51吃瓜

Alpha Oumar Konar茅, Pr茅sident de la Commission de l鈥橴nion africaine, Sommet de l鈥橴A 脿 Syrte (Libye), 4 juillet

Il souffle aujourd鈥檋ui sur le monde, un vent d鈥檈ngagement pour l鈥橝frique qui n鈥檈st pas un simple effet de mode ou un pr茅texte. Il s鈥檃git de l鈥檈xpression d鈥檜ne nouvelle conscience de solidarit茅 v茅ritable envers l鈥橝frique et de l鈥檃ffirmation d鈥檜ne nouvelle 茅thique dans la coop茅ration. Que tous ceux qui aujourd鈥檋ui 脿 travers le monde portent l鈥橝frique, entendent accompagner l鈥橝frique 鈥� politiques, artistes, sportifs, entrepreneurs, hommes et femmes des m茅dias, organisations de la soci茅t茅 civile 鈥� soient remerci茅s !

John Kufuor, Pr茅sident du Ghana : 鈥淐鈥檈st le moment de renforcer les institutions des Nations Unies.鈥�

Photo: UN / Paulo Filgueiras

Trop de promesses nous ont 茅t茅 faites au cours de trop de grands rassemblements, mais elles n鈥檕nt jamais 茅t茅 tenues...

Au train actuel, les objectifs de d茅veloppement du Mill茅naire pr茅vus pour 2015 ne seront pas atteints avant un si猫cle, s鈥檌ls l鈥櫭﹖aient. Cependant, accueillons les promesses d鈥檃ujourd鈥檋ui en 茅tant plus vigilants, en partenaires, en responsables, dans l鈥檈sprit du NEPAD [Nouveau Partenariat pour le d茅veloppement de l鈥橝frique].

L鈥檃nnulation totale de la dette de 14 pays africains 鈥�est un pas important 鈥� Il s鈥檃gira de veiller 脿 ce que les effets de ce geste ne soient pas amoindris par des conditionnalit茅s.

Il s鈥檃gira aussi, pour nous, ce nous semble, de poser solidairement le principe du d茅sendettement de tous les pays africains car, tous les pays africains sont 茅cras茅s, dans des termes semblables, par cette dette. Lib茅rer les pays dits 鈥渓es plus pauvres鈥� sans les autres n鈥檈st pas lib茅rateur de l鈥櫭﹏ergie du continent car le r么le moteur des autres s鈥檈n trouve bloqu茅...

L鈥橝frique a besoin aujourd鈥檋ui de financements massifs pour lesquels ni l鈥檃nnulation totale de la dette, ni le doublement de l鈥檃ide publique au d茅veloppement, ni m锚me une combinaison des deux ne sauraient suffire鈥�Il faut d鈥檃utres ressources; il nous faut alors poser le probl猫me de la r茅mun茅ration correcte de nos mati猫res premi猫res, de la s茅curisation des ressources provenant des mati猫res premi猫res.

Le traitement correct et urgent de la question des subventions et de l鈥檕uverture du march茅 agricole mondial est une exigence 脿 la fois politique et morale. Nous devons, dans ce combat, nous engager tous derri猫re les pays producteurs de coton qui, par leur lutte, ont r茅ussi 脿 faire du coton le symbole des in茅galit茅s du syst猫me mondial du commerce.

Olusegun Obasanjo, Pr茅sident du Nig茅ria, Sommet de l鈥橴nion africaine, 5 juillet

Nous sommes pleinement conscients de la couverture m茅diatique dont fait l鈥檕bjet l鈥橝frique dans les pays du G-8 et nous nous f茅licitons des nouveaux engagements qui s鈥檃nnoncent en faveur de l鈥檃nnulation de la dette d鈥檜n plus grand nombre de pays africains et du doublement de l鈥檃ide 脿 l鈥橝frique. Il faut maintenant que les paroles et les engagements soient traduits en mesures d鈥檃ppui 脿 la lutte contre la pauvret茅.

