51吃瓜

Haja Sheriff veut 锚tre agriculteur. Comme plusieurs centaines d鈥檃utres anciens soldats inscrits au centre de formation agricole de Duport Road 脿 la p茅riph茅rie de Monrovia, capitale du 尝颈产茅谤颈补, elle esp猫re obtenir un lopin de terre o霉 elle pourra cultiver du riz et des l茅gumes et m锚me 茅lever des ch猫vres, des poules ou des cochons.

Il y a deux ans 脿 peine, Mme Sheriff servait comme volontaire dans une milice pro-gouvernementale pendant la r茅cente guerre civile qui a secou茅 son pays, a-t-elle confi茅 脿 Afrique Renouveau. A pr茅sent elle apprend un nouveau m茅tier aux c么t茅s d鈥檃nciens rebelles qu鈥檈lle avait combattus. Ayant pris part 脿 l鈥檕p茅ration de d茅sarmement et de d茅mobilisation men茅es par la Mission de l鈥橭NU au 尝颈产茅谤颈补 (MINUL), elle est en train de terminer un stage de r茅insertion de huit mois dispens茅 par une organisation de la soci茅t茅 civile locale, the Association for Development Aid.

Mme Sheriff partage ces espoirs avec des centaines de milliers d鈥檃utres ex-combattants d鈥橝frique. Avec la multiplication des accords de paix, un nombre croissant d鈥檃nciens soldats et rebelles participent aux programmes de d茅sarmement, de d茅mobilisation et de r茅insertion, connus g茅n茅ralement sous le nom de 鈥淒DR鈥�. Ils ne demandent pas mieux que d鈥檃bandonner la violence pour d茅marrer une vie nouvelle et productive, pour eux-m锚mes, leurs familles et leurs communaut茅s.

Pour la plupart, rendre leurs fusils a 茅t茅 un premier pas facile 脿 franchir, de m锚me qu鈥檃bandonner leurs factions militaires. En revanche, r茅ussir leur r茅insertion dans la vie civile dans des pays qui souffrent encore des cons茅quences politiques, 茅conomiques et sociaux de la guerre n鈥檈st pas aussi simple. Les programmes de DDR sur le continent indiquent en effet que la r茅insertion constitue un parcours long et tortueux, sem茅 d鈥檈mb没ches, dont l鈥檌ssue d茅pend des succ猫s globaux enregistr茅s en mati猫re de reprise 茅conomique et de r茅conciliation politique.

D茅sarmement au Burundi : La multiplication des accords de paix en Afrique entra卯ne la d茅mobilisation de centaines de milliers de combattants.

Photo: UN / Martine Perret

Enlis茅 dans l鈥檌ncertitude

En Sierra Leone voisine, o霉 une guerre civile d鈥檜ne dizaine d鈥檃nn茅es s鈥檈st termin茅e en 2001, des dizaines de milliers d鈥檈x-combattants ont d茅j脿 op茅r茅 leur passage 脿 la vie civile et travaillent comme charpentiers, cultivateurs de cacao, petits commer莽ants et 茅lectriciens.

Le ch么mage y reste toutefois tr猫s 茅lev茅, notamment chez les jeunes. Le syst猫me scolaire du pays peine 脿 fonctionner. De ce fait, certains ex-combattants ont du mal 脿 s鈥檈n sortir.

• Momoh Koroma, qui a 茅t茅 enlev茅 pour servir dans le Front r茅volutionnaire uni 脿 16 ans, a re莽u deux mois de formation professionnelle comme m茅canicien auto suivant sa d茅mobilisation. A pr茅sent il 鈥渘e fait rien鈥�, selon ses propos.
• Abdul Kamara 鈥� autrefois connu comme 鈥� J茅sus noir鈥� pour ses prouesses militaires avec le Conseil r茅volutionnaire des Forces arm茅es a re莽u une formation de trois mois comme 茅lectricien et 脿 pr茅sent vivote de petits boulots.
• Mohamed Karim Kanu, enlev茅 il y a 10 ans par les troupes du Conseil r茅volutionnaire des Forces arm茅es 脿 11 ans, souhaite retourner 脿 l鈥櫭ヽole. Mais il n鈥檃 aucune nouvelle de sa famille et l鈥檕rganisation non gouvernementale qui l鈥檃 pris en charge apr猫s sa d茅mobilisation n鈥檃 pas eu les moyens de l鈥檃ider. Du coup, il ne fr茅quente pas l鈥櫭ヽole et subsiste 鈥渆n faisant la manche dans le quartier鈥�.

Ces jeunes gens, comme quatre autres ex-combattants au ch么mage qui ont parl茅 avec Afrique Renouveau 脿 Freetown, n鈥檕nt absolument pas manifest茅 l鈥檈nvie de reprendre les armes. Mais sans moyens d鈥檈xistence ou liens 茅troits avec les communaut茅s locales, de nombreux jeunes sierra-l茅onais comme ceux-ci sont expos茅s au recrutement par des bandes de d茅linquants ou des factions arm茅es en formation. 鈥淪i cela continue, la Sierra Leone risque un nouvel apocalypse鈥�, pr茅voit Ibrahim Bangura, charg茅 de la protection des enfants dans une association de la soci茅t茅 civile locale, la Post-Conflict Reintegration Initiative for Development and Empowerment (PRIDE), qui tente d鈥檃ider les jeunes.

