51吃瓜

A l鈥櫭ヽoute d鈥檜n f艙tus au Lib茅ria : Les femmes africaines n鈥檕nt pas seulement besoin d鈥檃voir acc猫s 脿 des 茅tablissements de sant茅 bien 茅quip茅s ; il leur faut aussi l鈥檃ide d鈥檜n personnel qualifi茅 qui puisse reconna卯tre et traiter les complications 茅ventuelles.

Photo: Panos / Giacomo Pirozzi

La maternit茅 Pumwani de Nairobi au Kenya, est le plus important centre de sant茅 maternelle de l鈥橢st et du Centre de l鈥橝frique. Situ茅e pr猫s de Mathare et de Korogocho, deux des plus grands bidonvilles de Nairobi, cette maternit茅 aide environ 27 000 femmes 脿 accoucher chaque ann茅e. La plupart sont pauvres et ont entre 14 et 18 ans.

Cette maternit茅 publique a du mal 脿 offrir les services les plus 茅l茅mentaires car elle n鈥檃 ni les ressources, ni le mat茅riel ni le personnel n茅cessaires.

La maternit茅 Pumwani offre un bon exemple de l鈥櫭﹖at du syst猫me de sant茅 en Afrique. Selon l鈥橭rganisation mondiale de la sant茅 (OMS), le co没t 茅lev茅 des services et le manque de personnel qualifi茅 et de fournitures se traduisent pour les m猫res d鈥橝frique subsaharienne par l鈥檃bsence de tout professionnel de la sant茅 dans 60 % des accouchements.

L鈥橭MS estime qu鈥檃u Nig茅ria, 800 000 femmes ont une fistule obst茅tricale, l茅sion invalidante qui est souvent caus茅e par des probl猫mes 脿 l鈥檃ccouchement; le nombre de ces femmes augmente de 20 000 par an. En Tanzanie, 9 000 femmes meurent chaque ann茅e de complications li茅es 脿 l鈥檃ccouchement.

Soins de sant茅 脿 bicyclette

Malgr茅 la p茅nurie de ressources, certains pays ont r茅ussi 脿 trouver des moyens d鈥櫭﹍argir l鈥檃cc猫s aux services de sant茅 maternelle. Au S茅n茅gal, le Minist猫re de la sant茅 et le Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA) financent conjointement le travail d鈥檃gents de sant茅 locaux qui se rendent 脿 v茅lo dans les villages pour y rendre visite aux femmes. Ils sont form茅s pour surveiller l鈥櫭﹖at de sant茅 des femmes enceintes, envoient les femmes dans les dispensaires locaux pour les examens pr茅nataux et veillent 脿 ce qu鈥檈lles aillent dans un 茅tablissement o霉 elles accoucheront avec l鈥檃ide d鈥檜n personnel form茅.

鈥淐es b茅n茅voles viennent de la population qu鈥檌ls servent, explique le Dr. Suzanne Maiga-Konate qui repr茅sente l鈥橴NFPA au S茅n茅gal.

De plus, l鈥橴NFPA donne aux villages environ 50 dollars de capital d鈥檃mor莽age pour mettre sur pied un fonds communautaire de sant茅. Les villageois s鈥檃rrangent entre eux sur la fa莽on de r茅approvisionner ce fonds, en g茅n茅ral 脿 l鈥檃ide de modestes contributions mensuelles. Le fonds est utilis茅 dans les cas d鈥檜rgence, par exemple pour transporter une femme 脿 un h么pital de district quand des complications surgissent.

Des morts 茅vitables

Dans toute l鈥橝frique, pr茅venir des d茅c猫s en couches est un 茅norme d茅fi. Alors qu鈥檜ne Su茅doise enceinte court seulement 1 chance sur 30 000 de mourir en couches, le risque en Sierra Leone atteint 1 sur 7. En 2002, l鈥橭MS a averti que si rien n鈥櫭﹖ait fait pour am茅liorer l鈥檃cc猫s 脿 la sant茅 maternelle en Afrique, 2,5 millions de femmes mourraient d鈥檌ci la fin de la d茅cennie et 49 millions survivraient handicap茅es.

