La Campagne mondiale de 16 jours d¡¯activisme pour mettre fin ¨¤ la violence faite aux femmes, lanc¨¦e en 1991 par le Center for Women¡¯s Global Leadership (CWGL) dans son premier Women¡¯s Global Leadership Institute, a pris de l¡¯ampleur dans plus de 187 pays, avec la participation de 6 000 organisations et de plus de 300 millions de personnes. Ayant lieu chaque ann¨¦e du 25 novembre, Journ¨¦e internationale pour l¡¯¨¦limination de violence ¨¤ l¡¯¨¦gard des femmes, au 10 d¨¦cembre, Journ¨¦e des droits de l¡¯homme, elle a ¨¦t¨¦ l¡¯occasion pour de nombreux acteurs d¡¯?uvrer ¨¤ la promotion des droits humains des femmes. Les organisations f¨¦minines locales, les organisations non gouvernementales nationales, r¨¦gionales et internationales, les organismes des Nations Unies ainsi que les gouvernements sensibilisent l¡¯opinion publique, mobilisent les ¨¦lecteurs, demandent des comptes et montrent les progr¨¨s accomplis en mati¨¨re d¡¯¨¦limination de la violence fond¨¦e sur le genre. La Campagne de 16 jours repose sur des valeurs f¨¦minines, les principes des droits de l¡¯homme et la certitude qu¡¯il est possible de vivre dans un monde ¨¤ l¡¯abri de la violence.
Lors de sa cr¨¦ation, son objectif ¨¦tait double : sensibiliser ¨¤ la violence fond¨¦e sur le genre et reconna?tre la violence ¨¤ l¡¯¨¦gard des femmes comme une violation des droits humains. En 2016, alors dans sa vingt-cinqui¨¨me ann¨¦e, si elle avait r¨¦ussi ¨¤ sensibiliser l¡¯opinion, elle se heurtait ¨¤ des difficult¨¦s ¨¤ faire reconna?tre la violence fond¨¦e sur le genre comme une violation des droits humains. La question de la responsabilit¨¦ continuait ¨¤ ne pas ¨ºtre prise en compte. En cons¨¦quence, le CWGL et ses principaux partenaires ont reformul¨¦ la campagne, mettant l¡¯accent sur la responsabilit¨¦ au lieu de la sensibilisation. Il a introduit un th¨¨me et une mission sur plusieurs ann¨¦es et a reconnu le r?le important des m¨¦dias pour signaler des cas de violence fond¨¦e sur le genre.
Pour s¡¯assurer que cette nouvelle orientation ¨¦tait prise en compte dans le discours m¨¦diatique couvrant cette question, le CWGL a pris contact avec des journalistes afin d¡¯¨¦laborer un guide. Cette Global Journalism Initiative sur la violence fond¨¦e sur le genre a r¨¦uni plus de 90 journalistes de 35 pays, repr¨¦sentant 7 r¨¦gions dans le monde1. Nous esp¨¦rons que leur participation active encouragera les m¨¦dias ¨¤ adopter une d¨¦marche ax¨¦e sur les victimes lorsqu¡¯ils signalent des cas de violence fond¨¦e sur le genre, y compris la violence sexuelle dans les conflits arm¨¦s.
En 2018, la Campagne mondiale de 16 jours a adopt¨¦ un th¨¨me sur plusieurs ann¨¦es visant ¨¤ mettre fin ¨¤ cette violence dans le monde du travail, ce qui a co?ncid¨¦ avec l¡¯adoption, en 2019, de la (OIT), qui traite la violence et le harc¨¨lement dans le monde du travail. Ces initiatives s¡¯appuyaient sur le travail r¨¦alis¨¦ par les mouvements dirig¨¦s par des femmes comme #NiUnaMenos et #MeToo, qui ont permis de lancer des discussions mondiales sur la n¨¦cessit¨¦ de transformer les structures de pouvoir responsables de la marginalisation des femmes et de la discrimination ¨¤ leur ¨¦gard, en particulier dans le monde du travail.