Nouvelle phase

尝鈥檃m茅lioration des programmes de DDR en Afrique a 茅t茅 au c艙ur des d茅bats des participants 脿 une conf茅rence qui s鈥檈st tenue du 21 au 23 juin 脿 Freetown. 鈥淪ans un programme global de DDR, il y a peu de chances pour que la situation se stabilise 脿 la longue鈥�, a estim茅 le Pr茅sident sierra-l茅onais Ahmad Tejan Kabbah 脿 l鈥檕uverture d鈥檜ne conf茅rence sur le d茅sarmement, la d茅mobilisation, la r茅insertion et la stabilit茅 en Afrique. 鈥淟es programmes post-conflit, qu鈥檌ls soient politiques, sociaux ou 茅conomiques, reposent sur des programmes de DDR et la mani猫re dont les gens mesurent leur r茅ussite鈥�.

La r茅union 茅tait organis茅e par le Gouvernement sierra-l茅onais et le Bureau du Conseiller sp茅cial de l鈥橭NU pour l鈥橝frique. La manifestation a rassembl茅 des experts de DDR et des acteurs int茅ress茅s de 15 pays africains, ainsi que des repr茅sentants d鈥檌nstitutions de l鈥橭NU, de donateurs et d鈥檃utres organismes internationaux. Les participants ont 茅chang茅 leurs exp茅riences et id茅es sur la mani猫re d鈥檃m茅liorer la conception et la marche de ces programmes. Ils se sont accord茅s 脿 affirmer que les efforts de DDR entraient actuellement dans 鈥渦ne nouvelle phase鈥�, o霉 les objectifs devaient 锚tre mieux cern茅s et les opinions des sp茅cialistes et b茅n茅ficiaires plus 茅cout茅es.

Parmi les nombreuses autres recommandations, les participants ont affirm茅 le besoin:

• de pr茅voir des dispositions concr猫tes de DDR dans les accords de paix
• de s鈥檃ttaquer aux besoins particuliers des ex-combattantes
• d鈥櫭﹖ablir une meilleure coordination parmi gouvernements et forces de maintien de la paix dans les pays limitrophes pour tenter de r茅soudre le passage transfronti猫re de combattants et d鈥檃rmes
• d鈥檃ccorder une attention plus particuli猫re 脿 la collecte d鈥檃rmes l茅g猫res apr猫s la fin des op茅rations officielles de d茅sarmement
• d鈥檌ntensifier la collaboration entre partenaires internationaux visant 脿 doter les autorit茅s nationales de moyens en mati猫re de DDR et 脿 assurer un financement plus souple et 脿 temps.

Les participants ont par ailleurs estim茅 que, s鈥檌l y avait encore des am茅liorations 脿 apporter aux processus de d茅sarmement et de d茅mobilisation, c鈥檈st l鈥檃spect 鈥渞茅insertion鈥� qui n茅cessitait le plus d鈥檃ttention, d鈥檈fforts et de ressources. Le DDR ne doit pas se r茅sumer aux 鈥渄茅sarmement et d茅mobilisation鈥�, avec la 鈥渞茅insertion鈥� ajout茅e apr猫s coup, mais un processus permanent et int茅gr茅, d茅clare pour sa part Francis Kai-Kai, qui pr茅sidait le comit茅 national de DDR en Sierra Leone. 鈥淥n ne peut accorder toute notre attention aux hommes et aux armes seulement, sans nous pr茅occuper de leur avenir鈥�, dit-il.

La r茅insertion doit retenir une attention particuli猫re, notamment parce que le retour des anciens combattants 脿 la vie civile prend plus de temps que leur d茅sarmement et d茅mobilisation. Ces deux op茅rations b茅n茅ficieront en outre d鈥檜n financement rapide provenant du budget de maintien de la paix de l鈥橭NU, par le truchement d鈥檜ne mission de paix de l鈥橭rganisation. Par contre, la r茅insertion est normalement financ茅e par les contributions volontaires d鈥檜ne multitude d鈥檕rganismes multilat茅raux, bilat茅raux et nationaux, qui manquent souvent de coordination et mettent du temps 脿 tenir leurs engagements. Du coup, le financement est souvent insuffisant ou tardif entra卯nant la suspension des cours de formation professionnelle et provoquant le m茅contentement croissant des ex-combattants.

Il y a un autre obstacle au financement des op茅rations de DDR : la r茅ticence de certains organismes de donateurs et d鈥檃ssociations de la soci茅t茅 civile 脿 aider quiconque portait un fusil, sous pr茅texte qu鈥檜ne telle assistance serait interpr茅t茅e comme une 鈥渞茅compense鈥� aux responsables de violences. Pourtant, souligne Bengt Ljungren du Programme de l鈥橭NU pour le d茅veloppement (PNUD) en Sierra Leone, les bailleurs de fonds potentiels doivent comprendre que 鈥渓a plupart des combattants sont 茅galement des victimes, en particulier les jeunes combattants qui ont 茅t茅 鈥渢romp茅s鈥� par les responsables politiques des violences.

Au 尝颈产茅谤颈补, des anciens combattants apprennent 脿 confectionner des v锚tements. 尝鈥檃cquisition de nouvelles qualifications est essentielle pour un retour 脿 la vie civile.

