Alors que la maladie coronavirus (COVID-19) continue de se propager en Afrique, les pays intensifient leurs efforts pour la contenir. Le Directeur r茅gional de l'Organisation mondiale de la sant茅 (OMS) pour l'Afrique, le Dr Matshidiso Moeti, s'est entretenue avec Afrique Renouveau sur l'茅tat de pr茅paration et la r茅ponse du continent face 脿 la pand茅mie mondiale :
Entretien en trois parties avec la Directrice r茅gionale de l'OMS pour l'Afrique, le Dr Matshidiso Moeti. Elle parle de la pr茅paration et de la r茅ponse de l'Afrique face 脿 la pand茅mie COVID-19 et du soutien de l'OMS听; des le莽ons tir茅es de l鈥� Ebola et de la solidarit茅 internationale dans la lutter contre la propagation du virus.
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Afrique Renouveau : O霉 en est l'Afrique en termes de pr茅paration et de r茅ponse au COVID-19? Nous voyons que de plus en plus de pays sont en mesure de faire des tests de d茅pistage du virus.
Dr. Moeti : Dans l'ensemble, je suis tr猫s encourag茅e par les progr猫s r茅alis茅s par les pays et en ce qui concerne leur capacit茅 de diagnostic. Il y a quelques semaines, nous ne disposions que de deux laboratoires dans deux pays (Afrique du Sud et S茅n茅gal) o霉 il 茅tait possible de tester les nouveaux coronavirus. Aujourd'hui, 41 pays de la r茅gion africaine peuvent diagnostiquer ce virus. Les pays ont 茅galement fait des progr猫s dans le d茅pistage aux points d'entr茅e et dans la mise en place de m茅canismes de surveillance et de suivi. Ils doivent d茅velopper ces m茅canismes afin que les agents de sant茅 - et plus important encore les communaut茅s - puissent d茅tecter les signes et les sympt么mes de cette maladie. Ce sont l脿 quelques-unes des comp茅tences qui ont 茅t茅 rapidement mises en place.
O霉 est-il encore important d鈥檃m茅liorer la r茅ponse ?
Les domaines qui ont le plus besoin d'锚tre am茅lior茅s sont les suivants : s'assurer que les pays disposent des fournitures et des 茅quipements n茅cessaires. Tout d'abord, nous avons besoin d'茅quipements de protection individuelle, pour prot茅ger les agents de sant茅, et de kits de tests de laboratoire - c'est tr猫s important. Il est vrai que certains de ces 茅l茅ments 茅chappent au contr么le des gouvernements. Nous avons une distorsion du march茅 au niveau mondial, ce qui signifie que certains de ces articles sont difficiles 脿 obtenir.
Il est 茅galement n茅cessaire d'am茅liorer la surveillance dans bon nombre de nos 脡tats membres. D猫s le point d'entr茅e, il est n茅cessaire d'assurer un suivi 茅troit des personnes en provenance de pays fortement touch茅s. Ensuite, lorsque les personnes sont mises en isolement, y compris en auto-isolement, il doit y avoir des moyens de suivi pour s'assurer de leur respect. Nous avons vu comment, dans des pays comme la Chine, cette mesure a 茅t茅 vigoureusement contr么l茅e au d茅part, jusqu'脿 ce que les gens s'adaptent 脿 l'id茅e et commencent 脿 mettre en 艙uvre les mesures eux-m锚mes.
Qu'en est-il de la cr茅ation de centres de traitement du COVID-19 ?
Nous avons 茅galement besoin d'une meilleure gestion des cas et de la cr茅ation de centres de traitement pour les personnes atteintes de COVID-19. Nous reconnaissons que la plupart de nos pays n'ont pas assez de lits dans les unit茅s de soins intensifs, et nous pouvons donc y rem茅dier en cr茅ant et en 茅quipant des h么pitaux temporaires de campagne. L'exp茅rience en soins d鈥檜rgence est relativement limit茅e dans la plupart des pays africains, et nous devrons
donc trouver des moyens d'utiliser les capacit茅s disponibles de la mani猫re la plus efficace possible. Les personnes souffrant d'une maladie b茅nigne ou qui sont infect茅es mais asymptomatiques n'ont pas besoin d'锚tre admises 脿 l'h么pital, o霉 les lits sont n茅cessaires pour les patients gravement malades. Par cons茅quent, d茅finir clairement les mod猫les de soins et commencer par une approche qui exploite les capacit茅s pour les personnes gravement malades est une chose qui, 脿 mon avis, doit 锚tre am茅lior茅e.
Quels pays africains sont de bons exemples de pr茅paration et de r茅ponse au COVID-19 ?
Nous avons vu diff茅rents pays montrer divers aspects qui, au niveau politique, sont essentiels pour une r茅ponse efficace. Par exemple, certains chefs d'脡tat ont pris des engagements ou ont mis en place un m茅canisme de r茅ponse de haut niveau, tandis que d'autres ont cr茅茅 des commissions pour coordonner leur r茅ponse. C'est ce qui s'est produit dans des pays comme le Kenya, l'Afrique du Sud et le Ghana, entre autres. Les responsables politiques les plus haut plac茅s - les chefs d'脡tat - sont r茅guli猫rement inform茅s par leurs ministres de la sant茅, leurs premiers ministres (qui coordonnent parfois ces m茅canismes) et 茅galement par nos repr茅sentants nationaux de l'OMS.
Nous avons 茅galement vu de nombreux pays communiquer et encourager les gens 脿 prendre des mesures de protection. D'autres ont mis en place des mesures qui encouragent les gens 脿 s'isoler chez eux. Des 茅coles ont 茅t茅 ferm茅es en Afrique du Sud, au Kenya, au Rwanda et dans d'autres pays de la r茅gion.