Le Dr. Luc De Bernis, Conseiller principal de l鈥橴NFPA pour la sant茅 maternelle en Afrique, met en cause le d茅labrement des syst猫mes de sant茅 africains. 鈥淚l faut un syst猫me efficace qui permette aux femmes de recevoir une aide 脿 l鈥檃ccouchement, a-t-il expliqu茅 脿 Afrique Renouveau. Nous savons que 15 % des femmes enceintes connaissent des complications qui demandent des soins obst茅triques, et qu鈥檜n maximum de 5 % auront besoin d鈥檜ne intervention chirurgicale. Nous devons investir dans l鈥檌nfrastructure n茅cessaire.鈥�

Une femme enceinte obtient m茅dicaments et conseils dans un dispensaire rural du Kenya : Les gouvernements africains se sont engag茅s 脿 consacrer 15% de leurs budgets 脿 la sant茅, mais peu d鈥檈ntre eux ont atteint cet objectif.

Photo: Panos / Giacomo Pirozzi

Le Dr. Luc De Bernis, Conseiller principal de l鈥橴NFPA pour la sant茅 maternelle en Afrique, met en cause le d茅labrement des syst猫mes de sant茅 africains. 鈥淚l faut un syst猫me efficace qui permette aux femmes de recevoir une aide 脿 l鈥檃ccouchement, a-t-il expliqu茅 脿 Afrique Renouveau. Nous savons que 15 % des femmes enceintes connaissent des complications qui demandent des soins obst茅triques, et qu鈥檜n maximum de 5 % auront besoin d鈥檜ne intervention chirurgicale. Nous devons investir dans l鈥檌nfrastructure n茅cessaire."

Le Dr. Grace Kodindo, qui a dirig茅 le service de maternit茅 de l鈥檋么pital principal de Ndjamena, la capitale du Tchad, est du m锚me avis. 鈥淣ous avons en Afrique une p茅nurie de personnel qualifi茅, dit-elle. Dans la plus grande partie du continent, nous avons 1 docteur pour 60 脿 80 000 personnes. Nous manquons de mat茅riel et de m茅dicaments, et les r茅gions rurales ne sont pas suffisamment desservies."

L鈥橭MS estime qu鈥檌l serait possible d鈥櫭﹙iter les trois quarts des d茅c猫s et des handicaps li茅s aux accouchements si ceux-ci pouvaient avoir lieu dans des dispensaires bien 茅quip茅s avec un personnel qualifi茅.

Selon le Dr. Yves Bergevin, conseiller principal pour la sant茅 en mati猫re de reproduction 脿 l鈥橴NFPA, toutes les femmes devraient se trouver 脿 proximit茅 d鈥檜n centre de sant茅 pour pouvoir recevoir des conseils nutritionnels. Ces centres devraient aussi avoir du personnel form茅 脿 identifier les complications et soit 脿 les traiter, soit 脿 faire rapidement transf茅rer la patiente vers un h么pital plus important. Il est n茅cessaire d鈥檃voir des 茅tablissements offrant des services de chirurgie d鈥檜rgence et de transfusion sanguine. 鈥淢锚me s鈥檌l est trois heures du matin, en cas d鈥檜rgence obst茅trique vous ne pouvez pas dire 脿 la m猫re de revenir le lendemain, explique-t-il 脿 Afrique Renouveau. Si cette femme a besoin d鈥檜ne c茅sarienne mais ne l鈥檃 pas, c鈥檈st tr猫s simple: elle mourra.鈥�

Objectif du mill茅naire

Pour la communaut茅 internationale, r茅duire la mortalit茅 maternelle est une priorit茅. Les Objectifs du Mill茅naire pour le d茅veloppement (OMD), approuv茅s par les dirigeants du monde entier en septembre 2000, comprennent une cible sp茅ciale de r茅duction des trois quarts d鈥檌ci 脿 2015 du nombre de femmes qui meurent pendant la grossesse ou l鈥檃ccouchement.

