Concr茅tiser un agenda africain lors d'une CdP africaine

Nous esp茅rons tous que la CdP de l'Afrique pourra 锚tre un moment charni猫re pour apporter des certitudes sur l'action climatique. Mais l'urgence climatique peut-elle vraiment recevoir l'attention qu'elle m茅rite 脿 Sharm-el-Sheikh ? 听Plus que jamais, nous sommes dans une 猫re de turbulence.

Jean-Paul Adam

Risque-t-on de se concentrer sur un arrangement aussi rapide que possible, plut么t que de s'attaquer fondamentalement 脿 l'urgence climatique qui br没le lentement ?

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Cette CdP se tient dans un environnement caract茅ris茅 par des tensions g茅opolitiques, et les 茅conomies avanc茅es sont susceptibles de concentrer leurs efforts sur la s茅curisation des cha卯nes d'approvisionnement 茅nerg茅tique et alimentaire et sur le contr么le de l'inflation galopante. Les mesures de lutte contre l'inflation signifient que le flux de financement vers les plus vuln茅rables du monde risque d'锚tre encore r茅duit.听

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L'Afrique a besoin que la CdP27 s'engage sur un "financement de r茅f茅rence" - des ressources qui sont sp茅cifiquement adapt茅es pour r茅pondre aux besoins urgents des plus vuln茅rables.

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Ceci est particuli猫rement critique, car dans le contexte africain, la r茅alisation des objectifs climatiques est inextricablement li茅e aux r茅sultats du d茅veloppement.

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Garantir le financement climatique

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Si nous devons analyser ce qui est n茅cessaire en mati猫re de financement, la premi猫re priorit茅 sera peut-锚tre de se concentrer sur une plus grande clart茅 sur les types sp茅cifiques de financement n茅cessaires. 听

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Alors que la promesse de 100 milliards de dollars, qui n'a pas 茅t茅 r茅alis茅e, incluait toutes les formes de financement, il pourrait se r茅v茅ler plus productif d'avoir des objectifs clairs sur les montants des subventions n茅cessaires, les montants des pr锚ts concessionnels requis et compl茅t茅s par l'opportunit茅 en termes d'investissement du secteur priv茅.听

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Un chiffre plus r茅aliste serait bien sup茅rieur 脿 1 000 milliards de dollars. 听Mais un tel chiffre ne doit pas nous effrayer. Nous devrions plut么t avoir l'impact transformateur qu'un tel investissement apportera. 听

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En termes d'investissement du secteur priv茅, nous devons reconna卯tre que l'environnement actuel est caract茅ris茅 par une fuite des capitaux des march茅s per莽us comme plus risqu茅s vers des paradis 茅tablis.听

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Selon la Climate Policy Initiative 2022, l'Afrique 茅tait d茅j脿 la r茅gion la moins financ茅e par le secteur priv茅 en mati猫re de climat, avec seulement 14 % des flux. L'Asie du Sud est la deuxi猫me r茅gion qui mobilise le moins de financement priv茅, soit pr猫s de deux fois et demie plus que l'Afrique.

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L'environnement actuel est encore moins propice aux investissements du secteur priv茅, c'est pourquoi le secteur doit 锚tre soutenu et accompagn茅. 听

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Lors de la r茅cente r茅union pr茅-CdP27 organis茅e par la pr茅sidence 茅gyptienne au Caire, le besoin de m茅canismes de financement vert pr茅visibles et abordables a 茅t茅 soulign茅, en insistant sur la n茅cessit茅 de d茅ployer des financements mixtes pour permettre cela 脿 grande 茅chelle.

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La r茅union pr茅-CdP, ainsi que les r茅centes r茅unions FMI-Banque mondiale ont 茅galement soulign茅 l'importance de la viabilit茅 de la dette pour permettre aux pays d'investir dans la r茅silience climatique. 听

Les pays africains sont confront茅s 脿 une crise de la dette imminente car ils doivent rembourser 64 milliards de dollars de dettes en 2022, une somme qui repr茅sente le double du montant disponible au titre de l'aide bilat茅rale, selon The One Campaign- Data Dive : Un plan urgent pour 茅viter la crise de la dette.听

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Le refinancement de la dette pour l'investissement climatique pourrait fournir un m茅canisme suppl茅mentaire pour aider 脿 mieux g茅rer la dette existante et cr茅er un espace fiscal pour l'investissement dans l'action climatique, comme l'a r茅cemment reconnu un document du FMI (2022) intitul茅 "Debt-for-Climate Swaps : Analysis, Design, and Implementation'. 听