Photo: UN Africa Renewal / Ernest Harsch

Variations sur un th猫me

Les d茅bats de Freetown ont r茅v茅l茅 en outre d鈥檌mportantes diff茅rences dans les op茅rations de DDR sur le continent, dont le d茅roulement et le succ猫s reposent en d茅finitive sur la nature de l鈥檃ccord de paix conclu, la鈥漹olont茅 politique鈥� de ses signataires et les moyens engag茅s le gouvernement respectif, l鈥橭NU et d鈥檃utres organisations.

Dans plusieurs pays, surtout l脿 o霉 seules les arm茅es gouvernementales 茅taient engag茅es, l鈥檕p茅ration de d茅mobilisation a 茅t茅 relativement simple. En 贰谤测迟丑谤茅别, par exemple, 100 000 hommes ont 茅t茅 d茅mobilis茅s 脿 la conclusion de l鈥檃ccord de paix avec l鈥橢thiopie voisine en d茅cembre 2000. La r茅insertion sociale de ces hommes s鈥檈st faite sans difficult茅, notamment parce que l鈥檕pinion les consid茅rait comme des 鈥渉茅ros de la nation鈥�, explique Kaleab Haile, membre de la commission nationale de d茅mobilisation et de r茅insertion.

La situation a 茅t茅 diff茅rente lorsque des arm茅es ennemies se sont affront茅es dans le m锚me pays. Dans ce cas, le d茅fi de la d茅mobilisation a 茅t茅 de dissuader les hommes de se faire la guerre pour les engager dans l鈥檃ction pacifique. Au Mozambique, souvent cit茅 comme un mod猫le de r茅ussite de DDR, les autorit茅s et la R茅sistance nationale du Mozambique rebelle (RENAMO) ont sign茅 un accord de paix en 1992. La RENAMO a d茅mobilis茅 ses hommes et a par la suite particip茅 aux 茅lections nationales.

En Sierra Leone, les rebelles du RUF ont commenc茅 par refuser de se conformer aux accords de paix qu鈥檌ls avaient sign茅s; de ce fait, peu d鈥檈ntre eux ont particip茅 aux op茅rations de DDR des ann茅es 1990. Mais apr猫s plusieurs revers militaires graves, les rebelles ont accept茅 de d茅sarmer. Une enqu锚te men茅e en 2004 par des chercheurs am茅ricains en coop茅ration avec PRIDE aupr猫s d鈥檜n milliers d鈥檈x-combattants n鈥檃 trouv茅 aucun soutien pour la reprise des combats, y compris parmi les anciens combattants du RUF. Bien que m茅contents des conditions qui pr茅valaient en Sierra Leone, la grande majorit茅 d鈥檈ntre eux a jug茅 leurs factions 鈥渄es organisations du pass茅鈥�.

尝鈥�Angola a connu une 茅volution semblable. Apr猫s une quinzaine d鈥檃nn茅es de guerre civile, un accord de paix y a 茅t茅 conclu en 1991. Mais seul un petit nombre de rebelles de l鈥橴NITA a v茅ritablement d茅mobilis茅 et les combats ont repris. 尝鈥檃rm茅e angolaise a fini par prendre le dessus sur le terrain et cela a culmin茅 avec la mort du chef de l鈥橴NITA en f茅vrier 2002. Cette nouvelle donne a facilit茅 la conclusion d鈥檜n nouvel accord et, huit mois plus tard, le gros des effectifs de l鈥橴NITA 茅tait d茅mobilis茅, certains 茅tant incorpor茅s dans l鈥檃rm茅e gouvernementale.

Au 尝颈产茅谤颈补, apr猫s l鈥櫭ヽhec de plusieurs accords pr茅c茅dents, la voie vers la paix s鈥檈st d茅bloqu茅e lorsque le pr茅sident Charles Taylor a accept茅 de quitter le pays en 2003. Un gouvernement de coalition a 茅t茅 茅tabli, comprenant des repr茅sentants du parti de M. Taylor et de deux factions rebelles. La Mission de maintien de la paix de l鈥橭NU (MINUSIL) a pour sa part supervis茅 les op茅rations de d茅sarmement et de d茅mobilisation qui se sont achev茅es en d茅cembre 2004.

A la conf茅rence de Freetown, Moses Jarbo, directeur ex茅cutif de la commission nationale de DDR du 尝颈产茅谤颈补, a accus茅 l鈥橭NU de faire peu de cas du gouvernement de ce pays. Alors que de nombreux participants ont effectivement r茅affirm茅 l鈥檌mportance d鈥檜ne 鈥渆mpreinte鈥� plus marqu茅e des autorit茅s du pays sur les op茅rations de DDR, ils n鈥檈n ont pas moins reconnu que la capacit茅 d鈥檃gir et la cr茅dibilit茅 du gouvernement 茅taient des facteurs d茅terminants.

