Les applications locales de VTC 脿 l'assaut de Uber
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Les applications locales de VTC 脿 l'assaut de Uber
La technologie des transports adapt茅e aux clients urbains africains
Afrique Renouveau:
Photo: Africab
Service Africab 脿 Abidjan, C么te d鈥橧voire. Photo : Africab
Il y a peu de temps encore, les transports publics au Caire, 脿 Freetown, 脿 Lagos, 脿 Nairobi et dans d'autres villes africaines 茅taient chaotiques et dangereux. La fiabilit茅 douteuse des taxis n鈥檃 pas am茅lior茅 la situation. Mais l鈥檃rriv茅e d鈥橴ber pourrait changer la donne.
Uber, la soci茅t茅 mondiale de covoiturage lanc茅e aux Etats-Unis en 2009 qui s'appuie sur les smartphones pour le paiement des trajets, est devenue l'alternative la plus r茅pandue en raison de ses prix 茅quitables, de ses normes de qualit茅 et de sa commodit茅.
En juin dernier, Uber op茅rait dans 15 grandes villes africaines, avec quelques 60听000 chauffeurs en Egypte, au Ghana, au Kenya, au Maroc, au Nig茅ria, en Afrique du Sud, en Tanzanie et en Ouganda.
Son ambition est de dominer les transports en Afrique, mais elle se heurte 脿 une forte concurrence des entreprises locales. Sans le vouloir, Uber a d茅clench茅 la propagation de la technologie mobile et de la cartographie par la collecte des donn茅es g茅ospatiales 脿 partir d'un v茅hicule. D茅sormais, et gr芒ce au savoir-faire croissant de l鈥橝frique, des entreprises locales cr茅ent leurs propres applications proposant des produits et services adapt茅s aux clients de diff茅rents pays voire de diff茅rentes villes, b茅n茅ficiant ainsi d'une certaine avance sur les services 茅trangers.
Localisation de la technologie
L'application Little Cab lanc茅e au Kenya en 2016 par l'op茅rateur de t茅l茅phonie mobile Safaricom, propose un service de covoiturage qui fonctionne comme Uber, sauf qu鈥檌l accepte en plus le syst猫me de paiement mobile MPesa.听 Uber ne payant cependant pas de frais de stationnement et d鈥檃utres charges citadines, ses tarifs sont moins 茅lev茅s.
60听000
chauffeurs travaillent pour Uber dans 15 grandes villes africaines en Egypte, au Ghana, au Kenya, au Maroc, au Nig茅ria, en Afrique du Sud, en Tanzanie et en Ouganda.
Pourtant, 94% des Kenyans pr茅f猫rent MPesa 脿 d鈥檃utres moyens paiements. Selon le rapport annuel 2016 de Safaricom, Little Cab a r茅ussi 脿 ralentir la p茅n茅tration sur le march茅 par Uber.
En Afrique du Sud, Africa Ride local, qui offre une vari茅t茅 d鈥檕ptions de paiement comme des plans de paiement hebdomadaires, mensuels et via les applications de portefeuilles mobiles, gagne en popularit茅. La soci茅t茅 est active au Cap, 脿 Johannesburg et 脿 Rustenburg, trois des plus grandes villes du pays, et permet aux particuliers, aux entreprises, aux ONG et aux minist猫res de cr茅er leurs propres comptes.
Uber reste n茅anmoins d茅termin茅e 脿 reprendre le dessus et s鈥檃ssocie 脿 des entreprises locales pour accro卯tre son attractivit茅. Au Nig茅ria, elle s鈥檈st associ茅e 脿 la plateforme de paiement Paga, une application de portefeuille 茅lectronique qui facilite 茅galement les paiements avec les cartes de d茅bit locales et en esp猫ces pour ses 6,4 millions d'utilisateurs.
芦听Le partenariat avec Paga permet 脿 davantage de Nig茅rians d鈥檃voir acc猫s 脿 Uber, nombre d'entre-eux n'茅tant pas encore 脿 l鈥檃ise avec l鈥檜tilisation de leurs cartes de d茅bit ou de cr茅dit听禄, a d茅clar茅 EbiAtawodi, Directeur g茅n茅ral d'Uber Nigeria.
Une concurrence saine
Au total, l鈥橝frique accueille pr猫s de soixante services de covoiturage dans 21 pays. Certains ont tent茅 de s鈥檃dapter aux r茅alit茅s socio-茅conomiques locales, mais n'y sont pas toujours parvenus. Bodapp, lanc茅 en 2016 脿 Nairobi, a ferm茅 son service de taxis et moto-taxis (boda bodas) apr猫s seulement deux mois. La soci茅t茅 a d茅clar茅 dans un contexte de concurrence f茅roce qu鈥檈lle se concentrerait sur son activit茅 coeur de m茅tier, la logistique.
