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Africa Renewal
Afrique Renouveau: 

L'ONU dénonce les armées qui utilisent des enfants soldats

Rompant avec le passé, un nouveau rapport du Secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, désigne nommément 23 gouvernements et autres belligérants qui recrutent et utilisent des enfants comme soldats. "Pour la première fois dans un rapport présenté au Conseil de sécurité, ceux qui enfreignent les normes en matière de protection des enfants dans les zones touchées par la guerre ont été explicitement nommés et énumérés", souligne M. Olara Otunnu, Représentant spécial du Secrétaire général pour les enfants et les conflits armés. Publié en décembre, le rapport constitue le troisième examen annuel des progrès réalisés en matière de protection des enfants touchés par les conflits.

S'il est vrai que de nombreux accords internationaux fixent à 18 ans l'âge minimum du recrutement obligatoire et de la participation directe aux hostilités, "il se pose aujourd'hui le problème de leur application sur le terrain", indique le rapport. On estime à 300 000 le nombre d'enfants soldats dans le monde.

En Afrique, les gouvernements du Burundi, de la République démocratique du Congo et du Libéria sont les seuls à avoir été cités pour manquement à ces normes internationales à l'heure actuelle. Plus d'une douzaine de factions rebelles ou insurgées sont également nommées, dans ces pays et en Somalie. Sans les énumérer, le rapport fait état de preuves indiquant la présence d'enfants soldats dans les rangs de l'Armée populaire de libération du Soudan, dans le sud du Soudan, et de l'Armée de résistance du seigneur, un groupe rebelle du nord de l'Ouganda qui aurait enlevé plus de 10 000 enfants au cours des 15 dernières années. Le rapport salue les efforts de l'Erythrée et de l'Ethiopie qui n'ont pas recruté d'enfants soldats pendant leur récente guerre frontalière, qui s'est terminée à la fin de l'année 2000.

En nommant publiquement ceux qui recrutent des enfants soldats, conclut le rapport, la communauté internationale entend montrer qu'elle ne permettra pas à ces personnes de violer avec impunité les droits des enfants. M. Otunnu indique que la liste publiée est un outil de mobilisation permettant aux gouvernements, aux groupes de la société civile et aux médias de faire pression en vue de mettre fin à cette exploitation. "C'est le début d'un effort systématique dans une nouvelle ère où seront surveillées et dénoncées la conduite des parties et la manière dont elles traitent les enfants pendant les conflits", ajoute M. Otunnu.

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Des ONG examinent minutieusement les politiques d'ajustement

En 1996, un réseau d'organisations non gouvernementales a lancé, avec la participation de la Banque mondiale et de gouvernements, une étude pluriannuelle sur l'incidence des programmes d'ajustement structurel. En Afrique, cette étude, "l'Initiative pour l'étude concertée de l'ajustement structurel" (SAPRI), a été effectuée au Ghana, en Ouganda et au Zimbabwe. Il s'agissait d'examiner l'incidence de la libéralisation du commerce et du secteur financier, des réformes du marché du travail, des réformes agricoles et minières et des politiques en matière de dépenses publiques sur les secteurs de production, les services sociaux, l'emploi et l'accès des femmes aux ressources. En août 2001, la Banque mondiale s'est retirée de l'initiative pour marquer son désaccord avec les premières conclusions de l'étude. Le rapport final, intituléÌý'The Policy Roots of Economic Crisis and Poverty', a été publié par les ONG participantes en avril 2002. On trouvera ci-après certaines de ses conclusions :

  • La libéralisation précipitée et sans discernement du commerce et le désengagement de l'Etat ont mis en péril l'industrie locale. Dans de nombreux pays, les entreprises locales ne pouvaient pas faire face à l'afflux de produits d'importation subventionnés et ont dû fermer.
  • Dans le secteur agricole, la sous-enchère des produits d'importation, l'élimination des subventions aux intrants et la cessation de l'assistance technique et commerciale de l'Etat ont nui à la viabilité des exploitations locales. Du fait de l'accent mis sur les produits d'exportation, les agriculteurs locaux les plus pauvres ont été marginalisés.
  • Les réformes du marché du travail et la privatisation se sont traduits par des suppressions d'emploi et une baisse des salaires dans de nombreux pays en phase d'ajustement. Les droits des travailleurs et le pouvoir des syndicats ont aussi été considérablement affaiblis par les réformes qui offrent plus de souplesse aux employeurs.
  • La privatisation des services publics et l'introduction de services payants, en particulier dans le secteur de la santé, ont mis ces services hors de portée de nombreuses personnes pauvres, qui ne pouvaient pas payer les tarifs du marché. Beaucoup d'entre elles, en particulier en milieu rural, ont ainsi renoncé à tenter d'obtenir des soins médicaux.
  • Ce sont les femmes qui ont payé le plus lourd tribut des réformes. Majoritaires, dans de nombreux pays, dans le secteur non structuré et les petites entreprises, elles ont pâti de la libéralisation des importations et de l'augmentation du loyer de l'argent. Dans le secteur structuré, les réformes ont parfois été aussi préjudiciables aux femmes; notamment en éliminant des prestations telles que le congé de maternité.
  • L'étude conclut que nombre de ces problèmes ont été causés ou aggravés par les programmes d'ajustement. (Voir : )

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Annan félicite le vainqueur des élections présidentielles au Kenya

Le Secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, a félicité le nouveau Président kényen, Mwai Kibaki, et son parti, la National Rainbow Coalition, de leur victoire aux élections générales du 27 décembre. C'est la première fois que la Kenya African National Union (KANU) perd des élections depuis l'indépendance du pays en 1963, mettant ainsi fin aux 24 années du régime de Daniel arap Moi. Le Président Kibaki a battu le candidat du parti au pouvoir, M. Uhuru Kenyatta, fils du premier président du pays, Jomo Kenyatta.

Dans une déclaration qu'il a faite par l'intermédiaire de son porte-parole, M. Annan a loué "la participation enthousiaste et sans heurt" des Kényens aux élections et félicité les pouvoirs publics d'avoir procédé à des élections bien organisées et crédibles. Les précédentes élections présidentielles et parlementaires avaient été entachées d'allégations de fraudes et d'intimidation.

M. Annan a également félicité M. Moi et son parti d'avoir accepté les résultats des élections. "J'accepte le choix du peuple qui veut que Kibaki soit le troisième président de ce pays", avait dit M. Moi après l'annonce des résultats. "Une solide fondation naîtra de ces cendres." La Rainbow Coalition, le parti de M. Kibaki, a remporté 60 % des voix contre 30 % pour la KANU.

Né le 15 novembre 1931, M. Kibaki a enseigné l'économie à Makerere University en Ouganda. Il a été vice-président de M. Moi, et a été le ministre des finances qui a occupé ce poste le plus longtemps, de 1969 à 1982. Pendant la campagne, son parti avait promis notamment d'instaurer l'éducation primaire gratuite pour tous et de purger l'Etat de toute corruption. Le Fonds monétaire international a suspendu les prêts au Kenya en 2000 lorsque le Gouvernement a manqué aux engagements qu'il avait pris en vue de lutter contre la corruption et de privatiser les entreprises publiques.