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Dans la perspective de la CdP27, nous devrions encourager les pays 脿 chercher de mani猫re proactive 脿 refinancer la dette existante co没teuse, et potentiellement avec le soutien des ressources de financement mixte, 脿 r茅investir dans les domaines prioritaires de l'action climatique. 听

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Le r茅cent refinancement de la dette par la Barbade constitue un exemple int茅ressant de telles opportunit茅s, avec la possibilit茅 d'entreprendre des op茅rations similaires en Afrique. 听

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Lors de la CdP27, nous esp茅rons qu'un accord pourra 锚tre trouv茅 pour lier les 茅missions de dette 脿 des indicateurs cl茅s de performance align茅s sur les objectifs climatiques - par exemple les contributions d茅termin茅es au niveau national (CDN) des pays africains. 听

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Nous esp茅rons 茅galement que les clauses de moratoire en cas de catastrophe climatique puissent devenir la norme - gr芒ce auxquelles un choc li茅 au climat peut permettre aux pays de suspendre les remboursements tout en s'attaquant 脿 l'impact de la catastrophe.

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Renforcer la r茅serve de projets africains en vue de leur mise en 艙uvre

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L'un des d茅fis 脿 relever pour r茅aliser de v茅ritables investissements dans l'action climatique en Afrique est la disponibilit茅 d'une r茅serve de projets appropri茅e. 听Ce probl猫me est parfois exag茅r茅 - il existe des projets importants sur le continent qui sont d茅j脿 m没rs en termes de pr茅paration. 听Mais c'est une r茅alit茅 que le financement qui est disponible 脿 partir de fonds mondiaux tels que la Glasgow Financial Alliance for Net Zero, souvent ne va pas automatiquement vers les pays les plus vuln茅rables, parce que l'exp茅rience de ces fonds ne correspond pas exactement 脿 l'opportunit茅 disponible 脿 travers le continent. 听

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La Commission 茅conomique des Nations Unies pour l'Afrique ( CEA ), les champions du climat des Nations Unies et la pr茅sidence de la COP27 ont reconnu l'importance de travailler sur des id茅es de projets sp茅cifiques pour aider 脿 canaliser les ressources vers les projets les plus transformateurs. 听Nombre de ces projets sont id茅alement plac茅s pour les investisseurs du secteur priv茅, tandis que plusieurs autres ne sont pas classiquement attractifs pour de tels investissements. 听Mais l'objectif de l'initiative a 茅t茅 de d茅bloquer des ressources suppl茅mentaires pour les projets r茅ellement transformateurs.

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Dans de nombreux cas, ces projets sont 茅galement de nature v茅ritablement r茅gionale, couvrant plusieurs pays et tirant parti de la Zone de libre-茅change continentale africaine ( Zlecaf). 听Pour citer deux exemples :

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Regenerate 30 : Une initiative des agriculteurs et des entreprises agroalimentaires visant 脿 mobiliser 500 millions de dollars dans l'agriculture r茅g茅n茅ratrice et les cha卯nes de valeur durables. 听Chaque action s'appuie sur des solutions r茅silientes au climat d茅tenues localement, de la production 脿 la transformation des produits agricoles. 听

La grande muraille bleue de l'Afrique : une initiative visant 脿 d茅velopper des zones marines prot茅g茅es dans les espaces oc茅aniques de l'Afrique et 脿 connecter ces zones prot茅g茅es 脿 des opportunit茅s 茅conomiques durables autour d'une valeur ajout茅e accrue de la p锚che et de l'茅cotourisme. 听En particulier, l'initiative cherche 脿 lever des ressources par le biais d'une obligation bleue r茅gionale qui facilitera la fourniture de financements abordables aux micro, petites et moyennes entreprises (MPME) dans cet espace.

Des efforts continus pour s'assurer qu'il y a une r茅serve viable de projets disponibles pour l'investissement seront une composante importante de la r茅alisation r茅elle de la mise en 艙uvre. 听

L'Afrique a besoin que la CdP27 s'engage sur un "financement de r茅f茅rence" - des ressources qui sont sp茅cifiquement adapt茅es pour r茅pondre aux besoins urgents des plus vuln茅rables.

