Alors que dans la r¨¦gion des Cara?bes, les ouragans s¨¨ment la d¨¦vastation et engendrent le d¨¦placement des populations, que les incendies en Amazonie font rage et que les glaciers en Arctique continuent de fondre ¨¤ un rythme acc¨¦l¨¦r¨¦, les dirigeants mondiaux s¡¯appr¨ºtent ¨¤ se r¨¦unir le 23 septembre 2019 au Si¨¨ge des Nations Unies, ¨¤ l¡¯occasion du Sommet sur le climat organis¨¦ par le Secr¨¦taire g¨¦n¨¦ral des Nations Unies Ant¨®nio Guterres. Les ph¨¦nom¨¨nes climatiques qui ont eu lieu ces sept derniers mois ne font que confirmer l¡¯importance des questions qui seront trait¨¦es lors de ce Sommet crucial. La Jama?que s¡¯est engag¨¦e ¨¤ veiller ¨¤ ce que les besoins des pays en d¨¦veloppement soient satisfaits dans le cadre des initiatives qui seront prises ainsi que des promesses qui seront faites lors de ce Sommet. Notre objectif primordial est d¡¯encourager une mobilisation accrue et effective des financements publics et priv¨¦s afin de soutenir les efforts d¡¯adaptation et de r¨¦silience des pays en d¨¦veloppement face aux changements climatiques.
Ce Sommet, organis¨¦ par le Secr¨¦taire g¨¦n¨¦ral, vise ¨¤ aider les pays ¨¤ atteindre l¡¯objectif capital de l¡¯Accord de Paris 2015, qui consiste ¨¤ contenir l¡¯¨¦l¨¦vation de la temp¨¦rature moyenne de la plan¨¨te nettement en dessous de 2 ¡ãC par rapport aux niveaux pr¨¦industriels et ¨¤ poursuivre l¡¯action men¨¦e pour limiter l¡¯¨¦l¨¦vation des temp¨¦ratures ¨¤ 1,5 ¡ãC[1]. Les chefs d¡¯?tat et de gouvernement ont ¨¦t¨¦ invit¨¦s ¨¤ venir munis de plans d¡¯action concrets, et non pas de discours. Ces plans devraient inclure l¡¯objectif de parvenir ¨¤ la neutralit¨¦ carbone d¡¯ici ¨¤ 2050. En 2018, les ¨¦missions mondiales de carbone ont atteint leurs niveaux les plus ¨¦lev¨¦s de l¡¯histoire de l'humanit¨¦[2]. Il est clair qu¡¯au vu des tendances actuelles en mati¨¨re d¡¯investissement et des niveaux d¡¯¨¦mission, des progr¨¨s importants doivent ¨ºtre faits dans un laps de temps de plus en plus limit¨¦.
Les ?les sont pr¨ºtes ¨¤ prendre les r¨ºnes
Pour les petits ?tats insulaires en d¨¦veloppement (PEID), le changement climatique n¡¯est pas une id¨¦e abstraite, mais une force qui affecte d¨¦j¨¤ la vie des personnes, des communaut¨¦s c?ti¨¨res, des ¨¦cosyst¨¨mes et des ¨¦conomies. Des temp¨ºtes plus d¨¦vastatrices, l¡¯¨¦l¨¦vation du niveau de la mer et l¡¯acidification des oc¨¦ans posent des d¨¦fis au d¨¦veloppement qui ne cessent de s¡¯aggraver. Face aux effets de plus en plus importants du changement climatique et ¨¤ la lenteur de l¡¯action mondiale, la Jama?que a tir¨¦ parti des plates-formes internationales et mobilis¨¦ ses partenaires pour promouvoir un appui financier et une assistance technique accrus qui seront n¨¦cessaires pour aider les pays en d¨¦veloppement ¨¤ att¨¦nuer les changements climatiques, ¨¤ s¡¯adapter ¨¤ leurs effets et ¨¤ renforcer leur r¨¦silience.
