Chaque ann¨¦e, plus de 700?000 personnes mettent fin ¨¤ leurs jours. Chaque mort est une trag¨¦die qui a des effets durables sur les familles, les amis et les communaut¨¦s. On estime que pour chaque suicide, 20 personnes font une tentative de suicide.
Les pr¨¦occupations concernant la sant¨¦ mentale et le suicide ont ¨¦t¨¦ amplifi¨¦es dans le contexte de la pand¨¦mie de COVID-19 et sont toujours pr¨¦sentes apr¨¨s la pand¨¦mie, en particulier dans le contexte de l¡¯incertitude, caus¨¦e par une forte inflation, ainsi que dans les situations de conflit arm¨¦. Dans de nombreux pays, pour lesquels nous avons des donn¨¦es fiables, les taux de suicide sont rest¨¦s relativement stables ou ont ¨¦t¨¦ plus faibles que pr¨¦vu pendant les premiers mois de la pand¨¦mie, malgr¨¦ des exceptions. Par exemple, en Inde et au Japon, ils ont augment¨¦, en particulier chez les femmes et les jeunes. Cependant, les donn¨¦es de qualit¨¦ concernant les pays ¨¤ faible revenu et ¨¤ revenu interm¨¦diaire de la tranche inf¨¦rieure sont rares. Il s¡¯agit d¡¯une lacune importante ¨¦tant donn¨¦ que la majorit¨¦ des suicides dans le monde (77?%) ont lieu dans ces pays qui n¡¯ont pas les ressources ni les infrastructures pour fournir des services de sant¨¦ mentale suffisants, des filets de s¨¦curit¨¦ financi¨¨re ou un soutien social.???
Les jeunes sont particuli¨¨rement vuln¨¦rables. En 2019, le suicide ¨¦tait la quatri¨¨me cause de d¨¦c¨¨s chez les jeunes de 15 ¨¤ 29 ans. Selon le 2022, publi¨¦ par l¡¯Organisation mondiale de la sant¨¦ (OMS), ce sont les jeunes et les femmes qui ont ¨¦t¨¦ le plus touch¨¦s par les retomb¨¦es sociales et ¨¦conomiques de la pand¨¦mie. Pour les jeunes, la rupture des habitudes et des liens sociaux due ¨¤ la fermeture prolong¨¦e des ¨¦coles et des universit¨¦s s¡¯est traduite par une absence d¡¯apprentissage, de socialisation et d¡¯exp¨¦riences n¨¦cessaires ¨¤ un bon d¨¦veloppement. Ce bouleversement des habitudes et l¡¯isolement peuvent augmenter le sentiment d¡¯anxi¨¦t¨¦ et de solitude, qui sont des facteurs de risque de suicide connus. En outre, le fait d¡¯¨ºtre contraint de rester chez soi a probablement augment¨¦ le risque d¡¯exposition au stress familial ou ¨¤ la maltraitance, qui sont ¨¦galement des facteurs de risque bien document¨¦s concernant les probl¨¨mes de sant¨¦ mentale et le suicide. Alors que les cons¨¦quences ¨¤ long terme de la pand¨¦mie sur l¡¯¨¦conomie, la soci¨¦t¨¦, la sant¨¦ mentale se font sentir, nous devons ¨ºtre vigilants en surveillant les taux de suicide et en r¨¦agissant en cons¨¦quence.
Comment r¨¦duire les taux de suicide??
Beaucoup peut ¨ºtre fait pour pr¨¦venir le suicide aux niveaux individuel, communautaire et national. Conform¨¦ment au th¨¨me triennal de la Journ¨¦e mondiale de pr¨¦vention du suicide, nous avons tous un r?le ¨¤ jouer pour ??cr¨¦er l¡¯espoir par l¡¯action?? afin de le pr¨¦venir. Pour commencer, l¡¯OMS recommande dans son guide LIFE LIFE pour la pr¨¦vention du suicide, la mise en ?uvre de quatre interventions essentielles fond¨¦es sur des donn¨¦es probantes?: 1) limiter l¡¯acc¨¨s aux moyens de suicide, tels que les armes ¨¤ feu et les pesticides tr¨¨s dangereux; 2) ¨¦duquer les m¨¦dias pour qu¡¯ils rendent compte du suicide de mani¨¨re responsable; 3) favoriser les comp¨¦tences socio-¨¦motionnelles des adolescents; et 4) identifier, ¨¦valuer, g¨¦rer et suivre de mani¨¨re pr¨¦coce les personnes dont les pens¨¦es et les comportements sont suicidaires.
En 2019, le suicide ¨¦tait la quatri¨¨me cause de d¨¦c¨¨s chez les jeunes de 15 ¨¤ 29 ans. ?
L¡¯OMS soutient activement les pays dans l¡¯¨¦laboration de strat¨¦gies nationales globales de pr¨¦vention du suicide. Si le leadership et la coordination au niveau national sont essentiels pour une approche multisectorielle de la sant¨¦ publique concernant la pr¨¦vention du suicide, les communaut¨¦s peuvent intensifier ces efforts en tenant compte des besoins, des priorit¨¦s et des circonstances locales. Les diff¨¦rences dans les taux de suicide au sein des pays, par exemple, par r¨¦gion g¨¦ographique ou par sous-populations d¨¦mographiques, sugg¨¨rent qu¡¯une approche descendante doit aller de pair avec une approche locale ascendante. L¡¯OMS a ¨¦labor¨¦ une pour impliquer les communaut¨¦s dans la pr¨¦vention du suicide. Cette bo?te vise ¨¤ faciliter l¡¯identification et la mise en ?uvre des priorit¨¦s ainsi qu¡¯¨¤ orienter les activit¨¦s communautaires appropri¨¦es vers l¡¯ensemble de la communaut¨¦, les groupes sp¨¦cifiques et/ou les individus.
Au niveau individuel, en tant qu¡¯amis, partenaires, parents, coll¨¨gues, employeurs et voisins, nous pouvons tous venir en aide ¨¤ une personne en d¨¦tresse. Demander ¨¤ quelqu¡¯un s¡¯il a des pens¨¦es suicidaires ne revient pas ¨¤ ??lui sugg¨¦rer l¡¯id¨¦e ? ni ¨¤ l¡¯encourager ¨¤ passer ¨¤ l¡¯acte. Au contraire, cela lui permet souvent de r¨¦duire son anxi¨¦t¨¦ et l¡¯aide ¨¤ se sentir compris. Il est important d¡¯¨¦couter en gardant un esprit ouvert et d¡¯offrir son soutien. ?Encouragez la personne ¨¤ demander l¡¯aide d¡¯un professionnel de la sant¨¦, d¡¯un conseiller ou d¡¯un travailleur social et proposez-lui de l¡¯accompagner ¨¤ un rendez-vous.
Nous ne pouvons pas, et ne devons pas, ignorer le suicide. En sensibilisant et en mettant en ?uvre des interventions bien inform¨¦es, les individus, les communaut¨¦s et les pays, peuvent cr¨¦er l¡¯espoir par l¡¯action en r¨¦duisant le nombre de suicides et de tentatives de suicide dans le monde.
Si vous, ou quelqu¡¯un que vous connaissez, a besoin d¡¯un soutien, demandez de l¡¯aide. Vous n¡¯¨ºtes pas seul. Une aide est disponible.
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