Atteindre l鈥橭MD concernant la r茅duction de la mortalit茅 infantile et maternelle 鈥渆st l鈥檜ne des t芒ches les plus urgentes auxquelles nous faisons face, 鈥漚 d茅clar茅 Rose Migiro, Vice Secr茅taire g茅n茅rale de l鈥橭NU, en septembre 2007 脿 New York 脿 l鈥檕ccasion du lancement de la campagne Deliver Now, une campagne organis茅e par 80 gouvernements, bailleurs de fonds et organisations non gouvernementales, qui a pour but de multiplier les engagements d鈥檃ide et d鈥檃m茅liorer l鈥檕ffre de services de soins maternels et l鈥檃cc猫s 脿 ces soins.

Des engagements probl茅matiques

Les dirigeants africains se sont 茅galement engag茅s 脿 am茅liorer les services de sant茅. Au cours d鈥檜ne r茅union tenue 脿 Abuja au Nig茅ria en 2001, ils ont promis de mettre de c么t茅 15 % de leurs budgets annuels pour am茅liorer l鈥檃cc猫s aux services de sant茅. En 2004, seuls le Botswana et la Gambie avaient atteint cet objectif.

Le Dr. Kodindo met en doute la fermet茅 de l鈥檈ngagement des gouvernements africains. 鈥淥ui, nous sommes pauvres, dit-elle. Mais nous avons de l鈥檃rgent. Le Tchad, par exemple, est un producteur de p茅trole, mais l鈥檃rgent du p茅trole sert 脿 acheter des armes. Pendant ce temps, la mortalit茅 maternelle n鈥檈st pas au programme鈥� Nous avons vu d鈥檃utres pays, comme le Honduras et Sri Lanka, qui en d茅pit de leur pauvret茅 ont pu r茅aliser 茅norm茅ment de choses. Nos pays pourraient faire de m锚me s鈥檌ls le voulaient vraiment. La mortalit茅 maternelle ne constitue tout simplement pas une des priorit茅s, sans quoi, les gouvernements l鈥檃uraient incluse dans leurs budgets annuels."

Le Dr. De Bernis souligne que les gouvernements et les bailleurs de fonds ont aussi tendance 脿 se concentrer sur des th猫mes sp茅cifiques, comme l鈥檌nfection 脿 VIH, le paludisme et la tuberculose, et qu鈥檌ls n茅gligent de s鈥檕ccuper de l鈥櫭﹖at g茅n茅ral des syst猫mes de sant茅 africains. 鈥淟e renforcement des services de sant茅 pour combattre la mortalit茅 maternelle pourrait 锚tre une composante importante de tous ces programmes, 鈥漵outient-t-il.

Et il ajoute: 鈥渦ne salle d鈥檕p茅rations ne servira pas seulement aux m猫res qui accouchent. Elle r茅pondra aux besoins de la communaut茅. Une route qui m猫ne 脿 un 茅tablissement de sant茅 aidera aussi la communaut茅. C鈥檈st une question de d茅veloppement et les 茅conomistes devraient s鈥檈n rendre compte. On n鈥檃 jamais vu un pays conna卯tre de d茅veloppement sans un syst猫me de sant茅 minimale. Ce qu鈥檌l nous faut, ce sont des investissements 脿 long terme.鈥�

Aust茅rit茅 et 鈥減artage des co没ts鈥�

Ce mauvais 茅tat du secteur de la sant茅 en Afrique est en partie l鈥檋茅ritage de politiques appliqu茅es pendant les ann茅es 80 et 90 脿 la demande du Fonds mon茅taire international et de la Banque mondiale. Pour freiner la mont茅e de la dette du continent et combattre la corruption et l鈥檜sage abusif des ressources, ces institutions financi猫res internationales avaient prescrit un r茅gime de r茅duction des d茅penses nationales int茅rieures des gouvernements africains afin de r茅茅quilibrer les budgets et d鈥檃ssurer la poursuite du remboursement de la dette ext茅rieure.

