Nous honorons et c茅l茅brons les travailleurs humanitaires en premi猫re ligne qui font des choses extraordinaires 脿 un moment extraordinaire. Les travailleurs humanitaires sont sollicit茅s comme jamais auparavant. Ils luttent contre la pand茅mie COVID-19 et aident les personnes touch茅es par celle-ci, poursuivent leur travail de secours tout en faisant face au plus grand d茅ficit de financement et aux pires restrictions d'acc猫s de notre histoire.
Abdou Harouna
Infirmier et agent de vaccination au Niger
N茅 il y a 39 ans 脿 Niamey, Abdou s'est engag茅 脿 aider les communaut茅s du Niger 脿 rester en bonne sant茅 et en s茅curit茅 tout au long de sa carri猫re. Abdou a d茅cid茅 de devenir b茅n茅vole pour la Croix-Rouge du Niger apr猫s que son meilleur ami se soit retrouv茅 partiellement paralys茅 par la polio.
Aujourd'hui, Abdou est impliqu茅 dans le Programme 茅largi de vaccination (PEV), dans la gestion de la malnutrition et dans toutes les campagnes de vaccination, y compris la polio en tant qu'informateur, vaccinateur et superviseur. Une grande partie de son travail consiste 脿 convaincre les familles de vacciner leurs enfants contre la polio malgr茅 la r茅sistance des chefs de communaut茅.
En 2004, Abdou a suivi une formation d'aide-infirmier. Il a ensuite commenc茅 脿 travailler comme secouriste et brancardier 脿 l'h么pital national de Niamey. En 2007, il s'est port茅 volontaire dans le cadre du programme de gestion de la malnutrition dans un centre de sant茅 int茅gr茅 du quartier Lamord茅 de Niamey. En 2014, il s'est install茅 au Centre de sant茅 int茅gr茅 de Zarmagandeye, 茅galement 脿 Niamey, o霉 il continue 脿 servir.
En plus de travailler sur les campagnes de vaccination, notamment pour la campagne contre la polio, en tant que vaccinateur et superviseur, il travaille 茅galement dans le programme de gestion de la malnutrition.
Selon Abdou, le plus grand d茅fi dans son travail est de cr茅er un climat de confiance avec les communaut茅s pour leur faire comprendre que les vaccinations sauvent des vies.
Dr. Marie Belizaire
Epid茅miologiste d'Ha茂ti, actuellement en R茅publique centrafricaine (RCA)
Marie est une 茅pid茅miologiste et sp茅cialiste de la sant茅 publique d'Ha茂ti qui a r茅pondu aux 茅pid茅mies de maladies, notamment la fi猫vre jaune, la dengue, le virus Ebola et maintenant le COVID-19, partout Afrique. Elle a rejoint l'Organisation mondiale de la sant茅 (OMS) en R茅publique d茅mocratique du Congo pour y combattre l'茅pid茅mie du virus Ebola et travaille maintenant dans un contexte de violence et d'ins茅curit茅 en R茅publique centrafricaine pour contenir COVID-19.
"Ce qui me tient 茅veill茅 la nuit, c'est de penser 脿 la mani猫re dont nous r茅pondrions si une nouvelle maladie apparaissait dans les zones de guerre de la RCA en m锚me temps que nous faisons face 脿 cette pand茅mie. En plus, prot茅ger mon 茅quipe 脿 la fois du virus et de la violence, tout en essayant d'atteindre les plus vuln茅rables... Et tous ceux qui meurent dans les ambulances parce que nous les atteignons trop tard".
Marie a suivi une formation en m茅decine 脿 Cuba, avec une sp茅cialisation en m茅decine communautaire, puis est all茅e en Espagne pour 茅tudier l'茅pid茅miologie. Elle a ensuite poursuivi une ma卯trise en sant茅 publique et poursuit actuellement un doctorat.
Ce qui me tient 茅veill茅 la nuit, c'est de penser 脿 la mani猫re dont nous r茅pondrions si une nouvelle maladie apparaissait dans les zones de guerre de la RCA en m锚me temps que nous faisons face 脿 cette pand茅mie. En plus, prot茅ger mon 茅quipe 脿 la fois du virus et de la violence, tout en essayant d'atteindre les plus vuln茅rables... Et tous ceux qui meurent dans les ambulances parce que nous les atteignons trop tard.
