨¦es mais des millions d'autres ont continu¨¦ ¨¤ vivre dans un environnement o¨´ l'exposition r¨¦siduelle a continu¨¦ de provoquer des cons¨¦quences sanitaires.

Un manque d'informations

Aucune information n'a ¨¦t¨¦ publi¨¦e jusqu'¨¤ trois jours apr¨¨s l'explosion. La premi¨¨re alerte publique est donn¨¦e par la Su¨¨de, qui avait d¨¦tect¨¦ une anomalie sur la carte des niveaux de radioactivit¨¦ en Europe. Avant cette annonce, les autorit¨¦s sovi¨¦tiques luttaient contre les incendies et menaient des op¨¦rations de nettoyage, mais elles avaient choisi de ne pas rendre l'accident public, ni son ampleur. Aucune autorit¨¦ n'a ¨¦t¨¦ en mesure de r¨¦pondre imm¨¦diatement ¨¤ la situation et d'apporter des r¨¦ponses ¨¤ des questions telles que : peut-on sortir de chez soi en toute s¨¦curit¨¦ ? Peut-on boire l'eau courante ? Peut-on manger des produits locaux ? Une communication d'urgence de mesures de pr¨¦vention aurait probablement permis ¨¤ la population d'¨¦viter l'exposition ¨¤ certains radionucl¨¦ides, tels que l'iode 131, qui peut entra?ner le cancer de la thyro?de. Une ¨¦vacuation pr¨¦coce aurait pu vider la zone de ses habitants au moment m¨ºme o¨´ l'iode 131 est le plus dangereux, c'est-¨¤-dire 8 ¨¤ 16 jours apr¨¨s sa dispersion.

La gestion de la catastrophe au niveau national

Au cours des quatre premi¨¨res ann¨¦es apr¨¨s l'accident de Tchernobyl, les autorit¨¦s sovi¨¦tiques ont d¨¦cid¨¦ de faire face aux cons¨¦quences de l'explosion ¨¤ l'¨¦chelon national. L'ONU et ses partenaires ont cherch¨¦ les moyens de fournir une aide d'urgence, qui incluait l'¨¦valuation de la s?ret¨¦ nucl¨¦aire et les conditions environnementales de la zone contamin¨¦e, ainsi qu'un diagnostic des diff¨¦rentes pathologies qui ont r¨¦sult¨¦ de l'accident. Les Nations Unies ont ¨¦galement travaill¨¦ ¨¤ sensibiliser les habitants de la r¨¦gion pour leur apprendre ¨¤ se prot¨¦ger des radionucl¨¦ides pr¨¦sents dans l'environnement et les produits agricoles.

La mise en place d'une coop¨¦ration internationale

Beaucoup consid¨¨rent l'ann¨¦e 1990 comme importante pour la participation des Nations Unies aux efforts apr¨¨s la catastrophe. Le gouvernement sovi¨¦tique a en effet reconnu la n¨¦cessit¨¦ d'une assistance internationale et l'Assembl¨¦e g¨¦n¨¦rale a adopt¨¦ la , qui a appel¨¦ ¨¤ la coop¨¦ration internationale pour faire face aux ¨¦v¨¦nements de Tchernobyl et en att¨¦nuer les cons¨¦quences. Cette r¨¦solution a ¨¦galement charg¨¦ un Secr¨¦taire g¨¦n¨¦ral adjoint de coordonner la coop¨¦ration pour Tchernobyl et a appel¨¦ ¨¤ la formation d'un groupe de travail inter-agences. Le Comit¨¦ de coordination quadripartite, compos¨¦ de ministres du B¨¦larus, de la Russie, de l'Ukraine, ainsi que du Coordonateur des Nations Unies pour Tchernobyl, a ¨¦t¨¦ int¨¦gr¨¦ au m¨¦canisme de coordination au niveau minist¨¦riel. En 1992, un an apr¨¨s la cr¨¦ation du Groupe de travail, le D¨¦partement des affaires humanitaires - devenu  (OCHA) en 1997 - a commenc¨¦ ¨¤ coordonner la coop¨¦ration internationale pour Tchernobyl. Pour acc¨¦l¨¦rer les contributions financi¨¨res aux activit¨¦s de Tchernobyl, le Fonds d'affectation sp¨¦ciale pour la catastrophe de Tchernobyl a ¨¦t¨¦ cr¨¦¨¦e en 1991 sous la direction d'OCHA. Depuis 1986, la famille des Nations Unies et des organisations non gouvernementales ont d¨¦marr¨¦ plus de 230 projets diff¨¦rents de recherche et d'assistance dans les domaines de la sant¨¦, la s?ret¨¦ nucl¨¦aire, y compris la construction de logements, l'accompagnement socio-psychologique, la r¨¦insertion ¨¦conomique, l'environnement, la production d'aliments propres et l'information.

Vers une strat¨¦gie de d¨¦veloppement

Au fil du temps, il est devenu ¨¦vident que la mission de restauration de l'environnement et de la sant¨¦ ne pouvait pas ¨ºtre s¨¦par¨¦e des perspectives de d¨¦veloppement. En 2001, le (PNUD) et son directeur r¨¦gional pour les trois pays touch¨¦s, fait partie du m¨¦canisme de coordination pour la coop¨¦ration de Tchernobyl. L'ann¨¦e suivante, l'Organisation des Nations Unies a modifi¨¦ sa r¨¦ponse d'urgence en une approche strat¨¦gique de d¨¦veloppement ¨¤ long terme.

En 2004, le Secr¨¦taire g¨¦n¨¦ral de l'ONU a annonc¨¦ le transfert de responsabilit¨¦s d'OCHA vers le Programme des Nations unies pour le d¨¦veloppement (PNUD) conform¨¦ment ¨¤ une ¨¦tude intitul¨¦e ? Les cons¨¦quences humaines de l'accident nucl¨¦aire de Tchernobyl: une strat¨¦gie pour le r¨¦tablissement ?. Le PNUD a alors identifi¨¦ trois domaines prioritaires pour Tchernobyl :

  • La diffusion d'informations, y compris la promotion de modes de vie sains;
  • Le d¨¦veloppement ¨¦conomique et social au niveau communautaire;
  • L'appui politique visant ¨¤ aider les gouvernements ¨¤ rationaliser les d¨¦penses li¨¦es ¨¤ la catastrophe de Tchernobyl.

De nouvelles initiatives

Afin de clarifier les questions en suspens et de maintenir l'attention du monde sur Tchernobyl, l'ONU a entrepris un certain nombre de nouvelles initiatives.

  • Un site Internet sur Tchernobyl, financ¨¦ par la Suisse,  sert de forum ind¨¦pendant sur les questions li¨¦es ¨¤ la catastrophe.
  • Le Forum de Tchernobyl, lanc¨¦ par l', est destin¨¦ ¨¤ g¨¦n¨¦rer un consensus sur une s¨¦rie de questions en litige et ¨¤ examiner toutes les preuves scientifiques sur les effets de l'accident sur la sant¨¦ humaine et l'environnement.
  • Le site Internet , qui a r¨¦sum¨¦ les conclusions du rapport L'h¨¦ritage de Tchernobyl, s'est voulu rassurant sur l'effet des radiations ¨¤ faible dose. Il sera utilis¨¦ par le PNUD comme ressource dans le cadre des efforts visant ¨¤ apaiser les craintes des populations concern¨¦es et pour fournir des conseils utiles sur la fa?on de vivre et de travailler en toute s¨¦curit¨¦ dans la r¨¦gion.