Selon Charles Achodo, conseiller du PNUD pour les DDR dans les deux pays, 鈥渆n Sierra Leone on 茅tait en pr茅sence d鈥檜n gouvernement l茅gitime. Cela lui conf茅rait une position tr猫s forte, lui permettant de s鈥檃socier aux Nations Unies dans ces op茅rations鈥�. Au 尝颈产茅谤颈补, par contre, on avait affaire 脿 une entit茅 int茅rimaire non 茅lue, dans l鈥檃ttente de l鈥檌nstallation d鈥檜n gouvernement 茅lu, en janvier 2006 probablement.Cette entit茅 n鈥檃 donc qu鈥檜ne l茅gitimit茅 limit茅e. De plus, il s鈥檃git d鈥檜n groupe r茅calcitrant, qui manque de volont茅 politique pour mener 脿 bien le processus de DDR, dit-il 脿 Afrique Renouveau. C鈥檈st pourquoi le Conseil de s茅curit茅 de l鈥橭NU, a, 鈥渄ans sa sagesse鈥�, confi茅 脿 la MINUSIL le r么le principal dans ce processus.

Le syndrome du 鈥減lan B鈥�

Dans certains pays, les accords de paix ne sont ni d茅finitifs ni globaux, certains groupes n鈥檃yant pas renonc茅 totalement 脿 l鈥檕ption militaire.

Le g茅n茅ral 锄颈尘产补产飞茅别苍 Sibusiso Moyo, aujourd鈥檋ui 脿 la retraite, se souvient que dans l鈥檃ccord de pays d鈥檌l y a 25 ans, les mouvements nationalistes de son pays qui combattaient le r茅gime minoritaire blanc de Rhod茅sie, avaient accept茅 de d茅mobiliser et de participer aux 茅lections nationales. Sans pour autant faire confiance 脿 l鈥檌ssue du scrutin. Ils ont donc gard茅 des troupes et de l鈥檃rmement lourd en r茅serve, une sorte de 鈥渦n plan B鈥� en cas de reprise du conflit. Les participants 脿 la conf茅rence de Freetown ont reconnu que le syndrome du 鈥淧lan B鈥� 茅tait toujours r茅pandu en Afrique.

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鈥淭ous les programmes post-conflit 鈥� qu鈥檌ls soient politiques, sociaux ou 茅conomiques 鈥� reposent sur les op茅rations de DDR et la mani猫re dont les gens mesurent leur succ猫s鈥�.

鈥� Le Pr茅sident Ahmad Tejan Kabbah de la Sierra Leone

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En C么te d鈥橧voire, le gouvernement et les groupes d鈥檌nsurg茅s ont conclu un accord de paix en 2003, mais la m茅fiance r茅ciproque est telle que le processus de DDR n鈥檃 m锚me pas d茅marr茅.

En R茅publique d茅mocratique du Congo (RDC), affirme Daniel Kawata, coordinateur national de la commission de DDR, une dizaine de groupes arm茅s ont sign茅 l鈥檃ccord de paix de 1999, qui a 茅tabli un gouvernement de coalition int茅rimaire. Plusieurs milices, install茅es essentiellement dans la r茅gion d鈥橧turi, ont refus茅 de signer; malgr茅 cela, 14 000 miliciens de la r茅gion ont particip茅 au processus de d茅sarmement.

Au Burundi, les efforts de paix ont 茅galement 茅t茅 caract茅ris茅s par une approche 鈥減ar 茅tapes鈥�, explique Isaie Nibizi, chef de la commission nationale de d茅mobilisation et de r茅insertion. 尝鈥檃ccord de paix de 2000 a engag茅 surtout les partis politiques, alors que la majorit茅 des groupes d鈥檌nsurg茅s 鈥� mais pas tous - n鈥檕nt commenc茅 脿 signer cet accord que trois ans plus tard. Le processus de DDR a d茅but茅 officiellement en d茅cembre 2004, ayant pour objectif la d茅mobilisation de 85 000 combattants avant 2008. En juin 2005, 10 000 hommes environ avaient 茅t茅 d茅mobilis茅s. Il est 脿 esp茅rer qu鈥檃u moins certains des derniers non-signataires acceptent 脿 pr茅sent de se d茅mobiliser 脿 la suite de la victoire 茅lectorale d鈥檃o没t 2005 du principal ancien groupe rebelle et de la possible accession 脿 la pr茅sidence de son chef, Pierre Nkurunziza.

Justice maintenant ou plus tard ?

Dans plusieurs conflits africains, certaines factions ont commis des crimes atroces contre les populations civiles. Au Rwanda, en Sierra Leone et dans d鈥檃utres pays, des individus soup莽onn茅s de crimes de guerre ont comparu devant des juridictions locales ou tribunaux internationaux. Mais si les chefs militaires et les simples soldats ont le sentiment de pouvoir 锚tre incarc茅r茅s 脿 tout instant, ils risquent de vouloir garder leurs armes.

C鈥檈st pourquoi les accords de paix pr茅voient commun茅ment des clauses d鈥檃mnistie visant 脿 encourager la participation au processus de paix. 尝鈥檃ccord de paix de 1992 au Mozambique, par exemple, pr茅voyait une amnistie g茅n茅rale pour toutes les personnes de tous camps.

