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Renforcer les niveaux de vaccination contre la COVID-19 dans les communautés difficiles d’accès au Ghana

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Renforcer les niveaux de vaccination contre la COVID-19 dans les communautés difficiles d’accès au Ghana

Le Ghana a été le premier pays au monde à recevoir, fin février, des vaccins par le biais du Mécanisme COVAX.
World Health Organization
Afrique Renouveau: 
27 Juillet 2021
Auteur: 
Health worker vaccinating a client in the Kumasi in the Ashanti Region of Ghana
OMS Afrique
Un agent de santé vaccine un client à Kumasi, dans la région Ashanti du Ghana.

Le déploiement du vaccin contre la COVID-19 au Ghana a été salué pour son exemplarité, notamment en ce qui concerne la planification, la promptitude des opérations et le leadership de haut niveau qui ont caractérisé le processus. Toutefois, en regardant de plus près, l’on s’aperçoit que les aspects liés à la collaboration avec les communautés reculées et à l’instauration de la confiance dans les vaccins sont des domaines riches en enseignements essentiels.

« Il existe une vaste population migratoire qui se déplace régulièrement du nord du pays vers le sud afin de faire paître leurs bêtes », explique le Dr Francis Kasolo, représentant de l’OMS au Ghana. « Tout comme nous le faisons pour la vaccination systématique, nous avons mis en place des postes de vaccination le long de leurs itinéraires de voyage afin que ces citoyens puissent bénéficier eux aussi des vaccins anti-COVID-19. »

Beaucoup des bonnes pratiques tirées des campagnes de vaccination contre la rougeole sur plusieurs décennies ont été intégrées au processus général de préparation du Ghana aux opérations de vaccination de masse contre la COVID-19.

« La rougeole est une maladie particulièrement dévastatrice au Ghana, mais les citoyens ont compris l’importance des vaccins contre la rougeole dans la réduction de la mortalité. Nous nous en sommes donc servis comme fondement de nos efforts de plaidoyer auprès du public pour renforcer la confiance et encourager la prise des vaccins », explique le Dr Kasolo.

Le Ghana a également fait usage de drones pour livrer les vaccins dans les zones dépourvues de routes et a déployé auprès des communautés des agents de vaccination qui, pendant leur séjour auprès des communautés, veilleront à administrer les vaccins.

« Plutôt que d’attendre que les citoyens viennent à nous, nous avons fait l’effort d’aller vers eux », indique Fred Osei Sarpong, agent de vaccination du bureau de l’OMS au Ghana.

« Les informations relatives aux points de vaccination ont été relayées au moyen de différents canaux, à savoir la télévision nationale, la radio, les réseaux sociaux et les applications de messagerie instantanée telles que WhatsApp, ainsi que par le biais des réseaux de chefs d’organisations, de départements et de communautés.

La mise au point d’un système de gestion des données en ligne et en temps réel contenant des informations clés sur les taux d’inoculation et la disponibilité des vaccins a également contribué à renforcer la confiance dans les vaccins.

Le Ghana a été le premier pays au monde à recevoir, fin février, des vaccins par le biais du Mécanisme COVAX. Le pays a ensuite vacciné, en vingt jours, plus de 470 000 personnes vivant dans les zones présentant les taux d’infection par la COVID-19 les plus élevés, y compris 90 % des agents de santé.

« Au total, 43 zones de forte transmission du virus ont été détectées en amont de la campagne de vaccination qui, dans un premier temps, a été déployée dans ces zones, suite à la mobilisation des équipes mobiles chargées d’administrer les vaccins », souligne Fred Osei-Sarpong.

Le 7 mai, le pays a réceptionné 350 000 doses supplémentaires de vaccins provenant de la République démocratique du Congo, ce qui témoigne de la réponse rapide, efficace et coordonnée du Ghana à la crise de santé publique, et de son aptitude à déployer rapidement les vaccins.

À ce jour, le Ghana a entièrement vacciné environ 2,7 % de sa population.

L’engagement ferme et manifeste des dirigeants ghanéens à se faire vacciner (le président, la première dame, le vice-président et la deuxième dame ont tous été vaccinés en direct à la télévision nationale, dès l’entame de la campagne de vaccination) a contribué à encourager la population.

Cependant, d’après le Dr Kasolo, représentant de l’OMS au Ghana, la montée du taux de mortalité qui s’explique par l’apparition d’une vague prolongée et dévastatrice marquée par de nouveaux cas d’infections, au cours des derniers mois, aurait été un facteur décisif.

« Il y a environ quatre semaines, je me suis rendu à Kumasi, capitale de la région Ashanti, dans le sud du Ghana, où ont été enregistrés les taux les plus élevés de décès imputables à la COVID-19. Il y avait de longues files de personnes qui attendaient leur tour pour se faire vacciner. En discutant avec ces personnes, je me suis rendu compte qu’elles avaient perdu des proches du fait de la pandémie de coronavirus et que, soudain, la maladie était devenue très réelle pour eux. »

« Ces tristes événements avaient, sans aucun doute, accéléré la course à la vaccination. Il n’était plus nécessaire de leur expliquer les conséquences dramatiques liées à la pandémie de COVID-19, car ils en étaient témoins au quotidien. »

Le Ghana continue de lutter contre la désinformation, qui reste un défi permanent pour quiconque souhaite œuvrer afin de renforcer la confiance du public dans les vaccins.

« La surabondance d’information sur la COVID-19 et la lassitude qui en découle, la nature inédite du virus lui-même et l’afflux de vidéos en provenance de l’Occident contenant des théories présentées par des sceptiques de l’existence du coronavirus, entre autres, sont autant d’éléments qui entravent les efforts de lutte contre le virus », précise M. Rabiu Al-Hassan, directeur et rédacteur en chef de l’organisation de vérification des faits (Ghana Fact), basée à Accra.

« Certains des défis sont ancrés dans les croyances religieuses, tandis qu’un faux sentiment de sécurité semble se développer suite à la reprise des matchs de football joués en Europe en présence de supporters enthousiastes, alors que de nombreux pays européens ont vacciné la majorité de leur population adulte », a-t-il renchéri.

Le Ghana espère recevoir au cours des prochains mois une grande quantité de doses supplémentaires et s’attèle à renforcer ses capacités de gestion de la chaîne du froid, le but étant de pouvoir conserver différents types de vaccins. Les autorités ghanéennes étudient en outre les différents moyens de rapprocher ces installations des communautés les plus reculées.

Le Dr Kasolo, représentant de l’OMS, attribue le succès enregistré à ce jour en ce qui concerne le déploiement des vaccins à une planification efficace, accompagnée d’un mécanisme de coordination sur le plan national.

« Sous la direction du Président de la République, le groupe de travail interministériel comprenait à la fois des acteurs gouvernementaux et indépendants. Si les autorités de réglementation ont donné des avis critiques quant à l’innocuité et à l’efficacité des vaccins, l’inclusion de partenaires indépendants a permis de renforcer la confiance de la population, réduisant ainsi la réticence à se faire vacciner », explique-t-il.

Le Dr Kasolo explique que « la disponibilité des vaccins est désormais un véritable défi pour le Ghana, mais nous avons reçu l’assurance que des centaines de milliers de doses nous parviendront probablement d’ici le mois d’août ».

À titre de conseil aux pays voisins, le Dr Kasolo a indiqué que l’un des premiers enseignements, et des plus importants, tirés par le Ghana était la nécessité d’adopter une approche inclusive qui associe le Président, le gouvernement et toutes les communautés qui se trouvent sur l’étendue du territoire national.

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