Cependant, affirme le Dr. Bergevin, cette aust茅rit茅 a aussi eu l鈥檈ffet n茅gatif de r茅duire le financement des soins de sant茅. Les 茅tablissements de sant茅 se sont physiquement d茅t茅rior茅s et on n鈥檃 plus engag茅 qu鈥檜n nombre limit茅 de professionnels de la sant茅, en particulier de m茅decins. La m茅diocrit茅 des r茅mun茅rations et les mauvaises conditions de travail ont pouss茅 au d茅part un grand nombre de ceux qui 茅taient en poste. De nombreux docteurs ont 茅migr茅 vers les pays d茅velopp茅s. 鈥淟鈥橝frique ne s鈥檈n est jamais relev茅e, explique-t-il. Bien que les ajustements aient 茅t茅 n茅cessaires pour am茅liorer la discipline financi猫re, ils ont eu des effets terribles sur le secteur de la sant茅.鈥�

Les Objectifs du Mill茅naire pour le d茅veloppement (OMD), appellent 脿 r茅duire des trois quarts d鈥檌ci 脿 2015 le nombre de d茅c猫s de femmes pendant la grossesse ou 脿 l鈥檃ccouchement.

Pour surmonter le d茅clin du financement par les gouvernements, de nombreux h么pitaux ont commenc茅 脿 demander aux patients de payer plus pour les services. Au Kenya, le gouvernement a introduit en 1989 un 鈥渢icket mod茅rateur: 鈥漝ans les 茅tablissements de sant茅 publics comme la maternit茅 Pumwani, dans le cadre d鈥檜ne initiative de la Banque mondiale pour obtenir un 鈥減artage des co没ts鈥� dans les services publics. 鈥淣ous demandons aux gens de mourir parce qu鈥檌ls n鈥檕nt pas les moyens de se faire soigner,鈥� a d茅clar茅 le Dr. Shadrack Ojwang, gyn茅cologue de l鈥檋么pital principal dans un t茅moignage rapport茅 dans un rapport conjoint de la F茅d茅ration des avocates du Kenya et du Centre pour les droits en mati猫re de procr茅ation, une organisation am茅ricaine 脿 but non lucratif. 鈥淣ous ne pouvons rien y faire tant que le parlement n鈥檃 pas annul茅 la l茅gislation sur le partage des co没ts. Nous nous sommes engag茅s 脿 l鈥檃veuglette sans bien r茅fl茅chir 脿 la question."

Le rapport des deux groupes note que face 脿 l鈥檌mpact n茅gatif sur les syst猫mes de soins de sant茅, la Banque mondiale a fait machine arri猫re et arr锚t茅 de faire la promotion de ces tickets mod茅rateurs. Elle appuie maintenant la mise en place d鈥檜n syst猫me de soins de sant茅 茅l茅mentaires moins co没teux et qui inclurait des services de soins maternels.

Des effets in茅galitaires

Mais 茅tant donn茅 qu鈥檌l n鈥檡 a pas assez d鈥檃rgent pour offrir des services de sant茅 gratuits, de nombreux 茅tablissements de sant茅 africains restent prisonniers de pratiques de 鈥減artage des co没ts鈥�. Un tel mod猫le de 鈥減茅age鈥�, note le Dr. Bergevin, a eu des effets catastrophiques pour les plus pauvres qui ne peuvent pas payer les sommes exig茅es et dont l鈥檃cc猫s aux soins de sant茅 s鈥檈st r茅duit.

La situation 脿 la maternit茅 Pumwani est typique. Jusqu鈥櫭� mai 2007, les patientes d茅sireuses de recevoir des soins de maternit茅 devaient faire un d茅p么t de 1 200 shillings kenyans (17 dollars US). Les femmes qui n鈥檃vaient pas l鈥檃rgent se voyaient refuser l鈥檃dmission. Un accouchement normal co没te 3 000 shillings kenyans, une c茅sarienne 6 000, s鈥檡 ajoutent 400 shillings suppl茅mentaires pour la premi猫re journ茅e d鈥檜sage d鈥檜n lit. Un lit est factur茅 au taux quotidien de 400 shillings pour le reste du s茅jour de la patiente 脿 l鈥檋么pital. Ces tarifs sont bas compar茅s 脿 ceux qui sont pratiqu茅s par les 茅tablissements priv茅s, mais 茅lev茅s pour les 60 % de Kenyans qui vivent avec moins de 140 shillings (2 dollars) par jour.