Un accord de paix de 1999 en Sierra Leone stipulait 茅galement l鈥檃mnistie g茅n茅rale, mais, compte tenu de l鈥檃mpleur des crimes de guerre commis dans ce pays, l鈥橭NU a annonc茅 qu鈥檈lle ne se conformerait pas 脿 ces dispositions. Par la suite, une Cour sp茅ciale du pays, cautionn茅e par l鈥橭NU, a 茅t茅 cr茅茅e; elle juge toutes les personnes qui portent 鈥渓a plus grande responsabilit茅鈥� des violations du droit international en mati猫re de droits de l鈥檋omme, y compris les chefs des multiples factions arm茅es. La Cour a inculp茅 l鈥檃ncien pr茅sident Taylor du 尝颈产茅谤颈补, pour son r么le dans le soutien accord茅 au RUF.

En Ouganda, une commission d鈥檃mnistie a 茅tendu l鈥檌mmunit茅 脿 tout insurg茅 qui accepte de se d茅mobiliser et de se r茅ins茅rer dans la soci茅t茅. Le Juge Peter Onega, chef de la commission, souligne que la plupart de ces combattants avait 茅t茅 enlev茅s tr猫s jeunes par l鈥橝rm茅e de la r茅sistance du Seigneur (LRA) rebelle. La Cour p茅nale internationale de La Haye a ouvert une enqu锚te sur les crimes de guerre commis par ce groupe, mais les communaut茅s ougandaises ont d茅p锚ch茅 une d茅l茅gation 脿 La Haye pour plaider qu鈥檜ne telle enqu锚te risquait d鈥檈ntraver les efforts de pays actuellement en cours dans ce pays. 鈥淟es gens disent : ce n鈥檈st pas le moment de parler de justice鈥�, commente le Juge Onega.

Pour M. Kawata de la commission de DDR du Congo, il faudrait s茅parer les pires d茅linquants du reste des combattants. 鈥淧endant le processus de d茅sarmement, on n鈥櫭ヽarte aucun cas difficile , explique-t-il 脿 Afrique Renouveau. Si ces personnes sont coupables de d茅lits graves, elles sont arr锚t茅es鈥�. Toutes les autres, en revanche, sont d茅mobilis茅es. Si certains sont des d茅linquants, 鈥渙n s鈥檈n occupera plus tard鈥�. Si trop de combattants sont arr锚t茅s, dit-il 鈥渋ls risquent de rejeter la d茅mobilisation鈥�, observe-t-il.

Ce dosage savant de poursuites s茅lectives et d鈥檌mmunit茅 pour la plupart a des chances de vaincre la m茅fiance des ex-combattants. Une enqu锚te men茅e aupr猫s d鈥檃nciens soldats du RUF dans la ville sierra-l茅onaise de Makeni r茅v猫le que la plupart d鈥檈ntre eux voudraient voir leurs anciens chefs rendre des comptes et la Cour sp茅ciale rendre la justice.

Argent, connaissances, outils

Certains accords de paix pr茅voient l鈥檌ncorporation d鈥檃nciens opposants dans les arm茅s gouvernementales r茅organis茅es. D鈥檃utres ex-combattants rentrent simplement chez eux apr猫s avoir remis leurs armes et uniformes, surtout s鈥檌ls ont des familles, des terres ou des m茅tiers qui les attendent. C鈥檈st le cas d鈥橝ntonio Gaspar, d茅mobilis茅 de l鈥檃rm茅e gouvernementale du Mozambique au d茅but des ann茅es 1990, qui a fait des 茅tudes plus pouss茅es et qui n鈥檃 eu aucun mal 脿 trouver un poste d鈥檈nseignant au Centre d鈥櫭﹖udes strat茅giques et diplomatiques du pays.

Mais la plupart de ces camarades, a-t-il admis 脿 Afrique Renouveau, ont eu plus de mal, car leur profil correspondait davantage 脿 celui plus r茅pandu de l鈥檈x-combattant africain d茅mobilis茅, peu instruit et sans autre m茅tier que celui des armes. Pour ceux-l脿, ce qui compte le plus dans le DDR est la perspective d鈥檕btenir une aide concr猫te pour leur retour 脿 la vie civile : plusieurs mois d鈥檃ssistance financi猫re, le remboursement des frais scolaires, la possibilit茅 d鈥檃pprendre un nouveau m茅tier et de recevoir des outils et du mat茅riel pour travailler la terre ou d茅marrer une petite entreprise.

Au 尝颈产茅谤颈补, 40% environ des combattants d茅mobilis茅s ont d茅clar茅 vouloir retourner 脿 l鈥櫭ヽole. Les autres ont choisi la formation professionnelle, le m茅tier de m茅canicien 茅tant pl茅biscit茅 par les hommes et celui de couturi猫re par les femmes.

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Pour les ex-combattants qui ont achev茅 leur scolarisation ou leur formation professionnelle, l鈥檃venir n鈥檈st pas forc茅ment garanti. Il y aura-t-il des emplois ou d鈥檃utres sources de revenus ?

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Environ 300 anciens combattants suivent tous les jours les cours du Opportunity Industrialization Centre (LOIC) de Sinkor, 脿 Monrovia. Lors d鈥檜ne visite sur place 脿 la fin de juin, il y avait des cours de confection de v锚tements, de plomberie et de travail du bois. Des apprentis 茅lectriciens passaient des examens. Ce centre offre 茅galement des cours de gestion de petites entreprises, tandis que six autres centres LOIC situ茅s dans les zones rurales enseignent l鈥檃griculture 脿 1 000 autres 茅tudiants.