Marie a commenc茅 脿 travailler sur la pr茅vention et le traitement du VIH dans les r茅gions recul茅es d'Ha茂ti. Elle a ensuite travaill茅 pour 鈥楨picentre in Europe鈥�, un projet de sant茅 couvrant 27 pays m茅diterran茅ens et visant 脿 coordonner les interventions de sant茅 publique.
En 2015, Marie a rejoint l'OMS pour travailler sur la pr茅paration au virus Ebola en Afrique de l'Ouest, en formant le personnel de l'OMS dans toute la r茅gion. Depuis lors, elle a r茅pondu 脿 plusieurs 茅pid茅mies avec l'OMS, notamment la fi猫vre jaune en Angola, la fi猫vre de la vall茅e du Rift et la dengue en Mauritanie, puis le virus Ebola en R茅publique d茅mocratique du Congo (RDC).
Pour la r茅ponse au virus Ebola en RDC, en tant que coordinatrice sur le terrain et responsable des incidents, Marie a travaill茅 au Nord-Kivu pour mettre en place la recherche des contacts et coordonner la r茅ponse. Elle a ensuite fait de m锚me dans tout le pays, y compris dans les points chauds de Butembo, Bunia et Manguine.
Au d茅but, il a 茅t茅 tr猫s difficile d'茅tablir la confiance en RDC. Marie a expliqu茅 : "Ils ne font pas confiance aux 茅trangers. J'ai demand茅 脿 mes coll猫gues de stratifier la communaut茅 pour identifier qui a de l'influence et avec quels groupes nous devrions travailler. Nous avons travaill茅 avec des motards, des associations de femmes, des associations de conducteurs, des associations de voyage, des associations de patients, des groupes de femmes et des travailleurs du sexe. Nous n'avons laiss茅 personne derri猫re nous".
Marie est all茅e dans les villages et s'est assise avec des groupes de miliciens et a partag茅 leur repas pour 茅tablir la confiance. "Si vous mangez avec eux, ils vous feront confiance", dit-elle.
Cette ann茅e, l'OMS a envoy茅 Marie en R茅publique centrafricaine (RCA) pour aider 脿 mettre en place la r茅ponse COVID-19. Il y a de nombreuses le莽ons 脿 tirer de l'exp茅rience d'Ebola pour la mise en place de la r茅ponse COVID-19 en RCA, dit-elle.
Tout d'abord, la communaut茅 doit 锚tre au centre de toute r茅ponse 脿 l'茅pid茅mie - des premiers stades jusqu'脿 la fin. Deuxi猫mement, il faut adopter une strat茅gie gagnant-gagnant qui va au-del脿 de la r茅ponse 脿 la maladie. "Vous devez vous concentrer sur ce que vous laissez derri猫re vous une fois la maladie termin茅e, notamment en r茅pondant aux besoins fondamentaux des gens", explique-t-elle. Troisi猫mement, il est vital de bien rechercher les contacts. Cela peut 锚tre compliqu茅 avec COVID-19, car les gens peuvent 锚tre expos茅s plusieurs fois, et il est donc difficile de savoir qui est la source.
"Nous avons form茅 16 000 personnes 脿 la recherche de contacts au Nord-Kivu et nous avons maintenant la possibilit茅 de mettre en place un tel syst猫me ici en RCA," dit-elle.
Marie aime travailler dans la m茅decine communautaire. "J'ai choisi la m茅decine communautaire parce que je veux 锚tre avec la communaut茅 et travailler avec elle. J'ai grandi dans une grande famille. J'avais l'habitude d'aller au village - j'aime 锚tre et travailler dans ces endroits. La meilleure chose que nous puissions faire est d'茅viter aux communaut茅s d'avoir 脿 锚tre soign茅es en les gardant en bonne sant茅. Tout peut 锚tre 茅vit茅 au niveau le plus 茅l茅mentaire.