Pour perdurer face aux concurrents, de nombreuses entreprises ont mis en place des incitations pour les passagers et les conducteurs. R茅agissant aux plaintes sur la r茅mun茅ration des chauffeurs Uber en Afrique du Sud, Africa Ride a annonc茅 que plus de 500 chauffeurs recevraient une participation plus importante dans l'entreprise.
芦听Nos chauffeurs sont co-propri茅taires. Ils constituent un groupe d'administrateurs qui d茅tient un certain pourcentage de l'entreprise 禄, a d茅clar茅 Thabo Mashale, fondateur d鈥橝frica Ride, 脿 Disrupt Africa qui diffuse l'actualit茅 des start-ups.
En 2017, la start-up sud-africaine WhereIsMyTransport a lanc茅 l'application Transport for Cape Town, qui fournit des informations sur les d茅placements en temps r茅el, y compris les horaires, les incidents, et les sites 脿 visiter. Le programme devrait s鈥櫭﹖endre 脿 six autres villes sud-africaines en 2017听: Bloemfontein, East London, Durban, Ekurhuleni, Johannesburg et Tshwane.
Cartographie des villes
Le projet Digital Matatus, une initiative conjointe de la soci茅t茅 de d茅veloppement Groupshot aux 脡tats-Unis, de chercheurs de l鈥橴niversit茅 de Columbia et de l鈥橧nstitut de Technologie du Massachusetts (MIT), avec l鈥橴niversit茅 partenaire de Nairobi, a recens茅 dans une base de donn茅es 脿 l'aide de smartphones et de GPS les routes pour les minibus (Matatus) de Nairobi,
La compilation a 茅t茅 publi茅e en 2014 sous forme de carte complexe qui a 茅t茅 adopt茅e par les designers et les d茅veloppeurs. Les plateformes de co-voiturage permettent aux clients d'acc茅der 脿 la carte digitale Matatus via un SMS. Le projet a 茅t茅 salu茅 pour sa contribution 脿 l鈥檃m茅lioration du syst猫me de transport public de Nairobi, sans horaires ni itin茅raires fixes.听听听
Bien que le covoiturage ne soit pas enti猫rement nouveau en Afrique puisqu'il existe avec des modes de transport traditionnels tels que les minibus, les taxis brousse et les voitures partag茅es, le mod猫le unique d鈥橴ber, qui associe transport et technologie, a stimul茅 l鈥檌magination et inspir茅 des initiatives innovantes.
Les D茅fis
Les chauffeurs de taxi traditionnels ne voient pas d'un bon oeil ces d茅veloppements, et craignent de perdre leurs emplois ou leurs revenus. 芦听Uber d茅truit notre m茅tier au Nigeria avec des tarifs moins chers听禄, a d茅clar茅 Tony Oyesoya, chauffeur de taxi 脿 Lagos, au Nigeria. M. Oyesoya a d茅clar茅 que, m锚me si les tarifs Uber sont moins 茅lev茅s, la compagnie applique souvent des surcharges d猫s qu'il y a des embouteillages. Il a ajout茅 que les syndicats de taxis 脿 Lagos pensent 脿 茅voquer le probl猫me avec le gouvernement.
Comme leurs homologues au Nig茅ria, les taxis sud-africains se plaignent de pratiques anticoncurrentielles de la part d'Uber. En mars, ils ont manifest茅 en bloquant les routes de l'a茅roport, tandis que les chauffeurs Uber au Kenya ont 茅t茅 agress茅s et leurs voitures incendi茅es. L'association de taxis South Africa Meter a r茅pondu cette ann茅e en d茅veloppant sa propre application, Yookoo Ride, qui relie les passagers aux chauffeurs de taxi traditionnels.
De nombreux gouvernements africains semblent avoir 茅t茅 surpris par la tournure des 茅v猫nements et s鈥檈mpressent de mettre en place des politiques r茅glementaires. L鈥檃nn茅e derni猫re, le Ghana est devenu le premier pays d鈥橝frique 脿 se doter d'une Norme de Compr茅hension (SOU) sign茅e entre le Minist猫re des Transports et Uber 茅non莽ant les grandes lignes de conduite pour les activit茅s de taxi. Elle encourage l鈥檜tilisation de la technologie tout en la r茅glementant pour les passagers, les conducteurs et les entreprises.
D'apr猫s les experts, les approches innovantes augmenteront malgr茅 les 听r茅gulations, notamment avec une hausse potentielle des smartphones en Afrique.
Uber a peut-锚tre pris les devants en Afrique, mais les entreprises innovantes locales de transport b茅n茅ficiant d'une meilleure connaissance des r茅alit茅s socio茅conomiques, pourraient exploiter encore longtemps leur filon dans ce secteur hautement comp茅titif.听