Une transition 茅nerg茅tique juste et 茅quitable - de la transition 脿 la transformation

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Les n茅gociateurs africains ont constamment soulign茅 le fait que les faibles 茅missions relatives de l'Afrique et le faible acc猫s 脿 l'茅lectricit茅 dans les pays africains signifient que l'Afrique a besoin de plus de flexibilit茅 pour mettre en 艙uvre les transitions vers le z茅ro net comme convenu lors de la CdP26. 听

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L'Union africaine a r茅cemment d茅fini une position africaine commune sur la transition 茅nerg茅tique juste, qui r茅affirme que la r茅alisation des objectifs d'accessibilit茅 conform茅ment 脿 l'ODD7 et aux objectifs de l'Agenda 2063 signifiera que de nombreux pays africains auront besoin de latitude pour utiliser leurs ressources en combustibles fossiles. 听

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La position commune pr茅voit l'茅limination progressive du charbon et du p茅trole, mais reconna卯t que le gaz jouera un r么le important dans la transition en r茅pondant aux besoins de production de base et en permettant ainsi d'ajouter des 茅nergies renouvelables plus intermittentes au bouquet 茅nerg茅tique. 听Il y a 茅galement la reconnaissance du r么le du gaz dans la fourniture de solutions de cuisson propres aux presque 900 millions d'Africains qui n'ont actuellement pas acc猫s 脿 de telles options. 听

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De nombreux partenaires ont exprim茅 leur inqui茅tude quant au fait que l'utilisation du gaz, et en particulier le d茅veloppement de nouveaux gisements de gaz, rendra l'objectif de r茅chauffement maximal de 1,5 degr茅 irr茅alisable.

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Les pays africains sont rest茅s attach茅s 脿 l'engagement net z茅ro de Glasgow, et la position commune ne doit pas 锚tre interpr茅t茅e comme une d茅viation de cet objectif. 听Les pays africains ont plut么t cherch茅脿 d茅finir la voie la plus cr茅dible sur la base des ressources existantes. 听

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Dans presque tous les sc茅narios, les 茅nergies renouvelables, en particulier le solaire et l'茅olien, repr茅sentent l'option la plus rentable. 听Mais pour d茅bloquer cette opportunit茅, la capacit茅 de production de base doit 锚tre consid茅rablement renforc茅e et des investissements 脿 grande 茅chelle dans les 茅nergies renouvelables doivent 锚tre r茅alis茅s en amont. 听De nombreux pays africains ont soulign茅 que les investissements promis dans le cadre des NDC ne se sont pas concr茅tis茅s. 听

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D'o霉 le r么le critique que les plateformes de transition 茅nerg茅tique justes sont susceptibles de jouer dans le contexte d'un r茅sultat positif de la CdP27. 听

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Peut-锚tre plus important encore, le concept de transition doit 锚tre consid茅r茅脿 travers le prisme de la transformation 茅conomique. 听Par cons茅quent, les plateformes de transition 茅nerg茅tique juste devraient se concentrer sur l'acc猫s 脿 l'茅nergie et sur l'ampleur des investissements 茅nerg茅tiques n茅cessaires 脿 la diversification de l'茅conomie et 脿 l'茅tablissement d'une valeur ajout茅e r茅siliente et durable. 听

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Sur la base de sc茅narios de moindre co没t, pour la grande majorit茅 des pays, en supposant que l'investissement appropri茅 soit possible, le b茅n茅fice d'une 茅nergie accessible et abordable sera obtenu par des moyens renouvelables. 听

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Pertes et dommages

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L'ampleur de l'impact du changement climatique sur la vie quotidienne des citoyens africains ne cesse de cro卯tre. 听Selon les estimations du Centre africain de politique climatique de la CEA, les pays africains d茅pensent d茅j脿 entre 2 et 9 % de leur budget en allocations non planifi茅es pour r茅pondre aux 茅v茅nements climatiques extr锚mes.

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Les cadres mondiaux permettant de r茅agir avec la rapidit茅 requise ne sont pas 脿 la hauteur. 听Et l'impact combin茅 de la COVID-19, de la crise alimentaire et 茅nerg茅tique associ茅e 脿 la guerre en Ukraine et des catastrophes li茅es au climat signifie que les pays africains disposent d'une marge de man艙uvre budg茅taire limit茅e pour r茅agir.

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Les n茅gociateurs africains ont continu茅脿 souligner l'urgence de mettre en place un m茅canisme financier pour faire face aux pertes et dommages qui s'ajoute aux flux existants de financement climatique. 听Dans la majorit茅 des cas, les pays d茅velopp茅s partenaires ont r茅sist茅脿 prendre des engagements 脿 cette fin. 听

Les exceptions notables ont 茅t茅 le geste symbolique du gouvernement 茅cossais 脿 Glasgow 脿 l'occasion de la COP26, et plus r茅cemment l'annonce par le Danemark d'un montant de 13 millions de dollars pour les pertes et dommages.

