La pand茅mie mondiale de la COVID-19 a aggrav茅 le sort de nombreuses jeunes filles en Afrique en d茅tournant l'attention des anciennes faiblesses structurelles et culturelles.
Dans un petit village 茅loign茅 de l'est du Malawi, Martha Chiwalo, 16 ans, est assise sur une natte de roseaux devant la petite hutte de sa grand-m猫re, pendant la pause dans ses t芒ches m茅nag猫res habituelles. Cela fait des mois qu'elle n'est pas all茅e 脿 l'茅cole, car l'apprentissage a 茅t茅 brusquement interrompu pour arr锚ter la propagation de la COVID-19.
Chiwalo vit maintenant avec sa grand-m猫re de 70 ans, apr猫s le d茅c猫s de sa m猫re il y a cinq ans.
Bien que Chiwalo aurait voulu rejoindre ses pairs dont les parents peuvent se permettre de suivre des cours priv茅s en ligne pendant le confinement, elle sait que son cas est diff茅rent en raison du manque de fonds.
"Je me consid猫re tout de m锚me chanceuse car lorsque la situation reviendra 脿 la normale, je pourrai aller 脿 l'茅cole puisque j'ai 茅t茅 plac茅e dans un programme d'aide du gouvernement, qui aide les enfants orphelins comme moi 脿 obtenir une 茅ducation", a-t-elle d茅clar茅 脿 Afrique Renouveau.听
Cependant, en plus d'aggraver une situation sanitaire d茅j脿 d茅sastreuse, la pand茅mie a 茅galement mis en danger la vie de jeunes filles comme Chiwalo. Au 30 septembre 2020, le Malawi comptait 5 773 cas confirm茅s de la COVID-19, 179 d茅c猫s et 4 263 gu茅risons, selon les donn茅es du Centre africain de contr么le et de pr茅vention des maladies (Africa CDC). (Au 12 octobre 2020, le Malawi comptait 5 821 cas confirm茅s de COVID-19, 180 d茅c猫s et 4 647 gu茅risons, selon les donn茅es du Centre africain de contr么le et de pr茅vention des maladies (Africa CDC).
Avec la suspension des activit茅s 茅conomiques, la situation est devenue encore plus difficile pour un plus grand nombre de familles.
M锚me si les organisations non gouvernementales, les m茅dias et le gouvernement font tout leur possible pour 茅duquer les citoyens sur la pr茅vention de la COVID-19, la vie de nombreuses personnes vivant dans les zones rurales n'a pas 茅t茅 facile.
"Je me r茅veille 脿 l'aube et je fais une longue marche pour aller chercher de l'eau, surtout pour faire la queue. Elle n'est pas potable, mais c'est notre seule source d'eau ici", d茅plore Chiwalo. La clinique la plus proche se trouve 脿 20 kilom猫tres.
Sans argent pour les frais, la grand-m猫re de Chiwalo a choisi de donner aux enseignants de sa petite-fille du ma茂s ou du poulet en 茅change de quelques le莽ons priv茅es, puisqu'elle est en derni猫re ann茅e de lyc茅e.
"En plus de cela, 脿 cause de la COVID-19, nous devons maintenant payer pour de nouveaux produits de base comme les masques faciaux et plus de savon pour se laver les mains", dit-elle.听
Au Zimbabwe
La situation est similaire au Zimbabwe voisin o霉 les infirmi猫res et les m茅decins n'茅taient pas tr猫s actifs au d茅but de cette ann茅e et o霉 la COVID-19 a gravement affect茅 les soins de sant茅, mettant la vie de nombreuses personnes en danger.
Rujeko Gwashure, 26 ans, m猫re de deux enfants et actuellement enceinte de huit mois, est stress茅e car elle ne sait pas o霉 elle va accoucher.
"Chaque fois que j'accouche, je dois subir une c茅sarienne, mais jusqu'脿 pr茅sent, je n'ai pas trouv茅 de centre de sant茅 o霉 je puisse accoucher en toute s茅curit茅. 听La clinique priv茅e demande 1 000 dollars US", a-t-elle d茅clar茅 脿 Afrique Renouveau.
Mme Gwashure et son mari g猫rent une petite entreprise d'achat et de vente de marchandises, mais avec les restrictions actuelles sur les d茅placements dues 脿 la COVID-19, la famille a maintenant du mal 脿 se nourrir, et encore moins 脿 payer le co没t de l'accouchement.听
L'impact de la pand茅mie de la COVID-19 sur les jeunes femmes des zones rurales a 茅t茅 discut茅 lors d'une r茅union virtuelle organis茅e par le CDC Afrique le 10 juillet pour examiner comment la COVID-19 affectait les services de sant茅 pour les jeunes filles en Afrique.
La r茅union virtuelle a 茅t茅 organis茅e par Dorothy Njagi, l'expert en communication strat茅gique de la Commission de l'Union africaine (CUA), Ifeanyi Okechukwu, le directeur ex茅cutif de YouthRise Nigeria et James Ayodele, le responsable principal de la communication des Centres africains de contr么le et de pr茅vention des maladies (Africa CDC). 听Les d茅fis ont un impact plus important sur les zones rurales que sur les zones urbaines.
Mme Njagi, ainsi que M. Okechukwu, ont convenu que COVID-19 a malheureusement d茅pass茅 les probl猫mes sociaux, 茅conomiques et sanitaires actuels qui touchent les jeunes filles, alors que les gouvernements et d'autres acteurs donnent la priorit茅 脿 la pand茅mie.
M. Okechukwu a fait remarquer qu'il y a eu une augmentation de 30 % des cas de violence sexiste en Afrique, car le confinement induit par la pand茅mie oblige les couples et les familles 脿 passer plus de temps que d'habitude 脿 proximit茅 les uns des autres.
En outre, il a not茅 que de nombreuses familles ont perdu leurs revenus et que les filles ne sont pas scolaris茅es. On constate 茅galement une forte augmentation des mariages pr茅coces.听
En outre, les restrictions impos茅es par COVID-19 ont paralys茅 l'acc猫s aux services de sant茅 sexuelle, reproductive et autres, ce qui fait que certaines filles n'ont pas acc猫s 脿 des traitements pour des maladies et des conditions autres que COVID-19.
听"Il est n茅cessaire de trouver des solutions dynamiques au niveau de la communaut茅 et de veiller 脿 ce que les jeunes filles soient 茅duqu茅es pour prendre des mesures bien inform茅es sur les questions qui les concernent", a d茅clar茅 M. Okechukwu.
Parall猫lement, Mme Njagi a soulign茅 la n茅cessit茅 de communiquer les informations essentielles dans les langues les plus facilement comprises par les jeunes filles afin d'accro卯tre l'efficacit茅 des efforts 茅ducatifs.
Les discussions ont mis en 茅vidence la n茅cessit茅 de fournir des services aux jeunes filles afin de s'assurer qu'elles sont bien soign茅es. Il y a eu de fortes demandes pour que les gouvernements et les d茅cideurs politiques gardent 脿 l'esprit la vuln茅rabilit茅 des femmes et des filles et pour que des approches et des programmes int茅grant la dimension de genre soient mis en place sur tout le continent.
