Une initiative r茅volutionnaire de fabrication de vaccins d'une valeur de 45 millions de dollars a 茅t茅 d茅voil茅e 脿 Dakar, au S茅n茅gal. L' et la ont lanc茅 conjointement un partenariat appel茅 MADIBA, qui signifie Manufacturing in Africa for Disease Immunisation and Building Autonomy (fabrication en Afrique pour l'immunisation contre les maladies et le renforcement de l'autonomie).
Le lancement de cette collaboration au d茅but du mois de juin marque une 茅tape importante vers l'autonomie de fabrication des vaccins en Afrique.
Le projet pluriannuel comprend la mise en place et le d茅veloppement d'une main-d'艙uvre de classe mondiale pour soutenir la fabrication de vaccins.
Un centre d'excellence en mati猫re de formation sera mis en place pour doter les jeunes talents, en particulier les jeunes femmes, de comp茅tences sp茅cialis茅es dans divers aspects de la recherche, de la fabrication, de la production et de la distribution de vaccins.
L'objectif de MADIBA s'inscrit dans le cadre du , un mod猫le de d茅veloppement initi茅 par le gouvernement qui vise 脿 atteindre l'objectif ambitieux de fabriquer localement 50 % des produits pharmaceutiques du pays d'ici 2035.
Dans le cadre du projet MADIBA, l'IPD 茅laborera un programme d'茅tudes sp茅cialis茅 destin茅 脿 former de jeunes scientifiques africains talentueux dans le domaine des vaccins, en veillant 脿 ce que 40 % des stagiaires soient des femmes.
Les dipl么m茅s du programme de formation MADIBA contribueront 脿 la r茅ussite d'autres installations de production sur le continent. Lorsque ces professionnels qualifi茅s entreront sur le march茅 du travail, ils auront un effet multiplicateur, catalysant la transformation des capacit茅s de fabrication de vaccins en Afrique.
Le centre de Dakar contribuera 茅galement 脿 l'objectif de l'Union africaine de r茅pondre 脿 60 % des besoins en vaccins du continent d'ici 脿 2040.
En tant que mod猫le possible pour les futures installations de fabrication de vaccins en Afrique, MADIBA repr茅sente une premi猫re 茅tape cruciale vers l'autosuffisance en vaccins dans la r茅gion, selon les experts de l'industrie.
Le Programme des Nations Unies pour le d茅veloppement (PNUD) a 茅tabli un lien entre le manque d'茅quit茅 en mati猫re de vaccins et l'茅largissement du foss茅 de la pauvret茅, mesur茅 par le rapport entre le revenu moyen des pauvres et le seuil de pauvret茅.
Un rapport du PNUD datant de mars 2022 note qu'environ 2,8 milliards de personnes dans le monde - principalement dans les pays pauvres - attendaient toujours leur premi猫re dose de vaccin COVID-19, alors que plus de deux ans s'茅taient 茅coul茅s depuis le d茅clenchement de la pand茅mie et que les vaccins 茅taient sur le march茅. 听听
Les donn茅es du tableau du , 茅labor茅 conjointement par le PNUD, l'Organisation mondiale de la sant茅 (OMS) et l'Universit茅 d'Oxford, r茅v猫lent que l'iniquit茅 vaccinale affecte les pays pauvres de mani猫re disproportionn茅e en termes de sant茅, avec des cons茅quences socio-茅conomiques durables.
La plupart des pays vuln茅rables se trouvent en Afrique subsaharienne, avec des pays comme le Burundi, la R茅publique d茅mocratique du Congo (RDC) et le Tchad, qui sont confront茅s 脿 des d茅fis importants, car moins d'un pour cent de la population est compl猫tement vaccin茅e.
Au plus fort de la pand茅mie de la COVID-19, l'Afrique a 茅t茅 victime du nationalisme vaccinal, caract茅ris茅 par la tendance des pays riches 脿 privil茅gier leur acc猫s aux vaccins ou 脿 s'accaparer des intrants cl茅s et des droits intellectuels pour la production de vaccins.听
Cette pratique d茅loyale a exacerb茅 les disparit茅s d茅j脿 existantes dans la distribution des vaccins, laissant de nombreux pays d'Afrique avec un acc猫s limit茅 脿 des vaccins vitaux et entravant leurs efforts pour lutter efficacement contre la pand茅mie.
En f茅vrier 2021, le Secr茅taire g茅n茅ral des Nations Unies, Antonio Guterres, a qualifi茅 l'茅quit茅 vaccinale de "plus grande 茅preuve morale 脿 laquelle la communaut茅 mondiale est confront茅e".
Mais les choses s'am茅liorent pour l'Afrique.
Avant la cr茅ation de MADIBA, les Centres africains de contr么le et de pr茅vention des maladies (Africa CDC) ont lanc茅 en f茅vrier le R茅seau r茅gional de centres de comp茅tences et de capacit茅s (RCCCN), dont l'objectif principal est de d茅velopper les talents dans les domaines de la fabrication et de la recherche. L'Institut Pasteur de Dakar (IPD) est le centre inaugural du RCCCN.
Selon le Dr Jean Kaseya, directeur g茅n茅ral d'Africa CDC, "entre 9 000 et 14 000 employ茅s 脿 temps plein seront n茅cessaires pour la fabrication de vaccins et la recherche dans toute l'Afrique d'ici 2040".
"Actuellement, moins d'un pour cent des vaccins administr茅s sur le continent sont fabriqu茅s localement. Cela fait peser une lourde charge financi猫re sur nos syst猫mes de sant茅 et r茅duit notre capacit茅 脿 r茅pondre aux pand茅mies et autres crises sanitaires", a-t-il d茅plor茅.
"Le partenariat entre la Fondation Mastercard et l'IPD permettra d'am茅liorer le d茅veloppement du capital humain pour la biofabrication en Afrique", d茅clare Amadou Sall, PDG de l'IPD.
M. Sall ajoute : "Nous visons 脿 former une main-d'艙uvre pour MADIBA et d'autres fabricants de vaccins africains, 脿 d茅velopper des partenariats avec des universit茅s africaines et 脿 promouvoir l'enseignement des sciences aupr猫s des jeunes 茅tudiants."
Reeta Roy, pr茅sidente-directrice g茅n茅rale de la Fondation Mastercard, estime que ce partenariat pourrait garantir "la s茅curit茅 sanitaire 脿 long terme de l'Afrique en favorisant l'expertise en mati猫re de fabrication de vaccins et la formation d'une main-d'艙uvre qualifi茅e sur le continent. Ce faisant, notre collaboration contribuera 茅galement 脿 am茅liorer les moyens de subsistance des jeunes en Afrique.
La session de l'ann茅e derni猫re de l' (AIF), un march茅 d'investissement, a raviv茅 l'espoir pour la recherche et la fabrication de vaccins en Afrique.
Actuellement, l'AIF oriente les investissements vers des projets qui r茅pondent aux d茅fis les plus pressants du continent en mati猫re de sant茅, notamment l'insuffisance des infrastructures de sant茅, le renforcement de l'industrie pharmaceutique et l'am茅lioration des capacit茅s de fabrication de vaccins.