Je suis all茅e 脿 Cuba et j'ai vu comment la m茅decine se d茅veloppe au niveau de la famille et de la communaut茅. Les m茅decins vivent dans leurs communaut茅s, et ils savent tout sur la sant茅 et les maladies de leurs patients. Quand vous 锚tes avec la communaut茅, vous 锚tes assis pendant que vous les 茅coutez vous dire ce qu'ils ressentent".
Et d鈥檃jouter : "Je ne dis jamais non 脿 une mission quand je vois des gens qui ont besoin de mon aide. Quand je suis utile, cela me permet de remplir ma vie".
滨蝉尘补毛濒
Entrepreneur agricole du B茅nin, aujourd'hui dans le nord de l'Italie
滨蝉尘补毛濒 est venu en Italie pour rejoindre son oncle apr猫s que des difficult茅s 茅conomiques l'ont forc茅 脿 quitter le B茅nin. Il a commenc茅 脿 cueillir des fruits pour s'en sortir. En 2010, de violentes 茅meutes ont 茅clat茅 dans le sud du pays, d茅clench茅es par l'assassinat de deux migrants. 滨蝉尘补毛濒 et d'autres migrants ont 茅t茅 茅vacu茅s de la r茅gion et emmen茅s dans un centre pour migrants.
Dans ce centre, 滨蝉尘补毛濒 a rencontr茅 le futur fondateur de Barikama, une coop茅rative agricole g茅r茅e par des migrants africains en Italie. Ils sont rest茅s en contact 茅troit jusqu'脿 ce qu'Ismael d茅cide de rejoindre la coop茅rative en 2014.
Pendant le confinement de COVID-19, les membres de Barikama ont d茅cid茅 d'aider les personnes en confinement en leur livrant des colis alimentaires.
"Nous avions peur aussi, mais nous ne pouvions pas imaginer laisser tomber les gens", dit-il.
Fournir de la nourriture saine aux plus vuln茅rables de la communaut茅, comme les personnes 芒g茅es qui craignent de quitter la maison, est ce qui motive 滨蝉尘补毛濒 et ses partenaires commerciaux.
La coop茅rative Barikama est devenue tr猫s active - 滨蝉尘补毛濒 a dit qu'il travaillerait 16 heures par jour. Mais il 茅tait motiv茅 pour faire ce travail en raison de la capacit茅 "d'锚tre ind茅pendant et de gagner sa vie de mani猫re d茅cente tout en permettant aux autres de suivre le m锚me chemin".
Leur entreprise est un important unificateur dans la communaut茅 ; ils emploient des migrants ainsi que des locaux handicap茅s.
滨蝉尘补毛濒 parle des soins apport茅s 脿 sa communaut茅 脿 un moment o霉 elle en avait le plus besoin : "Pendant le confinement de COVID-19, nous avons pens茅 que nous devions aider les gens et apporter notre contribution 脿 ce pays - aider nos clients qui nous faisaient confiance et nous aidaient 脿 d茅velopper notre entreprise, mais aussi d'autres personnes souffrant pendant la pand茅mie".
Dr. Umra Omar
M茅decin et fondatrice, Safari Doctors, Kenya
Umra, originaire de l'archipel de Lamu au Kenya, est la fondatrice de Safari Doctors, une unit茅 m茅dicale mobile qui fournit des soins m茅dicaux de base gratuits 脿 des centaines de personnes chaque mois dans plus de 17 villages de Lamu.
Alors que les soins de sant茅 modernes sont calqu茅s sur les r茅alit茅s urbaines, 70 % de la population kenyane vit dans des zones recul茅es. Un changement de perspective essentiel a consist茅 脿 ne pas consid茅rer les soins de sant茅 comme statiques, mais comme quelque chose qui pourrait r茅ellement atteindre les personnes qui en ont besoin.
Je pense que le travail humanitaire doit cesser d'锚tre un "truc en passant". Il devrait 锚tre quelque chose que nous vivons comme la norme", dit Umra.