Le Secr茅taire g茅n茅ral de l'ONU, Antonio Guterres, a demand茅 instamment que l'on envisage une taxe exceptionnelle sur les b茅n茅fices des combustibles fossiles en ces temps exceptionnels afin de lever des ressources suppl茅mentaires qui pourront 锚tre utilis茅es pour indemniser les pays les plus vuln茅rables pour les impacts imm茅diats du changement climatique. 听

Un mouvement dans cette direction cr茅erait un pr茅c茅dent positif en appliquant les principes du "pollueur-payeur" pour compenser les plus vuln茅rables.

D'autres actions pratiques pour faire face aux pertes et aux dommages sont possibles en aidant les pays les plus vuln茅rables 脿 acc茅der 脿 des m茅canismes d'assurance r茅gionaux efficaces tels que Africa Risk Capacity. 听Les ARC ont soutenu avec succ猫s la r茅duction des risques associ茅s aux catastrophes li茅es au climat, mais un soutien financier suppl茅mentaire est n茅cessaire pour assurer une couverture compl猫te des pays les plus vuln茅rables. 听

L'avantage de fournir une telle "subvention" d茅passe de loin le co没t de l'intervention au lendemain d'une catastrophe et permet 茅galement un soutien plus rapide. 听De telles initiatives ne doivent pas 锚tre consid茅r茅es comme un substitut au financement suppl茅mentaire des pertes et dommages, mais comme faisant partie de la gamme d'options permettant de faire face 脿 l'impact des dommages climatiques. 听

Les march茅s du carbone et la Zlecaf

Le d茅veloppement des march茅s de cr茅dits carbone repr茅sente une opportunit茅 importante pour les pays africains de tirer parti de leur important capital naturel comme moyen de mobiliser des ressources suppl茅mentaires. La CEA a travaill茅 avec des partenaires pour illustrer le fait qu'en utilisant uniquement la s茅questration bas茅e sur la nature, les pays africains peuvent fournir jusqu'脿 30 % des besoins mondiaux en mati猫re de s茅questration, selon la Plateforme d'action climatique pour l'Afrique.

En fonction des prix, jusqu'脿 82 milliards de dollars par an pourraient 锚tre mobilis茅s 脿 partir des cr茅dits de carbone bas茅s sur la nature en Afrique. 听

Mais les pays africains ont souvent des capacit茅s limit茅es pour acc茅der efficacement aux march茅s volontaires de cr茅dits carbone. 听Il est 茅galement essentiel que l'engagement de l'Afrique sur les march茅s de cr茅dits carbone s'articule autour de la haute int茅grit茅 de ses cr茅dits carbone.

Pour soutenir cet objectif, la CEA a aid茅 la Commission Climatique du Bassin du Congo 脿 d茅velopper un protocole r茅gional et harmonis茅 et l'茅tablissement d'un registre r茅gional. 听Le registre r茅gional est sous-tendu par le d茅veloppement d'un pipeline d'investissements potentiels dans des secteurs qui ont des impacts significatifs sur les communaut茅s qui d茅pendent des for锚ts du Bassin du Congo, en cr茅ant des moyens de subsistance et des revenus durables, et en r茅habilitant les terres d茅grad茅es. 听

Le d茅veloppement de cette approche r茅gionale vise 脿 cr茅er une compr茅hension r茅gionale commune de la v茅ritable valeur du potentiel de s茅questration du carbone en Afrique, et 脿 offrir des opportunit茅s 脿 grande 茅chelle aux investisseurs potentiels.听

Une telle approche r茅gionale nous permet 茅galement d'envisager la mise en 艙uvre potentielle de march茅s r茅gionaux du carbone au sein du continent africain afin d'encourager l'action climatique et de fournir un flux de ressources pr茅visibles. 听

L'approche r茅gionale pourrait 茅galement 锚tre int茅gr茅e dans la Zlecaf comme un moyen de stimuler l'investissement intra-r茅gional dans la r茅silience climatique. 听

L'action climatique n'a pas 茅t茅 efficace parce que les institutions du d茅veloppement restent mal 茅quip茅es pour la mettre en 艙uvre. Une CdP r茅ussie permettra, nous l'esp茅rons, 脿 tous les partenaires d'锚tre v茅ritablement "unis dans l'action" en faveur du climat.听

Bien que des pr茅occupations puissent 锚tre exprim茅es quant au potentiel d'augmentation des co没ts globaux du commerce, en concevant un syst猫me d'茅change de cr茅dits carbone sur mesure situ茅 sur le continent, les pays africains peuvent canaliser les investissements l脿 o霉 ils sont le plus n茅cessaires, par exemple dans l'agriculture intelligente sur le plan climatique.

