Apr猫s avoir v茅cu une vie de "solitude extr锚me", la photographe Polly Irungu fait partie des nombreux artistes et photographes en pleine mutation qui tentent de trouver leur place dans un monde en constante 茅volution.
Les informations n'茅taient pas facilement accessibles et, pendant des ann茅es, Mme Irungu n'a pas su vers qui se tourner pour un tutorat lorsqu'elle tentait de gagner sa vie en tant que photographe, qui est aussi sa passion.
Elle aurait aim茅 avoir des conseils de ses pairs, ou 锚tre reconnaissante pour un apprentissage, ou simplement faire partie d'une communaut茅 de photographes qui n'auraient pas h茅sit茅 脿 partager leur exp茅rience pour relever les d茅fis d'une industrie des m茅dias en pleine 茅volution. Pourtant, Mme Irungu n'a pas trouv茅 un tel soutien. En tant que jeune photographe, cette dipl么m茅e en journalisme souhaitait ardemment entrer en contact avec des personnes auxquelles elle pouvait s'identifier culturellement et professionnellement.
R茅fl茅chissant 脿 ses ann茅es de formation, Mme Irungu d茅clare : "J'茅tais parfaitement consciente que j'avais besoin de perspectives... Plus que cela, j'avais besoin d'une communaut茅".
Construire un r茅seau
C'est ce qui a conduit la jeune photographe 脿 son objectif actuel - construire un r茅seau de femmes noires photographes partageant des points de vue et des ressources qui les propulseraient vers la reconnaissance dans l'industrie cr茅ative.
"Il y a eu des moments o霉 je me suis dit, si seulement j'avais une communaut茅, si seulement j'avais un mentor, si seulement je connaissais d'autres photographes noirs, plus pr茅cis茅ment des femmes noires photographes et des photojournalistes vers lesquels je pourrais me tourner", a d茅clar茅 Mme Irungu 脿 Afrique Renouveau.
"J'ai finalement r茅alis茅 que je devais faire autre chose que de rester sur la touche", a-t-elle ajout茅. "La photographie reste un domaine domin茅 par les blancs".
N茅e 脿 Nairobi, Mme Irungu a grandi aux 脡tats-Unis o霉 elle est tomb茅e dans la photographie presque par hasard. Elle a achet茅 son premier appareil photo et son premier ordinateur 脿 la fin de sa derni猫re ann茅e de lyc茅e avec l'argent gagn茅 en travaillant dans un fast-food.
Elle a photographi茅 sa famille, ses amis et presque tout ce qu'elle rencontrait. Elle a appris les techniques par elle-m锚me et a cherch茅 des conseils de photographie sur Internet.
"J'ai finalement r茅alis茅 que je devais faire autre chose que de rester sur la touche", a-t-elle d茅clar茅. "La photographie reste un domaine domin茅 par les blancs".
D茅poussi茅rer une vieille liste
Au d茅part, il y avait une liste de femmes noires photographes que Mme Irungu avait dress茅e il y a quelques ann茅es. Elle a d茅poussi茅r茅 la liste et y a envoy茅 un tweet. Apr猫s que le tweet ait recueilli quelques centaines de retweets, elle a d茅cid茅 d'entrer en contact avec les personnes qui avaient r茅pondu, de se pr茅senter et de les interroger sur leur exp茅rience.听
"Quelle 茅tait votre derni猫re mission ? 脡tait-elle r茅mun茅r茅e ? Combien de fois vous arrive-t-il d'锚tre embauch茅 ? Avez-vous d茅j脿 ressenti des moments o霉 vous vouliez quitter ce secteur ?" sont quelques-unes des questions qu'elle a pos茅es, observant que l'exp茅rience 茅tait similaire dans tous les cas.
Tr猫s rapidement, 脿 peine cinq mois plus tard, le "faire quelque chose" de Mme Irungu a donn茅 naissance 脿 une communaut茅 diversifi茅e de femmes photographes noires - une initiative dont l'objectif, proclame-t-elle, est de "rompre avec l'id茅e qu'il est difficile de d茅couvrir et de passer des commandes 脿 des cr茅atifs noirs".
Avec le temps, le r茅seau envisag茅 de femmes noires photographes deviendra une communaut茅 diversifi茅e de femmes noires qui bouleverseront l'id茅e qu'il est difficile de d茅couvrir et de commander des cr茅atifs noirs.
Lorsque le COVID-19 a frapp茅, il est devenu plus difficile de trouver un emploi. Les protestations contre la brutalit茅 polici猫re ont 茅clat茅 脿 travers les 脡tats-Unis et ailleurs dans le monde apr猫s la mort de George Floyd.听
Pour les journalistes, les 茅v茅nements historiques qui se d茅roulaient dans les villes du monde entier auraient 茅t茅 l'occasion id茅ale de se rendre au travail. Pourtant, ces opportunit茅s sont rest茅es rares pour quelqu'un comme Mme Irungu.
Ce n'est qu'un d茅but
Aujourd'hui, BWP maintient une base de donn茅es num茅rique de 600 membres depuis son premier lancement en juillet 2020 avec le soutien d'un fonds de secours COVID-19 (#BWPReliefFund) qui a recueilli plus de 14 000 $ pour fournir un soutien financier aux femmes noires et aux photographes non binaires pendant la pand茅mie.
"Quand j'ai commenc茅 脿 faire cela, a-t-elle remarqu茅, je n'ai pas vraiment utilis茅 (les 茅v茅nements en cours) pour informer mon approche. Ce que j'ai utilis茅, ce sont mes exp茅riences personnelles et celles que j'ai entendues de la part d'autres femmes pour 茅clairer mon approche."
Pourtant, on ne peut ignorer que l'initiative a suscit茅 un grand int茅r锚t dans le monde entier, car les conversations autour de la race et de la justice ont trouv茅 un 茅cho chez de nombreuses personnes.
Les membres de la communaut茅 viennent de pays tels que le Nigeria, le Kenya, l'Afrique du Sud, le Japon et l'Australie.
Et 脿 entendre Mme Irungu, ce n'est qu'un d茅but : "Ce qui me fait vraiment avancer, c'est de pouvoir faire la lumi猫re sur diff茅rentes histoires qui ont 茅t茅 n茅glig茅es pendant si longtemps."
