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Un fossé difficile à combler

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Un fossé difficile à combler

OMD 3 : promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes
Zipporah Musau
Afrique Renouveau: 
Ethiopian women in a skills training workshop. Photo: UN/Eskinder Debebe
Photo: UN/Eskinder Debebe
Des femmes éthiopiennes en apprentissage. Photo: ONU/Eskinder Debebe

Le caractère essentiel de l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes pour atteindre tous les autres objectifs avait été reconnu par les concepteurs des objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).Ìý Sur les huit OMD, six donnaient la priorité aux femmes et aux filles.

Le troisième OMD avait pour but de promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes par l’élimination des disparités entre les sexes dans l’enseignement primaire et secondaire, par l’augmentation du nombre de sièges occupés par les femmes dans les parlements nationaux et par la hausse du nombre de femmes salariées dans les secteurs non agricoles avant 2015.

Dans la poursuite de cet objectif, l’Afrique a presque atteint la parité des sexes dans l’enseignement primaire avec, dans de nombreux pays, une amélioration de la proportion de filles scolarisées par rapport aux garçons. Une fille née aujourd’hui en Afrique a plus de chances d’achever le cycle primaire, d’aller à l’université, de trouver un emploi ou de devenir membre du parlement que sa grand-mère. Pourtant, on est encore loin de la parité des sexes sur le continent.

« Les progrès concernant l’égalité des sexes ont connu une lenteur et un déséquilibre inacceptables », avait déclaré Phumzile Mlambo-Ngcuka, Directrice exécutive d’ONU Femmes, dans un entretien avec Afrique Renouveau. « Des inégalités généralisées et tenaces ralentissent les progrès dans leur ensemble », fasait-elle remarquer.

Certains pays font des efforts considérables pour prendre en charge ces inégalités. Le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) prévoit que 18 pays africains auront atteint la parité des sexes dans l’enseignement primaire d’ici à la fin de l’année 2015.Ìý « Quatre pays, la Guinée, le Bénin, la Guinée-Bissau et le Tchad ont fait des progrès sensationnels entre 1990 et 2011 (de 70 % à 86,9 %), » indique le rapport du PNUD sur les OMD. Les pays les plus en retard sont le Malawi, la Mauritanie et le Sénégal.

La participation politique

Quant à la participation politique des femmes, le pays avec la plus grande présence féminine au parlement dans le monde (le Rwanda, avec 64 %) en 2015 se trouve en Afrique, mais le continent comprend également le plus grand nombre de pays accueillant le moins de femmes au parlement. Par exemple, les parlements des Comores, du Congo, de l’Égypte, de la Gambie et du Nigéria comptent encore moins de 9 % de femmes, d’après le rapport.Ìý En 1990, seuls 3 % des sièges parlementaires étaient occupés par des femmes en Afrique subsaharienne, contre 23 % en août 2015.Ìý

Comparé à d’autres régions, on espère que l’Afrique continuera de faire progresser la présence féminine dans les parlements, mais il reste encore beaucoup à faire pour combler l’écart entre les sexes dans l’enseignement secondaire et supérieur. En 2013, seuls 12 pays africains avaient atteint la parité dans les taux de scolarisation dans l’enseignement secondaire.

Dans huit pays, à savoir l’Angola, le Bénin, la République centrafricaine, le Tchad, la République démocratique du Congo, la Guinée, le Niger et le Togo, l’indice de parité des sexes, employé pour mesurer la proportion de filles scolarisées par rapport aux garçons, reste inférieur à 0,7, ce qui signifie que pour dix garçons scolarisés dans l’enseignement secondaire, moins de sept filles le sont.

D’après le rapport du PNUD, neuf pays : l’Algérie, le Botswana, le Cap-Vert, le Lesotho, la Namibie, le Rwanda, Sao Tomé-et-Principe, les Seychelles et l’Afrique du Sud affichent un indice de parité supérieur à l’objectif fixé à 1,03.

Quant à la disparité des salaires,Ìý la proportion de femmes salariées dans les secteurs non agricoles est modestement passée de 35 % à 39 % entre 1990 et 2011. Pour autant, la rémunération des femmes reste nettement inférieure à celle de leurs homologues masculins. Il n’y a qu’ au Bénin, au Botswana, au Burundi, en Égypte, en Gambie, au Ghana, au Malawi, en Ouganda et en Zambie où les femmes sont rémunérées à hauteur de 75 % ou plus du salaire des hommes, pour des tâches similaires. En Algérie, en Côte d’Ivoire et en Mauritanie, les femmes gagnent moins de 60 % de ce que gagnent les hommes.Ìý Ìý

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