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La pr茅sidente lib茅rienne Ellen Johnson-Sirleaf : l鈥檃ll猫gement de la dette permet maintenant de consacrer plus d鈥檃rgent 脿 l鈥櫭ヾucation des enfants.

Photo: Associated Press/ George Osodi

Accomplissant 脿 nouveau un grand pas en avant pour sa reconstruction apr猫s la guerre civile, le Lib茅ria a 茅limin茅 en avril 1,2 milliard de dollars de sa dette ext茅rieure - 茅v茅nement que la pr茅sidente Ellen Johnson-Sirleaf a salu茅. 鈥淟a r茅solution du probl猫me de cette dette dont nous avions h茅rit茅 et qui s鈥櫭﹖ait gonfl茅e d鈥檌nt茅r锚ts et de p茅nalit茅s financi猫res au cours d鈥檜ne p茅riode pendant laquelle mon pays 茅tait ravag茅 par une guerre civile, constitue un pas important sur notre route vers le redressement."

A la diff茅rence des mesures pr茅c茅dentes, qui avaient r茅duit la dette du Lib茅ria envers des organismes de cr茅dit publics, cette op茅ration a effac茅 presque toutes les obligations encourues aupr猫s de cr茅anciers priv茅s. Ayant peu d鈥檈spoir d鈥櫭猼re rembours茅s, les cr茅anciers commerciaux du pays ont accept茅 de r茅duire la valeur de l鈥檈ncours des pr锚ts consentis d鈥檜n 茅norme pourcentage : 97 %. Le Lib茅ria a ainsi pu 鈥渞acheter鈥� ses dettes pour 38 millions de dollars 脿 peine. En r茅alit茅, le Lib茅ria n鈥檃 rien pay茅, car la totalit茅 de ce montant a 茅t茅 fournie par la Banque mondiale et les gouvernements donateurs.

En juin 2007, la dette du Lib茅ria se montait 脿 4,9 milliards de dollars, ce qui repr茅sentait sept fois son revenu national annuel. Le nouvel accord, auquel s鈥檃joutent d鈥檃utres annulations de dettes, ram猫ne le total de ce que le Lib茅ria doit encore 脿 1,7 milliard de dollars. La majorit茅 de ces engagements commencera 脿 diminuer en 2010, car le Lib茅ria devrait b茅n茅ficier d鈥檜ne annulation de ses dettes au titre de l鈥橧nitiative en faveur des pays pauvres tr猫s endett茅s (PPTE), initiative de la Banque mondiale et du Fonds mon茅taire international (FMI).

Pour le Lib茅ria 鈥� comme pour d鈥檃utres pays africains qui sortent d鈥檜ne guerre 鈥� l鈥檃ll猫gement de la dette ext茅rieure peut donner un coup de fouet crucial 脿 leurs finances, leur permettant de transf茅rer des ressources rares du remboursement de cette dette 脿 la reconstruction et au combat contre la pauvret茅.

Des cr茅anciers inquiets

De nombreux pays en p茅riode de reconstruction apr猫s-guerre ont vu leur dette quelque peu all茅g茅e. Dans une 茅tude portant sur 16 pays africains en situation post-conflictuelle publi茅e en mai 2009 par des analystes de la Banque africaine de d茅veloppement, l鈥檃ll猫gement de la dette figure pour pr猫s d鈥檜n quart du total de l鈥檃ide financi猫re apport茅e 脿 ces pays en 2003.

Fin mai, le directeur g茅n茅ral du FMI, Dominique Strauss-Kahn, s鈥檈st rendu en C么te d鈥橧voire o霉 ses entretiens ont port茅 sur la crise 茅conomique mondiale, sur les progr猫s accomplis sur la voie d鈥櫭﹍ections d茅mocratiques en novembre et sur les r茅formes 茅conomiques n茅cessaires pour permettre au pays de b茅n茅ficier d鈥檜n all猫gement de sa dette ext茅rieure de 14 milliards de dollars dans le cadre du programme PPTE.

M. Strauss-Kahn est aussi all茅 en R茅publique d茅mocratique du Congo (RDC) o霉 il a 茅voqu茅 les probl猫mes qui pourraient retarder des mesures d鈥檃ll茅gement importantes de la dette du pays qui se monte 脿 10 milliards de dollars. Le directeur g茅n茅ral du FMI a en particulier encourag茅 la RDC 脿 adopter 鈥渦n cadre clair d鈥櫭﹙aluation de la viabilit茅 de la dette 鈥� et 脿 modifier certains aspects de l鈥檃ccord de grande ampleur sign茅 avec la Chine. Par cet accord, les autorit茅s congolaises s鈥檈ngagent 脿 fournir 脿 la Chine du cuivre et du cobalt en 茅change de 9 milliards de dollars qui seront investis dans le d茅veloppement minier et la construction d鈥檌nfrastructures (voir page 16). Le FMI et d鈥檃utres cr茅anciers craignent que si le gouvernement congolais garantit financi猫rement cet accord, et que celui-ci est compromis par la baisse des cours mondiaux des m茅taux, la RDC se retrouve avec une nouvelle dette massive qui effacerait tous les gains r茅sultant de l鈥檃ll猫gement de ses obligations courantes.

Un processus lent et lourd

Comme l鈥檌ndiquent les discussions entre le FMI et le gouvernement congolais, l鈥檃ll猫gement de la dette offert 脿 un pays sortant d鈥檜ne guerre n鈥檈st pas sans conditions. En g茅n茅ral, les cr茅anciers de l鈥橝frique ont peu confiance dans la prestation des gouvernements d茅biteurs, en particulier lorsqu鈥檌l s鈥檃git d鈥櫭塼ats fragilis茅s par un conflit.

Le processus en faveur des PPTE a non seulement 茅t茅 鈥渓ent et lourd鈥�, note une 茅tude de l鈥橧nstitut mondial de recherche sur les aspects 茅conomiques du d茅veloppement d鈥橦elsinki, il a aussi 茅t茅 鈥渓argement d茅connect茅 des efforts faits par l鈥橴nion africaine et l鈥橭NU pour conclure des accords de paix viables et durables."

La communaut茅 internationale s鈥檃ccorde de plus en plus 脿 reconna卯tre que les gouvernements africains qui s鈥檈fforcent de reconstruire leur pays ne disposent pas d鈥檜n temps illimit茅. Pour asseoir une paix stable, il doivent am茅liorer sans tarder les conditions de vie de leurs populations.

Pour la population du Lib茅ria, la disparition du lourd handicap repr茅sent茅 par le fardeau de la dette ext茅rieure est enfin en vue ; mais comme le notait en avril la pr茅sidente Johnson-Sirleaf, le v茅ritable d茅fi est encore 脿 surmonter.