Mohamud Mohamed
Coordinateur de terrain dans le d茅sert et entomologiste de Somalie
Mohamud s'est toujours int茅ress茅 脿 l'agriculture. Il vivait avec sa grand-m猫re en Somalie, et il a plant茅 un jardin pour qu'elle n'ait pas 脿 acheter des l茅gumes au march茅.
Mais les insectes d茅truisaient le jardin, ce qui a donn茅 envie 脿 Mohamud d'en apprendre plus sur la fa莽on de s'en occuper.
"Quand je suis all茅 脿 l'universit茅, je m'int茅ressais 脿 deux choses : la m茅decine et l'agriculture.
Lors de notre initiation 脿 la m茅decine, j'茅tais aux urgences quand ils ont amen茅 une jeune fille avec une jambe cass茅e et qu'ils ont d没 l'amputer. J'ai alors d茅cid茅 que la m茅decine 茅tait trop cruelle, alors j'ai d茅cid茅 de travailler dans l'agriculture - pour 茅tudier les insectes", dit-il.
Mohamud a rejoint l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) en avril pour aider 脿 lutter contre l'invasion de criquets en Somalie et dans les pays voisins.
Nous luttons contre les criquets parce qu'ils font verser des larmes aux gens. Imaginez un fermier qui a un petit pot d'argent pour alimenter sa ferme - il l'utilise pour pr茅parer la terre, il engage des gens pour labourer pour lui, il ach猫te de l'eau pour les cultures, et apr猫s avoir fait tout cela, les criquets viennent par milliers et d茅truisent tout ce qu'il avait en un jour. Il sera tr猫s triste. C'est ce qui me pousse 脿 faire ce que je fais.
Il explique : "Nous luttons contre les criquets parce qu'ils font verser des larmes aux gens. Imaginez un fermier qui a un petit pot d'argent pour alimenter sa ferme - il l'utilise pour pr茅parer la terre, il engage des gens pour labourer pour lui, il ach猫te de l'eau pour les cultures, et apr猫s avoir fait tout cela, les criquets viennent par milliers et d茅truisent tout ce qu'il avait en un jour. Il sera tr猫s triste. C'est ce qui me pousse 脿 faire ce que je fais".
Les invasions de criquets d茅vastent des 茅conomies locales enti猫res, brisant toute la cha卯ne d'approvisionnement, affectant les agriculteurs et les 茅leveurs, les personnes qui fournissent les engrais et les semences et qui transportent la nourriture au march茅, tout en faisant monter le prix des denr茅es alimentaires sur les march茅s. "Vous pouvez donc imaginer le nombre de personnes qui perdront leur emploi lorsque les criquets d茅truiront leurs r茅coltes", dit Mohamud.
Mohamud et l'ensemble de l'茅quipe de la FAO essaient de g茅rer les criquets avec un savoir-faire, des v茅hicules et des bio insecticides. "Je suis un scientifique, donc je calcule d'abord ce qu'il faut prot茅ger. D'abord, la terre cultiv茅e, puis le site de p芒turage des animaux. Je suis m茅thodique".
Mohamud et son 茅quipe localisent les lieux o霉 se trouvent les criquets. Puis ils essaient de les contr么ler dans leurs premiers stades, lorsqu'ils sont en bandes larvaires et ne peuvent pas encore voler. "Si nous les localisons, nous creusons un grand trou profond et nous les enterrons. Dans ce cas, il n'y a pas besoin de produits chimiques", explique Mohamud. Mais si les criquets arrivent 脿 maturit茅 et que leur nombre augmente, ils utilisent des biopesticides r茅colt茅s 脿 partir de micro-organismes trouv茅s sur les criquets mourants - ceux-ci sont con莽us pour tuer uniquement les criquets, pas les autres cr茅atures. "En gros, nous contr么lons un organisme vivant avec un autre."
La plus grande difficult茅 est lorsque les criquets se reproduisent dans les pays voisins - Ethiopie, Y茅men - et qu'ils pondent des 艙ufs dans de nombreux sites diff茅rents en Somalie. Ils sont difficiles 脿 d茅tecter, et lorsqu'ils 茅closent, ils d茅truisent tout ce qui est vert. "Si c'est vert, 莽a va devenir blanc. Quand je vois une crise comme celle-ci se d茅rouler, je suis motiv茅 pour faire tout ce que je peux".
