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L'adoption de lois visant 脿 mettre fin aux mariages d'enfants a permis de bloquer des milliers de mariages d'enfants et d'offrir aux filles une 茅ducation de la deuxi猫me chance. Cependant, ces gains r茅alis茅s au fil des ans sont menac茅s 脿 l'猫re de la COVID-19.

Au Malawi, gr芒ce aux affaires port茅es devant les tribunaux, les mariages d'enfants ont 茅t茅 invalid茅s et les filles ont eu la possibilit茅 de retourner 脿 l'茅cole. Moins d'adolescentes ont subi des mutilations g茅nitales f茅minines (MGF) que les g茅n茅rations pr茅c茅dentes. En 脡thiopie, par exemple, 47 % des filles 芒g茅es de 15 脿 19 ans ont subi des MGF, contre 75 % des femmes 芒g茅es de 35 脿 49 ans. La m锚me tendance a 茅t茅 observ茅e pour les mariages d'enfants, avec une baisse de 58 % des femmes 芒g茅es de 25 脿 49 ans contre 40 % des femmes 芒g茅es de 20 脿 24 ans.

Ces changements ont 茅t茅 soutenus par des programmes conjoints mondiaux et r茅gionaux des Nations Unies (ONU), notamment l'initiative Spotlight des Nations Unies et de l'Union europ茅enne visant 脿 茅liminer la violence contre les femmes et les filles et les pratiques n茅fastes telles que le mariage des enfants et les mutilations g茅nitales f茅minines.

Toutefois, les crises sanitaires telles que le virus Ebola et maintenant la crise de la COVID-19 sapent les strat茅gies visant 脿 mettre fin 脿 la violence sexuelle et sexiste (GBV) et 脿 d'autres pratiques n茅fastes et menacent s茅rieusement les progr猫s significatifs r茅alis茅s au cours de la derni猫re d茅cennie. Les moyens de subsistance sont perdus, les r茅seaux de soutien social sont perturb茅s et nous assistons 脿 une r茅duction de l'acc猫s aux informations et aux services de sant茅 reproductive. Il en r茅sultera in茅vitablement une augmentation des grossesses non d茅sir茅es, des mariages d'enfants, des abandons scolaires et, parfois, de la mortalit茅 maternelle.

En Afrique orientale et australe, on signale une augmentation des incidents de violence sexuelle et sexiste, notamment des mariages d'enfants et des mutilations g茅nitales f茅minines. Les pays de la r茅gion, d茅j脿 consid茅r茅s comme les plus pauvres et les plus in茅gaux du monde, sont de plus en plus confront茅s aux effets de la pand茅mie, les communaut茅s s'enfon莽ant encore davantage dans la pauvret茅. Dans ces foyers financi猫rement fragiles, l'augmentation du travail des enfants et de l'exploitation et des abus sexuels des femmes et des filles est probable, 脿 moins que l'on n'y mette un terme.

Les femmes et les jeunes filles enferm茅es dans leur foyer avec leur agresseur sont isol茅es des services et des ressources. De plus, le r茅tr茅cissement des r茅seaux de soutien par les pairs augmente l'isolement social et la vuln茅rabilit茅 des filles. Selon les projections, 31 millions de cas suppl茅mentaires de violence sexiste se produiront dans le monde si le verrouillage se poursuit pendant au moins six mois.

Parmi les plus vuln茅rables, on trouve les adolescentes de 10 脿 19 ans, dont les capacit茅s de n茅gociation au sein de la famille sont limit茅es. Beaucoup sont susceptibles d'锚tre victimes de mariages d'enfants, une pratique visant 脿 r茅duire la charge 茅conomique de la famille et 脿 augmenter les revenus gr芒ce 脿 la dot et 脿 la prime de mariage.

Ces fermetures ont entra卯n茅 la fermeture temporaire d'茅coles et d'autres espaces s没rs pour les filles, et bloqu茅 l'acc猫s aux programmes de mentorat. La fermeture g茅n茅ralis茅e des 茅coles a interrompu l'茅ducation de plus d'un milliard d'enfants dans le monde, exposant les filles 脿 un risque accru de violence li茅e au sexe, de mariage d'enfants, de mutilations g茅nitales f茅minines, de grossesses non d茅sir茅es et d'infection par le VIH.

M锚me avant la pand茅mie, les adolescentes 茅taient d茅j脿 laiss茅es pour compte. Avec la crise actuelle, les in茅galit茅s pr茅existantes entre les sexes exacerbent leur vuln茅rabilit茅. Les filles doivent retourner 脿 l'茅cole pour terminer leurs 茅tudes et se cr茅er un avenir autonome. Apr猫s la COVID-19, les familles peuvent avoir besoin d'un coup de pouce financier, et les pays doivent faire les bons investissements pour les jeunes. L'茅ducation des filles, l'茅ducation de la seconde chance pour les survivants de violences sexuelles, le mariage des enfants et le dividende d茅mographique devraient 锚tre les priorit茅s des gouvernements dans les efforts de reconstruction.

Ne pas accorder une attention particuli猫re aux besoins sp茅cifiques des femmes et des filles en temps de crise portera atteinte 脿 leurs droits fondamentaux. Il est imp茅ratif que les efforts et les programmes de politique publique visant 脿 茅liminer le mariage des enfants et les MGF soient mis en 艙uvre pendant la pand茅mie et au-del脿. Cela signifie qu'il faut continuer 脿 investir dans des ressources qui correspondent aux besoins des filles les plus d茅laiss茅es, en mati猫re de pr茅vention, d'茅ducation et de services et de protection SDSR et VBG qui peuvent sauver des vies.

Le FNUAP, l'UNICEF et ONU Femmes restent fermement engag茅s 脿 travailler avec les gouvernements et toutes les parties prenantes pour construire des soci茅t茅s o霉 les femmes et les filles sont exemptes de violence et de toute forme de discrimination d'ici 2030. Lorsque les femmes et les filles pourront avoir acc猫s aux bonnes informations et au bon soutien et lorsque les gouvernements donneront la priorit茅 脿 leur acc猫s aux services et au syst猫me judiciaire, les communaut茅s prosp茅reront.

Justine Coulson est la Directrice R茅gionale par int茅rim du FNUAP pour l'Afrique Orientale et Australe ; Roberta Clarke, Conseill猫re Principale, est la Directrice R茅gionale par int茅rim d'ONU Femmes pour l'Afrique Orientale et Australe, tandis que Mohamed M Fall @MohamedFall est le directeur r茅gional de l'UNICEF pour l'Afrique Orientale et Australe.