Nous aussi sommes d茅termin茅s 脿 renforcer nos propres capacit茅s en vue d鈥檈xaminer l鈥檈fficacit茅 de toutes ces initiatives et les progr猫s r茅alis茅s dans leur mise en 艙uvre. Une autre priorit茅 au moment o霉 nous stabilisons notre gouvernance gr芒ce au M茅canisme d鈥櫭﹙aluation intra-africaine doit 锚tre d鈥檈ncourager l鈥檃ppui et l鈥檈ngagement de la communaut茅 internationale en vue de renforcer les capacit茅s de l鈥橴nion africaine en mati猫re de paix et de s茅curit茅.

Tajudeen Abdul-Rahman, Secr茅taire g茅n茅ral du Mouvement panafricaniste, Kampala (Ouganda), 7 juillet

Il est difficile de savoir comment r茅agir face 脿 ce soudain int茅r锚t pour des populations qui ont longtemps 茅t茅 marginalis茅es et humili茅es. C鈥檈st comme si quelqu鈥檜n vous frappait de toutes ses forces en vous tendant en m锚me temps un mouchoir鈥�. Le monde entier compte maintenant sur huit hommes blancs en costume noir r茅unis dans la ville lointaine de Gleneagles (Ecosse) pour sauver l鈥橝frique alors qu鈥檃ucun d鈥檈ntre eux n鈥檈st africain.

Pourtant, un autre groupe d鈥檋ommes influents, tous des chefs d鈥橢tat venus de toute l鈥橝frique, se r茅unissait dans la ville de Syrte (Libye) pour d茅cider de l鈥檃venir de l鈥橝frique, sans avoir une couverture semblable dans les m茅dias du monde entier...

Fait r茅v茅lateur, le sommet de l鈥橴nion africaine ne s鈥檈st pas appesanti sur l鈥檃ide mais a plut么t appel茅 脿 l鈥櫭﹍imination des r猫gles commerciales injustes qui faussent le commerce international au d茅triment de l鈥橝frique et a demand茅 qu鈥檜n calendrier pr茅cis soit 茅tabli pour l鈥櫭﹍imination des subventions.

Force est de constater que les dirigeants africains ne sont pas convaincus par les divers engagements pris en mati猫re d鈥檃ide et qu鈥檌ls veulent que nous devenions prosp猫res gr芒ce aux 茅changes commerciaux plut么t que gr芒ce 脿 une aide qui ne fera que nous maintenir dans un 茅tat de d茅pendance.

Bamanga Tukur, Pr茅sident de l鈥橝frican Business Roundtable et du Groupe du NEPAD charg茅 du secteur des entreprises, juillet 2005

L鈥檃nn茅e 2005 appara卯t comme un tournant pour l鈥橝frique, des engagements sans pr茅c茅dent ayant 茅t茅 pris en faveur de l鈥檃nnulation de la dette et de l鈥檃ugmentation de l鈥檃ide. Cependant, faute d鈥檜n engagement 脿 茅liminer les subventions commerciales et les obstacles 脿 l鈥檃cc猫s au march茅 dans les pays industrialis茅s, cette occasion historique pourrait 锚tre rat茅e. Si les membres du G-8 et les autres pays industrialis茅s ne s鈥檈ngagent pas davantage 脿 lib茅raliser le commerce, les Africains continueront de se voir 么ter toute possibilit茅 de sortir de la pauvret茅 gr芒ce au commerce.

Gregory Chikwanka, coordonnateur adjoint, Civil Society for Poverty Reduction, Zambie, 31 ao没t

Les pays d茅velopp茅s doivent jouer un r么le de premier plan s鈥檃gissant des questions commerciales car on s鈥檃ccorde 脿 reconna卯tre que seul le commerce permettra aux pays pauvres de se d茅velopper et de r茅aliser les objectifs du Mill茅naire pour le d茅veloppement. Il convient de promouvoir des politiques propres 脿 ouvrir davantage les march茅s. Les questions li茅es 脿 l鈥檃ugmentation des tarifs douaniers, lorsqu鈥檌l y a une diff茅rence entre le cuivre brut et le cuivre trait茅, dans le but de promouvoir les industries doivent 锚tre examin茅es. Il est difficile d鈥檃ccro卯tre le nombre des industries lorsque le march茅 est limit茅... .

