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Le fondement de l'autonomisation des femmes est profond茅ment ancr茅 dans les principes des droits de l'homme.听

Nous avons r茅cemment c茅l茅br茅 le 75e anniversaire de la D茅claration universelle des droits de l'homme et, 脿 l'aube du 20e anniversaire de l'adoption du protocole 脿 la Charte africaine des droits de l'homme et des peuples relatif aux droits de la femme en Afrique (commun茅ment appel茅 "protocole de Maputo"), il est essentiel de reconna卯tre les progr猫s accomplis et de poursuivre notre engagement en faveur d'un monde o霉 chaque individu, quel que soit son sexe, b茅n茅ficie de l'茅galit茅 des droits et des chances.

La Zone de libre-茅change continentale africaine (ZLECAF) vise 脿 consolider un march茅 de 1,3 milliard de personnes avec un PIB combin茅 de 3 400 milliards de dollars, 脿 sortir 30 millions d'Africains de l'extr锚me pauvret茅 et 脿 augmenter les revenus de pr猫s de 68 millions d'autres personnes qui vivent avec moins de 5,50 dollars par jour. Selon la Banque mondiale, il permettra 茅galement d'accro卯tre les revenus de l'Afrique de 450 milliards de dollars d'ici 脿 2035, tout en augmentant de 76 milliards de dollars les revenus du reste du monde.

En favorisant l'int茅gration 茅conomique r茅gionale, la ZLECAf, ouvre la voie 脿 un engagement collectif en faveur des droits de l'homme, agissant comme un puissant vecteur de changement.

Droits des femmes

Les droits de l'homme, y compris les droits des femmes, sont au c艙ur de la vision de la ZLECAf. L'accord de libre-茅change reconna卯t explicitement l'importance de l'茅galit茅 des sexes et de l'autonomisation des femmes en tant que moteurs essentiels du d茅veloppement durable.

Dans ce contexte, la ZLECAf et le protocole 脿 venir sur les femmes et les jeunes dans le commerce, apparaissent comme un catalyseur de changement, offrant une occasion unique de faire progresser les droits des femmes, l'entrepreneuriat, les droits du travail et l'茅galit茅 de r茅mun茅ration dans le contexte d'un cadre plus large pour une croissance 茅quitable et inclusive.

Le protocole propose une approche innovante de l'inclusivit茅 des accords commerciaux en pr茅voyant des dispositions sp茅cifiques visant 脿 renforcer la participation des femmes au commerce afin d'atteindre les objectifs fondamentaux de l'accord commercial.

Il compl猫te ainsi les approches pr茅c茅dentes qui se concentrent principalement sur les pr茅occupations socio-茅conomiques en tant qu'objectif.

Une fois adopt茅, le protocole offrira une approche innovante et durable pour am茅liorer la comp茅titivit茅 des femmes dans leurs diff茅rents r么les commerciaux, tout en faisant progresser le discours mondial sur la prise en compte des consid茅rations de genre dans les accords commerciaux.

La plate-forme d'action de P茅kin, adopt茅e en 1995 lors de la quatri猫me conf茅rence mondiale sur les femmes, reste le principal cadre de l'effort mondial pour faire progresser l'茅galit茅 entre les hommes et les femmes. 听L'accent qu'elle met sur des domaines cruciaux tels que le r么le des femmes dans l'茅conomie et leur participation au leadership et 脿 la prise de d茅cision s'aligne parfaitement sur les objectifs de la ZLECAf. 听

Dans cette qu锚te, le protocole de Maputo - un instrument juridique novateur visant 脿 promouvoir et 脿 prot茅ger les droits des femmes en Afrique - constitue une force compl茅mentaire 脿 la ZLECAf.

Ensemble, ils forment un formidable ensemble de cadres qui peuvent r茅pondre aux d茅fis uniques auxquels sont confront茅es les femmes sur le continent.

Alors que la ZLECAF travaille 脿 l'adoption du protocole sur les femmes et les jeunes dans le commerce, il est imp茅ratif d'int茅grer les principes de la plateforme d'action de P茅kin et du protocole de Maputo, en tirant parti de cette approche globale pour renforcer l'autonomie des femmes dans tous les secteurs.

Les femmes fa莽onnent leur propre destin

L'une des pierres angulaires de l'autonomisation des femmes est la garantie de leurs droits en tant qu'entrepreneurs.

La ZLECAf offre une plateforme pour nourrir une nouvelle g茅n茅ration de femmes entrepreneurs. Une enqu锚te men茅e par ONU Femmes, le PNUD et le Secr茅tariat de la ZLECAF en 2021, souligne que plus de 31,9 % des femmes propri茅taires de petites entreprises ont d茅clar茅 avoir 茅t茅 victimes de violences ou d'agressions, en particulier dans le cadre du commerce transfrontalier informel, dont 70 % est effectu茅 par des femmes.

En supprimant non seulement les barri猫res tarifaires mais aussi non tarifaires au commerce et en favorisant un environnement propice aux affaires, l'accord permet aux femmes de prendre en main leur destin 茅conomique, contribuant ainsi au d茅veloppement global de leurs communaut茅s et de leurs nations.

Toutefois, la voie de l'autonomisation doit 锚tre pav茅e de la protection des droits du travail et de l'茅radication de l'exploitation. La ZLECAf doit se pr茅munir activement contre les risques d'exploitation du travail et de captation des 茅lites.