Isaac Otieno
Coordinateur d'茅ducation avec l'ONG Nile Hope, originaire du Kenya et actuellement au Sud-Soudan
Isaac est titulaire d'un master en planification et recherche. Il a travaill茅 pendant cinq ans comme coordinateur de l'茅ducation pour l'ONG Nile Hope. Il supervise le fonctionnement de sept programmes d'茅ducation, qui couvrent la promotion de la scolarisation, l'am茅lioration de la qualit茅 de l'茅ducation, la fourniture de soins psychosociaux par l'茅ducation et un programme d'alimentation scolaire financ茅 par l'OCHA dans les zones d'ins茅curit茅 alimentaire. Il fait 茅galement partie du groupe consultatif pour la r茅ponse de l'茅ducation nationale, jouant un r么le cl茅 dans la coordination des ONG nationales, de l'UNICEF, d'autres agences des Nations unies et du gouvernement.
Isaac s'est rendu pour la premi猫re fois au Sud-Soudan en 2015 en tant que consultant afin de proc茅der 脿 une 茅valuation de programme suite 脿 l'茅clatement d'un conflit en 2013. "C'茅tait une p茅riode tr猫s difficile", a-t-il d茅clar茅. "Je suis retourn茅 au Kenya et j'ai r茅alis茅 que je voulais m'impliquer dans le travail humanitaire pour faire quelque chose pour les plus vuln茅rables. Je voulais me concentrer sur les enfants, alors j'ai d茅cid茅 d'utiliser mon dipl么me de planification et de recherche pour m'impliquer dans l'茅ducation".
L'un des plus grands d茅fis du travail au Sud-Soudan est l'ins茅curit茅, car le groupe d'aide d'Isaac travaille dans des r茅gions tr猫s 茅loign茅es du pays, avec diff茅rentes factions qui contr么lent chaque endroit. Les tensions intercommunautaires sont tr猫s fortes. Isaac explique : "Parfois, nous sommes en plein travail et les choses peuvent s'embraser. Le vol de b茅tail est un 茅norme probl猫me dans certains des comt茅s o霉 nous travaillons. Cela d茅stabilise tout parce que cela conduit 脿 des attaques de vengeance et cela peut conduire 脿 de terribles massacres".
Un membre du personnel a 茅t茅 tu茅 lors d'une tuerie par vengeance au d茅but de l'ann茅e. L'acc猫s est 茅galement tr猫s difficile, en particulier dans les zones o霉 les routes sont mauvaises. "Pendant la saison des pluies, il faut marcher jusqu'脿 huit heures dans la boue jusqu'aux genoux pour atteindre les sites de nos programmes", a-t-il d茅clar茅.
Cette ann茅e a 茅t茅 la plus difficile 脿 ce jour pour Isaac. Il n'a pas vu sa famille depuis sept mois 脿 cause du verrouillage de COVID-19 et des 茅coles qui sont ferm茅es, avec de nombreux enfants qui ne peuvent pas acc茅der aux services de radio-apprentissage et moins d'enseignants disponibles sur lesquels s'appuyer. "Il y a tellement de groupes d'enfants qui se perdent de vue", explique Isaac. Les 茅ducateurs ont un plan de retour 脿 l'apprentissage, mais il manque d'argent pour le mettre en 艙uvre. Mais Isaac continue 脿 travailler pour l'impact de son travail. Ce qui me motive, dit-il, c'est le type de changement que je vois dans la vie des personnes vuln茅rables. Vous le voyez dans les yeux des apprenants - et c'est ce qui me permet de continuer. Les Sud-Soudanais ne sont pas d茅pendants, ce sont des leaders. Ils veulent faire avancer les choses".