Ces trois questions ¨C volume des ressources financi¨¨res, fourniture d¡¯une assistance technique et acc¨¨s au financement ¨C ont ¨¦t¨¦ les points essentiels abord¨¦s au cours de la discussion du Sommet sur le volet ??Financement de l¡¯action climatique et tarification du carbone?? qui est dirig¨¦ par la Jama?que, la France et le Qatar avec l¡¯appui du Canada, de l¡¯Allemagne, du Danemark, de la R¨¦publique de Cor¨¦e, du S¨¦n¨¦gal et de la Suisse ainsi que des institutions comme la Banque mondiale et l¡¯Institut des ressources mondiales. La Jama?que continue d¡¯encourager les pays d¨¦velopp¨¦s ¨¤ garantir le respect des engagements consistant ¨¤ mobiliser d¡¯ici ¨¤ 2020 100 milliards de dollars par an ¨¤ investir dans les pays en d¨¦veloppement. Elle reconna?t le r?le que le secteur priv¨¦ peut jouer dans la mise en place d¡¯infrastructures r¨¦sistantes et est au premier plan de l¡¯appel lanc¨¦ pour obtenir une plus grande assistance technique afin d¡¯aider les pays en d¨¦veloppement ¨¤ am¨¦liorer leur environnement dans le but d¡¯augmenter les flux d¡¯investissements priv¨¦s.
Le d¨¦fi du financement climatique
Les proc¨¦dures lentes et fastidieuses, ainsi que les conditions contraignantes de l¡¯acc¨¨s au financement climatique international, sont des obstacles persistants pour les pays en d¨¦veloppement. Pour les PEID, la demande des fonds internationaux pour le climat est compliqu¨¦e et n¨¦cessite souvent d¡¯y affecter du personnel au d¨¦triment d¡¯autres t?ches essentielles. La Jama?que juge donc qu¡¯il est prioritaire de simplifier les conditions d¡¯acc¨¨s et de les harmoniser, de cr¨¦er des fen¨ºtres de financement climatique et de rendre les proc¨¦dures plus efficaces. Elle consid¨¨re aussi qu¡¯il faut plus de souplesse et d¡¯innovation dans les types d¡¯instruments financiers offerts par les banques multilat¨¦rales de d¨¦veloppement (BMD) et les institutions de financement du d¨¦veloppement. La Jama?que esp¨¨re voir une utilisation plus ¨¦tendue des instruments de gestion des risques comme compl¨¦ment ¨¤ une participation au capital accrue des BMD dans des projets d¡¯investissement public dans les pays en d¨¦veloppement.??
Reconnaissant la n¨¦cessit¨¦ de d¨¦velopper la capacit¨¦ institutionnelle des pays en d¨¦veloppement, la Jama?que, ainsi que le Canada, le Danemark et d¡¯autres pays, participent ¨¤ l¡¯initiative ??Closing the Investment Gap??. Cette initiative fournit une assistance technique visant ¨¤ aider ces pays ¨¤ pr¨¦parer des propositions d¡¯investissement susceptibles de b¨¦n¨¦ficier d¡¯un financement afin de d¨¦velopper des projets d¡¯infrastructures durables, r¨¦silientes aux changements climatiques.
Au cours de l¡¯ann¨¦e derni¨¨re, d¡¯autres r¨¦ussites ont consid¨¦rablement contribu¨¦ ¨¤ positionner la Jama?que dans son r?le de chef de file actuel. Elles ont ¨¦t¨¦ facilit¨¦es en partie par le travail de n¨¦gociateurs comp¨¦tents en mati¨¨re de changement climatique ainsi que par les contributions de scientifiques reconnus de l¡¯Universit¨¦ des Antilles. Elles comprennent l¡¯observation de la perte et des d¨¦g?ts li¨¦s aux effets du changement climatique et des proc¨¦dures de communication pour le d¨¦veloppement de projets d¡¯adaptation pr¨¦sent¨¦s actuellement dans le r¨¨glement de l¡¯Accord de Paris[3]. L¡¯approbation du R¨¦sum¨¦ ¨¤ l¡¯intention des d¨¦cideurs du rapport sp¨¦cial du Groupe d¡¯experts intergouvernemental sur l¡¯¨¦volution du climat (GIEC) concernant les effets du r¨¦chauffement climatique de 1,5?oC[4] repr¨¦sente aussi une victoire majeure pour la Jama?que et l¡¯ensemble des PEID.
