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Soudan du Sud : le chef des droits de l'homme de l'ONU dénonce les exactions commises par l'armée

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Soudan du Sud : le chef des droits de l'homme de l'ONU dénonce les exactions commises par l'armée

Des déplacés qui ont trouvé refuge auprès de la MINUSS emportent leurs biens après cinq jours de combats à Juba, début juillet. Photo UNMISS/Eric Kanalstein
Photo UNMISS/Eric Kanalstein
Des déplacés qui ont trouvé refuge auprès de la MINUSS emportent leurs biens après cinq jours de combats à Juba, début juillet. Photo UNMISS/Eric Kanalstein

4 août 2016 – Des enquêtes préliminaires de l'ONU sur les récents combats au Soudan du Sud révèlent que les forces de sécurité gouvernementales ont perpétré meurtres, viols, destructions et pillages de propriétés, a déclaré jeudi le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Zeid Ra'ad Al Hussein, qui a appelé le Conseil de sécurité à prendre des mesures plus fermes.

« Les tensions restent très élevées, et les violations continuent à Juba et dans d'autres parties du pays », a indiqué M. Zeid qui a transmis mardi au Conseil de sécurité un rapport sur les conclusions préliminaires d'enquêtes de l'ONU sur les cinq jours de combats qui ont commencé à Juba le 7 juillet entre l'Armée populaire de libération du Soudan du Sud (APLS) loyale au Président Salva Kiir et l'Armée populaire de libération du Soudan - En opposition (APLS/EO) soutenant le Premier vice-président Riek Machar.

Le Haut-Commissaire a déclaré que les informations recueillies par les fonctionnaires des Nations Unies en charge des droits de l'homme suggèrent que des centaines de combattants et de civils ont été tués au cours des premiers combats. Alors que certains civils ont été tués dans des tirs croisés entre les forces combattantes, d'autres auraient été sommairement exécutés par les soldats du gouvernement (APLS) qui semblent avoir précisément ciblé des personnes de l'ethnie Nuer. L'ONU a recensé 73 civils décédés mais le nombre de victimes civiles pourrait être beaucoup plus élevé.

Recrutement forcé d'enfants

Durant les cinq jours d'affrontements, des milliers de personnes ont été déplacées de force et plusieurs civils ont été empêchés par les soldats de l'APLS de rejoindre les sites de l'ONU. Des rapports font également état de recrutement forcé, y compris d'enfants, par l'APLS. Le chef des droits de l'homme de l'ONU a également fait remarquer que le gouvernement a sévèrement restreint la liberté d'expression et bâillonné la presse.

M. Zeid a tenu a précisé que le rapport présenté au Conseil de sécurité n'est « qu'un instantané » de la situation au Soudan du Sud qui reste très tendue et volatile. L'ONU s'est vu refuser l'accès à certaines des zones les plus touchées dans les jours qui ont suivi les affrontements. Par ailleurs, un certain nombre de restrictions à la circulation restent en place et ne permettent qu'un accès limité aux victimes et aux témoins du conflit.

Les violences sexuelles continuent au Soudan du Sud. « Nous avons recensé au moins 217 cas de violence sexuelle à Juba entre le 8 et 25 juillet », a déclaré M. Zeid. « Dans quelques régions, des femmes de divers groupes ethniques ont été violées par des jeunes lourdement armés qui seraient affiliés à l'APLS/EO. Cependant, d'après les informations que nous avons recueillies jusqu'à présent, les personnes les plus touchées sont des femmes et filles Nuer déplacées et les responsables semblent avoir été la plupart du temps de l'APLS ».

Le Haut-Commissaire a exhorté le gouvernement d'unité nationale de transition à rétablir le dialogue et à prendre des mesures pour assurer la justice et la responsabilité, et a appelé la communauté internationale à réellement faire pression sur le gouvernement, pour mettre fin aux violences et respecter la vie de tous les Sud-Soudanais.

« La gravité des violences récentes et leur très dangereuse connotation ethnique appellent à une action urgente du Conseil de sécurité », a déclaré M. Zeid.

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