Les pays d茅velopp茅s ont tendance 脿 r茅duire l鈥檃ide apr猫s l鈥檃nnulation de la dette, ce qui ne devrait pas 锚tre encourag茅. 2015 n鈥檈st pas tr猫s loin de 2005 ; il serait dommage pour la Zambie que la situation en mati猫re de pauvret茅 ne s鈥檃m茅liore pas, sans parler d鈥檜ne inversion des indicateurs sociaux... .

Lorsque les institutions multilat茅rales se r茅uniront pour examiner les d茅cisions des pays du G-8, elles ne devraient pas imposer des conditions trop rigoureuses. On a la preuve manifeste que la Zambie a eu du mal 脿 satisfaire les conditions li茅es 脿 l鈥檃ide et 脿 l鈥檃nnulation de la dette, et si on nous impose les m锚mes conditions鈥�nous allons en p芒tir.

Yoweri Museveni, Pr茅sident de l鈥橭uganda, Sommet mondial, 14 septembre

Yoweri Museveni, Pr茅sident de l鈥橭uganda : 鈥淚l faut 脿 pr茅sent financer l鈥檌ndustrie en Afrique pour accro卯tre la valeur ajout茅e des mati猫res premi猫res du continent.鈥�

Photo: UN / Paulo Filgueiras

Si le r么le 茅conomique qu鈥檃 de tout temps jou茅 l鈥橝frique en fournissant des mati猫res premi猫res au monde a pu contribuer 脿 son essor 茅conomique dans le pass茅, il est maintenant 茅vident que ce r么le a plong茅 le continent dans la pauvret茅 et le sous-d茅veloppement. Il faut 脿 pr茅sent financer l鈥檌ndustrie en Afrique pour accro卯tre la valeur ajout茅e des mati猫res premi猫res du continent. La transformation industrielle des produits agricoles de l鈥橝frique comme le caf茅, le coton, l鈥檋uile de palme, etc. offre aux investisseurs la possibilit茅 d鈥檃pprovisionner les march茅s locaux et r茅gionaux ainsi que le march茅 international.

Abdoulaye Wade, Pr茅sident du S茅n茅gal, Sommet mondial, 14 septembre

La revue d鈥櫭﹖ape des Objectifs du Mill茅naire a montr茅 que bien des handicaps sur la voie de leurs r茅alisations subsistent encore. Certains de ces obstacles sont int茅rieurs 脿 nos pays, comme l鈥檃bsence de paix, la mauvaise gouvernance, la pand茅mie du sida et d鈥檃utres maladies. Mais convenons aussi que les pays d茅velopp茅s n鈥檕nt pas toujours respect茅 leurs engagements, notamment en ce qui concerne l鈥檃ide au d茅veloppement fix茅e dans les ann茅es 70 脿 0,7 % de leur produit national brut 脿 transf茅rer aux pays en voie de d茅veloppement. Il en est de m锚me des promesses faites concernant le financement du NEPAD.

John Kufuor, Pr茅sident du Ghana, Sommet mondial, 14 septembre

C鈥檈st le moment de renforcer les institutions de l鈥橭rganisation des Nations Unies. L鈥橝ssembl茅e g茅n茅rale doit ainsi 锚tre revitalis茅e afin de lui permettre de prendre pleinement la place qui lui revient en tant qu鈥檕rgane le plus repr茅sentatif et d茅lib茅rant de l鈥橭rganisation...

Par-dessus tout, le Conseil de s茅curit茅 doit 锚tre restructur茅 et 茅largi pour refl茅ter l鈥檃ugmentation du nombre des Membres de l鈥橭NU et pour lui permettre aussi d鈥檈x茅cuter plus d茅lib茅r茅ment ses obligations au titre de la Charte en jouissant de la pleine confiance des 脡tats Membres. Cette r茅forme doit avoir pour base les principes de la d茅mocratie, de l鈥櫭ゞalit茅 souveraine des 脡tats et de la repr茅sentation g茅ographique 茅quitable, entre autres choses.

La revendication par l鈥橴nion africaine de deux si猫ges permanents au Conseil doit par cons茅quent 锚tre soutenue.

