Ce blog fait partie d'une dans les pays en d茅veloppement. Visitez pour acc茅der aux donn茅es, analyses et recommandations de l'OCDE sur les impacts sanitaires, 茅conomiques, financiers et soci茅taux de COVID-19 dans le monde.
Ce blog fait 茅galement partie d'un fil de discussion portant plus sp茅cifiquement sur les impacts et les r茅ponses 脿 la crise de la COVID-19 dans les pays les moins avanc茅s (PMA).
La nouvelle pand茅mie de coronavirus a rapidement plong茅 le monde dans un environnement inconnu. Alors que le nombre de diagnostics de la COVID-19 augmente 脿 l'茅chelle mondiale, l'Organisation mondiale de la sant茅 a signal茅 plus de 7 000 cas dans les 47 pays les moins avanc茅s (PMA) du monde. Bien que ces chiffres semblent peu 茅lev茅s par rapport aux milliers de cas signal茅s chaque jour dans des points chauds comme l'Espagne, les 脡tats-Unis et l'Italie, il est probable que ce faible nombre de cas diagnostiqu茅s ne durera pas longtemps. Sur les 41 PMA ayant signal茅 des cas, 33 pays ont maintenant confirm茅 une transmission locale. Le Bangladesh a d茅pass茅 les 2400 cas, tandis que l'Afghanistan et Djibouti ont signal茅 plus de 800 infections par la COVID-19. Compte tenu du nombre limit茅 de tests disponibles dans les PMA en raison de syst猫mes de sant茅 d茅j脿 fragiles et d'un acc猫s limit茅, en particulier dans les zones rurales, ces chiffres risquent d'锚tre encore plus 茅lev茅s et continueront 脿 augmenter.
Les 1,1 milliard de personnes vivant dans les PMA, dont le PIB r茅el moyen par habitant s'茅l猫ve 脿 922 dollars US, soit 脿 peine 9 % de la moyenne mondiale, sont les moins bien pr茅par茅es et les plus vuln茅rables 脿 une 茅ventuelle pand茅mie domestique. Ces pays devraient commencer 脿 茅laborer des plans s茅rieux pour contenir une 茅ventuelle contagion et la communaut茅 internationale doit se tenir pr锚te 脿 leur fournir une assistance ad茅quate.
Comme l'a mis en garde l'Organisation Mondiale de la Sant茅, la pand茅mie COVID-19 se d茅veloppant 脿 un rythme exponentiel, la communaut茅 internationale ne doit pas oublier les citoyens les plus pauvres. Alors que les dirigeants des pays d茅velopp茅s prennent des mesures pour mettre en place de vastes plans de relance et des mesures de protection afin de prot茅ger leurs populations et leurs 茅conomies des effets de la pand茅mie, ce m锚me esprit de coop茅ration doit 锚tre 茅tendu aux PMA.
Le 26 mars, le roi Salman Bin Abdul Aziz d'Arabie saoudite a convoqu茅 un extraordinaire sommet virtuel du G20 sur la COVID-19, o霉 les dirigeants des pays d茅velopp茅s ont convenu de "lutter, s'unir et se lancer ensemble contre la COVID-19".
Le secr茅taire g茅n茅ral des Nations Unies, Ant贸nio Guterres, pour que la communaut茅 mondiale agisse avec une responsabilit茅 partag茅e et une solidarit茅 mondiale. Dans des appels similaires, la , le et d'autres ont fait 茅cho 脿 la n茅cessit茅 de soutenir les pays en d茅veloppement, en mettant l'accent sur la situation critique des PMA.
Des solutions innovantes sont n茅cessaires de toute urgence dans les PMA
Alors que les pays en d茅veloppement se pr茅parent 脿 une chute importante des investissements directs 脿 l'茅tranger et du commerce, ainsi qu'脿 une hausse du ch么mage, la communaut茅 internationale ne doit pas oublier que le commerce et les march茅s du travail des PMA seront 茅galement touch茅s.