鈥淐omme certains 茅tudiants ne savent ni lire ni 茅crire, explique George Kpawulu, directeur national des LOIC, on leur offre des le莽ons pr茅liminaires de calcul et d鈥檃lphab茅tisation鈥�. De surcro卯t, dit-il, des conseillers sont pr茅sents pour les aider 脿 surmonter les probl猫mes li茅s 脿 la guerre.

Solomon King, directeur d鈥檜n LOIC, souligne que parmi les 茅tudiants il y a d鈥檃nciens membres de toutes les principales factions guerri猫res, que l鈥檕n encourage 脿 oublier les all茅geances pass茅es pour travailler en 茅quipe. 鈥淚ls s鈥檈ntendent plut么t bien. Ce sont de jeunes Lib茅riens qui ont foi dans l鈥檃venir鈥�, dit-il.

鈥淯n rythme tr猫s rapide鈥�

Ceux inscrits aux cours des LOIC ont de la chance, car 脿 ce jour, il n鈥檡 a pas assez de programmes pour satisfaire toutes les demandes.

Selon Nisar Malik de la Division des op茅rations sp茅ciales de la MINUSIL, cette disparit茅 s鈥檈xplique par l鈥檃mpleur et la rapidit茅 du processus de d茅mobilisation. Au d茅part, en effet, les projections tablaient sur la d茅mobilisation d鈥檈nviron 38 000 combattants seulement, et le financement des op茅rations de r茅insertion et de reconstruction a 茅t茅 fix茅 avec les donateurs sur ces bases. Mais ce chiffre s鈥檈st av茅r茅 terriblement erron茅. 鈥淟es chefs des factions, constate M. Malik, n鈥檕nt pas soumis des listes r茅alistes鈥�. Du coup, lorsque le nombre de d茅mobilisables a d茅pass茅 les 100 000, il n鈥檡 a pas eu suffisamment d鈥檃rgent sous la main pour financer l鈥檕p茅ration. 鈥淐e qui explique que le processus de DD a 茅t茅 tr猫s rapide et celui de RR tr猫s lent鈥�, dit M. Malik.

Pour sa part, M. Achodo, conseiller du PNUD pour le DDR au 尝颈产茅谤颈补, explique le nombre 茅lev茅 de d茅mobilis茅s par le laxisme des conditions d鈥檃dmissibilit茅. Ce rel芒chement des crit猫res a fait suite aux critiques essuy茅es plus t么t par le programme de DDR en Sierra Leone qui excluait les combattants qui n鈥檃vaient pas d鈥檃rme 脿 rendre, surtout les femmes. Du coup, le programme de DDR au 尝颈产茅谤颈补 a accept茅 toute personne qui poss茅dait une arme ou des munitions, de m锚me que les combattants femmes et enfants qui n鈥檈n avaient pas. Cela a fait rentrer plus de femmes dans le programmes, mais aussi des hommes qui n鈥櫭﹖aient pas forc茅ment des combattants mais qui s鈥櫭﹖aient procur茅s des armes ou des munitions. M. Achodo nous montre un rapport indiquant qu鈥檈nviron 22 000 hommes class茅s comme 鈥渁utres鈥� - c鈥檈st-脿-dire n鈥檃ppartenant 脿 aucune des principales factions, avaient 茅t茅 admis dans le programme. A son avis, d猫s les premiers signes de cette tendance, il aurait fallu durcir les crit猫res pour s鈥檕ccuper surtout des combattants femmes et les enfants. 鈥淥n n鈥檃 pas modifi茅 les conditions d鈥檃dmissibilit茅 aussi rapidement, reconna卯t-il. Comme tout allait tr猫s vite, on n鈥檃 pas eu le temps de r茅fl茅chir鈥�.

En raison de cette participation accrue, quelque 26 000 Lib茅riens d茅mobilis茅s n鈥檃vaient toujours pas re莽u en ao没t 2005 la moindre assistance 脿 la r茅insertion. Dans un rapport adress茅 le mois suivant au Conseil de s茅curit茅, le Secr茅taire g茅n茅ral de l鈥橭NU Kofi Annan a pr茅venu que le manque de financement des op茅rations de r茅insertion risquait de poser probl猫me, car la situation s茅curitaire dans le pays restait 鈥渃alme, mais fragile . Les ex-combattants constituent un groupe instable鈥�, a-t-il not茅.

Quel avenir pour les 鈥渄ipl么m茅s鈥� ?

尝鈥檃venir n鈥檈st pas forc茅ment garanti pour les ex-combattants qui ont achev茅 leur scolarit茅 ou leur formation professionnelle. Il y aura-t-il suffisamment d鈥檈mplois ou de sources de revenus? La plupart des 茅conomies de ces pays demeure extr锚mement faibles. Les possibilit茅s d鈥檈mplois sont limit茅es, et rares sont ceux qui peuvent s鈥檕ffrir les services de charpentiers, de m茅caniciens ou de plombiers r茅cemment dipl么m茅s. Comme le faisait remarquer un soldat mozambicain, ils 茅taient 鈥渞茅ins茅r茅s dans la pauvret茅 g茅n茅rale鈥�.