Abdelaziz Bouteflika, Pr茅sident de l鈥橝lg茅rie, Sommet mondial, 14 septembre

La mondialisation 脿 finalit茅 humaine qui, seule, capterait l鈥檈sprit de la Charte des Nations Unies, ne saurait s鈥檃ccommoder d鈥櫭甽ots de prosp茅rit茅 dans des oc茅ans de d茅nuement, ni d鈥檜n centre omnipotent avec des p茅riph茅ries sans cesse plus marginalis茅es.

Benjamin Mkapa, Pr茅sident de la Tanzanie, Sommet mondial, 14 septembre

Depuis trop longtemps, nous assistons 脿 un d茅bat inutile visant 脿 d茅terminer si la solution 脿 la pauvret茅 en Afrique et ailleurs dans le monde est : davantage d鈥檃rgent. Bien s没r, il ne s鈥檃git pas simplement d鈥檜ne question d鈥檃rgent. Mais sans argent peu de strat茅gies, voire aucune, ne peuvent r茅ussir. De m锚me, la bonne gouvernance est n茅cessaire mais ne pourra 脿 elle seule 茅liminer la pauvret茅.

Les pays en d茅veloppement n鈥檃ccusent pas les pays riches et industrialis茅s de tout ce qui ne va pas ou des promesses non tenues. Ce qu鈥檌ls leur demandent c鈥檈st de s鈥檈ngager 脿 nouveau 脿 tenir leurs promesses...

L鈥檃ide n鈥檈st pas la charit茅; c鈥檈st un investissement dans la paix, dans la s茅curit茅 et dans la solidarit茅 humaine. En ne s鈥檃ttaquant pas aux causes de la pauvret茅, nous institutionnalisons les entreprises de charit茅. Cela n鈥檃 aucun sens d鈥檜n point de vue politique, aucun sens d鈥檜n point de vue 茅conomique et aucun sens d鈥檜n point de vue 茅thique.

Paul Biya, Pr茅sident du Cameroun, Sommet mondial, 14 septembre

Il conviendrait d鈥檃cc茅l茅rer le rythme des n茅gociations commerciales du cycle de Doha afin que les pays du Sud, et notamment d鈥橝frique subsaharienne, puissent enfin jouer un r么le significatif dans le commerce mondial.... Un geste fort est 茅galement attendu de nos partenaires s鈥檃gissant du d茅mant猫lement des subventions agricoles, sp茅cialement en faveur du coton d鈥橝frique, qui est une source majeure de revenus pour des millions de nos paysans... De fa莽on g茅n茅rale, il serait souhaitable que le Nord ouvre davantage ses march茅s 脿 nos produits pour nous permettre de mieux nous ins茅rer dans une 茅conomie mondialis茅e.

Thabo Mbeki, Pr茅sident de l鈥橝frique du Sud, Sommet mondial, 14 septembre

Thabo Mbeki, Pr茅sident de l鈥橝frique du Sud : 鈥淣ous n鈥檃vons pas atteint le niveau de transfert de ressources 鈥� permettant de doter les pauvres des moyens n茅cessaires.鈥�

Photo: UN / Joshua Kristal

Notre approche face au d茅fi consistant 脿 engager et affecter les ressources n茅cessaires pour la r茅alisation des objectifs du Mill茅naire pour le d茅veloppement a 茅t茅 sans conviction, timide et mitig茅e... .

Nous croyons fermement que la raison pour laquelle nous n鈥檃vons pas fait les progr猫s attendus, au cours des cinq derni猫res ann茅es, tient pr茅cis茅ment au fait que nous ne sommes pas encore parvenus 脿 ce qui est pr茅sent茅 dans le document final comme 鈥渦n consensus en mati猫re de s茅curit茅.鈥� Nous ne sommes pas parvenus 脿 ce consensus en mati猫re de s茅curit茅 脿 cause de la grande diversit茅 de conditions de vie et d鈥檌nt茅r锚ts des Etats Membres de l鈥橭NU ainsi que du flagrant d茅s茅quilibre des forces qui caract茅risent les relations entre ces Etats Membres... .

Le r茅sultat en est que nous n鈥檃vons pas pu transf茅rer la quantit茅 de ressources n茅cessaire de ceux qui en disposent en vue de doter les pauvres du monde des moyens dont ils ont besoin pour se sortir de la mis猫re.