Selon de r茅centes estimations de la CNUCED, . Les principaux partenaires commerciaux des PMA, dont l'Union Europ茅enne, les 脡tats-Unis et la Chine, ont 茅t茅 les plus touch茅s par l'茅pid茅mie actuelle, ce qui aura des r茅percussions sur leurs 茅conomies locales.
Les d茅fis suppl茅mentaires pos茅s par la nature informelle des 茅conomies de nombreux PMA signifient 茅galement qu'ils ne peuvent pas simplement importer les mod猫les d'autres pays pour lutter contre le coronavirus. 听La distanciation sociale est rapidement devenue le nouveau mot 脿 la mode, car les individus sont invit茅s 脿 rester chez eux et 脿 茅viter tout contact non essentiel avec les autres. Pour beaucoup de personnes parmi les plus vuln茅rables du monde, cela n'est tout simplement pas possible. Le partage d'espaces de vie familiaux sur plusieurs g茅n茅rations, le manque d'eau et d'installations sanitaires ad茅quates et l'acc猫s 脿 des ressources 茅nerg茅tiques fiables sont quelques-unes des charges suppl茅mentaires auxquelles sont confront茅s les PMA. Cela augmente le facteur de risque non seulement pour la transmission, mais aussi pour le potentiel 茅conomique des travailleurs 脿 faire du t茅l茅travail, 脿 travailler 脿 domicile et 脿 exercer des activit茅s g茅n茅ratrices de revenus.
Les filets de s茅curit茅 sociale sont 茅galement moins profonds et n'existent pas pour beaucoup dans les PMA. L'informalit茅 est une condition essentielle de l'emploi, ce qui signifie que de nombreuses personnes n'ont pas de poste auquel retourner une fois que les restrictions sur le travail 脿 domicile sont lev茅es, ou que des r茅gimes d'assurance ch么mage sont en place pour couvrir les pertes de revenus. En outre, les finances publiques limit茅es de ces pays ne leur permettront pas de reproduire les programmes mis en place par l'Italie ou l'Espagne pour soutenir le march茅 noir de leur 茅conomie.
Soutien au cha卯non manquant
Selon l', la pand茅mie devrait faire dispara卯tre 6,7 % des heures de travail dans le monde au cours du deuxi猫me trimestre 2020, soit l'茅quivalent de 195 millions de travailleurs 脿 temps plein. Les pertes d'emplois dans les PMA seront importantes. Au Bangladesh, l'un des plus grands PMA en termes de population et de production, une part importante de la main-d'艙uvre est employ茅e dans un secteur manufacturier fortement mondialis茅. Les travailleurs des usines de confection seront parmi les plus durement touch茅s par les chocs de la demande mondiale qui obligeront 脿 annuler des milliards de dollars de produits de d茅tail. Pour les petits entrepreneurs et les travailleurs ind茅pendants, la pand茅mie rend plus urgente la question du renforcement des capacit茅s de production pour r茅pondre 脿 l'"esprit de survie d'entreprise" dans les PMA.
Les ont appel茅 脿 . L'analyse originale montre que l'茅quilibre des entreprises dans les PMA, m锚me parmi les entreprises formelles, est fortement biais茅 en faveur des 茅tablissements plus petits. Les entreprises de cinq 脿 dix employ茅s repr茅sentent environ 35 % de toutes les entreprises formelles, mais cette part diminue fortement 脿 mesure que la taille des entreprises augmente. La proportion d'entreprises moyennes, de 20 脿 99 employ茅s, est faible, ce qui met en 茅vidence le " cha卯non manquant " et la structure dualiste des entreprises dans les PMA. La structure des entreprises est caract茅ris茅e par quelques grands acteurs (souvent des multinationales), aux c么t茅s d'une multitude de petites entreprises et de fournisseurs.
Les gouvernements seraient bien plac茅s pour stimuler l'emploi et la production afin de soutenir les industries nationales de taille moyenne. Comme l'a montr茅 , ce sont les entreprises dynamiques qui ont un solide potentiel de croissance pour cr茅er des emplois et stimuler la valeur ajout茅e dans les produits nationaux. Elles ont 茅galement tendance 脿 avoir des liens de production plus 茅troits avec l'茅conomie nationale et servent de n艙uds cl茅s dans les cha卯nes de valeur r茅gionales (ou peuvent contribuer 脿 soutenir leur formation).