En Ethiopie, o霉 un mod猫le similaire existe, selon le D茅partement des affaires 茅conomiques et sociales des Nations Unies, une femme riche a 28 fois plus de chances de b茅n茅ficier de la pr茅sence d鈥檜n docteur 脿 son accouchement qu鈥檜ne m猫re pauvre. Au Tchad et au Niger, 14 fois plus.

鈥淣ous ne pouvons pas accepter des syst猫mes qui ne sont pas ouverts 脿 tout le monde, dit le Dr. De Bernis, si les pauvres n鈥檡 ont pas acc猫s, nous ne r茅duirons jamais de mani猫re significative la mortalit茅 maternelle. 鈥滻l note que faire payer les services peut am茅liorer leur acc猫s 脿 ceux qui peuvent se permettre de payer et ainsi r茅duire le nombre global de d茅c猫s maternels; mais n茅gliger les pauvres serait inacceptable.鈥漀ous devons veiller 脿 ce que la r茅duction de la mortalit茅 maternelle soit bas茅e sur la r茅duction de la mortalit茅 de tous, riches ou pauvres."

Consciente que les tarifs 茅lev茅s entravaient l鈥檃cc猫s aux soins de sant茅 maternels, en mai 2007, la Ministre de la sant茅 k茅nyane de l鈥櫭﹑oque, Charity Ngilu, a aboli la facturation des services de maternit茅 dans les h么pitaux publics comme Pumwani. Mais il faut bien que l鈥檃rgent vienne de quelque part. Le Dr. Frida Govedi, responsable des services cliniques 脿 Pumwani, souligne que l鈥櫭﹖ablissement a d茅j脿 du mal 脿 obtenir du conseil municipal de Nairobi la subvention limit茅e auquel il a droit. Le conseil municipal doit actuellement 100 millions de shillings kenyans. Sans cette somme et sans faire payer les usagers, l鈥檋么pital 鈥渘e peut pas fonctionner鈥�, affirme-t-elle.

鈥淣ous ne pouvons pas accepter des syst猫mes qui ne sont pas ouverts 脿 tout le monde, si les pauvres n鈥檡 ont pas acc猫s, nous ne r茅duiront jamais de mani猫re significative la mortalit茅 maternelle.鈥�

鈥� Dr. Luc De Bernis, Conseiller principal, Fonds des Nations Unies pour la population

Le Dr. Ojwang est membre d鈥檜n groupe d鈥櫭﹖ude mis sur pied en 2004 par le gouvernement pour examiner le fonctionnement de la maternit茅. Il note que le conseil municipal de Nairobi a 茅t茅 lui-m锚me min茅 par une mauvaise gestion et par la corruption. 鈥淟鈥檃rgent disparaissait de la tr茅sorerie, ce n鈥檈st que r茅cemment que la maternit茅 a commenc茅 脿 mieux contr么ler les fonds concern茅s.鈥�

鈥泪苍补肠肠别辫迟补产濒别鈥�

Les d茅penses de sant茅 restent limit茅es dans toute l鈥橝frique. 鈥淎ctuellement, les pays d鈥橝frique subsaharienne d茅pensent moins de 2 dollars par personne pour la sant茅 maternelle, note le Dr. Bergevin. La plupart des experts s鈥檃ccordent 脿 dire qu鈥檌l faut d茅penser au moins 8 dollars. Pour obtenir un syst猫me de sant茅 compl猫tement fonctionnel, il faut d茅penser de 40 脿 50 dollars par personne, sans tenir compte du co没t des m茅dicaments antir茅troviraux."

