Dans le cadre de son analyse visant 脿 茅clairer les mesures strat茅giques face au COVID-19, la Commission 茅conomique pour l鈥橝frique, appelle 脿 une prise en compte ad茅quate de la vuln茅rabilit茅 des 茅conomies des villes alors que les gouvernements africains consolident leurs efforts et d茅finissent des mesures de relance pour att茅nuer les impacts 茅conomiques r茅gionaux.
芦 En tant que moteurs et facteurs de la croissance 茅conomique, les villes sont confront茅es 脿 des risques consid茅rables 脿 la lumi猫re du COVID-19, ce qui a des r茅percussions sur la r茅silience du continent 脿 la pand茅mie 禄, d茅clare Thokozile Ruzvidzo, Directrice de la division du genre, de la pauvret茅 et de la politique sociale de la CEA.
Les villes africaines comptent 600 millions d鈥檋abitants et repr茅sentent plus de 50% du PIB de la r茅gion. Ce taux est encore plus 茅lev茅, plus de 70% pour des pays comme le Botswana, l鈥橭uganda, la Tunisie et le Kenya. Un tiers des PID nationaux (31%) provient en moyenne de la plus grande ville dans les pays africains. 脌 ce titre, la contribution 茅conomique des villes de la r茅gion est bien sup茅rieure 脿 leur poids dans la population.
Les effets de COVID-19 sur l鈥檈mploi sont susceptibles d鈥櫭猼re graves dans les zones urbaines. Les secteurs urbains de l鈥櫭ヽonomie (fabrication et services) qui repr茅sentent actuellement 64% du PIB en Afrique seront durement touch茅s par les effets li茅s au COVID-19, entra卯nant des pertes substantielles d鈥檈mplois productifs. En particulier, les quelque 250 millions d鈥橝fricains dans l鈥檈mploi urbain informel (hors Afrique du Nord) seront menac茅s. Les entreprises et les commerces des villes africaines sont tr猫s vuln茅rables aux effets du COVID-19, en particulier les PME qui repr茅sentent 80% des emplois en Afrique. Ces risques sont aggrav茅s par une hausse probable du co没t de la vie, comme le montrent, par exemple, certains rapports initiaux d鈥檃ugmentation allant jusqu鈥櫭� 100% du prix de certains produits alimentaires dans certaines villes africaines.
En outre, la consommation et les d茅penses urbaines (de produits alimentaires, produits manufactur茅s, services publics, transport, 茅nergie et services) sont susceptibles de conna卯tre une forte baisse 脿 la lumi猫re des confinements des restrictions r茅duites li茅s aux COVID.
芦 Les villes africaines stimulent la consommation avec leur classe moyenne en croissance, les d茅penses de consommation par habitant dans les grandes villes 茅tant en moyenne 80% plus 茅lev茅es au niveau de la ville qu鈥檃u niveau national. La baisse de la consommation urbaine li茅e au COVID-19 aura donc un impact sur les cha卯nes de valeur nationales, y compris les zones rurales 禄, note Mme听Ruzvidzo.
En outre, les d茅penses par habitant des collectivit茅s locales africaines 茅tant les plus faibles du monde, 脿 26 dollars, de nombreuses collectivit茅s locales sont mal dot茅es en ressources et moins en mesure de faire face 脿 l鈥檃ssaut de COVID-19. La baisse probable des sources de revenus pour les autorit茅s locales en raison des effets r茅ducteurs du COVID-19 sur leur capacit茅 d茅j脿 limit茅e 脿 r茅pondre 脿 cette crise est 茅galement alarmante. Les transferts intergouvernementaux / nationaux, qui repr茅sentent 70 脿 80% du financement des collectivit茅s locales, devront 锚tre r茅duits en raison de l鈥檌ntervention nationale imm茅diate et des besoins de relance. Des revenus autonomes qui sont d茅j脿 faibles 脿 seulement 10% des finances des autorit茅s locales avec des confinements et des restrictions au niveau de la ville entra卯nent ainsi une baisse de l鈥檃ctivit茅 茅conomique.
Pourtant, les autorit茅s locales sont des intervenants de premi猫re ligne face 脿 ces chocs et crises. Compte tenu de la proximit茅 de leurs circonscriptions, les autorit茅s locales sont bien plac茅es pour mener et agissent d茅j脿 face 脿 certaines des cons茅quences imm茅diates, ce qui leur permet de mieux comprendre les besoins et les mesures n茅cessaires et d鈥檌nstaurer une plus grande transparence et le sens de la responsabilit茅.
Compte tenu de ces circonstances, la CEA propose un soutien sp茅cifique aux gouvernements municipaux pour att茅nuer et r茅pondre aux effets 茅conomiques de COVID-19, en plus de la priorit茅 imm茅diate accord茅e 脿 la sant茅 et 脿 l鈥檃ide humanitaire. La d茅sagr茅gation de l鈥檃nalyse et de l鈥檌dentification des priorit茅s et des r茅ponses aux 茅chelles sous-nationale et urbaine est une premi猫re 茅tape.
Des mesures proactives sont 茅galement n茅cessaires pour la reprise 茅conomique urbaine, notamment par le biais de mesures visant 脿 renforcer les finances et les capacit茅s des autorit茅s locales en tant que premiers intervenants, 脿 des renflouements 脿 court terme et 脿 des exemptions pour les PME afin de limiter la productivit茅 et les pertes d鈥檈mploi, la protection sociale pour ceux qui occupent un emploi urbain informel tout en anticipant le potentiel des programmes de travaux publics 脿 forte intensit茅 de main-d鈥櫯搖vre pour la cr茅ation d鈥檈mplois 脿 moyen terme. 脌 cet 茅gard, Mme听Ruzvidzo souligne que 芦 les gouvernements locaux doivent 锚tre soutenus car ils sont mieux 脿 m锚me de r茅pondre aux besoins locaux, y compris en coordination avec les structures communautaires 禄.
脌 plus long terme, la vuln茅rabilit茅 aigu毛 des 茅conomies des villes exige des efforts pour revitaliser et am茅liorer la productivit茅 des villes africaines gr芒ce 脿 des investissements ad茅quats visant 脿 combler les d茅ficits et les obstacles importants auxquels elles sont confront茅es. Avec plus de la moiti茅 de la population africaine susceptible de vivre dans les villes en seulement 15 ans, les risques d鈥檜ne urbanisation mal planifi茅e et mal g茅r茅e sont consid茅rablement 茅lev茅s, rendant des millions de personnes vuln茅rables aux effets des chocs futurs.