Pour r¨¦fl¨¦chir ¨¤ ces initiatives et y r¨¦pondre, le th¨¨me de la campagne de 2019 continuera d¡¯¨ºtre consacr¨¦ ¨¤ la violence fond¨¦e sur le genre dans le monde, en mettant l¡¯accent sur les actions qui soutiennent la ratification de la Convention 190 de l¡¯OIT. Le CWGL a publi¨¦ un pour 2019 et lanc¨¦ une nouvelle pour renforcer les actions des activistes dans le monde et leur fournir les outils et les ressources n¨¦cessaires.
La recommande que les Gouvernements nationaux adoptent des lois, des r¨¦glementations et des politiques pour assurer le droit ¨¤ l¡¯¨¦galit¨¦ et ¨¤ la non-discrimination dans l¡¯emploi et la profession, notamment aux travailleuses, ainsi qu¡¯¨¤ d'autres personnes appartenant ¨¤ un ou ¨¤ plusieurs groupes vuln¨¦rables. En outre, elle recommande que les employeurs mettent en ?uvre, en consultation avec les travailleurs et leurs repr¨¦sentants, une politique de lieu de travail relative ¨¤ la violence et au harc¨¨lement. Un autre ¨¦l¨¦ment marquant de la Convention est la reconnaissance que la violence domestique peut se r¨¦percuter sur l¡¯emploi, la productivit¨¦, la sant¨¦ et la s¨¦curit¨¦. ? cette fin, la Convention et la ?pr¨¦conisent des mesures appropri¨¦es, en particulier accorder un cong¨¦ aux victimes de violence domestique.
Apr¨¨s le meurtre r¨¦cent, ¨¤ New York, de l¡¯activiste des droits des femmes Jennifer Schlecht et de sa fille suite ¨¤ un horrible incident de violence domestique, le f¨¦minicide est devenu pour nous une question prioritaire cette ann¨¦e. Selon les mondiales ¨¦tablies en 2017, parmi les femmes victimes de meurtres, 58 % ont ¨¦t¨¦ tu¨¦es par leur partenaire ou des membres de leur famille. Le foyer est donc le lieu le plus dangereux pour une femme. Lors du de 2019, 25 ans apr¨¨s l¡¯innovante de 1994, qui s¡¯est tenue au Caire, en ?gypte, le CWGL a qu¡¯¨¤ la demande du Fonds des Nations Unies pour la population, le 6 d¨¦cembre serait une journ¨¦e de comm¨¦moration, d¡¯action et de responsabilit¨¦ pour lutter contre le f¨¦minicide. Cette journ¨¦e marque aussi l¡¯anniversaire du Massacre de Montr¨¦al, qui a eu lieu en 1989, un autre ¨¦pisode ¨¦pouvantable au cours duquel un homme arm¨¦ a fait irruption dans l¡¯?cole polytechique de Montr¨¦al et assassin¨¦ 14 femmes. Tout au long de la campagne de cette ann¨¦e, nous comptons demander des comptes pour toutes les violations des droits humains li¨¦s au genre.
La Campagne mondiale de 16 jours est l¡¯une des campagnes les plus longues dans le monde. Depuis sa cr¨¦ation, elle a li¨¦ l¡¯activisme local et l¡¯activisme mondial afin de faire davantage entendre la voix des femmes et d¡¯engager la responsabilit¨¦ des auteurs de violations des droits humains des femmes en transcendant les fronti¨¨res et en unissant les mouvements. Elle reste d¡¯une actualit¨¦ constante pour celles dont la dignit¨¦ a ¨¦t¨¦ menac¨¦e.
Notes
1Les informations concernant la Global Journalism Initiative sur la violence fond¨¦e sur le genre ont ¨¦t¨¦ fournies par le Center for Global Women¡¯s Leadership, Rutgers University.
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11 d¨¦cembre 2019
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