Certains bailleurs de fonds cherchent 脿 combler le d茅ficit de financement de la sant茅 maternelle. En octobre 2007, au lancement de la campagne Deliver Now, le Premier ministre norv茅gien, Jens Stoltenberg, a annonc茅 que son pays consacrerait au cours de la prochaine d茅cennie 1 milliard de dollars 脿 l鈥檃m茅lioration de la sant茅 maternelle dans le monde. Il a aussi lanc茅 un appel pour qu鈥檜ne priorit茅 plus importante soit assign茅e 脿 la mortalit茅 maternelle. 鈥淟e fait qu鈥檕n ne fasse presque aucun progr猫s en mati猫re de sant茅 maternelle est inacceptable. Il est tellement simple de faire quelque chose dans ce domaine. Cela ne co没te pas cher et nous savons ce qu鈥檌l faut faire. Nous n鈥檃urions jamais accept茅 une telle mortalit茅 s鈥檌l s鈥檃gissait de la mort de riches hommes blancs. C鈥檈st donc clairement une question d鈥櫭ゞalit茅 entre les sexes et d鈥櫭ゞalit茅 financi猫re: 鈥漚-t-il d茅clar茅.

M. Stoltenberg a soulign茅 que si un milliard de dollars semble une grosse somme, ce n鈥檈st, en r茅alit茅, pas grand-chose. C鈥檈st une fraction de notre aide au d茅veloppement. L鈥檃ide publique au d茅veloppement de la Norv猫ge repr茅sente actuellement 0,97 % de son produit int茅rieur brut, chiffre sup茅rieur 脿 l鈥檕bjectif de 0,7 % sur lequel la communaut茅 internationale s鈥檈st mise d鈥檃ccord. Cependant, la moyenne pour tous les pays bailleurs de fonds n鈥檃tteint qu鈥檈nviron la moiti茅 de ce chiffre. M. Stoltenberg soutient donc qu鈥檜ne quantit茅 d鈥檃rgent beaucoup plus importante serait disponible si les gouvernements concern茅s tenaient leurs promesses.

Le Dr. De Bernis fait valoir que les efforts pour introduire la gratuit茅 des soins ne devraient pas d茅pendre enti猫rement de l鈥檃ide fournie par les bailleurs de fonds. Etant donn茅 les incertitudes qui p猫sent sur l鈥檃ide ext茅rieure, une telle politique 鈥渘鈥檈st pas viable 脿 long terme."

Mais il ajoute qu鈥檌l y a d鈥檃utres possibilit茅s: 鈥渆n Afrique de l鈥橭uest, nous avons vu des exemples de partage des co没ts utiles, 鈥漲ui ne placent pas tout le fardeau sur les 茅paules des patients. 鈥淥n fait un calcul des co没ts des soins de sant茅, de ce que le gouvernement peut payer et le reste du fardeau financier est partag茅 avec la communaut茅, explique-t-il. Cela aide 脿 am茅liorer la qualit茅 des soins et implique la communaut茅. Si l鈥檃mbulance ne marche pas ou si des m茅dicaments ne sont pas disponibles, la communaut茅 demandera pourquoi. 鈥滿锚me dans de tels syst猫mes, les personnes r茅ellement pauvres devraient toujours 锚tre dispens茅es de payer, soutient-il . 鈥淟a communaut茅 doit se mettre d鈥檃ccord sur la mani猫re de le faire."

En d茅pit des difficult茅s, son compatriote, le Dr. Bergevin, est optimiste. 鈥淣ous savons quoi faire pour r茅duire la mortalit茅 maternelle et d鈥檃utres pays sont sur la bonne voie. 鈥滾e d茅fi le plus important est constitu茅 par 66 pays en d茅veloppement, dont 45 se trouvent en Afrique subsaharienne.

Les barri猫res sociales 脿 une meilleure sant茅 maternelle

Une jeune m猫re 茅thiopienne : Les filles de 15 脿 20 ans risquent deux fois plus de mourir en couches que celles qui ont une vingtaine d鈥檃nn茅es.