Tensions dans une zone de cantonnement au 尝颈产茅谤颈补: 鈥淟es ex-combattants constituent un groupe instable鈥�, affirme le Secr茅taire g茅n茅ral de l鈥橭NU, Kofi Annan.

Photo: UNMIL / Eric Kanalstein

尝鈥檈xp茅rience en Sierra Leone offre quelques espoir, assortis d鈥檜ne mise en garde. De nombreux ex-combattants de ce pays ont r茅ussi 脿 s鈥檃ssurer des moyens de subsistance, m锚me faibles. Cependant, selon certains indices, ceux qui s鈥櫭﹖aient tourn茅s vers les activit茅s agricoles ont mieux r茅ussi que les dipl么m茅s des programmes de formation professionnelle.

Selon Ibrahim Sarpee, responsable de programmes avec l鈥檕rganisation non gouvernementale Friends of Africa Relief and Development Agency, son association a particip茅 脿 l鈥檌nscription d鈥檜ne centaine d鈥檈x-combattants du RUF 脿 Kailahun, sur la fronti猫re orientale de la Sierra Leone. Soixante-treize d鈥檈ntre eux ont choisi les cultures arbustives, et 鈥渋ls se d茅brouillent bien鈥�, selon ses propos. Les autres re莽oivent une formation dans la fabrication des savonnettes, la couture et d鈥檃utres m茅tiers. 鈥淚ls sont d茅sormais qualifi茅s, mais il n鈥檡 a pas de travail鈥�.

Au 尝颈产茅谤颈补, les 500 ex-combattants inscrits au programme de Duport Road et les plus de 1 000 autres des six centres ruraux du LOIC ont exprim茅 un certain int茅r锚t pour l鈥檃griculture. 鈥淟e 尝颈产茅谤颈补 est un pays agricole, souligne M. Kpawulu. On a des terres 茅tendues et sous-exploit茅es. On n鈥檈st pas capable de se nourrir nous-m锚mes. Il est donc normal d鈥檈ncourager les jeunes 脿 travailler la terre鈥�.

Au centre de Duport Road les jeunes ex-combattants se sont inqui茅t茅s de savoir comment acc茅der 脿 la propri茅t茅 terrienne une fois rentr茅s dans leurs r茅gions d鈥檕rigine. Les responsables des programmes les ont assur茅s que les chefs des villages avaient d茅j脿 r茅serv茅 des terres 脿 leur intention.

Mais ind茅pendamment des dispositions prises dans ces cas particuliers, force est de constater que le probl猫me de la terre n鈥檈st pas simple, au 尝颈产茅谤颈补 comme en Sierra Leone. Dans les deux pays, en effet, les jeunes et les femmes sont souvent ignor茅s au moment de la distribution des terres communales. Cette impossibilit茅 d鈥檃cc茅der 脿 la propri茅t茅 a 茅t茅 l鈥檜ne des raisons initiales qui a pouss茅 de nombreux jeunes 脿 joindre les groupes arm茅s.

Dans les comt茅s lib茅riens de Nimba et de Lofa, on a d茅j脿 signal茅 de nouvelles tensions 脿 ce sujet entre les membres de groupes ethniques de la r茅gion et les Mandigos, consid茅r茅s comme des 鈥溍﹖rangers鈥� et donc n鈥檃yant aucun droit 脿 la terre. Comme de nombreux Mandigos ont 茅t茅 partisans du Mouvement des Lib茅riens unis pour la r茅conciliation et la d茅mocracy (LURD), le plus puissant ancien groupe rebelle, la persistance d鈥檜ne telle animosit茅 risque de menacer le processus de paix global.

Dans les communaut茅s

En raison de leurs missions sp茅ciales, la plupart des programmes de DDR accordent plus d鈥檃ttention aux ex-combattants qu鈥櫭� leurs communaut茅s d鈥檃ccueil. Cette priorit茅 a suscit茅 des critiques qui jugent les efforts de r茅insertion actuels trop limit茅s et souhaiteraient qu鈥檌ls tiennent compte des besoins 茅conomiques des communaut茅s d鈥檃ccueil.

Mme. B茅atrice Pouligny, chercheuse principale au Centre d鈥櫭﹖udes et de recherches internationales (CERI) en France, estime qu鈥檜ne 鈥渁pproche qui privil茅gie les incitations 鈥榠ndividuelles鈥� risque d鈥檌gnorer la dimension 鈥榗ollective鈥� plus ambitieuse鈥�. Selon elle, 鈥渋l n鈥檈st pas possible d鈥檈xaminer la situation des ex-combattants sans tenir compte de leurs familles et leur milieu social鈥�. Elle recommande un 鈥溍﹍argissement du cadre de DDR鈥� pour englober ces facteurs.

Mme. Pouligny comme d鈥檃utres soulignent les avantages d鈥檜ne approche communautaire : moins d鈥檃nimosit茅 vis-脿-vis des soldats d茅mobilis茅s qui re莽oivent des 鈥渁vantages鈥� refus茅s aux autres, multiplication de projets conjoints susceptibles de r茅tablir la confiance et d鈥檃ssurer un meilleur encadrement social des anciens combattants.