L'exploitation du travail, qui touche souvent les femmes de mani猫re disproportionn茅e, conduit 脿 la violation des droits des femmes, se traduit par une in茅galit茅 des revenus tout au long de la vie et sape l'essence m锚me de l'autonomisation. Par exemple, un rapport d'ONU Femmes datant de 2023 a r茅v茅l茅 que les femmes ne gagnent qu'environ 0,81 dollar US pour chaque dollar US gagn茅 par les hommes sur une base horaire en Afrique de l'Est et en Afrique australe. 听Il est donc imp茅ratif que l'accord comprenne des m茅canismes solides pour garantir un travail d茅cent et des salaires 茅quitables, cr茅ant ainsi un environnement dans lequel les femmes peuvent s'茅panouir sans craindre d'锚tre exploit茅es.

Alors que nous naviguons vers l'avenir, il est essentiel de s'attaquer au spectre de la capture des 茅lites qui menace de saper la promesse 茅galitaire de la ZLECAF.

Des politiques doivent 锚tre 茅labor茅es pour garantir que les b茅n茅fices de la croissance 茅conomique soient 茅quitablement distribu茅s, en d茅mantelant les barri猫res qui entravent le progr猫s des communaut茅s marginalis茅es, avec un accent particulier sur l'inclusion des femmes.

Soutien au travail de soins et aux filets de s茅curit茅 sociale

Une croissance 茅quitable et inclusive exige une r茅茅valuation des responsabilit茅s en mati猫re de soins. Les femmes africaines, qui assument souvent la plus grande partie des t芒ches de soins, o霉 elles consacrent 3,4 fois plus de temps aux soins non r茅mun茅r茅s que leurs homologues masculins, doivent 锚tre soutenues par des politiques qui leur permettent de concilier vie professionnelle et vie familiale. Un salaire 茅gal pour un travail 茅gal n'est pas un simple slogan, mais un principe fondamental qui doit 锚tre inscrit dans les politiques 茅conomiques issues du cadre de la ZLECAf.

En outre, la question de la redistribution des revenus doit 锚tre abord茅e de front. Les politiques devraient 锚tre con莽ues pour combler le foss茅 des revenus, en veillant 脿 ce que les dividendes de la croissance 茅conomique atteignent la base et soul猫vent les plus d茅favoris茅s.

La ZLECAF, en favorisant l'int茅gration 茅conomique, peut servir de vecteur 脿 une redistribution significative des revenus qui renforce l'autonomie des femmes et corrige les in茅galit茅s historiques. Selon un rapport des Nations Unies et du Secr茅tariat de la ZLECAf, la mise en 艙uvre de la ZLECAf pourrait, par exemple, augmenter les salaires des femmes de 10,5 %.

Avec des actions politiques prudentes et d茅lib茅r茅es, il est possible de s'assurer que l'augmentation des salaires n'est pas concentr茅e dans des secteurs particuliers et que les personnes appartenant aux couches 茅conomiques les plus basses b茅n茅ficient 茅galement d'augmentations significatives.

En outre, dans la poursuite d'une soci茅t茅 juste et 茅quitable, les m茅canismes de protection sociale sont primordiaux. La ZLECAF et le protocole sur les femmes et les jeunes dans le commerce qui l'accompagne devraient donner la priorit茅 脿 la cr茅ation et au renforcement de filets de s茅curit茅 pour prot茅ger les populations vuln茅rables, en particulier les femmes, contre les chocs 茅conomiques. Cette approche n'est pas seulement moralement juste, elle est aussi 茅conomiquement judicieuse, car les femmes autonomes contribuent de mani猫re significative au d茅veloppement durable.

Nous avons besoin de solutions innovantes pour 茅largir les moyens par lesquels les syst猫mes de protection sociale peuvent 茅galement garantir que les femmes sont en mesure de trouver un 茅quilibre entre leurs activit茅s g茅n茅ratrices de revenus et leur r么le de soignantes. Un domaine cl茅 脿 consid茅rer ici est la fa莽on dont le secteur informel, o霉 la majorit茅 des femmes africaines travaillent, peut avoir acc猫s 脿 des cong茅s de maternit茅 r茅mun茅r茅s ou 脿 des pensions de vieillesse qui peuvent les soutenir lorsqu'elles ne peuvent pas travailler.

Avec la ZLECAf, l'Afrique se trouve 脿 l'aube d'une nouvelle 猫re. Il incombe aux dirigeants, aux d茅cideurs politiques et aux militants de d茅fendre l'autonomisation des femmes en tant que pierre angulaire d'une croissance durable et inclusive.

Les mesures prises pour inclure les femmes et les jeunes dans le commerce ne devraient pas 锚tre un exercice isol茅 ou confin茅 au seul protocole sur les femmes et les jeunes dans le commerce, mais devraient plut么t 锚tre institutionnalis茅es dans l'architecture de l'accord 茅tablissant la zone de libre-茅change continentale africaine.

En alignant les objectifs de la ZLECAf et de ce protocole, ainsi que les principes inscrits dans le protocole de Maputo, nous pouvons ouvrir la voie 脿 un avenir o霉 la promesse de prosp茅rit茅 est r茅ellement accessible 脿 tous, quel que soit le sexe.

C'est maintenant qu'il faut agir, et la voie vers un avenir plus lumineux et plus 茅quitable passe par l'autonomisation des femmes et des jeunes sur tout le continent africain.

Le Dr Houinato est le Directeur r茅gional pour l'Afrique de l'Est et l'Afrique australe de ONU Femmes.