Isaac fait r茅f茅rence 脿 un projet dans le comt茅 de Twit, pr猫s de Wau, o霉 les organismes d'aide construisaient un espace d'apprentissage temporaire pour les enfants, mais avec un budget tr猫s limit茅. Ils ont d茅cid茅 de construire dans la boue, mais lorsqu'ils ont consult茅 la communaut茅, les membres ont dit : "Nous ne voulons pas de salles de classe en boue, nous les voulons en briques, et nous allons aider 脿 fabriquer les briques et 脿 les construire. Donc, au lieu de faire une classe semi-permanente, nous en avons fait une permanente". Ils ont ensuite adopt茅 et appliqu茅 ce mod猫le dans tout le pays.
Kalkidan Gizaw
Infirmi猫re 脿 Addis-Abeba, Ethiopie
Kalkidan a commenc茅 脿 travailler comme infirmi猫re dans les zones rurales avant de se rendre dans la capitale 茅thiopienne, Addis-Abeba, pour travailler dans un centre de sant茅 de district en tant qu'infirmi猫re junior. Apr猫s plusieurs promotions, elle g猫re maintenant l'unit茅 de coordination des urgences et adore son travail.
"L'environnement de travail est tellement dynamique et charg茅, ce qui me donne une 茅norme opportunit茅 d'apprendre", dit-elle.
Kalkidan travaille sur les soins pr茅nataux, n茅onataux et postnataux, et dirige un programme de vaccination pour les nourrissons et les enfants. Lorsque le COVID-19 a frapp茅, de nombreuses m猫res ne voulaient pas quitter la maison pour accoucher, alors Kalkidan a mis sur pied une 茅quipe pour sensibiliser les femmes enceintes de la communaut茅 afin de les convaincre de venir se faire examiner et vacciner. "C'茅tait tr猫s difficile de les convaincre, mais la nouvelle s'est finalement r茅pandue et elles ont recommenc茅 脿 utiliser nos services", dit-elle.
"J'ai grandi dans cette communaut茅, et cette communaut茅 m'a aid茅e 脿 apprendre et 脿 exceller dans ma profession. Les servir maintenant, en r茅ponse 脿 COVID-19, me rend heureuse", dit Kalkidan.
R茅cemment, elle et son 茅quipe ont d没 convaincre un mari de laisser sa femme enceinte se rendre au centre de sant茅 apr猫s avoir manqu茅 trois mois de contr么les et d茅pass茅 la date pr茅vue pour l'accouchement. Le travail a commenc茅 d猫s son arriv茅e et les infirmi猫res l'ont aid茅e 脿 accoucher de jumeaux apr猫s un long travail. Accoucher des jumeaux 脿 la maison aurait 茅t茅 extr锚mement risqu茅, et ils l'ont attrap茅e juste 脿 temps, dit Kalkidan. "Ce fut le plus beau jour de ma vie pour ma carri猫re jusqu'脿 pr茅sent."
Dr. Narcisse St茅phane Ongtiga Biansere
Directeur m茅dical adjoint et point focal COVID-19 脿 Bangui, R茅publique centrafricaine
M茅decin pendant 7 ans, le Dr Narcisse a rejoint le secteur humanitaire en 2014, un an apr猫s avoir termin茅 ses 茅tudes de m茅decine 脿 Bangui en RCA.
Soucieux de r茅tablir la paix dans son pays et d'am茅liorer l'acc猫s aux services de base, il dit avoir su d猫s son plus jeune 芒ge qu'il devait 锚tre m茅decin.
Il est difficile de travailler en R茅publique centrafricaine, et surtout dans les r茅gions recul茅es. Les routes sont endommag茅es, cela peut prendre des heures pour se rendre dans un village. Certaines r茅gions du pays sont dangereuses, l'ins茅curit茅 rend difficile l'acc猫s aux populations vuln茅rables.
Mais ce qui peut 锚tre consid茅r茅 comme une difficult茅 est une motivation pour le Dr Biansere qui se sent encore plus oblig茅 d'aller l脿 o霉 ses compatriotes ont le plus besoin d'aide.
"L'engagement communautaire est la cl茅 pour mettre fin 脿 la COVID. Les gens s'interrogent sur ce que disent les m茅decins et les experts de la sant茅. La communaut茅 humanitaire doit donc poursuivre ses efforts et s'adresser aux communaut茅s".