Quelle orientation faut-il prendre ¨¤ partir de maintenant??
Le Sommet sur le Climat organis¨¦ par le Secr¨¦taire g¨¦n¨¦ral repr¨¦sente une occasion formidable pour guider le monde vers une croissance et un d¨¦veloppement durables avant que les d¨¦g?ts et les risques naturels li¨¦s au climat ne s¡¯aggravent, en particulier pour les PEID. La Jama?que est convaincue que les actions annonc¨¦es lors du Sommet seront essentielles ¨¤ la cr¨¦ation d¡¯une nouvelle architecture plus efficace qui permettra de financer une infrastructure durable, y compris des projets d¡¯adaptation et de r¨¦silience.
Le soutien solide de la Jama?que en vue d¡¯augmenter les ressources financi¨¨res publiques et priv¨¦es pour l¡¯adaptation et la r¨¦silience, de simplifier l¡¯acc¨¨s ¨¤ ces ressources, d¡¯accro?tre l¡¯assistance technique et d¡¯am¨¦liorer la capacit¨¦ institutionnelle aidera ¨¤ donner aux pays en d¨¦veloppement la confiance dont ils ont besoin pour soumettre des contributions d¨¦termin¨¦es au niveau national (CDN) et les mettre en ?uvre en 2020. Il s¡¯agit, par exemple, de relever les normes pour les objectifs nationaux en mati¨¨re d¡¯¨¦nergie, de gestion des for¨ºts et de r¨¦silience des zones c?ti¨¨res. Plus les pays renforcent leurs CDN, plus les chances de limiter l¡¯augmentation de la temp¨¦rature de la plan¨¨te ¨¤ 1,5?oC au-dessus des niveaux pr¨¦industriels sont grandes. Nous n¡¯y parviendrons qu¡¯avec le financement appropri¨¦ et opportun des partenaires du d¨¦veloppement.??
La route vers le Sommet sur le climat a ¨¦t¨¦ longue, mais celle pour garantir un climat vivable et stable pour tous est encore plus longue. La Jama?que canalisera l¡¯enthousiasme et l¡¯optimisme renouvel¨¦s des populations alors qu¡¯elle continue de promouvoir les int¨¦r¨ºts des PEID et des autres pays en d¨¦veloppement dans les ann¨¦es ¨¤ venir.
Notes
[1] Accord de Paris, article 2, paragraphe 1 (a).
[2] Corinne Le Qu¨¦r¨¦ et al, Global Carbon Budget 2018, Earth System Science Data, 2018. Disponible sur le site .
[3] Pour de plus amples informations sur le r¨¨glement de l¡¯Accord de Paris, appel¨¦ aussi le Katowice Climate Change Package, veuillez vous rendre sur le site .
[4] Groupe d¡¯experts intergouvernental sur l¡¯¨¦volution du climat, ??R¨¦sum¨¦ ¨¤ l¡¯intention des d¨¦cideurs??, dans? ??Global Warming of 1.5¡ãC. IPCC Special Report on the impacts of global warming of 1.5¡ãC above pre-industrial levels and related global greenhouse gas emission pathways, in the context of strengthening the global response to the threat of climate change, sustainable development, and efforts to eradicate poverty??, Val¨¦rie Masson-Delmotte et al. ¨¦d. (2018).
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