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Les prix mondiaux des produits alimentaires baissent en mars à cause de COVID-19

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Les prix mondiaux des produits alimentaires baissent en mars à cause de COVID-19

Une baisse de la demande et une chute des prix de l’huile provoquées par la pandémie contribuent à faire baisser les prix internationaux des principaux produits alimentaires
8 Avril 2020
Auteur: 
Squeezing palm oil.
FAO
Extraction de l'huile de palme.

Les prix mondiaux des produits alimentaires ont fortement baissé en mars, principalement en raison de diminutions au niveau de la demande dues aux effets de la pandémie duÌýÌýet d'une baisse des prix mondiaux de l'huile due principalement aux prévisions faisant état d'un ralentissement économique alors que les gouvernements ont adopté une série de restrictions visant à faire face à la crise sanitaire.

L', qui permet de suivre l'évolution mensuelle des principaux groupes de produits alimentaires, affichait une moyenne de 172,2 points pendant le mois, soit en baisse de 4,3 pour cent depuis février.

" Ces baisses de prix s'expliquent en grande partie par les facteurs relatifs à la demande et non à l'offre. Les facteurs relatifs à la demande sont influencés par des perspectives économiques qui tablent vers une constante détérioration", a précisé Abdolreza Abbassian, économiste principal à la FAO.

L'Indice FAO du prix du sucre a enregistré la chute la plus importante avec une baisse de 19,1 pourÌýcent par rapport au mois précédent. En cause : une baisse de la consommation hors domicile liée aux mesures de quarantaine imposées par plusieurs pays et une baisse de la demande en provenance des producteurs d'éthanol en raison de la forte chute des prix du pétrole brut.

L'Indice FAO du prix des huiles végétales a diminué de 12 pour cent en un mois en raison de la chute des prix de l'huile de palme, elle-même due à la forte baisse des prix des huiles brutes et minérales et des préoccupations concernant les impacts de la pandémie sur les marchés d'huile végétale à travers le monde. Les prix des huiles de soja et de colza ont suivi la même tendance.

" Les prix des huiles ont diminué de moitié le mois dernier, reflétant un effet à la baisse sur les biocarburants, qui représentent une source importante de demande sur les marchés du sucre et des huiles végétales, " a indiqué Peter Thoenes, analyste à la FAO.

L'Indice FAO des produits laitiers a chuté de 3 pour cent en raison de la baisse des cotations et de la demande mondiale d'importations pour la poudre de lait écrémé et la poudre de lait entier causée principalement par des perturbations enregistrées au niveau de la chaine d'approvisionnement des produits laitiers. Une situation qui fait suite aux mesures de confinement adoptées par de nombreux pays en vue de lutter contre la propagation du COVID-19.

L'Indice FAO du prix des céréales a baissé de 1,9 pour cent depuis février et est resté proche de son niveau enregistré en mars 2019. Les prix mondiaux du blé ont baissé tandis que l'abondance des stocks mondiaux et des perspectives de récoltes généralement favorables ont compensé les projections faisant état d'une hausse de la demande en provenance d'Amérique du nord et de certaines limitations à l'exportation imposées par la Russie.

Les prix du maïs ont également baissé en raison de l'abondance des stocks et d'une forte baisse de la demande de la part du secteur des biocarburants. Les prix mondiaux du riz, en revanche, ont augmenté pour le troisième mois consécutif, avec les cotations de l'Indica dopées par des phénomènes de stockage induits par des inquiétudes liées à la pandémie et à des informations indiquant que le Vietnam pourrait introduire des interdictions à l'exportation - une éventualité que le gouvernement a depuis minimisé.

Lors duÌýÌýqui s'est tenu sur 26 Mars, le Directeur général de la FAO QU Dongyu a demandé aux leaders nationaux de "s'assurer que le commerce agricole continue de jouer un rôle important en contribuant à la sécurité alimentaire mondiale" et d'éviter d'adopter des politiques susceptibles d'entraver les échanges commerciaux, essentiels aux systèmes d'approvisionnement alimentaire.

La FAO surveille de manière étroite les prix et les problèmes logistiques liés aux produits alimentaires avec pour objectif d'avertir les pays des problèmes émergents capables d'aggraver les perturbations de l'approvisionnement alimentaire pendant la pandémie.

L'Indice FAO des prix de la viande a baissé de 0,6 pour cent en raison de la baisse des cotations internationales pour les viandes ovines et bovines dont les disponibilités à l'exportation sont importantes mais dont les capacités commerciales ont été entravées par des obstacles logistiques. Les cotations pour la viande porcine ont néanmoins augmenté face à l'augmentation de la demande mondiale et alors que les installations de traitements ont été freinées dans leurs opérations par les restrictions appliquées sur la circulation des travailleurs.

Des stocks de céréales relativement amples

Les prévisions de la FAO pour la production mondiale de blé pour 2020 demeurent inchangées par rapport au mois dernier, lui faisant atteindre le niveau quasi record de l'année dernière, qui associé à des stocks relativement amples, devrait aider à protéger les marchés alimentaires pendant la tempête provoquée par le coronavirus.

Dans leÌý, également publié aujourd'hui, la FAO a revu à la hausse ses estimations concernant la production mondiale de céréales en 2019 pour lui faire atteindre 2 721 millions de tonnes, soit une hausse de 2,4 pour cent depuis 2018. Les estimations de la FAO pour 2019 indiquent maintenant 1Ìý445 millions de tonnes pour les céréales secondaires, 763 millions de tonnes pour le blé et 512 millions de tonnes pour le riz (blanchi).

Selon la FAO, si des perturbations spécifiques et principalement dues à des problèmes logistiques, posent des problèmes aux chaines d'approvisionnement alimentaire sur certains marchés, leur durée et leur intensité pourraient surtout avoir des répercussions importantes sur les marchés alimentaires mondiaux.

Les prévisions de la FAO pour la production mondiale de blé pour 2020 demeurent inchangées depuis le mois dernier avec 763 millions de tonnes et des baisses de production attendues dans l'Union européenne, en Ukraine et aux Etats-Unis Ìýqui seront cependant compensées par des gains de productions prévus en Russie, en Inde et aux Pakistan - bien que les invasions de criquets pèlerins dans les deux derniers pays cités pourraient freiner cette hausse.

Pour le maïs, la principale céréale secondaire, des récoltes exceptionnelles sont attendues au Brésil et en Argentine et la production de maïs en Afrique du Sud devrait pouvoir se relancer suite à la vague de sécheresse de l'année dernière. Ailleurs, les décisions d'ensemencement pourraient se voir influencer par une baisse des prix mondiaux du maïs.

Les prévisions de la FAO concernant l'utilisation mondiale de céréales pour la saison 2019/20 ont légèrement été revus à la hausse pour lui faire atteindre 2Ìý722 millions de tonnes, soit une hausse de 1,2 pour cent sur l'année. Les stocks mondiaux de céréales à l'issue de la saison 2020 devraient baisser de 8 millions de tonnes par rapport à leurs niveaux d'ouverture, faisant également baisser le ratio mondial stock-utilisation de céréales pour lui faire atteindre 30,7 pour cent, un niveau toujours considéré comme acceptable. Le commerce mondial de céréales devrait augmenter de 2,3 pour cent par rapport à l'année précédente pour atteindre 420 millions de tonnes.