Photo: Alamy Images / Andrew Holt

M锚me quand des 茅tablissements de sant茅 maternelle existent, les futures m猫res africaines n鈥檕btiennent pas toujours les soins n茅cessaires en temps voulu. Une 茅tude du bureau r茅gional de l鈥橭MS sur la r茅duction des taux de mortalit茅 rapporte que parfois les femmes enceintes ou les personnes qui les assistent 鈥渘e reconnaissent pas les signes de danger et ne sont pas pr茅par茅es 脿 y faire face.鈥� Le Dr. Yves Bergevin, conseiller principal pour la sant茅 en mati猫re de reproduction au Fonds des Nations Unies pour la population, pense qu鈥檜ne des solutions serait d鈥檃m茅liorer la qualification des personnes charg茅es d鈥檃ider 脿 l鈥檃ccouchement.

Impliquer les hommes est important, affirme Lucy Idoko, la repr茅sentante adjointe de l鈥橴NFPA au Nig茅ria. La plupart des hommes ne connaissent pas les risques li茅s 脿 l鈥檃ccouchement, dit-elle. 鈥淟a sant茅 maternelle n鈥檈st pas seulement une question f茅minine, c鈥檈st une question importante pour toute la soci茅t茅."

Certaines pratiques culturelles peuvent aussi entra卯ner des risques pour la sant茅 des femmes. L鈥橭MS cite les mutilations g茅nitales, les mariages pr茅coces et les grossesses 脿 r茅p茅tition. Les donn茅es de l鈥橴NFPA d茅montrent que les filles qui ont un enfant entre 15 et 20 ans risquent deux fois plus de mourir en couches que celles qui ont une vingtaine d鈥檃nn茅es, les filles de moins de 15 ans courant, elles, un risque 5 fois plus 茅lev茅.

Le Dr. Grace Kodindo, ancienne responsable du service de maternit茅 脿 l鈥檋么pital g茅n茅ral de Ndjamena au Tchad qui travaille aujourd鈥檋ui au programme de mortalit茅 maternelle de Columbia University 脿 New York, explique: 鈥淟es adolescentes risquent le plus un accouchement pr茅matur茅 et difficile car leur corps n鈥檈st pas encore compl猫tement d茅velopp茅. C鈥檈st pourquoi nous encourageons les jeunes femmes 脿 retarder leur premi猫re grossesse."

Selon elle, la jeunesse et le statut social inf茅rieur des femmes dans la soci茅t茅 leur laisse souvent peu de pouvoir pour d茅cider si elles veulent devenir enceinte. Elles ont 茅galement peu de choix quant au nombre et 脿 l鈥檌ntervalle entre les naissances de leurs enfants. 鈥淟es femmes devraient pouvoir d茅cider de l鈥檈spacement des naissances de leurs enfants. Mais en Afrique, la femme ne peut pas prendre cette d茅cision librement. Son statut dans la soci茅t茅 est souvent d茅termin茅 par le nombre d鈥檈nfants qu鈥檈lle a. Beaucoup d鈥檋ommes ne veulent pas de planning familial parce qu鈥檌ls veulent du statut social que donne une famille nombreuse."

En 2004, l鈥橭MS rapportait que 4 millions d鈥檃vortements environ 茅taient pratiqu茅s chaque ann茅e en Afrique. L鈥檃vortement 茅tant ill茅gal dans la plupart des pays africains, c鈥檈st le plus souvent dans des conditions dangereuses. Il en r茅sulte pr猫s de 30 000 d茅c猫s, environ 13 % de tous les d茅c猫s maternels en Afrique.

Selon l鈥橭MS, 90 % des d茅c猫s et des blessures li茅s 脿 l鈥檃vortement pourraient 锚tre 茅vit茅s si les femmes qui le d茅sirent pouvaient utiliser une forme de contraception. Mais globalement, moins de 25 % des africaines peuvent obtenir des contraceptifs. En Afrique de l鈥橭uest, le chiffre est de moins de 10 %. 鈥淪i le planning familial pouvait 锚tre offert, nous r茅duirions la mortalit茅 maternelle鈥� dit le Dr. Kodindo.

鈥� Mary Kimani