La plupart des experts et des ex茅cutants des programmes de DDR s鈥檃ccordent 脿 dire que les communaut茅s d茅vast茅es par la guerre n茅cessitent un soutien plus vigoureux, pour leur propre bien et pour une insertion des ex-combattants dans la dur茅e. Comme l鈥檃 reconnu 脿 la conf茅rence de Freetown David Munyurangabo de la commission du Rwanda pour le DDR, 鈥渓es civils devraient en profiter aussi鈥�, opinion partag茅e par une grande majorit茅.

Certains programmes de DDR ont incorpor茅 des aspects communautaires. En R茅publique centrafricaine, par exemple, le PNUD et la Banque mondiale ont vers茅 3,3 millions de dollars au financement d鈥檜n projet de r茅insertion qui comprend la reconstruction d鈥檌nfrastructures communautaires et la cr茅ation d鈥檃ctivit茅s g茅n茅ratrices de revenus. Steven Ursino, directeur du PNUD au 尝颈产茅谤颈补, a confi茅 脿 Afrique Renouveau que la r茅insertion des ex-combattants s鈥檈ffectuait 鈥渄ans un cadre 茅largi鈥� qui englobait le retour de milliers de r茅fugi茅s et de personnes d茅plac茅es et la reconstruction de communaut茅s d茅truites par 14 ans de guerre. Au centre de r茅insertion de Duport Road, quelque 100 agriculteurs locaux ont rejoint les 500 ex-combattants qui s鈥檡 trouvaient. Ces derniers n鈥檕nt pas re莽u les m锚mes sommes d鈥檃rgent, mais ont pu apprendre de nouvelles techniques et m茅thodes de culture.

D鈥檜ne certaine mani猫re, les fonds r茅serv茅s aux ex-combattants profitent en fin de compte aux communaut茅s locales, note M. Achodo. Sur chaque dollar qu鈥檌l d茅pense au 尝颈产茅谤颈补, 30 脿 40 centimes passent en 鈥渇rais de livraison鈥�, qui incluent les r茅mun茅rations des instituteurs et des moniteurs de stage professionnel. 鈥淐es frais de livraison sont une forme d鈥檌nvestissement dans l鈥檌nfrastructure communautaire鈥�, observe-t-il, avant d鈥檃jouter que d鈥檃utres investissements se produisent m锚me quand les paiements en esp猫ce sont vers茅s directement aux anciens combattants. 鈥淥霉 voulez-vous qu鈥檌ls d茅pensent leur argent, sinon 脿 l鈥檌nt茅rieur de la communaut茅鈥�? fait-il valoir.

Les programmes de DDR ne peuvent toutefois pas tout faire. Comme le souligne M. Kai-Kai, une Sierra Leone d茅vast茅e par la guerre ne comptait pas au d茅part de communaut茅s o霉 les anciens combattants pouvaient v茅ritablement s鈥檌nstaller. Par ailleurs, de nombreux r茅fugi茅s et personnes d茅plac茅es rentraient chez eux et toute l鈥檌nfrastructure de base, depuis les 茅coles aux cliniques m茅dicales, 茅tait 脿 refaire. Faciliter la r茅surrection de ces communaut茅s 茅tait une mission 茅norme, dont le succ猫s reposait sur les efforts des organisations humanitaires et de secours internationales, du gouvernement et des associations de la soci茅t茅 civile. Par ailleurs, la pr茅sence persistante de nombreuses armes l茅g猫res, m锚me apr猫s la fin du programme officiel de DDR, a contraint les autorit茅s 脿 mener, en coop茅ration avec la Mission de l鈥橭NU, une campagne de collecte d鈥檃rmes aupr猫s des communaut茅s qui a permis de rassembler et de d茅truire des milliers d鈥檃utres armes.

Press茅 d鈥檈n faire plus, 鈥渓e programme de DDR risque fort se d茅liter鈥�, observe M. Kai-Kai. C鈥檈st pourquoi la conf茅rence de Freetown a recommand茅 aux programmes de DDR d鈥檃xer leurs efforts sur ce qu鈥檌ls font le mieux 鈥� faciliter le passage des combattants 脿 la vie civile, et ne pas s鈥檈ncombrer des innombrables t芒ches de l鈥檃pr猫s-guerre.

Des anciens combattants apprennent 脿 travailler la terre au 尝颈产茅谤颈补.

Photo: UNMIL / Eric Kanalstein

Par ailleurs, note Namanga Ngongi, ancien repr茅sentant sp茅cial de l鈥橭NU en RDC, 鈥渓a r茅insertion ne peut proc茅der s茅par茅ment de la reconstruction post-conflit鈥�. Ces deux op茅rations doivent se d茅rouler concomitamment, avec le DDR subvenant aux besoins des ex-combattants, et des programmes de secours, de r茅installation et de reconstruction efficaces s鈥檕ccupant du reste des populations victimes de la guerre. De cette mani猫re, il sera possible d鈥檃chever 鈥渦n 茅quilibre entre l鈥檌ndividu et la communaut茅鈥�, affirme-t-il.

De l鈥檃vis g茅n茅ral, le processus de DDR aura atteint son objectif lorsque les 鈥渆x-combattants鈥� ne seront plus d茅sign茅s par cette 茅tiquette. On se r茅f茅rera 脿 eux comme des jeunes gens, des agriculteurs, des ouvriers ou des petits entrepreneurs, tout comme les autres membres de la soci茅t茅.