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Si la pleine op茅rationnalisation de l'article 6 au niveau mondial comporte 脿 la fois des risques et des opportunit茅s, les pays africains devraient saisir l'occasion d'encourager l'action climatique par le biais de m茅canismes internes, tout en am茅liorant consid茅rablement les options de collecte de ressources.

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Adaptation

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Les pays africains ont le moins de ressources disponibles pour investir dans l'adaptation. 听L'engagement pris 脿 Glasgow de doubler le financement de l'adaptation, bien qu'茅tant un pas dans la bonne direction, reste terriblement insuffisant par rapport aux besoins globaux d'investissement.

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Une analyse de l'Universit茅 de Tufts en partenariat avec la CEA a identifi茅 les co没ts d'adaptation d茅clar茅s dans les CDN et les plans d'adaptation africains comme s'茅levant 脿 environ 438 milliards de dollars d'ici 2030. 听En revanche, entre 2000 et 2020, seuls 24 milliards de dollars ont 茅t茅 inject茅s dans l'adaptation en Afrique 脿 partir de sources officielles de financement climatique.

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Par cons茅quent, m锚me si la promesse de Glasgow est honor茅e, l'茅cart reste dramatique.

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Les investissements 脿 grande 茅chelle dans l'adaptation doivent 锚tre men茅s par des subventions et des financements concessionnels de la part des partenaires du d茅veloppement afin d'inciter davantage et de cr茅er les conditions d'un investissement potentiel bas茅 sur le march茅. 听

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L'op茅rationnalisation du Resilience and Sustainability Trust du Fonds mon茅taire international est une 茅tape cl茅 dans cette direction, mais nous devons garantir davantage l'augmentation des ressources qui lui sont allou茅es. 听 Le Programme d'acc茅l茅ration de l'adaptation en Afrique de la Banque africaine de d茅veloppement, qui vise 脿 mobiliser 25 milliards de dollars d'investissements sp茅cifiques 脿 l'adaptation en cinq ans, peut catalyser davantage ces types d'investissements.

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Conclusion

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La CdP27 se d茅roulera dans l'un des contextes les plus difficiles. Avec l'茅norme impact de l'inflation qui se fait sentir dans le monde entier et le ralentissement des 茅conomies, le risque est que l'action multilat茅rale devienne plus difficile 脿 r茅aliser.

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En revanche, c'est dans les moments de risque extr锚me que la coop茅ration et le partenariat peuvent 茅galement apporter le plus de r茅compenses.

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Certes, en Afrique, le d茅fi du changement climatique est envelopp茅 dans l'opportunit茅 de la transformation 茅conomique. 听

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Mais cela ne change pas la r茅alit茅 de la d茅pendance aux financements ext茅rieurs qui a 茅t茅 soulign茅e par la vuln茅rabilit茅 de l'Afrique au triple choc mondial de la pand茅mie de la COVID-19, de la guerre en Ukraine et de la crise climatique actuelle. 听

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Les trois leviers cl茅s qui peuvent permettre de r茅aliser des progr猫s significatifs 脿 la COP27 et au-del脿 sont les suivants :

La disponibilit茅脿 grande 茅chelle d'un financement de type "agenda setting" pour investir dans l'action climatique par le biais des institutions de financement du d茅veloppement et des banques multilat茅rales de d茅veloppement, align茅 sur les besoins exprim茅s dans les CDN.
Le financement rapide de plans cr茅dibles de transition 茅nerg茅tique juste 茅labor茅s par les pays africains.
Le soutien 脿 la d茅-risque des investissements li茅s au climat par le secteur priv茅 par le biais de la fourniture de financements mixtes.

Ces leviers d茅pendent autant d'une r茅forme de l'architecture financi猫re mondiale que du processus de la CdP27. Et c'est peut-锚tre l脿 le point principal. 听

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L'action climatique n'a pas 茅t茅 efficace parce que les institutions du d茅veloppement restent mal 茅quip茅es pour la mettre en 艙uvre. 听

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Une CdP r茅ussie permettra, nous l'esp茅rons, 脿 tous les partenaires d'锚tre v茅ritablement "unis dans l'action" en faveur du climat. 听

Jean-Paul Adam est le directeur de la division Technologie, changement climatique et ressources naturelles de la Commission 茅conomique des Nations Unies pour l'Afrique.