En outre, la CNUCED a confirm茅 empiriquement la relation significative et positive entre la taille des entreprises et l'am茅lioration de la productivit茅 du travail dans les PMA. Pour sortir renforc茅s de la crise de la COVID-19, les gouvernements seraient bien plac茅s pour soutenir les entreprises de taille moyenne et favoriser des liens de production plus 茅troits entre un ensemble plus 茅quilibr茅 d'entreprises.
La communaut茅 internationale doit se mobiliser
La communaut茅 internationale doit commencer 脿 se pr茅parer sur deux fronts. Le d茅fi imm茅diat sera de veiller 脿 ce que la sant茅 et le bien-锚tre des populations des PMA soient pr茅serv茅s. Et que suffisamment de fournitures et d'茅quipements m茅dicaux vitaux soient disponibles pour aider ceux qui tomberont 茅ventuellement malades. Le d茅fi 脿 long terme est de pr茅parer les PMA 脿 une reprise 茅conomique durable. C'est l脿 que l'aide publique au d茅veloppement (APD) peut r茅ellement intervenir.
: les pays en d茅veloppement ont besoin de 2 500 milliards de dollars suppl茅mentaires en plus des mesures de relance r茅cemment annonc茅es pour lutter contre le coup 茅conomique port茅 par le coronavirus. Et ce sont les PMA qui ont le plus besoin d'aide. L'Aide Publique au D茅veloppement accord茅e par le pass茅 aux PMA montre des tendances inqui茅tantes qui doivent 锚tre corrig茅es de toute urgence. Les versements r茅els d'APD aux PMA ont augment茅 au fil du temps, bien qu'脿 un rythme inf茅rieur aux engagements pris au niveau international de consacrer entre 0,15 et 0,2 % de l'APD/du revenu national brut des pays d茅velopp茅s 脿 des activit茅s dans les PMA.
La baisse de la proportion associ茅e 脿 cette tendance est particuli猫rement inqui茅tante. Alors qu'en 2008, 90 % du total des d茅caissements 茅taient effectu茅s sous forme de dons, en 2018, cette part 茅tait tomb茅e 脿 72 %, tandis que la part correspondante des pr锚ts a presque doubl茅. Cette tendance est visible dans l'aide bilat茅rale et multilat茅rale. Une progression similaire peut 锚tre constat茅e dans la part des d茅caissements r茅els de l'APD allou茅e au soutien du secteur national de la sant茅 dans les PMA, qui ne re莽oit que 84 % des d茅caissements sous forme de dons.
L'茅pid茅mie de la COVID-19 s'inscrit dans un contexte d'accumulation syst茅matique de vuln茅rabilit茅s financi猫res et de dettes dans de nombreux pays en d茅veloppement au cours de la derni猫re d茅cennie.
Comme 18 des 47 pays les plus pauvres d茅finis par les Nations Unies sont en situation de surendettement ou pr茅sentent un risque 茅lev茅 de surendettement, cette aggravation de la proportion de l'aide publique au d茅veloppement (APD) accord茅e 脿 des conditions pr茅f茅rentielles suscite non seulement des inqui茅tudes quant 脿 la capacit茅 globale des PMA 脿 r茅sister 脿 une 茅ventuelle contagion, mais aggrave 茅galement les perspectives globales de viabilit茅 de la dette de ces pays.
Largement d茅pendants de l'APD, les PMA ont un besoin urgent d'une APD imm茅diate li茅e 脿 la sant茅 脿 des conditions plus favorables pour leur permettre de g茅rer avec succ猫s l'impact de l'茅pid茅mie de la COVID-19.
Il a toujours mieux valu pr茅venir que gu茅rir. La communaut茅 internationale doit faire un choix. Une action urgente est n茅cessaire pour permettre aux PMA de renforcer leurs capacit茅s productives indispensables qui permettraient aux plus pauvres du monde de r茅sister aux chocs sanitaires et 茅conomiques actuels et futurs.
